LOU REED – TRANSFORMER - 1972 : Les Dames De La Factory
TRANSFORMER est le disque qui relança la carrière de LOU REED en 1972.
C’était son 2ème album solo, mais le 1er sorti début 72 passa totalement inaperçu.
Il est vrai que LOU REED s’était contenté de reprendre des chansons du VELVET avec un groupe composé de musiciens mal assortis.
Figuraient notamment dans ce groupe, STEVE HOWE et RICK WAKEMAN, musiciens du groupe YES, et écouter Steve HOWE et son jeu hyper rapide faire les solos sur des morceaux comme RIDE INTO THE SUN était totalement déplacé et incohérent avec la nonchalance légendaire du phrasé de LOU REED.
A cette époque, Lou REED n’avait toujours pas digéré son départ forcé du VELVET et surtout de ne pas avoir pu interpréter la quasi-totalité des chansons du dernier album LOADED, qui avec lui, aurait constitué un album mirifique.
C’est Doug YULE, à cette époque son pire ennemi, qui s’en était chargé, mais sa voix était beaucoup trop pop pour le son d’un groupe comme le VELVET.
Lou avait également tenté de remonter un groupe avec John CALE et NICO, après leur fameux concert au BATACLAN, mais John CALE, échaudé par son éviction du VELVET en 69, refusa.
Lou REED était donc mal en point en 1972, et c’est David BOWIE, alors en plein succès, qui devait relancer sa carrière en lui proposant de produire l’album qui devait devenir TRANSFORMER. Il lui prêta même son guitariste Mick RONSON pour toutes les parties de guitare.
Lou débarqua à Londres en juillet et commença à composer des nouveaux titres.
Il avait déjà 2 chansons prêtes, VICIOUS composé pour Andy WARHOL, et surtout la trame musicale de WALK ON THE WILD SIDE, qui aurait du servir à une comédie musicale tirée d’une nouvelle du même nom de Nelson ALGREN, qui ne vit jamais le jour.
Lou REED eut donc l’idée géniale de réécrire les paroles en s’inspirant de personnages fantasques qu’il avait côtoyés du temps de la Factory : Holly WOODLAWN, Candy DARLING, Joe DALLESANDRO entre autres.
Il devait en résulter un véritable joyau, comme on n’en compose pas 2 durant une carrière. La chanson, magnifique, est rythmée par la ligne de contrebasse légendaire d’Herbie FLOWERS et du solo de sax final, paraît-il joué par Bowie lui-même.
Il y a d’autres monuments sur TRANSFORMER, et des chansons comme PERFECT DAY, MAKE UP, GOODNIGHT LADIES ou SATELLITE OF LOVE resteront éternelles.
Lou REED prouve également qu’il sait balancer des rocks « Stonien »bien carrés, comme WAGON WHEEL, HANGIN ROUND ou I’M SO FREE.
Restait à bien produire le disque et pour couronner le tout concevoir une pochette digne du contenu musical du produit.
La photo est signée Mick ROCK.
Il faut signaler qu’au fil des rééditions, la couleur OR de la pochette a été remplacée par un JAUNE du plus mauvais effet.
Le son également est assez calamiteux sur le pressage français.
Je possède également le pressage original CANADIEN et comparé au pressage français, c’est le jour et la nuit ; il y a de la profondeur, de la dynamique et les guitares sont hargneuses, contrairement au son mollasson de la version française.
A noter que c’est exactement la même chose avec BERLIN.
J-Luc

Oh let the sun beat down upon my face, stars to fill my dreams...