J.GEILS BAND – NIGHTMARES – 1974 - Entre James Brown et les Stones
Cet album est une petite bombe de Rock et de Rythm'n blues, avec quelques relents de Funk.
Quand on mélange James BROWN, FUNKADELIC et les STONES, ça donne le J.GEILS BAND.
Groupe de Boston formé en 68, avec Peter WOLF aux chants et Seth JUSTMAN aux claviers.
Ces 2 là sont les compositeurs du groupe. A noter que Peter WOLF fut quelques années au milieu des seventies, le mari de l'actrice Faye DUNAWAY.
Pourtant le nom du groupe vient de leur merveilleux guitariste J.GEILS, dont les interventions lumineuses, mais toujours très courtes, sont souvent meurtrières.
Le groupe bénéficiait également du très talentueux Magic DICK (Quel surnom !) dont les interventions à l'harmonica sur la plupart des morceaux, faisait de lui un véritable soliste supplémentaire.
L'album NIGHTMARES est un "Must" absolu. Rien à jeter.
Je pense que c'est incontestablement leur meilleur album. Leur musique est très particulière. En plus du véritable RYTHM'N BLUES qu'ils jouent à merveille, ils osent s'aventurer vers d'autres musiques se rapprochant de célèbres musiques de films.
Ainsi, le morceau NIGHTMARES, placé en fin de face 1 me fait penser à la musique de POPOL VUH pour le film de Werner HERZOG, Le cultissime AGUIRE, LA COLERE DE DIEU dans lequel Klaus KINSKI, interprète un conquistador déjanté.
Il y a aussi et surtout le fantastique I'LL BE COMING HOME, véritable sommet du disque, qui n'est pas sans rappeler la musique d'Ennio MORRICONE dans le film d'Elio PETRI, ENQUETE SUR UN CITOYEN AU DESSUS DE TOUT SOUPCON, magnifié par la prestation légendaire de Gian Maria VOLONTE.
Ce morceau est tout en progression, démarre en mode "Fade In", puis s'accèlère au fur et à mesure que les instruments se mettent en place. Le chant de Peter WOLF est exceptionnel, mais la quintessence de la musique est atteinte pendant le fabuleux solo de mandoline, au son cristallin, du non moins fabuleux Paul PRESTOPINO, musicien de studio, qui à l'époque jouait avec les plus grands noms de la rock music.
Sinon, des titres comme DETROIT BREAKDOWN, qui ouvre l'album, avec un superbe solo de guitare de J.GEILS, planté en plein milieu de morceau et le fantastique STOOP DOWN #39, qui débute la face 2 sur une partie de piano inoubliable de Seth JUSTMAN, constituent les autres perles de cet album.
Le groupe enchaîne ensuite les albums à succès, HOTLINE, sorti en 75, SANCTUARY en 79, LOVE STINKS en 80 avec sa magnifique pochette rétro, sans oublier leur plus grand succès commercial FREEZE FRAME en 81, grâce auquel ils font la 1ère partie des STONES sur leur tournée européenne de 1982.
Je les ai vus à Bâle lors de cette fameuse tournée; hélas, dans un stade, la musique n'est jamais ressentie de la même façon que dans une salle.
Ils sont considérés comme un des plus grands groupes américains grâce à leurs concerts démentiels, où ils laissent éclater tout leur potentiel, comme en témoigne leur remarquable double album de 76, BLOW YOUR FACE OUT, sur lequel on retrouve 2 morceaux de l'album NIGHTMARES.
C'est hélas en plein succès, que les choses se gâtent. Après leur tournée avec les STONES, Peter WOLF, qui se croit le leader incontesté et le personnage emblématique du groupe quitte le navire pour entamer une carrière solo, qui en fait sera un échec retentissant.
Le J.GEILS BAND continue quelque temps, sans leur chanteur, et sorte même un album passé totalement inaperçu.
Voilà comment l'histoire de ce superbe groupe prend fin.
A ma connaissance, le groupe ne s'est jamais reformé.
Morceaux favoris de NIGHTMARES :
DETROIT BREAKDOWN
MUST OF GOT LOST
STOOP DOWN #39 avec une intro au piano inoubliable
I'LL BE COMING HOME : Sommet de l'album.
A écouter très fort.
J-Luc

Oh let the sun beat down upon my face, stars to fill my dreams...