DOORS – WAITING FOR THE SUN – 1968 - Perte De Vitesse
3ème album des DOORS, WAITING FOR THE SUN marque un très net recul par rapports aux 2 superbes albums qu'étaient THE DOORS et STRANGE DAYS, sortis tous les 2 en 67.
Il faut dire que le matériel utilisé pour ces 2 albums dataient de 65-66, date à laquelle les DOORS se sont formés et ont écumé les clubs de LA comme le Whiskey a-go-go.
A cette époque déjà, ils jouaient THE END, WHEN THE MUSIC'S OVER, LIGHT MY FIRE etc....
Paul ROTHCHILD n'a eu que l'embarras du choix au moment d'enregistrer le 1er album, et à l'époque de sa sortie en janvier 67, les morceaux de STRANGE DAYS étaient déjà tous prêts à être gravés sur le vinyle.
Après 18 mois de tournées à succès, d'excès en tous genres, il a fallu retourner en studio pour enregistrer les bandes de ce qui devait devenir WAITING FOR THE SUN.
Et c'est là que les problèmes ont commencé; Morrison, en effet, était dans une période de non créativité, et son inspiration légendaire, qui avait explosé sur les 2 1ères galettes, était complètement tarie.
Cette année 68 est une très mauvaise période pour les DOORS, et elle devait durer encore toute l'année 69, avec le catastrophique SOFT PARADE.
Fin 67, lorsque les DOORS entrent en studio, ils n'ont plus un seul morceau en stock, et il fallut donc composer de nouvelles chansons et dans l'état dans lequel se trouvait MORRISON à l'époque, la musique accouchée, d'après les membres du groupe et Rothchild lui-même, s'est faite dans la douleur.
En plus, lorsqu'ils enregistrèrent, l'autre partie du studio était occupée par ZAPPA et ses MOTHERS, qui s'occupaient de leurs petits protégés ALICE COOPER; eux par contre, étaient en pleine forme.
Mais il y eut un autre incident au moment du choix des morceaux, que MORRISON n'a jamais pu pardonner aux autres membres des Doors: Son hymne, CELEBRATION OF THE LIZARD, qui devait à lui seul, occuper toute la face 2, n'a pas été retenu pour figurer sur l'album.
Seul un extrait de cette longue suite de poèmes, a été gravée sur le sillon, NOT TO TOUCH THE EARTH.
A l'intérieur du vinyle gatefold, le texte de CELEBRATION a tout de même été imprimé, mais on peut regretter son absence, tant l'album paraît pauvre et bâclé par rapport au contenu mirifique des 2 albums de 67, et la présence de CELEBRATION aurait sérieusement étoffé le disque et ainsi, ils auraient pu se débarrasser de morceaux, dits de remplissage, comme YES THE RIVER KNOWS ou WE COULD BE SO GOOD TOGETHER.
Pire, la chanson WAITING FOR THE SUN, ne figure même pas sur l'album et n'apparaîtra que 2 ans plus tard sur celui du renouveau : MORRISON HOTEL.
Sinon, que trouve-t-on sur WAITING ? Une chanson pompée sur les KINKS, HELLO I lOVE YOU, des ballades sympathiques dont la plus belle est sans doute LOVE STREET, un rock venimeux qui allait devenir un de leurs morceaux fétiches en concert, FIVE TO ONE.
Mais, il faut bien l'avouer, tout ça était peu, comparé à des chansons comme THE END, WHEN THE MUSIC'S OVER, PEOPLE ARE STRANGE etc...
Mais, il y a tout de même une pépite sur cet album, c'est le sensationnel SPANISH CARAVAN, avec son intro à la guitare espagnole, signée Robbie KRIEGER, directement inspiré d'une pièce classique de la musique espagnole, ASTURIAS, composée par un certain Isaac ALBENIZ.
La mélodie chantée par MORRISON est superbe et le second démarrage du morceau après l'intro flamenco, et le passage à la guitare électrique est un moment délicieux, qui fait de ce morceau, un plus beaux jamais interprétés par les DOORS.
L'album sortit finalement en juillet 68, et eut bien-sûr beaucoup de succès. Les DOORS repartirent en tournée à travers les USA, et même en Europe avec le JEFFERSON AIRPLANE.
Ils jouèrent en particulier au célébre HOLLYWOOD BOWL à L.A. dont la photo de Jim avec sa chemise noire et son pantalon de cuir reptilien, devait servir à la pochette du double ABSOLUTELY LIVE sorti fin 70.
Il faut noter que la version complète en studio de CELEBRATION OF THE LIZARD, d'une durée de 17 mn, est apparue sur les rééditions sorties chez RHINO en 2006.
Ensuite, ce fut hélas, l'épisode MIAMI en mars 69.
J-Luc

Oh let the sun beat down upon my face, stars to fill my dreams...