Voilà le genre de groupe à avoir connu 2 carrières totalement opposées musicalement parlant.
L’une commence en Californie fin des années 60 où un jeune groupe de Hard Rock nommé PUD commence à se faire connaître dans les nombreux clubs locaux, puis devient les DOOBIE BROTHERS, sans doute pour faire concurrence aux ALLMAN BROTHERS, à qui on les comparait souvent.
Il faut dire que les DOOBIES avaient la particularité, tout comme les Allman de jouer avec 2 guitaristes et 2 percussionnistes.
Le groupe, composé de Pat SIMMONS et Tom JOHNSTON aux guitares, de Michael HOSSACK et John HARTMANN aux percussions et Tiran PORTER à la basse, connaît alors une ascension vertigineuse.
Entre 71 et 75, le groupe devient la grande attraction US et leurs concerts, tous sold out, deviennent monstrueux.
Leurs albums à partir de TOULOUSE STREET en 72, puis THE CAPTAIN AND ME en 73 et WHAT WERE ONCE VICES ARE NOW HABBITS en 74 et enfin STAMPEDE en 75 sont tous assez formidables. Leur musique est très variée passant du hard rock au Gospel, puis du Folk au rock Californien, le tout superbement interprété.
L’arrivée du génial guitariste Jeff « Skunk » BAXTER, en partance de STEELY DAN à qui il reprochait de ne pas suffisamment tourner, enrichit encore la musique du groupe à partir de 74.
Hélas, Tom JOHNSTON quitte le groupe pour raison de santé fin 75.
Le groupe se tourne vers Michael MAC DONALD pour le remplacer aux chants, et MAC DONALD va donner un aspect beaucoup plus commercial à la musique du groupe.
C’est le début de l’autre carrière du groupe à partir de 76, qui sort 2 albums ratés TAKIN’ IT TO THE STREETS et LIVIN’ON THE FAULT LINE (Titre prémonitoire à mon sens), qui contiennent une musique flirtant avec celle de CHICAGO et BLOOD SWEAT AND TEARS.
La magie a disparu.
Toutefois, le groupe connaît un regain de succès avec la sortie de l’album MINUTE BY MINUTE en 78, avec le hit imparable WHAT A FOOL BELIEVES, mais aussi le formidable instrumental STEAMER LANE BREAKDOWN, qu’on croirait sorti tout droit des sessions THE CAPTAIN AND ME.
Le groupe continue malgré le départ de Jeff BAXTER, et sort un dernier album à nouveau raté et ennuyeux ONE STEP CLOSER, avant d’enchaîner sur une tournée d’adieu restituée sur le live FAREWELL TOUR en 83.
Du groupe initial, ne restait plus que Pat SIMMONS.
L’album que j’ai choisi pour illustrer le groupe dans cette rubrique est celui sorti en 73, THE CAPTAIN AND ME.
C’est pour moi leur plus grand disque ; d’abord, la pochette est splendide, mais surtout la musique proposée ici atteint des sommets avec 2 morceaux d’anthologie que sont LONG TRAIN RUNNIN’ et son groove infernal, et CLEAR AS THE DRIVEN SNOW avec son changement de rythme en milieu de morceau absolument génial et ses orchestrations à la Crosby Stills and Nash façon THE CATHEDRAL.
Les autres tubes de ce disque, NATURAL THING et CHINA GROOVE rappellent les côtés Hard Rock de leurs débuts avec PUD.
Et puis, dans chaque disque des DOOBIE, il y a toujours un morceau instrumental mettant en valeur les 2 fantastiques guitaristes que sont SIMMONS et JOHNSTON.
Encore un album à posséder absolument.
J-Luc


