Pochettes Vinyles Mythiques

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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

CANNED HEAT & JOHN LEE HOOKER – HOOKER N’ HEAT – 1971 - Les Disciples et Le Maître

Nous sommes en 1970. Canned Heat est au sommet de sa carrière.
Son passage au festival de Woodstock reste un immense succès, et surtout une preuve de leur qualité énorme.
Canned Heat symbolise à lui seul la réussite du Blues Blanc.

Qu’on ne s’y trompe pas : le ‘blues boom’ anglais de la fin des sixties n’a rien à voir avec la musique que proposait les Canned Heat. Eux le Blues, ils l’ont dans la peau.
Les anglais n’ont fait que détourner le blues et cela aboutit au Hard Rock dont les fleurons en sont TYA, LED ZEPPELIN, HUMBLE PIE et CACTUS (ce dernier est américain).
Bien-sûr, il y a ceux qui sont restés fidèles au Blues Noir, comme John MAYAL, CLAPTON ou le 1er FLEETWOOD MAC, mais ces gens-là n’ont rien à voir avec le Blues délivré par Canned Heat.
Car Canned Heat a un avantage énorme sur eux dans le sens où il fait évoluer cette musique grâce notamment à l’apport du Boogie et surtout par le son, totalement novateur, qu’ils proposent.
Rien n’est plus agréable qu'entendre Canned Heat ; dès les 1ères notes, leur son se démarque de celui des autres groupes de l’époque, surtout leur façon de saturer leurs amplis qui donne un côté un peu sâle, mais tellement jouissif.
L’autre aspect novateur consiste à ne pas rester sur le même rythme pendant tout un morceau, ce qui me dérange beaucoup dans le blues noir.
On aimerait que ça démarre, et ça ne démarre… jamais ; on reste en seconde !
Canned Heat lui passe la troisième et accélère, et c’est génial.

Après le succès de FUTURE BLUES début 70, avec Harvey MANDEL à la guitare en remplacement de Henry « Sunflower » VESTINE, Canned Heat approche John Lee HOOKER afin de réaliser des enregistrements ensemble.
Le groupe n’oublie pas qu’avant de devenir célébre, ils ont commencé par apprendre des nuits entières, note pour note les vieux disques d’HOOKER et que leur FRIED HOCKEY BOOGIE est une copie conforme du BOOGIE CHILLEN d’HOOKER, développée autour du talent d’instrumentiste de WILSON, HITE et VESTINE.

HOOKER et sa maison de disques acceptent l’invitation.
Rendez-vous est pris dans le studio des HEAT. Bonne nouvelle : Vestine est de retour suite au départ de Larry 'The Mole ' TAYLOR, avec qui il s'est fâché, et qui est à l'origine de son départ du groupe mi 69 avant WOODSTOCK, départ qui perturbe énormément WILSON considèrant son groupe comme une famille.

L’album sera double : le 1er est entièrement consacré à John Lee HOOKER, seul avec sa guitare. Les HEAT l’ont installé sur une estrade et l’ont enregistré avec amour et respect.
La qualité de cet enregistrement dépasse tout ce qui a été entendu avant de John Lee HOOKER, qui est dans une forme impériale.
Son Blues est incroyablement expressif, authentique, sa voix râpeuse et éraillée, et le son de sa guitare donne un frisson électrique.
Le son de l’album est une pure merveille ; c’est simple et d’une efficacité absolue, mais ça sonne comme jamais.
A gauche, la voix du maître et à droite sa guitare !
On se croirait sur la version stéréo du FREEWHEELIN’ de DYLAN.

Le 2ème disque voit l’entrée en scène des HEAT, enfin pas tous : Bob HITE s’est éclipsé car il est assez lucide pour avoir compris qu’il ne peut rivaliser, ni avec la voix d’Hooker et ni avec l’harmonica de Wilson. Le mérite de HITE reste d’avoir été à l’origine de ce double album mythique, et le fait de voir son groupe jouer avec son maître spirituel suffit à son bonheur.

Ce 2ème disque est une totale réussite également. A la voix d’HOOKER, s’ajoute à présent le génie de WILSON à l’harmonica et celui de VESTINE à la guitare.
Le son est un vrai régal ; les guitares sont râpeuses à souhait et les amplis distorsionnent juste ce qu’il faut.
L’album s’achève sur une nouvelle version de BOOGIE CHILLEN. Tout un symbole.

Mission accomplie pour CANNED HEAT.

La pochette de l’album, sorti en février 71, nécessite également un commentaire important.
On y voit le groupe et Hooker assis, avec derrière un portrait d’Alan WILSON accroché au mur. On ne voit que lui !
Ce dernier, mille fois hélas, est mort en septembre 70, décapitant ainsi son groupe, alors en pleine gloire.
Quand on sait la fraternité qu'il existait entre les membres de ce groupe, on peut imaginer aisément le cataclysme qu'a dû représenter la perte le leur leader.
Cet album est donc sorti après sa mort. Quel plus bel hommage !

J-Luc

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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

J'ai écouté cet album aujourd'hui.
Du coup, j'en ai profité pour refaire sa chronique et ajouter des photos.

J-Luc
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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

Chronique et nouvelle photo ajoutées pour cet album

J-Luc
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Athos69
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par Athos69 »

J'ai celui là, entre autres :

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Sympa dans mes souvenirs, faut avoir écouté une fois "No Mo Do Yakamo" dans sa vie ! :hehe:

Tiens, faudrait que je rebranche ma platine...
Rega RP6- TD Server + TD D1 tube MK2-Magnum Dynalab MD90T NAC 552DR -NAP300DR- -XULYDE MD3 - fils [/color] Naim SL PL Bib TD Chord . S2 : Marantz cd 63SE - Nat 101-Nac32,5-Hicap-Nap250- biblio kit Musikit
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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

Chronique modifiée et nouvelles photos ajoutées pour cet album qui est maintenant complet.
Il le vaut bien.

J-Luc
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jerome
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par jerome »

Une nouvelle qui pourrait intéresser Jean-Luc :

Philippe Manœuvre : « Place aux jeunes ! »

http://www.technikart.com/philippe-mano ... ux-jeunes/
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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

OTIS REDDING – THE SOUL ALBUM – 1966 - Le Fameux Son de la Stax

Pour parler d’Otis REDDING, on aurait pu choisir son disque le plus retentissant, à savoir OTIS BLUE sur lequel on retrouve la plupart de ses hits qui ont contribué à créer le son de la musique de REDDING.
J’ai préféré parler de THE SOUL ALBUM sorti en 66 qui pour moi demeure son album le plus dépouillé et sur lequel BOOKER T. & THE MG’S, le groupe qui l’accompagne pratiquement sur tous ses disques studio et dans ses concerts, fait des merveilles et est alors au sommet de son art.
Il faut bien admettre que BOOKER T. JONES, membre fondateur des MG’S au début des sixties avec le fameux guitariste Steve CROPPER, a, en créant ce son si caractéristique de la STAX, le MEMPHIS SOUND, une influence majeure sur le succès des chansons d’Otis REDDING.
Sur THE SOUL ALBUM, c’est particulièrement frappant : les nappes d’orgue de Booker T., la basse hyper sensuelle de Don « Duck » Dunn et la guitare inimitable de Steve CROPPER constituent les bases de ce son si caractéristique de la Soul Music, reconnaissable à la 1ère seconde, et chantée enfin par Otis REDDING.
Tout ici est en discrétion, en retenue, sans aucune agressivité ; chaque note est importante et il en ressort un son feutré, ouaté qui ne cesse de flatter l’oreille de l’auditeur.
Et surtout, la musique est belle à pleurer.
Pour avoir un aperçu de cette délicieuse musique, il suffit de se placer en début de face 2 et laisser dérouler le magnifique GOOD TO ME, 4 petites minutes pour l’éternité.
Tout est là, la mélodie irrésistible, l’émotion, la classe du son Stax et la voix si sensuelle et chaude du plus grand chanteur de soul de l’époque, Otis REDDING.
Cette ballade est ce qu’il a fait de mieux, l’autre à mon sens qui rivalise avec le niveau atteint ici, est I’VE GOT DREAMS TO REMEMBER qui sortira sur l’album posthume THE IMMORTAL OTIS peu après sa mort.
La communauté soul de Memphis, Joe Tex, Solomon Burke, Percy Sledge, Don Covay et Sam Moore (de Sam & Dave), tous présents à son enterrement en 67, sont d’accord sur le fait qu’Otis est le chanteur de soul le plus important de son époque, ne serait-ce que parce qu’il est le premier à se faire connaître du public blanc.
Bien-sûr, ses reprises de DAY TRIPPER et SATISFACTION ont largement contribué à cette reconnaissance.
La suite, on la connaît.
Le 10 décembre 67, Otis REDDING meurt avec 4 de ces musiciens de tournée, les BAR-KEYS, dans un accident d’avion à Madison dans le Wisconsin, cela 3 ans seulement après l’assassinat de Sam COOKE, l’autre grand chanteur soul des années 60.

J-Luc

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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

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marmathal
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par marmathal »

<:) Jean-Luc,
Sacrée chronique :super:
Merci de nous en faire profiter !
S1 - Rega P3 Elys2 / Cdx2 / Unitiqute / Nait 50 / nac a5 / MD1
Hydra 3-1 diy

S2 - Tidal Hifi - Airport express - Rega Dac / Nait 1 / nac a5 / Epos m12.2 et st12
S casque - Creek obh11 / Audioquest Nighthawk

Au placard 282/Hicap/250.2
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stan3554
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par stan3554 »

Merci beaucoup Jean-Luc, quel boulot !
Merci de le partager sur le forum.
Sources : LP12 Ittok LV II Lingo Trampoline Grado Platinium, NAS, UnitiQute, CDI
intégré : Nait 50
enceintes : Linn Kan 1
la photo de l'avatar est prise de l'île aux moines, petit paradis breton
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philhifi
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par philhifi »

Super taff JLuc !!! :super: :merci:
CD 5X - DualTeddycap - 202 / 200 - Focal Electra 1027 Be
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JLH
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

J'ai acheté cette semaine la nouvelle édition vinyle 2016 de Hot Rats chez Amazon.
Je l'ai payée seulement 12,60 €!
C'est un cadeau par rapport aux 27€ proposé par un des magasins de vinyle de Strasbourg.
Ca fait longtemps que je lorgnais dessus; je craignais d'être déçu, car la réédition CD de 2012 à partir des bandes master et du mixage original de 69 n'était pas extraordinaire.

Cette nouvelle édition vinyle s'avère faramineuse, par rapport au pressage français que je possède (édition de 74 : code prix B).
Le son est hallucinant et met en valeur cet album unique en avance sur son temps d'au moins 3 décennies.
Comment Zappa a-t-il été capable de réaliser un tel disque en 1969, avec un son pareil.
WILLIE THE PIMP s'en trouve encore grandi, et le solo de guitare du ma^tre sur SON OF MR GREEN GENES est du même niveau que celui du PIMP.
Que dire également des performances au violon de SUGAR CANE HARRIS et au sax de Ian UNDERWOOD sur GUMBO VARIATIONS : proprement stupéfiant.
Et ces mélodies sur PEACHES IN REGALIA et IT MUST BE A CAMEL sont magnifiques. Et la qualité du jazz sur LITTLE UMBRELLAS.

Je regrette de ne pas avoir possédé cette nouvelle édition lors de la soirée des Audiophiles d'Alsace, car le son de mon pressage français manquait de dynamique et a mis un petit coup de mou dans la soirée. Heureusement, derrière, WINTER et BLACKMORE ont réveillé tout le monde.

Donc, je conseille vivement à tous les fans de vinyles de commander ce ZAPPA, car son écoute sur un bon système est un moment de bonheur absolu.

J-Luc

PS: je trouve que les rééditions vinyles commencent vraiment à s'améliorer ces derniers temps : LED ZEP, PINK FLOYD, MILES DAVIS. C'est bon signe.
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

Autre superbe réédition vinyle de ce sublime album Born To Run.
Toutes les anciennes versions que je connais de cet album, que ce soit en vinyle ou en CD étaient médiocres; c'est hélas souvent le cas avec les enregistrements de SPRINGSTEEN.
Mais cette réédition de 2014 est absolument fantastique. Enfin on peut écouter BORN TO RUN dans de bonnes conditions, et là, c'est magique.
8 chansons, 8 perles.
Que ce soit la chanson titre BORN TO RUN, dont le riff mythique n'a rien à envier à celui de SATISFACTION, ou l'intro au piano de BACKSTREETS, un très grand moment, ou SHE'S THE ONE, qui paraît-il est restitué en mono, tout sur cet album est majestueux.

Lorsque Springsteen enregitre cet album en 74, il a une pression phénoménale de la part de COLUMBIA qui lui accorde une dernière chance avec ce disque, les 2 premiers efforts ayant été un relatif échec commercial.
Le résultat estinespéré, à la fois pour Columbia et également pour Springsteen, qui grâce à ce disque prodigieux, bascule dans une autre dimension et redonne enfin à l'Amérique le leadership perdu depuis le déclin de PRESLEY et l'avènement des groupes anglais du Blues Boom.

Autre détail à signaler concernant cette réédition, la pochette est splendide pour une fois. La photo de Bruce et de Clemmons est beaucoup plus nette que la pochette originale, et je la trouve plus belle. On a envie de la regarder.
Le son est très détaillé, clair et précis. Les instruments sont très bien séparés et ce n'est plus le bordel de la version originale d'époque où tout se marchait dessus. Enfin, le saxo de Clarence CLEMMONS est audible et pas agressif, et la guitare de Bruce sonne et tape comme jamais, et sa voix est magnifique.
Redécouvrez cet album essentiel de la Rock Music ... pour 14,99€ seulement.

En plus, je crois que les 7 premiers albums sont tous ressortis en version remasterisée.

J-Luc
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par JLH »

DEEP PURPLE – WHO DO WE THINK WE ARE – 1973 - Groupe Célèbre Cherche Chanteur

DEEP PURPLE – BURN – 1974 - Deep Purple Mark III

1973 est une année capitale dans la carrière de DEEP PURPLE.

Depuis son dérapage vers le Hard Rock amorcé en 70, suite au coup de force de Ritchie Blackmore, le groupe vient d’enchaîner 3 albums majeurs comptant parmi les pierres angulaires de la discipline, à savoir IN ROCK en 70, FIREBALL en 71 et enfin l’album de leur consécration, le fameux MACHINE HEAD début 72.
Ces 3 années sont bien sûr remplies par des tournées incessantes à travers le monde (pas moins de 5 tournées aux USA en 72), dont le point d’orgue reste la fameuse tournée d’août 72 au Japon, ponctuée par le sempiternel MADE IN JAPAN.
Pourtant tout ne va pas au mieux au sein du groupe, et les relations entre Blackmore et le chanteur Ian Gillan ne font que se détériorer.
Blackmore se considère comme l’élément le plus important du groupe et Gillan n’est absolument pas d’accord avec ça, et lui fait savoir. Le conflit est devenu officiel et pollue grandement le futur du groupe.
Lorsqu’il s’agit donc de se retrouver en studio à Rome en juillet 72 afin de travailler sur le successeur de MACHINE HEAD, l’ambiance n’y est plus. Chacun enregistre dans son coin, et ces sessions n’accouchent que de 2 titres WOMAN FROM TOKYO et PAINTED HORSE.
Blackmore travaille clairement sur son projet solo, BABY FACE, et garde ses meilleures idées pour lui.
S’ensuit la fameuse tournée au Japon, puis un long British Tour, et le groupe se retrouve en studio en Allemagne cette fois, dans la région de Francfort, afin de terminer l’enregistrement de ce qui va devenir l’album WHO DO WE THINK WE ARE. Gillan et Blackmore ne se parlent plus, et afin d’éviter un clash majeur, le groupe décide d’enregistrer séparément les parties guitares et vocales.
Vu les conditions dans lesquelles évolue le groupe dorénavant, Ian GILLAN décide alors de quitter DEEP PURPLE et le fait savoir à EMI, qui tente de le faire changer d’avis par tous les moyens. Mais GILLAN ne revient pas en arrière et confirme bien qu’il quittera le groupe le 30 juin 73. Lorsque le groupe apprend la nouvelle, BLACKMORE est également sur le point de partir, mais il change d’avis à condition que le groupe accepte de remplacer Roger GLOVER, le bassiste, dont il pense qu’il ne correspond pas à l’orientation que veut prendre le groupe par la suite.
L’album, qui sort finalement en mars 73, est d’un niveau nettement inférieur aux 3 albums précédemment cités et n’apporte absolument rien de nouveau. Il est clair que DEEP PURPLE est en stagnation totale. Certes, le groupe joue toujours très bien et des morceaux comme WOMAN FROM TOKYO, RAT BAT BLUE ou OUR LADY sont très bons, mais le reste est ennuyeux, voire nauséabond avec pour exemple le titre MARY LONG. On est très loin du niveau atteint sur MACHINE HEAD. Le comble est qu’une des meilleures Chansons, PAINTED HORSE, n’est pas retenue malgré l’insistance de Ian GILLAN.
Le groupe part pourtant en tournée en Angleterre puis aux USA et termine enfin par un 2ème séjour au Japon, qui seront pour Gillan et Glover leurs dernières participations en tant que membre de DEEP PURPLE.
Ian GILLAN part épuisé, et avouera au moment de la formation du Ian Gillan Band en 77, qu’il n’a pas écouté un seul disque pendant 2 ans.
Quant à GLOVER, il trouve que son éviction est injuste et choquante. Il part contre son gré, dégoûté et se tourne vers la production.

Il est évident de penser que Blackmore a réussi un véritable putsch au sein du groupe et qu’il en devient de ce fait le leader incontesté. Il ne va d’ailleurs pas rester inactif, car il a dans l’idée de remplacer Gillan par le chanteur du groupe FREE, fraîchement séparé, Paul RODGERS, qu’il considère comme le meilleur chanteur du moment. Il veut également que ce dernier participe à son groupe Baby Face pour lequel il espère également engager Phil LYNOTT de Thin Lizzy.
Mais Paul RODGERS refuse la proposition pour 2 raisons, la 1ère étant que la musique de Purple ne lui correspond pas, et la 2ème étant qu’il est sur le point de monter une nouvelle formation de FREE qui deviendra finalement BAD COMPANY avec Simon KIRKE (Ex FREE) et Mick RALPHS (Ex MOOT THE HOOPLE).
Cette décision déçoit profondément Blackmore qui n’a pas l’habitude de se voir refuser ce genre de proposition, mais il a déjà une autre idée en tête.
Lors de la dernière tournée US, les 3 membres de Purple ont assisté à un concert de TRAPEZE au Whisky A Go Go à Los Angeles, et le jeu de basse, pourtant Soul et Funky et donc à l’opposé du style Purple, de Glenn HUGHES les a fortement impressionnés. L’idée est donc de faire venir Glenn HUGHES, en tant que bassiste mais aussi en tant que chanteur. Cette proposition est validée par Ian PAICE et John LORD et Glenn HUGHES, après avoir dans un 1er temps refusé, accepte l’offre de rejoindre DEEP PURPLE à l’été 73.

Sa 1ère expérience avec le groupe se passe seul chez Blackmore où les 2 musiciens commencent à travailler sur ce qui va devenir le colossal MISTREATED. Le courant passe immédiatement et Ritchie est conquis par le jeu souple, mais vigoureux de HUGHES.

Toutefois, l’idée de tourner à 4 musiciens ne plaît guère à la maison de disque qui insiste pour engager un chanteur soliste. Le groupe fait alors volte-face et devient persuadé que le fait d’avoir 2 chanteurs au sein du groupe, aux timbres différents, apportera quelque chose d’inédit que les autres concurrents ne possèdent pas.
Une annonce est donc publiée comme quoi PURPLE cherche un nouveau chanteur en remplacement de GILLAN, et ajoute, chose assez rare, que les débutants sont acceptés.
La maison de disque reçoit des dizaines de cassettes de démo de candidats.
En écoutant ces démos, le groupe est interpellé par un certain David COVERDALE, totalement inconnu puisqu’il n’est même pas musicien professionnel. Il a choisi un morceau de Harry NILSSON, le fameux EVERYBODY’S TALKIN’ ayant servi à la BO du film Macadam Cow-Boy.
Après audition, COVERDALE est officiellement engagé fin septembre 73 alors qu’il fête ses 22 ans.
En vue des concerts, le groupe lui fait suivre un régime et porter des lentilles de contact, afin de soigner son look.
Il est vrai qu’il n’est pas facile de succéder à GILLAN, dont le physique plaisait beaucoup aux groupies qui le comparaient à Jim MORRISON.
Les répétitions pour le nouvel album débutent le 9 septembre à Clearwell et se poursuivent à Montreux chez Claude NOBS avec le Rolling Stones Mobile Unit.
Martin BIRCH, le producteur signale une osmose exceptionnelle entre les musiciens et une envie folle de jouer ensemble contrairement à l’album précédent.
Tous les musiciens sont au top de leurs formes et les 2 nouveaux apportent une fraîcheur régénérante et donnent cette touche de Funk Bluesy au Heavy Rock de Purple.

L’album, intitulé BURN, est bouclé en novembre et sort en janvier 1974.
C’est un disque fabuleux auquel on a droit et je pense sincèrement que BURN est le meilleur album de Deep Purple. Tous les titres sont magnifiques, inspirés et variés. Il y a un souffle nouveau sur Burn qui surpasse tout ce qu'ils avaient produit avant.
Et puis surtout, il y a 2 moments incroyables, qui deviendront des classiques de leur répertoire en concert : BURN qui ouvre l’album et MISTREATED, 2 chansons au rythmes très différents.
BURN est porté par le riff d’ouverture de Blackmore qui se répète tout au long des 6 mn que dure la chanson, et par 2 solos lumineux, le 1er signé de la guitare de Blackmore et le 2ème joué sur l’orgue de John Lord parmi ses tous meilleurs. Dès les 1ers accords de ce riff démoniaque, on sait que Purple a gagné la partie et que rien ne pourra nous décevoir.
BURN prendra la place dorénavant d’ HIGHWAY STAR comme morceau d’ouverture de leurs concerts jusqu’à la dissolution du groupe en avril 1976.
MISTREATED est l’autre monument du disque. Il est à Blackmore ce que DAZED AND CONFUSED est à Jimmy PAGE. Placé à la fin du disque, joué sur un tempo lent et sur un rythme Bluesy, avec des parties de guitare toutes plus sidérantes les unes que les autres, il est l’œuvre de Blackmore seul. Il avoue avoir composé ce titre à l’époque Mark 2, mais il l’a gardé en réserve persuadé que ce titre n’était pas fait pour Deep Purple du temps où Gillan en était le chanteur. Peut-être le réservait-il pour son projet Baby Face et Paul Rodgers ?
Toujours est-il que la qualité de la nouvelle formation, avec Coverdale et Hughes, l’incite à sortir ce trésor des oubliettes. C’est l’unique morceau de Burn sur lequel Coverdale chante seul et il en signe d’ailleurs les paroles. A chaque concert, ce morceau est donné en pâture au bon vouloir du guitariste qui en fait le point d’orgue du spectacle en se livrant à des improvisations sans cesse renouvelées, et dont la durée atteint parfois 16mn.
Le reste du matériel livré sur Burn est tout aussi réjouissant. Chaque titre fait mouche. On retrouve sur MIGHT JUST TAKE YOUR LIFE la verve de Woman From Tokyo avec à nouveau un travail remarquable de Lord aux claviers. Sur LAY DOWN STAY DOWN, au rythme très funky, c’est Blackmore qui signe un solo de guitare diabolique qui semble s’éterniser et se renouveler sans cesse. Quelle classe !
SAIL AWAY, joué sur un rythme mid-tempo assuré par la basse de Hughes, aurait également pu être chanté par RODGERS ; c’est en effet du FREE pur jus.
La face 2 commence par YOU FOOL NO ONE qui devient lui aussi un morceau de bravoure sur scène avec de multiples solos de batterie, guitare et orgue. WHAT’S GOING ON HERE voit Richie passer à la guitare slide avant de donner le relais à Lord pour un exercice au piano
des plus jouissifs.
L’album se termine par un excellent instrumental, A-200, joué sur un rythme de Boléro et dominé par le synthétiseur multi pistes de John Lord.

Avec un tel album en poche, le groupe est bien sûr impatient de repartir en tournée afin de voir la réaction des fans à propos de la nouvelle formation. Dès le mois de décembre 73, Deep Purple joue en Scandinavie puis en Europe et s’embarque pour un US Tour de 5 semaines dont une tête d’affiche à la California Jam à Ontario, avec ELP, Eagles et Black Sabbath, devant plus de 200.000 spectateurs.
Quel chemin parcouru par le jeune David Coverdale qui 6 mois plus tôt était totalement inconnu !

NB : Vous pouvez retrouver également cette chronique ici :
Chronique BURN

J-Luc


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Modifié en dernier par JLH le 27 oct. 2018, 11:37, modifié 4 fois.
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GVTahiti
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Re: Pochettes Vinyles Mythiques

Message par GVTahiti »

JLH a écrit :
L’album, intitulé BURN, est bouclé en novembre et sort en janvier 2014.
T'es sûr ?? 8|
Gérald

Il faut deux ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire ...
La parole est d'argent, le silence est d'or mais c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule, si ??
La vie est trop courte pour écouter triste ... ou en silence !!! :mdr3:
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