Une artiste que je connaissais de nom (la voix de la révolution de jasmin) et que j'ai eu l'occasion d'applaudir sur scène à plusieurs reprises.
A chaque fois elle m'a beaucoup ému, et je n'étais pas le seul pusique chacun de ses concerts se terminent en stand ovation et les personnes qui la découvrent complètement subjuguées.
Pour (j'espère) vous donner envie d'aller la voir et l'écouter voici un texte que j'avais écrit après son concert au Carré Bellefeuille en mars dernier et quelques photos que j'ai prises au cours des différents concerts.
D'abord le texte

J'ai entendu pour la première fois, Emel Mathlouthi en concert cet été lors du Festival de Thau à Mèze où elle se produisait juste avant Camille.
J'ai été littéralement scotché par sa prestation onstage au point d'oublier Camille que j'aime plutôt bien et qui a une grande présence scénique. Le lendemain lorsqu'on me demandait mon avis sur le concert de Camille, je ne parlais que de celui d'Emel.
Je n'avais que l'iPhone ce soir là, mais j'ai souhaité poster sur mon facebook une photo pour illustrer la soirée : une seule photo : une instagram d'Emel avec en dessous : j'ai adoré !!! Et je me promettais de retourner la voir en concert.
Je n’ai pas pu me rendre au Grand Rex, mais j'étais présent à La Cigale le 28 janvier 2013. Un concert magique, inoubliable. A peine sorti, j'avais le désir de relire le poème de Paul Eluard tellement l’envie d’écrire Liberté partout était forte.
Et moins d'un mois plus tard, le 22 février, j'assistai à celui du Carré Bellefeuille à Boulogne-Billancourt.
À la sortie du concert les mots me manquaient pour exprimer l'émotion qui m'avait étreint deux heures durant. J'ai été transporté, ivre de joie et en même temps écorché vif et tenaillé. Un trouble violent qui bien souvent alla plus qu’à embuer mon regard, et un grand nombre des photos ont été prises au travers des larmes plutôt qu'entre elles.
Cette mise à nu a duré plus de deux jours, deux jours durant lesquels le souvenir du concert et la vue des photos que je travaillais humidifiaient mes yeux.
Aujourd'hui, j'arrive enfin à écrire pour communiquer mon émoi, mais je ne trouve toujours pas les mots pour exprimer ce qu’Emel fut ce soir là.
Géniale, sublime, incroyable, ne me semblent pas être en dessous de la vérité, car ce sont déjà des mots très forts, et sans conteste, elle fut cela tour à tour et à la fois au cours de ce concert parfois d’une violence inouïe.
Mais j'aimerai trouver d'autres mots, des mots nouveaux, des mots qui n'existent pas pour traduire sa performance alors qu’elle pulvérisait la forme du concert telle que je la connaissais, provoquant cette vague émotionnelle qui n'a pas touché que moi. Ce n'était plus un concert, mais une véritable performance. Ce soir là Emel a créé une œuvre en live devant nous.
Je ne parle pas de sa musique qui est déjà œuvre en elle-même, mais de l’acte même de la performance. J’ai vraiment eu l’impression qu’Emel créait chaque instant en nous livrant avec générosité, ses sentiments dans leur nudité et leur crudité pour les transformer en musique, chant et danse.
Je pourrai détailler, dire que j’ai entendu un Houdou’On d’une rare sensualité, un Ya Tounes Ya Maskina complètement habité, un Hallelujah poignant et déchirant au point d’avoir la sensation que ma chair était arrachée, un All Is Full Of Love qui pansait les blessures en nous emplissant de bonheur, d’amour et d’espoir...
Mais ce serait oublier que chaque morceau fut une pépite taillée, façonnée devant nous pour notre plus grand bonheur.
Peut-être m’attarderai-je sur Naci In Palestina au cours duquel elle nous a complètement soulevés du sol, comme pour nous rappeler, à nous qui avons tendance à l’oublier, que trop souvent un sol ne s’acquiert qu’au prix d’injustices, de souffrances, de larmes et de sang.
C’est à la création d’une œuvre que j’ai assisté ce soir là, et de mémoire je n’ai éprouvé auparavant qu’une seule fois une telle émotion, il y a maintenant quelques années, devant une œuvre de Soulages. Je n’avais pas devant moi un tableau ou un monochrome, aussi beau soit-il, mais je ressentais la lumière comme si c’était elle même qui avait été peinte dans toute sa crudité et sa violence.
ensuite les images

A la cigale

Au Carré BelleFeuille

Au Théâtre Traversière

A l'Hôtel Matignon (fête de la musique)

Aux Nuits de Fourvières

à+
hervé.