Pour le premier item, il est délicat d'y apporter une réponse "définitive". Certains auront flairé le filon "en or". Ils font sans doute partie des descendants en ligne directe (ou indirecte... nous sommes ici dans un domaine où la fidélité n'est parfois pas celle dans laquelle se drapent certains parangons de vertus... sonores bien sur) de ceux qui vantaient les mérites et qualités des fameuses (fumeuses) WHOLSON de feu KINGMUSIC... Désolé pour cet aparté temporel que seuls des caciques de mon acabit auront pu connaitre.cracoucasse a écrit :
Bref, j’ai lu hier un article intitulé « le scandale des fichiers Hi res », un titre à la M6 mais bon qui avait quand même le mérite d’être bien documenté et émettant de sérieux doute quant à l’honneteté de certains sites à nous vendre à prix d’or des fichiers 24/192 qui n’avaient d’original que la pochette dématérialisé mais qui était plus que tripatouillé pour faire genre… Bref, le comble de l’audiophilie, à force de rechercher une restitution parfaite, on fabrique de la perfection en dénaturant l’œuvre… ouille.
Du coup, j’ai une question technique et une remarque…
Concernant la question technique, me concernant, mon année de prédilection est 1962, année phare du jazz à plus ou moins 5 ans près. Bref, vous l’aurez compris je suis plus jim hall que sylvain luc. Du coup, est il possible de nous vendre des grands classiques du jazz au format 24/192, j’ai vu un Waltz for Debby de Bill Evans à 25 dollars. Est-ce que le tripatouillage n’est pas passé par là.
Le format pour ces « vieux disques » ne devraient ils pas être de 24/96 ?
Toujours est-il que "perfection" me semble un peu beaucoup. Comme le disait fort justement, et avec infiniment plus de légitimité que beaucoup "d'experts actuels", JV, "moins ne signifie pas toujours mieux, tout comme plus". La technique doit, selon moi, être au service de la musique (c'est bien le sujet qui nous concerne, n'est-ce pas?) et non le contraire. C'est aussi une des explications que j'ai fournie dans un vieux post à propos du format que j'utilise pour acquérir les données de mes sources. Le 16/44, bien utilisé, permet pas mal de choses. Le 24/96 est pour moi le bon compromis. 4611Kbits/s, ça commence à faire. Et surtout, disposer de 96 points d'interpolation pour restaurer des fichiers, c'est bien. Quand on sait qu'un "CLIC" de vinyle perceptible très nettement à l'oreille représente parfois un écart visible uniquement à l'écran entre 3 points sur 96. 3/96 d'une milliseconde, ça ne fait pas beaucoup... et pourtant, ça s'entend.
De là à parler de perfection? Seule une écoute "sans savoir" permet... de se tromper. Notre mémoire auditive est très fragile. Par contre, la mémoire du marketing (j'arrête avant de prononcer le mot de trop).
Pour le deuxième item, le format des fichiers dépend (encore) des moyens techniques que l'on met en oeuvre. Pour la partie "plus c'est donc mieux", j'ai donné mon point de vue personnel ci-dessus. En fonction de la puissance des machines, le 24/192 pourra apporter un confort de travail et encore un meilleur traitement. Aller au 32 bits, pourquoi pas. Par contre, il faut que TOUT suive. En PRO, c'est envisageable. Avec les moyens techniques dont je dispose, je sais que mon matériel peut aller au-delà du 24/96. Mais, je n'y ai pas trouvé de plus-value sonore, arrivant aux limites techniques des convertisseurs. Un peu comme lorsque le "headroom" est mangé en analogique. ça devient limite.
Donc, quant au format de certains fichiers, tout dépend des personnes en charge de tout cela.
Ce qu'il ne faut néanmoins pas occulter, pour les enregistrements récents, c'est que la chaîne numérique en amont a bien souvent été en 16 ou 24/48. Désormais, nombre (toutes) de consoles PRO travaillent en 24/96 (avec des horloges internes performantes mais aussi la possibilité d'utilisation d'horloges externes qui synchronisent TOUS les signaux numériques. De telles horloges coûtent très, mais vraiment très chers). A ma connaissance, même si la course aux performances est sans fin, je ne connais pas de consoles qui traitent en interne les signaux en 24 ou 32/192. Les convertisseurs AD ou DA peuvent le faire, mais...
Pour conclure (temporairement ou provisoirement, c'est selon que ça intéresse de poursuivre ou non), ne pas oublier que les enregistrements de JAZZ des 60' ont été fait sur les MEILLEURES tables qui ont jamais existé. Je pense notamment à NEVE qui avait fait des engins amiraux. La mesure ne donnait rien de très bon... Mais l'écoute...!!!??? Sachant, comme je l'ai déjà écrit aussi, que la restauration d'une simple tranche microphone d'une NEVE coûte le prix d'un KJO, si ce n'est un SKJO... je vous laisse imaginer le reste.
Il y a même un ingé son qui tourne en live avec un "machin tweequé" par des malades qui ont, semble-t-il, été au delà de ce qu'avait fait R. NEVE. Le son (pas écouté malheureusement, seulement lu...) est énorme avec tout ce que l'analogique peut faire. L'interface numérique n'est là que pour la mémoire et l'automation.
Il y a fort à parier que ce Bill Evans aura été saisi sur un "machin" de ce style. La richesse de l'enregistrement analogique est quasiment infinie, pourvu que les bandes (vraisemblablement AMPEX) aient pu être conservées en bon état. Cette matière mérite alors TOUTES les attentions et ce qui se fait de mieux en technique numérique. D'où, pourquoi pas, des "tirages" en formats un peu ésotériques en 24 voire 32/192.
Maintenant, autant de débit ne signifie pas forcément respect du mixage d'origine (je parle des bandes mères, pas du LP). Si vous saviez ce qu'on voit à l'écran sur des disques qui sont, pour beaucoup "d'écouteurs", des Références!!! Les as du mastering et de la compression (pour que ça tienne) sont passés par là.
Il s'agit alors de marketing. Livrer des fichiers "sortis de console" pourrait surprendre beaucoup de gens. Mais c'est une autre histoire qui n'a (pas trop) rien à voir avec les formats numériques, objets premiers de ce post.
Bonnes écoutes, quel qu'en soit le format.
Naim21.