Et vous lisez quoi en ce moment ?

[RV]

Amélie Nothomb : Psychopompe

Je n’avais pas encore lu de livre d’Amélie Nothomb. Avec Psychopompe, voilà qui est fait.
Toutefois si la quasi totalité de ses livres sont des romans, celui-ci est un récit autobiographique.

J’avoue être plus que mitigé. J’ai bien aimé "la première partie ", nettement moins la seconde. Il s’agit d’un découpage aussi arbitraire que subjectif, car le livre n’est pas divisé en 2 parties. Toutefois j’ai ressenti cette division au point d’avoir la sensation que 2 personnes avaient écrit le livre. La première qui va jusqu’au début de la période anorexique peut se comprendre comme la construction de l’auteure en tant qu’écrivaine. Le style mêle constamment avec brio le tragique et l’humour. Dans la seconde qui comprend pourtant des moments importants de cette construction (l’anorexie, le livre de Rilke,…) l’écriture est très descriptive et monocorde.

Alors que je lisais ce que j’appelle la première partie, j’avais envie de découvrir les autres écrits d’Amélie Nothomb. Une fois le livre terminé, j’ai pensé que lire était une activité qui demandait du temps et qu’il convenait de faire des choix.

[Rouxousou]

Nothomb : "la métaphysique des tubes" et "stupeur et tremblement" j'ai aimé.

j'aime souvent ses livres, mais j'en ai aussi abandonné au bout de qq pages car je n'accrochais pas.
et puis vu la taille des livres, ça ne prend pas trop de temps non plus.

[melomane]

Lectures beaucoup plus terre à terre pour moi

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[RV]

Sandro Veronesi : Le Colibri

Une narration magistrale !

Ce livre est découpé en chapitres qui jouent à saute-mouton avec les années (toujours indiquées entre parenthèses) allant d’avant en arrière pour nous raconter la vie de Marco Carrera, et de sa famille.

Malgré cet incessant va et vient temporel, le fil donne la sensation d’une chronologie en jonglant de manière virtuose avec les réponses qui sont données aux questions suscitées dans des temporalités différentes.

La nature des chapitres est diverse : narrative, échanges épistolaires, conversation téléphonique ou par messagerie et on y trouve également un inventaire de mobilier, ainsi qu’une petite bio du mangaka Osamu Tezuka, et quelques références aux travaux de D'Arcy Thompson.

Un vrai plaisir de lire ce livre et pas étonnant qu’il ait reçu quelques prix.

Il y a quelques années j’avais entendu Nicolas Demorand terminer la chronique d’un livre par une formule assez belle, je la trouve adaptée pour celui-ci : Heureux ceux qui n’ont pas encore lu ce livre.

[Vynz100]

Intéressant, je note!

[alien78]

On est littéralement plongé dans les aventures d'une escouade anglaise voguant, au milieu du 18ème siècle, vers les mers hostiles du Sud (cap Horn). C'est vraiment captivant (je n'en suis qu'à la page 110)

ça sent l'adaptation cinématographique à plein nez. Je crois d'ailleurs que les droits ont été achetés. Si c'est du niveau de Master and Commander, ça promet.

[filip63]

[m2003]

Bonjour, suite à mes lectures précédentes d'Alexandre Dumas "Les Trois Mousquetaires" et " 20 Ans Après", j'ai récupéré le récit complet du "Vicomte de Bragelone" en 6 volumes ...

[melomane]

Si c'est du niveau de Master and Commander, ça promet.

J'adore la version de "La Musica Notturna Delle Strade di Madrid" de Boccherini dans ce film !

[alien78]

Oui, tout est bon dans ce film

[FredM]

J'ai le disque du film, toute la musique est géniale (classique et composée pour le film). Il y a plein de livres sur les aventures de ce capitaine de vaisseau, très bons.

[RV]

Blake Crouch : Wayward Pines Trilogie

- Épisode 1 : Révélation
- Épisode 2 : Rébellion
- Épisode 3 : Destruction


Les références annoncées pour cette trilogie : David Lynch, Stephen King, Peter Straub m’ont suffisamment tenté pour que je lise le premier roman puis les 2 suivants.

Une grosse préférence pour le premier et comme il y a une chute ont peut se contenter de ne lire que celui-là.

C’est, de mon point de vue, le mieux construit, le plus prenant et le plus intrigant.
Il s’agit néanmoins d’une trilogie cohérente. L’ensemble doit avoisiner les 1000 pages, mais ça se lit très vite à la fois de par son écriture et de part sa mise en page : des chapitres plutôt courts.

[RV]

Tiffany McDaniel : Betty

Un roman aux accents autobiographiques puisque Betty est la mère de l’auteure.

Betty nous raconte sa jeunesse sur une douzaine d’années principalement dans une petite ville de l’Ohio , une période qui peut sembler plus longue car, comme chacun sait, les années de l’enfance s’étirent davantage que celles de l’âge adulte.

Betty est "la petite indienne" d’une famille de huit enfants, dont (selon le texte) Nombre d’entre eux sont morts dans leur première jeunesse. Il y a des gens qui ont reproché à Dieu de ne pas en avoir pris davantage. D’autres ont accusé le diable d’en avoir laissé encore trop en vie,.
Quelques mots qui me semblent bien cerner l’atmosphère dans laquelle s’est déroulée l’enfance de Betty.

Le roman est prenant et bien écrit-traduit ; j’ai suivi les émotions de Betty tout au long de l’épanouissement de sa personnalité avec un grand plaisir.
Tout n’est pas gai, loin de là, glauque même parfois, mais jamais déprimant, toujours sauvé par une poésie omniprésente à la fois dans les actions et dires des personnages et par l’écriture. Par exemple cette pensée de Betty vers la fin du roman à propos de ses parents : je crois qu’à eux deux ils auraient pu être bons en amour. Dommage que le chagrin ait tout transformé en mythes.

Encore un excellent livre chez Gallmeister, une maison d’édition que j’aime bien.

[RV]

Deux que je viens de lire en parallèle

Tiffany McDaniel : Du côté sauvage

Ayant particulièrement bien aimé Betty, j’ai eu envie de me plonger dans un autre roman de cette auteure.

À Chillichote, une petite ville de l’Ohio, le quotidien de celles qui se sont donné le nom de "reines de Chillichote" est des plus sordide (drogue, prostitution, violence, …). Il le serait bien davantage si elles ne débordaient pas d’imagination et si elles ne se réfugiaient pas dans un monde féerique que l’écriture de Tiffany McDaniel excelle à exposer.

Si les héroïnes arrivent à échapper à leur quotidien par l’imaginaire, la fatalité les y replonge systématiquement, comme cet extrait l’illustre assez bien:

Dans notre vie. Comment on a fait pour se retrouver là? On fait croire que l’on voyage dans les étoiles en portant une couronne. Mais la seule chose qui est posée sur notre tête, c’est la main d’un john* qui nous paie pour l’avaler, juste après nous avoir fait goûter à sa sueur.

*dans ce roman les clients des prostituées sont appelés john.

À ce quotidien vient se superposer une série de crimes dont les corps sont retrouvés flottant dans le rivière. Ce qui ne fait pas de ce livre un "polar" pour autant.

Si Betty était présenté comme un roman à caractère autobiographique, ce n’est pas le cas de celui-ci. Sauf peut-être pour la série de crime. Dans les présentations de l’éditeur il nous est dit que Tiffany McDaniel s’est inspiré d’un "true crime" (sic) et dans Betty, il est fait allusion à un moment à une rivière dans laquelle, au début du siècle dernier, une série de corps féminins on été repêchés.


Sous réserve que l’information soit exacte, j’ai appris en lisant ce roman que l’héroïne avait été produite en premier par le laboratoire Bayer qui, dans un premier temps, l’a commercialisée de manière tout à fait légale, avant de se rendre compte des conséquences.





John Steinbeck : Les raisins de la colère

De Steinbeck, je n’avais lu que Des souris et des hommes.

Ce roman est superbe. Il nous raconte l’exode d’une famille de métayers, les Joad, obligée de quitter l’Oklahoma et qui se rend en Californie pour trouver le travail promis sur quantité de prospectus.

S’il se déroule durant la Grande Dépression, nombre de descriptions semblent d’actualité. Ce que d’ailleurs écrit le traducteur à la fin de sa préface :

agriculture intensive, appauvrissement des sols, catastrophe climatique, exode, racisme, conditions de travail inhumaines, Quatre-ving-dix ans plus tard à une autre échelle et en d’autres lieux, nous y sommes ou bien nous y serons bientôt. Les personnages de Steinbeck sont les paysans affamés par les vagues de chaleur, au Pakistan et au Kenya, ou ruinés par les grands propriétaires au Brésil ; ce sont les employés des entrepôts géants de la vente en ligne et les livreurs sans papier qui sillonnent nos villes. Un jour, peut-être, quelqu’un écrira leur roman.

Une écriture d’une rare intensité, sûrement mise en valeur par la qualité de la traduction. Le roman alterne les chapitres consacrés au voyage de la famille Joad, et d’autres relatants des faits d’actualité de l’époque.

Il s’agit d’une nouvelle traduction. N’ayant lu que celle-ci, je ne peux donc pas comparer. Mais j’ai tendance à penser que depuis quelques années maintenant, les traductions servent davantage le texte original qu’à une époque.

Selon moi, Les raisins de la colère est un de ces livres qu’il faut lire.

[alien78]

J'emmène en vacances : "Le Christ s'est arrêté à Eboli" de Carlo Levi (vu le film de Rosi il y a longtemps), "Le Chateau" de Kafka (lu il y a peut être 40 ans...)et..."Guilmour vs Waters" d'Alexandre Higounet dont j'avais lu "Which one's pink" et un bouquin de Math/Philo si j'arrive à me concentrer un peu...