RIEGERT a écrit : Bonsoir ecoute des Sl2 suite Slts a tous et bon we
Raoul
Notre ami Raoul, que je ne connaissais qu’à travers les messages du forum, m’a invité à venir écouter son système full Naim sur lequel il venait de raccorder une paire de SL2, objet de la présente filière. Ayant fait l’acquisition d’une paire de SBL la semaine dernière (en cours de restauration aujourd'hui), c’est bien volontiers que j’ai accepté ladite invitation puisqu’elle me permettait, outre une rencontre probablement fort intéressante et constructive à travers le partages de nos expériences respectives, d’écouter les dernières générations d’électronique Naim et ainsi me faire une idée du potentiel d’un système construit à partir des produits de la marque.
Rendez-vous fut donc pris. Je me suis rendu chez Raoul hier soir. L’homme est des plus sympathique, très agréable, passionné par la musique et bien évidemment par les produits Naim. Il m’a fait part de son cheminement d’audiophile, avec ses réussites mais également ses déconvenues. On ressent immédiatement sa volonté de tendre vers une forme de perfection sonore. Il semble d'ailleurs bien percevoir les orientations lui permettant d'atteindre son graal. D’autre part, Raoul a volontairement occulté ses conclusions quant à ce qu’il pensait des SL2 après quelques jours d’essais. Cette démarche est pertinente puisqu’elle m'évite d’être influencé par des préjugés ou autres partis-pris.
S’agissant de son auditorium, l’impression perçue est fort différente de ce que l’on pouvait imaginer à travers les photos qu’il avait mis en ligne. Le résultat est très loin d’être catastrophique. Au contraire, même. A travers le traitement acoustique effectué, la pièce est relativement inerte, neutre, malgré le carrelage au sol. Aucune réverbération n'est audible. Et elle permet d’entendre de nombreux détails.
Dès l’entrée, on aperçoit les très belles « Avalon like Soupe" by Tony Gees, en parfaite harmonie visuelle avec le meuble laqué dans la même teinte sur lequel trônent quelques superbes références Naim. Un coup d'oeil appuyé montre que tout est optimisé aux petits oignons. A coté sont posées les SL2, lesquelles ne dépareillent d’ailleurs aucunement dans la salle d’écoute. Les électroniques sont alignées comme à la parade. Quelques milliers d’euros tièdes nous contemplent, attendant que nous les sollicitions…
De ces appareils, je ne connaissais que le CDS3. Les SL2 sont sobres mais superbement finies. Leur conception est très aboutie. Néanmoins, je ne vois pas l’intérêt du caisson autour du tweeter. Ce dernier aurait pu être débafflé. Les « Avalon Like Soupe » ont visiblement demandé beaucoup de temps pour leur montage. Au vu des nombreux pans coupés, le dessinateur a dû s’arracher les cheveux… Le menuisier d’ailleurs aussi....
Les deux caissons contenant les filtres sont du même niveau de finition haut de gamme. S’agissant des composants qu’ils contiennent, c’est le nec le plus ultra. Je n’avais jamais vu de selfs de cette taille. Ce qui me motive à ressortir mes différents cours afin de tenter de définir dans quelle mesure le surdimensionnement des dites selfs n'aurait pas une incidence négative sur la restitution sonore. L’ensemble repose sur 3 pointes (une devant et deux derrière). Le câblage de l’installation était du full Naim.
Pour la circonstance, j’avais apporté les 4 CD de référence que j’utilise généralement pour évaluer un système ou un maillon. De son coté, Raoul à sorti le CD de Didier Lockwood, « Tribute to Stephane Grappelli ». Les SL2 étant raccordées sur le système, nous démarrons les écoutes par elles avec le CD d’Emiliana Torrini. C’est net, propre, rapide mais « petit ». On tourne la tête de droite à gauche pour suivre la voix de l’artiste mais il n’y a aucune profondeur :shock: . Le mur sur lequel sont appuyées les SL2 sert de repère : il n’y a strictement rien derrière cette ligne. Le son est plutôt clair, simplifié, et même « dur » par moment. Quant au grave, il est court et peu dynamique. Le médium est subjectivement en creux. Ce déséquilibre doit contribuer à cette sensation de clarté, de manque de matière, cette désagréable impression de n’entendre que le haut du spectre. Une grosse IBL en quelque sorte… Dire que je n'aime vraiment pas est une litote... :shock:
Nous raccordons les « Avalon Like Soupe ». Au p….n ! :shock:
L’écart est phénoménal ! Immédiatement, nous sommes transposés sur scène. La précision du placement est hallucinante. Les instruments semblent réels, parfaitement détourés. La dynamique est bien présente. Un tel écart me paraît même suspect. Nous passons au CD Hadouk Trio « Live at Fip », disque que je connais très bien et que Raoul découvre.
Ces enceintes sont une révélation. L’ampleur est énorme. La grave te prend au plexus. La pression est palpable dans toute la pièce. Le coup de baguette sur le bord de la caisse claire a un impact incroyable. Il y a de la matière, de la dynamique, de la rapidité, la musique respire à travers des millions de petits détails. Vraiment, ces enceintes sont des générateurs d’émotion. On est réellement face à l’orchestre. Les applaudissements du public sont réels, avec beaucoup de matière. Aucune fatigue auditive n’est perceptible, aucune agressivité n’est ressentie. Nous bavardons librement, sans être perturbés par la musique. Difficile d’arrêter le disque. Ce que nous faisons pourtant en rebranchant les SBL, à partir des mêmes extraits musicaux.
Pffffffffffffffff… C’est vraiment tout petit… Exit la 3D… Tout se passe entre les deux enceintes mais sur un seul plan, matérialisé par le mur arrière. C'est le néant absolu derrière les enceintes... Un gremlins doit veiller à l'insu de notre plein gré à ne laisser passer aucune note...
Pourtant, cet enregistrement écouté sur d’autres enceintes montre que la profondeur existe bel et bien. Immédiatement, les instruments semblent agressifs, durs, froids. Le grave a disparu au profit du haut-médium aigu. L’écoute est fatigante. Le message semble simplifié. Les coups sur le bord de la caisse claire sont pauvres. Aucun impact, rien. On le devine. Idem pour la texture des percussions. On devine le type d’instrument mais les timbres sont décharnés. Les applaudissements semblent être ceux d'enfants... Je ne me rappelle plus avoir entendu une enceinte aussi peu vivante, aussi peu articulée. A ce prix là, c’est proprement stupéfiant, tellement elles ne chantent pas. Du coup, je ne m’étonne plus vraiment qu’elles ne suscitent pas d’intérêt… Nous avons essayé, sans succès, de comprendre le pourquoi et le comment de cette enceinte. J’aimerais bien rencontrer son ou ses géniteurs, histoire de comprendre si nous parlons bien de la même chose… En tout état de cause, les SL2 ne sont pas pour moi. Elles ne répondent aucunement à mes attentes, l'une d'elle, et non des moindres, étant en priorité d'être touché par la musique.
Je doute fort que la full Naim en amont puisse être incriminée attendu qu’elle drive les « Soupe » avec une élégance et un enthousiasme incroyable. Et puis, il est couramment, entre autre ici, écrit que les enceintes Naim ne chantent qu’avec des électroniques Naim… Ce que je peux ici infirmer sans complexe ! D’autre part, le rodage était déjà bien avancé. Un temps supplémentaire ne devrait pas les faire progresser au point de rattraper les carences perçues. D’ailleurs Naim achète ses HP strictement appairés selon un cahier des charges draconien. Après quoi, il sont mis en chauffe pendant 48 heures avant d’être mesurés puis appairés définitivement puisqu'il est parfaitement inutile d’appairer des HP non rodés.
Le retour aux Soupe est un vrai bonheur. On retrouve immédiatement la musique tant celle ci s’impose d’entrée. Avec ces enceintes, nous entrons dans la vraie musique, celle qui vous prend aux tripes, celle qui vous émeut. Sérénité et envoûtement seraient les maîtres mots pour qualifier le système de Raoul. Avec les SL2, nous écoutions les seules enceintes, pas la musique. En tout état de cause, nos conclusions se rejoignent sur de nombreux critères. Je doute fort que Raoul envisage, ne serait-ce qu’un instant, de garder les SL2. Raoul, si tu me lis
Zut, ça me rappelle que mes SBL, équipée des – presque - mêmes transducteurs et filtre, sont en cours de restauration et que je devrais les remonter mardi prochain :shock: . Etant perfectionniste, j’avais demandé à mon père, menuisier-ébéniste de son état, de rattraper les quelques petites griffures des coffrets. Si elles devaient être aussi peu enthousiasmantes que les SL2, elles seront revendues illico…
d’autant plus que je ne dispose pas du full Naim supposé nécessaire pour les driver…
L’expérience a été intéressante. Elle m’a permis de découvrir l'immense potentiel musical des nouvelles électroniques Naim, de découvrir ces fabuleuses répliques des enceintes Avalon mais surtout de rencontrer un interlocuteur fort agréable et passionné. Merci à lui.