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SBL vs SBL MICM vs British Loudspeakers

Posté : 29 avr. 2008, 17:49
par CasaMusica
A la demande générale ( :mrgreen: ), voilà le CR condensé ( :wink: ) de mes différents essais et comparatifs, lesquels ont été effectués avec le matériel ci-dessous :

- lecteur de CD Mc Intosh MCD201
- intégré Vecteur I6.2
- câblage secteur et filtres numériques Audioplan série S
- câblage HP et modulation Silent Wire

Outre mes SBL, j’ai utilisé les enceintes suivantes :

- ATC SCM12
- Linn Kan 2 modifiées (composant haut de gamme de mêmes valeurs que le filtre original Linn et montés dans un coffret extérieur
- Spendor S3e, S3/5SE Signature, SP3/1
- Epos M12.2
- B&W 805S

S’agissant des SBL, j’avais fait des essais préliminaires la semaine dernière, visant à retenir le meilleur filtrage possible, c’est à dire un filtrage limitant les pertes d’informations tout en apportant une image sonore plus crédible. Les essais ont été effectués dans l’ordre suivant :

- SBL + filtres Naim
- SBL + filtres Naim rééquipés avec des composants HDG + câbles Naca5
- SBL + filtres Naim rééquipés avec des composants HDG + câbles Silent Wire
- SBL + filtres Made in CasaMusica (MCIM) équipé de composants HDG + câbles Silent Wire

Les autres essais réalisés après analyse des phénomènes apparus lors des tests seront détaillées à la fin du CR. En préambule, les maillons électroniques cités ont été sélectionnés pour différentes raisons, la première étant que je ne disposais pas du Nap 250 nécessaire pour fonctionner avec mon couple Nac 72 + HiCap. J'aurais pu obtenir le prêt d'un Nap 140 mais il m’aurait de toute façon été rétorqué que le 250 est l’ampli minimal nécessaire pour faire fonctionner les SBL… :cool: :mrgreen:

J’ai donc préféré anticiper et utiliser un amplificateur adapté en terme de puissance. Par ailleurs, je ne suis aucunement convaincu que la combinaison précitée aurait mieux drivé les SBL que le Vecteur. Ayant remarqué qu’elles exigent effectivement un ampli capable de fournir beaucoup de courant j’ai opté pour l’intégré Vecteur I6.2 équipé de 2 transfos de 600 VA chacun. De plus, celui-ci est abordable en occasion (1.500 € environ). Il est relativement linéaire et n’a pas une signature sonore trop marquée.
S’agissant de la source, j’ai volontairement retenu le Mc Intosh MCD201 attendu que mon couple Drive + Dac Emms Lab est hors de prix pour le commun des mortels. A 3.000 €, le Mc Intosh me semblait plus représentatif des ventes dans l’hexagone. D’autre part, je suis parti du principe que les SBL se devaient de fonctionner correctement avec un lecteur de classe moyenne. Quant aux câbles Silent Wire, s’ils sont effectivement très nettement plus chers que les Naca5, ils n’en sont pas moins à des années lumière devant ces derniers dans tous les registres. Un peu comme l’écart entre une Twingo et une Porsche. Incomparables... :cool:

L’un des objectifs de ces tests est de comprendre pourquoi les SBL ne proposent pas une scène sonore crédible alors que tous ses compétiteurs susnommés le font. A cet effet, j’ai préparé les filtres détaillés plus haut. J’ai routé et fait graver 3 paires de circuits imprimés, 2 étant des copier/coller du routage du filtre Naim, le dernier un filtre de ma conception, laquelle a été permise après avoir obtenu les paramètres de Thiel du boomer (version Naim et non pas Mordaunt & Short) de la part de Paul Stephenson himself. Il s’agit du schéma que j’ai mis en ligne ce matin.

Le premier filtre a donc repris le routage Naim mais a été équipé de composants dits haut de gamme : self à air Mundorf en fil de Litz, condensateurs AudynCap et Hovland Cap, résistance métal Caddock en boîtier TO2 que j'ai équipé de refroidisseur à ailettes. Les 2 câbles alimentant les 2 HP ont été réalisé dans du Naca5 équipé de fiches bananes Eichmann série Bullet, le montage étant assuré par vissage. J’ai retenu le Naca5 car c’est celui qui équipe les filtres fournis avec mes SBL.
Dans cette configuration, je pourrais déterminer avec précision l’incidence du choix des composants proposés par Naim puisque seule leur qualité aura évolué sur ce nouveau filtre, le reste étant conforme à la philosophie Naim. Les filtres ont été montés dans un boîtier en ABS de forme similaire à celui du filtre Naim, simplement plus profond afin de permettre l’intégration des nouveaux composants autrement plus encombrants. J’ai fait réaliser 6 boîtiers par thermoformage. L’entraxe des 4 vis de fixations est le même que celui du boîtier Naim afin de me permettre de les monter de la même façon que les Naim, c‘est à dire découplés. Le raccordement du câble issu de l’ampli se fait via deux bananes 4 mm femelles de chez DNM.

Le second jeu de filtres est conforme à celui détaillé ci-dessus, sauf pour les 2 câbles Naca5 remplacés par deux morceaux de câbles Silent Wire, eux aussi équipés de bananes Eichmann Bullet vissées. Ayant constaté que les Naca5 ont tendance à étouffer les micro-informations et à simplifier les signaux complexes (c’est nettement perceptible sur les grandes masses orchestrales), l’utilisation de câbles Silent Wire devrait me permettre de confirmer ou infirmer mon constat.

Le 3e jeu de filtres est de ma conception. Il utilise un routage différent avec des composants haut de gamme. J’ai volontairement utilisé un circuit imprimé pour leur montage afin de rester dans le même environnement que pour les 3 variantes précités. Un montage en l’air sur une plaque de médite comme je le fais d’habitude aurait faussé la comparaison. Evidemment, je les ai d’emblée équipé de câbles Silent Wire pour l’alimentation du boomer et du tweeter.

Des essais préliminaires dans l’environnement du test m’ont permis de définir que les SBL devaient être placées à 16 cm du mur arrière et orientées de 8° vers l’intérieur de la zone d’écoute pour un espacement de 2 m entre les 2 enceintes. La distance auditeurs/enceintes est de 3 m. Suite à ces essais préliminaires, j’avais habillé la face arrière du coffret des boomer d’un panneau de Deflex de chez Spectra Physic. J’ai revêtu la partie basse du caisson inférieur du même matériau.

J’ai volontairement écrit « auditeurs » au pluriel puisque nous avons effectué les tests à 3 afin de partager nos impressions mais également de ne pas perdre trop de temps pour les permutations, la mémoire auditive étant des plus volatile. Nous avons utilisé nos disques habituels dont je parle dans mes différents messages. Les électroniques ont été mises en chauffe avant le déjeuner.

1er test : SBL full Made in Naim. Play. Les Marshall de Gallagher sont alignés avec la batterie, laquelle est visiblement installée sur une seule ligne ! :? Ca fait tellement l’unanimité que mes deux amis proposent de faire d’autres essais de positionnement. Ayant mis des repères avec du ruban adhésif de couleur afin de ne pas perdre de temps en réglages, nous faisons un essai de positionnement. Il est très vite avéré que la position initiale était de loin la moins mauvaise… Retour à la position initiale. Tout le monde semble plaqué contre un mur. Ca bouge bien en largeur, la voix est juste mais la guitare manque de mordant et de matière. Le grave est propre mais court. C’est orienté haut-médium aigu, un peu dur. Sur l’extrait « Honeymoon Child » d’Emiliana Torrini, le manque de matière est patent. Les inspirations sont courtes. L’articulation est un peu brouillon. Idem sur certains forte dans les Gymnopédies Gnossiennes de l’album Jacques Loussier Trio. Le son manque d’enthousiasme, de vitalité. L’aigu n’est ni très détaillé, ni subtile. Il a une légère tendance à lisser le haut.

2e test : SBL filtre schéma Naim + composants HDG + Naca5. Ouuuuuuuuuuuuf ! L’écart saute immédiatement aux oreilles ! L’impression qu’un rideau a été retiré entre nous et les enceintes. A partir du même schéma, simplement avec des composants de meilleure qualité, les Naim font un bond qualitatif spectaculaire. Exit les duretés et la tendance à mettre le haut-médium en avant. La guitare de Gallagher retrouve sa hargne, la peau de la caisse claire paraît retendue. Le grave est mieux détouré et descend indéniablement plus bas. On entend à nouveau les bruits de vagues et d’estrades sur l’album de Torrini. On l’entend respirer, reprendre son souffle. On est absorbé par le rythme. Le trio de Loussier semble appaisé, tout en étant enfin précis. Coté image sonore, aucun gain, malgré l’adoption de composants coûteux… :(

3e test : SBL filtre schéma Naim + composants HDG + câbles Silent Wire. P….n, l’écart est encore plus significatif qu’avant ! Qu’avais-je écrit ? Que les câbles Naim étaient des étouffoirs ? C’est encore pire que ça… Ca n’est plus un rideau qui a été retiré mais deux double-tentures en laine épaisse ! C’est fin, soyeux, ça fourmille de détails, c’est très rapide sans être agressif. On a l’impression que Gallagher et sa guitare viennent vers nous. La scène sonore prend même un peu de profondeur ! A tel point que nous faisons une comparaisons avec le filtre précédent équipé des mêmes composants mais câblé en Naca5. Effectivement, l’écart est flagrant : avec les Naca5, la scène est plate. Avec les Silent Wire, elle prend de la profondeur. Ce constat confirme le postulat de départ.

4e test : SBL + filtres MICM (Made in Casa Musica) + câblage Silent Wire. Ca cogne ! Les coups sur la grosse caisse nous prennent au plexus. La Stratocaster de Gallagher sonne d’enfer. C’est dense, charnu, l’aigu est soyeux et file haut, le médium très droit, propre, détaillé. La voix est suave. L’écoute de l’album Fishermann de Torrini est un bonheur musical. Fluide, détaillé, dense, chaud. Quant à l’image, elle a enfin trouvé sa justesse puisqu’elle est aussi profonde que celle proposée par ses concurrentes. Le grave a gagné une demi octave dans le bas. Il est tendu et rapide à souhait. La contrebasse de Benoît Dunoyer de Segonzac est ample, précise, juste. On entend parfaitement les vibrations de la caisse. Le passage à la basse 6 cordes nous scotche sur nos fauteuils. La précision est magique. Il est vrai que l’intégré Vecteur est une référence dans, le domaine.

Nous en déduisons que le filtre passif proposé par Naim pour sa SBL est inadapté aux qualités de l’enceinte. Je veux bien admettre que le credo de Naim est l’actif mais au prix où cette enceinte était proposée, c’est désagréablement surprenant. Il me restait un test à effectuer : connaître l’apport du découplage made in Naim. Pour cela, j’ai retenu une solution radicale : j’ai démonté les enceintes afin de virer le châssis métallique… Vous avez bien lu... :cool: Il n'y avait pas d'aure alternative crédible pour valider l'essai.

J’ai rajouté de la mousse alvéolée dans le caisson de charge afin de mieux absorber les déplacements d’air, puis utilisé des bandes de joint adhésif en silicone de 4 mm d’épaisseur pour 6 mm de largeur et de shore 70 que j’ai fixé sur le dessus du caisson de charge, entre le caisson et le boomer et entre le caisson du boomer et celui du tweeter. J’en ai également mis autour de l’ouverture entre le caisson du boomer et celle du caisson de charge. Le film de colle utilisé pour ce joint est léger et ne tâche pas les boiseries lorsqu'on le retire. J’ai ensuite superposé les 3 caissons dans l’ordre et posé des équerres en plastique sur les arrêtes latérales en haut en bas de l’empilement, après quoi nous avons cerclé les enceintes avec deux rubans plastique. Pour ce faire, j’ai utilisé ma cercleuse employé pour le maintien des cartons sur les palettes. Les équerres étaient destinées à protéger les ébénisteries des SBL. Ces dernières ont ensuite été posées sur 3 cônes en acier via des morceaux de Blue Tak. Un devant et deux derrière.

Ainsi cerclée, la SBL est devenue une enceinte réellement close, tout en étant découplée grossièrement à travers les joints en silicone partiellement écrasés. Raccordement à l’électronique et Play. C’est encore mieux que lors du test précédent ! Tout est plus net, plus détaillé, plus articulé, plus précis. Sur les masses orchestrales, il n’y a plus de fouillis. On peut nettement discerner les instruments. Le grave est tendu à souhait. Les voix ont beaucoup de présence. Tout est fluide. L’aigu est toujours aussi soyeux. Visiblement, le découplage par joint de silicone n’entache pas son fonctionnement.

Nous revenons vers le filtre Naim original. La profondeur disparaît, l’enceinte est bien moins rapide, moins détaillée, mais le relèvement de la zone médium-aigu n’apparaît plus. Le grave ne descend plus aussi bas qu'vec mon filtre mais les masses orchestrales ne sont plus aussi confuses. Le découplage tel que proposé par Naim, pour pertinent qu’il apparaisse en théorie, s’avère limitant. Pour valider ce constat, il faudrait apporter des modifications à mes SBL, à savoir le montage d’inserts me permettant une fixation invisible par vis via l’intérieur des caissons des boomer afin de remplacer les cerclages plastique. Souhaitant les revendre, je n’entreprendrais pas ces modifications.

Il me reste un dernier test à effectuer : remplacer le tweeter de la SBL par un Scanspeak D2010 standard. Je vais tourner deux bagues d’adaptation dans un panneau de Teflon d’épaisseur 4 mm afin de me permettre le montage du nouveau tweeter (4 trous de fixation) dans le logement de l’original (3 trous). Le tweeter Scanspeak équipant les SBL est un modèle fabriqué sur mesure pour Naim. Bien qu’étant de la famille des 2010, il me semble légèrement plus éteint que le modèle standard.

La qualité perçue lors des derniers tests montrent que les SBL méritent amplement des meilleurs composants et câbles. Nous les avons remonté afin de les remettre en service tel que préconisé par Naim, avec les filtres originaux, l’objectif étant de les comparer aux compétitrices cités en début de message.

J’avais préalablement essayé 6 des 7 moniteurs cités afin de déterminer la meilleure position dans la pièce d’écoute. A cet effet, j’avais « mémorisé » les dites positions à travers un marquage réalisé à partir de ruban adhésif de couleurs différentes me permettant de rapidement les mettre en œuvre. Les Spendor et l’ATC ont été posées sur des pieds Foundation, les Linn Kan 2 sur des supports de la marque, les Epos M12. sur des pieds de fabrication maison alors que les B&W 805s ont été posées sur des pieds lourds en inox fabriqué par un artisan local. Les B&W et leur support ont été apportée par un de 2 autres participants. Les électroniques et sources utilisées pour les SBL ont été utilisées.

SBL vs Linn Kan 2 : si les boîtes à chaussures battent facilement les SBL en terme de spatialisation et de profondeur (la scène sonore est incroyablement précise, malgré un positionnement à ras du mur arrière), la SBL va plus loin en terme de volume et d’ampleur. Les Linn sont un peu juste dans les 35 m² de la pièce. Pour autant, elles ne déméritent aucunement. L’aigu est plus fin, file plus haut. Le médium est très droit, articulé très précis. Evidemment, le grave de la SBL « full originale », bien que court, paraît immédiatement plus réel. Qui plus est, la puissance admissible de la SBL est importante alors que le B110 de la Kan 2 talonne. La guitare de Gallagher est plus crédible sur les Naim. La Kan 2 propose une image très précise de la scène sonore. Dans une petite pièce d’une dizaine de mètres carrés, elle devrait mieux tenir la comparaison.
Malgré ses immenses qualités, elle est ici battue par les SBL.

SBL vs ATC SCM 12 : je vais être bref : la ATC la domine des pieds à la tête. Plus de beau et vrai grave, un médium qui chante à merveille, un aigu fin, soyeux et dynamique, une image sonore fabuleuse, une dynamique d’enfer. Elles différencie parfaitement les différentes voix et instruments. Les forte ne lui font pas peur. Tout est plus homogène. La musique nous prend aux tripes. On ne se pose plus de question. Tout est là. Un mot la résume parfaitement : émouvante. Une grande dame.

SBL vs Spendor S3e : les propositions sonores sont totalement différentes. La Spendor timbre chaud, avec un très médium, probablement pas très neutre mais très agréable. L’aigu est fin et soyeux. L’image sonore est superbe. Par contre, la SBL est plus ample et agrandie immédiatement la taille de la scène. Le grave est plus rapide et a plus d’impact. En contrepartie, l’aigu est plus court et a tendance à simplifier le message. Coté scène sonore, ça reste une SBL… Néanmoins, elle paraît globalement mieux équilibrée. Avantage à la SBL.

SBL vs S3/5SE Signature : cette version ne diffère de la S3/5SE « normale » que par 2 points : l’adoption de fils de câblage haut de gamme d’origine Van Den Hul et la sélection du placage. Avec les Spendor, on entre dans le monde de la volupté. Le médium est superbe. Les voix sont une révélation sur ce moniteur. L’aigu ne semble pas monter très haut mais est criant de vérité. C’est pourtant la même famille qui équipe la SBL. La scène sonore est holographique. Elle est large, malgré la petite taille de l’enceinte. Les instruments sont vite localisés. Evidemment, le grave ne peut descendre comme celui des SBL. Si ces dernières ont une scène sonore étriquée, elles ont plus de matière dans cette partie du spectre. Les Spendor n’ont pas la tenue en puissance des SBL qui semblent s’accommoder à merveille de la puissance du Vecteur (2 x 160 W sur 8 Ohms). Avec les SBL, ont est dans une salle plus grande. Les S3/5SE sont plus adaptées à des petites pièces. Avantage à la SBL.

SBL vs Spendor SP3/1 : la 3/1 est une de mes enceintes préférées. Elle ne prétend pas à un grave abyssal mais celui proposé est propre et bien tenu. Le médium est sublime, typique des Spendor. L’aigu est fin, soyeux, pas très analytique mais dynamique. L’image sonore est très précise. Evidemment, en terme de dynamique globale et d’ampleur, les SBL vont plus loin. Elle semble plus droite, un peu plus raide mais convient mieux à la guitare de Gallagher. La Spendor a tendance à adoucir la dynamique, bridant la guitare électrique. L’impact de la grosse caisse est plus présent avec les SBL. La Spendor est adaptée à des pièces plus petites. Selon la taille de la pièce d’écoute, la SBL peut faire la différence. Les 3/1 talonnent plus facilement.

SBL vs M12.2 : les Epos sont préférées sur tous les critères, que ce soit en terme de spatialisation, de dynamique, de précision, de justesse, de matière, de densité, d’aération d’ouverture. Exit les enceintes. On plonge immédiatement dans la musique alors qu’on écoutait les HP avec les SBL. A tel point que nous rebranchons mes filtres SBL personnels. Avec eux, la SBL remonte immédiatement dans notre estime. Au point qu’après 30 mn d’écoute, nous sommes incapables de trancher en faveur de l’un ou l’autre modèle ! Pour autant, après réflexion, la M12.2 pourrait être déclarée vainqueur en raison d’un rapport qualité/prix nettement plus favorable que la SBL tweakée (580 € pour les seuls composants + câbles + Deflex, tous acquis au tarif proposé aux professionnels du métier). Un retour aux filtres Naim originaux confirme la suprématie musicale des Epos qui nécessitent un placement très précis pour donner le meilleur d’elle même. Selon la nature du mur arrière (ici un mur en béton armé de 30 cm d’épaisseur recouvert de pierres de parement), le résultat dans le bas du spectre diffèrera nettement.

SBL vs B&W 805s : j’avais écouté cette enceinte à différentes reprises. Bien alimentée (elles exigent des amplis capables de générer du courant), je la trouvais plutôt très réussie musicalement. Elles ont été apportées par leur propriétaire qui a profité de l’occasion pour les comparer aux SBL. Ils les utilise avec un Nap 140. Il a apporté leurs supports spécifiques réalisés sur mesure par Métinox. Je n’ai pas été déçu par leur prestation. Raccordées au Vecteur, elles ont fourni un grave tendu et rapide, pas excessivement dynamique mais très beau. Le médium me paraissait un chouia en retrait, assez mat. Peut-être est-ce dû à l’impression ressentie lors de la comparaison avec les Spendor qui excellent dans ce registre. Il semblait légèrement plat, « trop neutre ». L’aigu était aérien, fin, avec beaucoup de matière. La scène sonore était splendide. Mais l’ensemble faisait un peu « plus petit » que la restitution proposée par les SBL. Cette dernière est plus ample, plus pleine. Il y a plus d’impact sur les coups de batterie, plus de matière sur les lignes de basse. Mais la SBL semble simplifier le message musical. Sur les grands orchestres, les B&W s’en sortent bien mieux. Il s’agit de deux propositions musicales fort différentes. Deux préféraient les B&W alors que le 3e optait pour les SBL. Les goûts et les couleurs… En remettant mes filtres sur les SBL, nous avons tous préféré ces dernières.

Conclusion : les filtres passifs de la SBL sont des bouchons qu’il serait souhaitable de remplacer, au minimum par des filtres équipés de composants de qualité. Les 2 morceaux de câble Naca5 (ou Naca4 pour les modèles plus anciens) qui alimentent le boomer et le tweeter « bouffent » indéniablement de nombreuses micro-informations et devraient être remplacés eux aussi.

Par ailleurs, les comparaisons Intro 2 vs SBL que j’avais eu l’occasion de faire m’ont toujours fait préférer les Intro. Pourtant, elles ne sont pas découplées selon la technologie jusqu-au-boutiste des SBL. Les essais effectués pendant ces tests ont démontré que le châssis full métal des SBL n’est pas – pour nous en tout cas – la solution la plus adaptée. Notre test à partir des SBL sans ledit châssis l’a confirmé. En lestant une SBL "sans son châssis métallique" avec un poids de 20 kg collé dans le fond du caisson inférieur, nous aurions probablement encore progressé en terme de définition et de pouvoir de discrimination. Je vais demander à mon père de construire deux caisses en médium, lesquelles auront les dimensions et volume intérieur utile de la SBL. Elles seront constituées de deux parties seulement au lieu des 3 de l’original. Celle du haut contiendra le boomer et le tweeter, lequel sera isolé dans une chambre constituée d’un tube en carton fort et découplé via des silent-block. Ce caisson sera monté vissé sur la caisson inférieur dont il sera découplé par le biais de joints en silicone tel que décrit dans mon CR. Les panneaux absorbants en Deflex seront réutilisés. Le fond de l’enceinte sera lesté par un bloc en marbre recouvert de deux couches croisées de panneaux de bitume. Les filtres seront les miens. Pour autant, je ferais des comparaisons avec tous les filtres utilisés dans le cadre du présent test, histoire de confirmer quels sont les maillons faibles.

Si je ne devais choisir qu’une seule enceinte parmi toutes les compétitrices citées, je me déciderais en fonction de la taille de la pièce d’écoute. Pour une petite pièce, je choisirais entre la Spendor SP3/1 et la S3/5 SE Signature. Pour une pièce supérieure à 15 m², mon choix irait vers les Epos M12.2 et ATC SCM 12. Ici, c’est l’électronique qui décidera. Si les M12.2 aiment les électroniques puissantes, elles chantent déjà bien avec des petites électroniques musicales alors que les ATC exigent, elles, des électroniques puissantes. Le Vecteur est d’ailleurs parfaitement complémentaire de ces dernières.

Au delà de 25 m², les SBL modifiées pourraient creuser l’écart. A part les B&W 805s, les autres enceintes m’appartiennent. Je pourrais donc refaire tous les tests à partir d’un ensemble Nac 72/HiCap/Nap 250 puisque je viens d’en acquérir un exemplaire en Autriche, lequel devrait m’être livré d’ici une semaine. On verra bien si la hiérarchie ici établie restera la même. Suite au prochain épisode.

Posté : 29 avr. 2008, 18:07
par filip63
Merci Casa pour ce CR très argumenté. Je t'envie un peu d'avoir les moyens d'un tel exercice.

Alors une question ... La "tare" principale des SBLs résulte, si on en croit tes oreilles, essentiellement à son filtre passif de qualité insuffisante, sans parler des 2 morceaux de naca5. Logiquement ces défauts devraient sinon disparaître, au moins être minimisés, dans la configuration avec filtre actif ? Me trompe-je ? As-tu pu le vérifier ?

:cool:

Posté : 29 avr. 2008, 18:15
par nonotitirobot
filip-63 a écrit :Merci Casa pour ce CR très argumenté. Je t'envie un peu d'avoir les moyens d'un tel exercice.
plus 1, vraiment un plaisir a lire !
merci a toi Patrick :wink:

Posté : 29 avr. 2008, 18:19
par bernard lapeyre
Salut CasaMusica

Sacré boulot, tu devrais peut-être songer à ouvrir un auditorium :wink:

Posté : 29 avr. 2008, 18:35
par CasaMusica
filip-63 a écrit : Merci Casa pour ce CR très argumenté. Je t'envie un peu d'avoir les moyens d'un tel exercice.
c'est surtout que j'ai le temps de le faire, n'ayant pas un grand volume d'activités professionnelles en ce premier semestre 2008 ! :? Je vis plus de mes mes revenus liés à des droits de propriété industrielle qu'à des nouveaux contrats. Le secteur de l'ingénierie électronique est en berne aujourd'hui...
Alors une question ... La "tare" principale des SBLs résulte, si on en croit tes oreilles, essentiellement à son filtre passif de qualité insuffisante, sans parler des 2 morceaux de naca5.
il ne s'agit pas que de la qualité des composants et des câbles utilisés pour le filtre mais surtout de sa topologie. Il est inutilement complexe et dégrade les performances globales de l'enceinte.
Logiquement ces défauts devraient sinon disparaître, au moins être minimisés, dans la configuration avec filtre actif ? Me trompe-je ? As-tu pu le vérifier ?
je n'ai pas pu effectuer de comparaison entre mes filtres tel que détaillé dans mon CR et un système full actif. Je n'ai déjà pas pu obtenir un Nap 250, alors de là à obtenir en plus un second ampli + filtre + HiCap... :?

Sur le fond, ta réflexion est pertinente. Ton "au moins être minimisés" démontre que tu as compris que la section mécanique (découplage) intervient elle aussi pour une part non négligeable dans mes conclusions. Comme je l'écrivais dans mes messages précédents, j'ai toujours préféré les écoutes en mode passif, plus homogènes. En réponse à ta question, je dirais que tout dépend du type de filtrage adopté sur le Naxo 2-4. S'il est de la même veine que le filtre passif, je ne suis pas convaincu que le gain qualitatif soit avéré. Mais j'aimerais beaucoup faire l'essai. Le coût d'un Naxo 2-4 + HiCap + Nap 250 sera bien plus élevé que celui d'un filtre passif, fusse t'il de course. Tout cela mérite réflexion avant investissement. En attendant, je vais dessiner les plans des SBL modifiées selon ma vision de la chose afin que mon père puisse découper les panneaux constitutifs. On verra ensuite quelle version du découplage sera la plus intéressante musicalement.

Posté : 29 avr. 2008, 19:05
par filip63
Casa, tu imagineras facilement que l'essai de ce filtre amélioré est extrèmement tentant.
Il faudrait en réaliser une version "voyageuse" pour qu'elle circule chez les sybiliens volontaires du forum. Qui sait ... certains pourraient être convertis. :mrgreen: Je m'inscris :wink:

:cool:

Posté : 29 avr. 2008, 19:16
par groucho78
Merci CasaMusica ! Formidable travail, sérieux, intéressant, pertinent etc...

Que pense Eddy de ces écoutes comparatives (surtout des conclusions) ?

Posté : 29 avr. 2008, 19:18
par groucho78
filip-63 a écrit : ....Je m'inscris :wink:

:cool:
Moi aussi !!! :)

Posté : 29 avr. 2008, 19:36
par dug
Salut Casa,
CR très intéressant et très argumenté en effet.
Personnellement je n'ajoute rien car je n'ai jamais entendu de SBL, mais comme Groucho, je serais curieux de savoir ce qu'en pense Eddy qui a consacré une partie de sa vie à promouvoir et à mettre en oeuvre cette enceinte.
A+
Dug

Posté : 29 avr. 2008, 19:40
par Jean-Claude
CR très impressionnant, en effet....et facile à lire...pour le modeste amateur que je suis ... :wink:

Je ne suis personnellement pas étonné que les facteurs d'enceintes se la jouent souvent light, en ce qui concerne la qualité des composants utilisés dans leurs filtres voire celle des câblages internes.
J'ai eu l'opportunité de faire une écoute comparative d'enceintes AUDIO NOTE avec différents niveaux de qualité des composants utilisés (CAPA cuivre, CAPA argent, bobine cuivre, bobine argent..et bien sûr le câblage ad hoc), et avec les filtres internes ou bien externalisés.
Les écarts qualitatifs ressentis sont effectivement ENAURMES, même si le filtre de base donne un résultat qualitatof déjà appréciable.

A+

Posté : 29 avr. 2008, 20:12
par filip63
Jean-Claude a écrit :...Je ne suis personnellement pas étonné que les facteurs d'enceintes se la jouent souvent light, en ce qui concerne la qualité des composants utilisés dans leurs filtres voire celle des câblages internes.....A+
Les concepteurs des SBL n'étaient quand même pas des "amateurs" et on peut imaginer que leurs choix ont été réfléchis. Il est vrai que les coûts de filtres de haute qualité ne sont pas négligeables, mais est-ce un souci pour des marques comme Naim (ou d'autres de philosophie identique).

ça ne rend que plus intéressant l'idée de faire cet essai que j'évoquais plus avant, seul à même de permettre de vérifier si nos oreilles sont de l'avis de celles de Casa.

:cool:

Posté : 29 avr. 2008, 20:34
par Jean-Claude
filip-63 a écrit :
Jean-Claude a écrit :...Je ne suis personnellement pas étonné que les facteurs d'enceintes se la jouent souvent light, en ce qui concerne la qualité des composants utilisés dans leurs filtres voire celle des câblages internes.....A+
Les concepteurs des SBL n'étaient quand même pas des "amateurs" et on peut imaginer que leurs choix ont été réfléchis. Il est vrai que les coûts de filtres de haute qualité ne sont pas négligeables, mais est-ce un souci pour des marques comme Naim (ou d'autres de philosophie identique).

ça ne rend que plus intéressant l'idée de faire cet essai que j'évoquais plus avant, seul à même de permettre de vérifier si nos oreilles sont de l'avis de celles de Casa.

:cool:
Hello Philippe,

Bien sur je ne remets pas en cause le professionalisme du concepteur, mais je pense que les sirènes du marketing ont dû passer par là....
Dans le même ordre d'idée, il y a 25 ans le câblage interne des enceintes n'était pas sur les tablettes des concepteurs....et encore moins des commerciaux...

A+

Posté : 29 avr. 2008, 20:38
par dug
Ce qui est quand même très étrange c'est que les SBL paraissent quand même un peu voire beaucoup bouchées (surtout avec le filtre d'origine), avec au final relativement peu de qualités.
Comment leurs actuels possesseurs ont-ils pu les préférer aux enceintes qu'ils possédaient avant? Je pense en particulier à filip 63 qui possédait des Dynaudio S25, qui ne sont quand même pas réputées pour le côté "cheep" de leurs composants...
De même les Epos M12.2 et les SBL ne jouent pas dans la même catégorie tarifaire il me semble, pourtant le comparatif de Casa semble sans appel (avec filtre d'origine)
Je sais bien que les goûts et les couleurs ne se discutent pas mais quand même, et, pour reprendre une expression chère à Casa, cela me laisse "pantois"
:shock:
Les possesseurs de cette enceinte mythique sont-ils sourds à ce point? Ont-ils été simplement "ensorcelés" par l'enthousiasme d'Eddy pour ces belles?
S'agit-il d'un problème de mise en oeuvre? Je ne le pense pas vu les précautions prises par Casa.
Il aurait été à mon sens de bon ton de pousser le comparatif jusqu'à la mise en oeuvre du système en actif même si l'objet du présent CR était de démontrer la faiblesse du filtre "série" Naim.
Ce qui m'interpelle par ailleurs, c'est que les faiblesses perçues sur la SBL, ne concernent pas seulement son manque de profondeur (qui manque tant à Casa) mais d'autres comme la densité, la dynamique, la sensation de matière....
La parole est maintenant aux possesseurs et amateurs de cette enceinte.
A+
Dug

Posté : 29 avr. 2008, 22:56
par filip63
dug a écrit :...
La parole est maintenant aux possesseurs et amateurs de cette enceinte.
A+
Dug
Tout ce que je peux dire est que je ne ressent de façon critique aucune des "frustrations" de Casa à l'écoute des SBL. Mais restant ouvert (et un progrès qualitatif toujours bon à prendre s'il existe et si je le perçois) c'est en cela que je suis intéressé par son expérience et ses expérimentations.
Je garde les S25 en grande estime mais leur type de fonctionnement était moins bien adapté à mes conditions d'écoute.

:cool:

Posté : 29 avr. 2008, 23:22
par CasaMusica
bernard lapeyre a écrit : Sacré boulot, tu devrais peut-être songer à ouvrir un auditorium :wink:
j'y ai pensé à diverses reprises mais la conjoncture ne s'y prête vraiment pas. Et ça ne s'améliorera pas dans les prochains temps. Les dernières évaluations faites par les laboratoires de prospective économique indique que l'Europe entrera en récession fin 2009 et que la crise durera au minimum jusqu'en 2013. Le développement d'Internet ne facilitera pas les choses. Et puis, éprouverais-je encore autant de plaisir si j'en faisais ma profession ? J'en doute.