D'ailleurs en parlant de mystère un autre, fondamental, que je le pose depuis des années, pourquoi la musique fait elle l'effet qu'elle fait ? physiologiquement, et psychologiquement ?
J'ai les mêmes interrogations, rien d'autre n'a sur moi un tel pouvoir, celui de me sublimer, de me mettre en extase, de chambouler tout mon être,....ni la sculpture ni la peinture, ni la littérature n'ont sur moi un tel impact...loin s'en faut!
Mais d'autres sont peu sensible à la musique, ils le sont beaucoup plus à la peinture ou d'autres arts! Certains sont sensibles à tout! Qu'est-ce qui crée ces différences très importantes entre les individus? L'éducation, l'environnement, le vécu comme disait Philippe?
F.
Par ailleurs, j'ai la même perplexité devant les collectionneurs de disques qui achètent plusieurs centaines de CD par an. Là encore, mon cerveau est peut-être sous développé par rapport à celui de certains, mais un nouveau CD, excepté en classique où je connais généralement l'oeuvre, et selon la complexité de la musique qu'il contient, me demande plusieurs dizaines d'heures d'écoute avant d'être assimilé. Une durée qui pour certains représentera pas loin d'un mois d'écoute alors que pendant ce même temps, ils auront acheté une vingtaine d'autres CD...
Je suis perplexe aussi devant les gens qui achètent plusieurs centaines de CD par an :shock:
Comme Philippe j'écoute et réecoute le classique, que je connaisse les oeuvres ou non, je trouve d'ailleurs de plus en plus interessant d'avoir plusieurs interprétations différentes, le Jazz aussi à un moindre degré aussi, bref en dehors des déceptions où je passe le CD une fois, j'ai besoin de savourer un nouvel achat, j'achète souvent 5 à 10 CD en même temps et les ouvre petit à petit, comme des chocolats dont on ne veut pas vider la boite tout de suite
J'achète rarement d'autres musiques, qui même si elle me font plaisir sur l'instant, elles me lassent assez vite...excepté les grands classiques comme Sinatra et d'autres classés d'ailleurs jazz, ou Aznavour dont je suis fan total, mais là je n'ai pas besoin d'acheter, même l'intégrale on me l'a offerte
Il y a aussi les Piaf, Brel, Férré et autres....of course
Bref je savoure et plusieurs centaines de CD par an, me feraient plaisirs, mais ça me prendrait des années...
sans compter France-Musiques, Radio Classique, TSF Jazz...et FIP
F.
Au milieu de 120 000 vinyles, le silence semble différent. Plus dense, plus sensuel. Riche de tous ces corps sombres et circulaires qui portent le son dans leur chair, qui sommeillent sous leur chemise de papier et leur pochette de carton. Dans sa belle maison de Cologny (GE) qui embrasse le lac du regard, Guy Demole s’est entouré de 120 000 disques en collectionneur passionné. Le bois des rayonnages court du sol au plafond, encadre le piano du salon, tapisse l’antre confortable du sous-sol où se déploie la majorité du trésor. «J’ai tout, dit-il avec cette simplicité qui relève d’une étrange modestie. Etre collectionneur, c’est ressentir un fort besoin de complétude.»
Tout, c’est d’abord et surtout Sidney Bechet. Bien avant de devenir associé senior de la Banque Pictet (il est à la retraite depuis 1997), Guy Demole croisait le souffle du génial clarinettiste au détour d’un disque Decca à étiquette rouge. «2:19 Blues», trois minutes de joie de vivre qui font hocher la tête. Il a 10 ans; son destin est scellé à celui, discographique, du jazzman de La Nouvelle-Orléans. «J’ai étudié la clarinette au Conservatoire de Genève pendant deux ans. Je jouais même dans un ensemble avec quelques amis. Mais, après mes études en économie, je suis parti en stage aux Etats-Unis et j’ai cessé de pratiquer.» Un jeune homme blanc qui fait la course aux disques noirs d’un musicien métis: au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les rythmes afro-américains ne sont pas encore au goût de la Genève protestante. «Mes parents, comme beaucoup d’autres, me traitaient de fou. Ils considéraient cela comme de la musique de nègre, de sauvage.»
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La passion l’emporte – Guy Demole possède aujourd’hui 15 000 disques de Sidney Bechet (en tenant compte de toutes les éditons différentes du même album), depuis les premiers OK des années 1920, gravés dans la cire, jusqu’aux enregistrements RCA, Blue Note ou Vogue, en passant par quelques raretés plus exotiques. A l’image de ces «V-Discs» (V pour «Victory») gravés par l’armée américaine pendant la guerre et envoyés aux GI pour leur redonner du courage. «Produits sans cachet ni droit d’auteur, ils furent pour la plupart détruits à la fin du conflit.» Il s’est aussi battu aux enchères contre Woody Allen, en 2005, pour acquérir le saxophone soprano de Bechet, emportant finalement la mise pour 100 000 euros…
Le jazz, qui représente la majorité de la collection, n’a pas été le seul axe de prospection. L’Orchestre de la Suisse romande et son fondateur Ernest Ansermet tiennent aussi une place de choix (Guy Demole a d’ailleurs été vice-président de la formation, président-mécène du Grand Théâtre et cofondateur, avec sa femme Françoise, du label discographique Cascavelle). «Ansermet a été le premier à faire un éloge dit sérieux de Sidney Bechet, reconnaissant son talent dans un article précurseur de 1919.»
Dans les années 1960, Guy Demole fait un voyage prolongé aux Etats-Unis. Au retour, ses bagages sont riches de 4000 disques de l’OSR parus sous le label London. «Je passais des week-ends entiers à me casser le dos sur des échelles dans d’immenses caves où était entreposé sur des centaines de mètres tout le catalogue London, classé par numéros de série. Aujourd’hui, on ne trouve plus ce genre de magasin.»
A l’heure où le CD lui-même semble aux abois face aux supports numériques tels que le MP3, quelles sources s’offrent aux passionnés de vinyle? «Je suis abonné à plusieurs périodiques d’enchères plus ou moins confidentiels, Jazzmart par exemple. Ils sont pour la plupart édités dans les pays anglo-saxons. Des particuliers y font paraître leurs offres.» Mais c’est surtout Internet qui donne à ce marché un nouvel essor. «Je passe des heures sur eBay. Ça va très vite, j’adore ces montées d’adrénaline.» Un vinyle rare atteint parfois les 2000 dollars, ce qui n’empêche pas Guy Demole d’en acquérir jusqu’à 500 par mois. A-t-il le temps de les écouter? «Non! J’ai transféré tous mes albums sur CD, donc je n’écoute jamais les microsillons. Je trouve satisfaisant moralement qu’un disque et sa pochette soient neufs. Et le restent.»
PascalB a écrit :...Par ailleurs, j'ai la même perplexité devant les collectionneurs de disques qui achètent plusieurs centaines de CD par an. Là encore, mon cerveau est peut-être sous développé par rapport à celui de certains, mais un nouveau CD, excepté en classique où je connais généralement l'oeuvre, et selon la complexité de la musique qu'il contient, me demande plusieurs dizaines d'heures d'écoute avant d'être assimilé. ...
:bjr:
jusque que là j'aurais mis +1, mais à partir de là je ne comprend plus bien :jenesaispas ...
C'est quoi "assimiler" un CD, et pourquoi "excepté en classique ... connais .. l'oeuvre". Personnellement j'ai plus tendance à décortiquer un CD d'une oeuvre, et notamment son interprétation, quand il s'agit de justement de classique, et d'autant plus quand je la connais bien et que j'en possède déjà plusieurs versions.
Pour les autres genres musicaux (avec un bémol en jazz quand même) mon plaisir est plus dans l'immédiateté et les comparaisons le plus souvent ne sont d'ailleurs pas justifiées.
Pour moi, assimiler un CD, c'est l'écouter, le réécouter, revenir plusieurs fois sur un même morceau. Lire le livret, les paroles. Pour le pop/rock, c'est réécouter le ou les albums précédents pour voir l'évolution, la progression. Pour du classique, c'est replacer l'oeuvre dans son contexte, écouter ce que le compositeur et/ou ses contemporains écrivaient/jouaient à la même époque.
J'excepte le classique car je connais déjà 80% des oeuvres que j'achète, ce depuis des décennies et j'en possède déjà souvent plusieurs versions que j'ai déjà écoutées, réécoutées des centaines de fois, je les connais bien. L'effort est donc moins studieux, l'écoute est plus une écoute intuitive, voire inconsciente. Je n'ai qu'à assimiler les différences et ça c'est plus du domaine du ressenti, c'est moins de 'travail'.
Quand tu écoutes pour la 10 000 ème fois le requiem de Mozart, une symphonie de Beethoven ou la Messe en Si de Bach, tu guettes les frissons, l'émotion qui fera que cette interprétation est différente de toutes celles qui existent déjà. Tu n'es plus en train de découvrir l'oeuvre, tu n'es plus en train d'étudier sa composition.
Quand le sage montre la lune, l’abruti regarde le doigt.
j'ai fait un copier-coller d'un article de journal sur un collectionneur qui a 120000 vinyl, en achète 500 par mois et ne les écoute pas sur ce support en lui-même !
c'était pour montrer que tous les goûts sont dans la nature et que cette personne est collectionneur en plus d'être mélomane !
En ce cas, complètement d'accord avec toi, Troubadour. Tous les goûts et passions sont respectables lorsqu'ils n'empiètent pas sur les libertés d'autrui. Chacun ses choix de vie, non?
J'écoute juste pour le plaisir du moment, m'en fout de l'évolution de l'artiste, de savoir si c'est son seul disque ou que c'est l'aboutissement d'un longue carrière, la vie des compositeurs classiques ne m'interesse pas plus que ça et ne change rien à ce que j'aime écouter... :bjr:
pasadena a écrit :....
A l'inverse, je m'interroge également sur le goût réel pour la musique de tous les endimanchés qui se montrent à l'opéra, ou à toutes sortes de concert huppés (et cela ne concerne pas que la musique classique) qu'il ne faut rater sous aucun prétexte.
:bjr: n'est ce pas une vue un peu caricaturale. On croirait une diatribe d'Arlette Laguiller :roll:
Tous les concerts ne sont pas forcement des "évènements" parisiens où il est bon d'être "vu". Ou alors tu lis trop Gala et Images du Monde
J'ai été choqué quand Hélène Grimaud a joué à Strasbourg tout un rang les meilleurs places était réservé aux politiques de la région, à l'entract ils se sont presque tous éclipsés, pourtant la deuxième partie du concert sans Hélèné Grimaud était bien également, l'OPS est loin d'être un mauvais orchestre.
pasadena a écrit :....
A l'inverse, je m'interroge également sur le goût réel pour la musique de tous les endimanchés qui se montrent à l'opéra, ou à toutes sortes de concert huppés (et cela ne concerne pas que la musique classique) qu'il ne faut rater sous aucun prétexte.
:bjr: n'est ce pas une vue un peu caricaturale. On croirait une diatribe d'Arlette Laguiller :roll:
Tous les concerts ne sont pas forcement des "évènements" parisiens où il est bon d'être "vu". Ou alors tu lis trop Gala et Images du Monde
J'ai été choqué quand Hélène Grimaud a joué à Strasbourg tout un rang les meilleurs places était réservé aux politiques de la région, à l'entract ils se sont presque tous éclipsés, pourtant la deuxième partie du concert sans Hélèné Grimaud était bien également, l'OPS est loin d'être un mauvais orchestre.
Question pertinente, je dirai que l'audiophilie est une étape vers la mélomanie. Dans un premier temps, on se constitue une chaîne hifi de qualité, qu'on peut qualifier de "monitoring". Un système de référence qui soit à l'aise dans tous les registres et tous les styles de musique. Ensuite on se constitue une très grande discothèque et si tout va bien on ne s'arrête jamais.
La hifi pour la hifi c'est triste...
Ou alors c'est le contraire, on a plein de disques que l'on écoute sur une chaine de m...e, on va souvent au concert (normal vu que l'on adore la musique...) et, rentré à la maison, on fait trois tours autour de la dite chaine de m...e avant de ranger le disque sur son rayonnage... Et ce, jusqu'à la découverte de l'existence d'un monde parallèle :shock:
La vie parait plus légère ensuite.
Maintenant, est-ce que la porte d'entrée de ce monde est l'audiophilie ou la mélomanie?
Dans l'un et l'autre cas, en plus des disques, il faut du matériel! :bjr:
Rien n'est vrai, mais tout n'est pas faux... H. PRATT
Il faut vraiment choisir ou bien on peut juste aimer écouter de la musique en concert ou sur un bon système qu'on aura mis du soin à construire sans en faire une obsession ?
Le terme d'amateur me suffit car j'ai l'impression qu'aussi bien audiophile que mélomane versent dans l'excès.
