Cette année les Nautilus de B&W étaient là: c'est la 1ère fois que je pouvais écouter ces enceintes mythiques. Première surprise, leur taille: je m'attendais à de gros bébés intimidants mais non, de taille finalement assez modeste, avec cette esthétique si particulière, mais plus jolies qu'en photo (enfin à mon goût...).
Il y a pas mal de monde et je ferai deux incursions dans le salon où elles fonctionnent avec le lecteur CEC TL1N et des électroniques Pass Labs. 1ère écoute sur du jazz et du classique: beaucoup de naturel apparemment sans coloration, définition sans agressivité, cohérence magnifique des différents registres, une scène très ouverte, de la vie. Parfait quoi.
2ème écoute une heure plus tard sur du Jonasz en concert, puis du jazz: aïe, là y a un problème! les basses sont envahissantes, un peu cotonneuses, la voix du Michou en retrait, l'équilibre parait assez nettement descendant, et c'est facile de retrouver ses références avec un artiste comme lui, à la voix si reconnaissable et aux exigences reconnues en matière de prise de son. Cet équilibre tonal parait inadapté où que l'on se place dans la pièce d'ailleurs. Il reste une vie et une forme d'ouverture très positive.
Les B&W 800 paraissent bien fades, emm...ennuyantes à écouter par rapport aux Nautilus: propre, posé, sans doute trop pour mes attentes. A noter que la coloration de l'aigüe entendue lors d'écoutes précédentes m'a paru ici très atténuée, voire inexistante; merci sans doute aux électroniques Accuphase...
Les nouvelles Klipsch Palladium étaient de sortie. De mauvais augure, elles tourneront avec un intégré Musical Fidelity: si c'est de la même signature sonore que celui écouté chez Jacc, ça risque forcément d'être un peu dur, surtout avec des compressions, et à quoi cela servira de flanquer un ampli bien puissant sur des enceintes à 102db de rendement au moins ?? A noter que les Palladium étaient censées tourner avec des blocs mono Jadis, a priori plus adaptés au pedigree des américaines. De mauvais augure aussi le potentiomètre largement tourné vers "fort"... et c'est parti.
Des percussions puis du blues: on en prend plein la tête, c'est évidemment impressionnant, mais cela met aussi largement en évidence les défauts. Rendu très dynamique, extraverti, précis dans les micro-informations, basses sans reproche, mais alors il y a ce medium trop creusé et cette coloration métallique des aigües, une caricature de Klipsch. C'est exactement ce que j'aurais cherché à gommer ou à compenser sur mes propres enceintes (je crois y être parvenu du reste), sauf qu'ici les Palladium sont vendues 16000 euros; difficile d'admettre certains défauts à ce prix (bon OK, ces enceintes se comportent comme des loupes acoustiques et transcendent les qualités comme les défauts du reste du système...), sans parler de la finition, agréable mais aussi sans doute trop américaine.
Au même étage les Proac D38 et D28 (?) s'expriment sur électroniques Audiomat: pas mal du tout, elles ont manifestement profité du nouveau contexte acoustique du magasin (dans les basses, sans résonances parasites m'a-t-il semblé). Bel équilibre, mais manque de naturel par rapport aux Nautilus, rendu plus hifi, registres moins fondus, expression un poil retenue, confortable, très Proac quoi. Je trouve, malgré cette comparaison forcément (?)déséquilibrée avec les Nautilus, ces Proac tout de même bien réussies, quoique pas exactement données.
Présentation enfin (je ne parle pas de tout ce qui est écoutable, ce serait bien long) des KEF Reference 203/2. Discrètes à tous points de vue, esthétique (ça c'est plutôt positif) comme sonore. Ecoute confortable, belle restitution des voix: le medium et l'aigüe fusionnent bien, les basses sont pas mal non plus (tendance légère à l'embonpoint?). En revanche ce confort d'écoute se paye justement par un certain manque de piqué dans l'aigüe, un soupçon de vie et de relief en moins, mais ces enceintes se font oublier, peut-être trop.
Voilà, pour le moment, chouette présentation de ce magasin tout de même, je me répète...