Lorsque JETHRO TULL sortit MINSTREL IN THE GALLERY en 75, le groupe restait sur 2 disques très décevants, A PASSION PLAY et WAR CHILD, à tel point que les critiques de l’époque pensèrent que leurs meilleures années étaient déjà derrière eux.
Il est vrai que le TULL avait entamé la décennie avec 2 albums magistraux, AQUALUNG et THICK AS A BRICK qui eurent un succès phénoménal dans le monde entier.
JETHRO TULL était avant tout l’oeuvre d’un seul homme, IAN ANDERSON qui fonda ce groupe au milieu des années 60 et qui signa un contrat dans la maison de disque qui devait devenir la célèbre maison CHRYSALIS.
En 69, Ian ANDERSON s’entoure d’un musicien remarquable, le guitariste Martin BARRE, qui lui restera fidèle tout au long des différentes formations de JETHRO TULL. Martin BARRE, qui remplaça Tony IOMMI (Futur BLACK SABBATH), fut un élément indispensable et donna au groupe ce son si particulier, véritable marque de fabrique, alternant les parties de guitare les plus douces aux riffs les plus dévastateurs.
Le groupe était capable de commencer un morceau à la façon des comptines médiévales, avant d’enchaîner dans un hard rock le plus dur, sans jamais franchir les barrières du rock progressif.
MINSTREL IN THE GALLERY en est le parfait exemple et constitue une des pièces maîtresses du rock des années 70.
Le morceau titre est hallucinant de classe. Tout y passe. Mais surtout, on remarquera le fabuleux travail de Martin BARRE aux guitares, qu’elles soient acoustiques sur la longue et magnifique intro, ou électriques sur toute la 2ème partie du morceau. Ca reste, à mon sens, leur meilleur titre et également leur meilleur disque.
Bizarrement, ils ne joueront jamais le morceau en entier en concert, la partie acoustique étant amputée.
Tout le disque est du même niveau. Les mélodies sont superbes et inspirées, et les chorus de guitares sont impressionnants, toujours basés sur des riffs imparables joués en dérapage.
Je me suis toujours dit que BARRE aurait pu être le remplaçant idéal de Jimmy PAGE au sein de LED ZEPPELIN, si le besoin s’en était fait sentir.
Le morceau qui ouvre la 2ème face, ONE WHITE DUCK ON YOUR WALL, est réellement splendide, laissant place à la longue pièce de 16 mn, BAKER STREET MUSE, qui termine l’album.
JETHRO TULL eut un succès phénoménal, aussi bien chez lui en Angleterre qu’en Europe et aux Etats-Unis, sans oublier le Japon.
Ils donnèrent des concerts mémorables et furent toujours soutenus par le maître du festival de jazz de Montreux, Claude NOBS qui les aida beaucoup, surtout au début de leur carrière.
Récemment est sorti un DVD/CD de leur concert du Madison Square Garden en 78 et ç’est une excellente façon de découvrir ce groupe majeur qui marqua à jamais le Rock des années 70, et qui existe encore aujourd’hui avec ses 2 ménestrels.
J-Luc


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