troubadour a écrit :As tu pu comparé ce que je disais dans le sujet dédié, à savoir que le mastering pour le vinyl est meilleur que celui du cd?
Bonsoir,
Un aparté un peu technique qui me vient à l'esprit.
Après avoir fait quelques comparatifs sonores et techniques de CD et vinyles récents, les différences de restitutions que j'ai pu percevoir sont très ténues. Elles dépendent essentiellement du "caractère" des chaines de transmissions analogique et numériques. Les vinyles sont normalement gravés à partir des masters numériques de CD, c'est à dire issus de données en 16/44. Cela se voit clairement lors de la visualisation spectrale des données numériques acquises en 24/96 à partir d'un vinyle "moderne". Au-delà de 22kHz, on voit l'action des filtres à pente ultra raide utilisés (pour masquer entre autres le bruit de quantification).
Le mastering à proprement parler n'est peut-être pas vraiment différent entre CD et LP moderne. Par contre, la gravure analogique des laques mères impose des contraintes mécaniques, notamment dans les graves, afin de rendre les disques pressés utilisables et conformes aux normes RIAA. Il n'est alors pas exclu d'induire des différences audibles.
Pour finir, en complément du caractère propre à chaque chaine de traitement, analogique ou numérique, il convient de ne pas "passer sous silence" les principes mêmes de gravure/lecture mécaniques. Le signal à graver passe nécessairement par des bobines, le signal gravé passe par des bobines ou des aimants, reluctances ou autres. Ces systèmes induisent eux aussi leurs "caractères" et, pourrait-on dire, arrondissent les angles.
Les 0/1 des CD peuvent être le "clone" de ce que le mastering numérique aura voulu nous livrer. Le sillon analogique issu de ces mêmes 0/1 est déjà une "interprétation" puisque faisant appel à une conversion N vers A, une compensation RIAA, une correction de l'angle de gravure/lecture, une sommation des signaux graves, une variation du pas de gravure afin de "remplir le disque", une amplification de puissance énorme (plusieurs centaines de watts peuvent alimenter les bobines des têtes graveuses), des bobines, une gravure mécanique avec une table très performante mais qui reste un élément mécanique, le traitement des mères, la réalisation des pères, le pressage, si possible centré mécaniquement, etc. etc.
La lecture finale par nos systèmes, aussi performants soient-ils, ne pourra nous livrer que ce qu'il aura été possible de nous "laisser" dans le sillon mécanique.
Fin de l'aparté technique.
Mille excuses à ceux qui auront été ennuyés par ces remarques factuelles.