Les Apertura seront écoutées avec un câble de la même marque car Lionel me dit qu’elles ne supportent pas le Chord. Elles sont donc installées en lieu et place des Cabasse. Plus hautes que les Proac, on a,aussi, là du très beau matériel avec une finition soignée.
La musique commence….le registre tonal est radicalement différent.

Sur Enrico Pieranuzzi, le piano est somptueux. Très proche de ce que j’ai pu entendre avec un vrai piano. L’instrument est vraiment en face de nous. Les harmoniques sont très détaillées, claires et durent, durent, durent…..La contrebasse est aussi clairement reproduite. Le toucher des cordes est parfaitement distinct en fonction de l’intention du musicien. Tantôt plus frottées, tantôt d’avantage pincées. La batterie enfin se détache nettement des autres instruments et sait marquer le rythme avec précision.Après la découverte de cette Apertura, qui ne manque pas d’élégance, retour aux D30. Sur ce même morceau, le ton revient à quelque chose qui m’est plus familier. On a introduit de la testostérone dans le morceau. La section rythmique est davantage présente et s’impose comme l’élément à l’intérieur duquel la mélodie jouée par le piano pourra se déployer. Le contraste est saisissant entre Apertura et Proac. La première valorise les lignes mélodiques du piano alors que la seconde est en retrait sur ce registre mais nous propose une écoute plus rythmée.
Pour confirmer cette impression, nous passons sur les disques de grands ensembles.
Paul Anka d’abord, puis Roy Hargrove. Les personnalités des enceintes s’affirment. Toutes deux dans un genre différent, mais avec beaucoup de talent dans l’un et l’autre cas. Nous avons là deux excellents interprètes pour reproduire nos répertoires favoris. L’Apertura ayant davantage la tessiture d’une diva (avec du coffre néanmoins) mais mettant l’accent sur un registre plus « aérien » peut être plus chantant. Les Proac, clairement, sont plus masculines et s’expriment sur un registre plus mat.
Ceci se retrouvera notamment à l’écoute du morceau Lullaby que Manu Katché joue sur l’album Neighbourhood (un de mes titres préférés




Qu’a cela ne tienne, répond t-il ! Et le voila parti farfouiller derrière le 200. Deux branchements de fils plus tard, une Hicap est en place et les Proac rejouent Lullaby.


Ainsi, quasi « génétiquement » modifiée par la Hicap, la D30 rassemble les qualités entrevues ça et là dans des produits différents. Elle ne se met jamais en avant et reste « mat » sans que cela n’entrave la clarté indispensable à une lecture déliée. Sa vivacité et son coffre impressionnant sont avec la beauté de ses timbres les atouts qui ont forgé ma préférence. Fort de cette certitude, je demande à Lionel de placer les enceintes dans les coins de la pièce : 15cm des murs du fond et latéraux puisqu’on les dit faciles faciles à driver et à placer… Pas de changement notable ! cela reste propre et net.

Je crois avoir ce jour confirmé que pour ce budget les Proac D30 rassemblent ce qui, à mon gout, permet au mieux à nos systèmes d’exprimer tous leurs atouts

