Doc., c'est une très bonne idée, comme tu le dis cela permettra de garder un fil "coups de cœur classiques" propre. Ton nouveau sujet permettra les échanges d'avant écoutes, et permettra une vraie liberté en nous laissant l'occasion de "ne pas être toujours sérieux" et de digresser, de rigoler, de parler de tout et rien, de vanner.
Pour Brahms, je constate personnellement que c'est le même """soucis""" qu'avec par exemple Tchaïkovski et Sibelius: presque tout est bon et défendable dans le pire des cas, le reste est génial dans le meilleur des cas.
Je me permets donc quelques conseils. Voici ce que je conseillerais par ordre d'acquisition:
- la 4ème par Carlos Kleiber/Vienne. Disque de légende "que tout le monde a", pour aller vite. Quand on l'écoute on se rend compte à quel point le disque mérite sa réputation: tempi naturels, mouvement et geste ample, articulation précise mais pas non plus "staccato". Une usine à rêve? Oui! Moi je suis projeté directement dans les brumes de Hambourg et des paysages du Nord de l'Allemagne. A placer dans le top ten des meilleurs témoignages musicaux depuis l'histoire du disque. Eeeeeeeeeeeeeeeet oui
- l'intégrale Karajan/Berliner (version enregistrée en 1988, pochette où l'on voit Karajan lire une partoch assis devant sa baie vitrée dans son chalet des Alpes). Cette intégrale est la plus équilibrée à mes yeux, elle se tient toute seule, la 1 aide à comprendre la 2 et ainsi de suite jusqu'à la 4ème. Le son du Berliner est vraiment fantastique (ce légato

!!!) et Karajan dirige comme je crois que Brahms aurait dirigé! C'est peut-être spéculatif mais... Beaucoup de poésie dans ces deux disques, beaucoup de force aussi, de détermination. Le chant célèbre qui apparaît au bout de quelques minutes dans le 4ème mouvement de la 1ère symphonie est bouleversant!
- l'intégrale de Haitink à la tête de son Concertgebouw d'Amsterdam (enregistrements de 1970 à 1981). Plus de matière que chez Karajan, très très beau, mais aussi un peu moins de finesse que chez Karajan. Un coffret qui ne dépareillera pas dans la CDThèque....
- l'intégrale récente de R. Chailly. Une prise de son magique (peut être trop de basses, mais cela passe tout de même, mais comme on a reproché dans le temps (et certains encore aujourd'hui) l'orchestration soit disant lourde de Brahms il est vrai que si Chailly avait mis un gramme de basses en moins cela aurait été peut-être encore meilleur). Chailly et le Gewandhaus s'entendent à merveille. Le mot clef de cette version: cela chante, beaucoup. Une merveille.
- l'intégrale de E. Jochum. Son seul soucis, elle est en mono, mais on peut l'écouter en 4ème choix, la CDThèque et vos oreilles, votre cœur et votre émotion vous diront merci.
- l'intégrale de Bernstein en Live avec Vienne. Ce n'est plus un secret aujourd'hui: Bernstein aimait son orchestre de New-York mais dans les dix à quinze dernières années il a beaucoup enregistré avec Vienne. Un orchestre, des musiciens et des lieux qui l'inspiraient plus encore que New-York. Alors sa version est excellente. Mais attention, les tempi sont lents et énervent beaucoup de mélomanes. En dernier choix donc, ou pour la curiosité (on est dans des tempi à la Giullini à la fin de sa vie). Par contre la poésie est au rendez-vous. On sent également l'incroyable humanité de Lennie dans ce coffret car il rend Brahms extrêmement humain et proche de l'Homme, alors que l'on connait Brahms, ce n'était pas vraiment un philanthrope...
Voilà. Juste pour info, éviter à tout prix la récente intégrale de Thielmann avec Dresde. Encensé par la critique, et à raison, car c'est magique!!! MAIS nous étions plusieurs à l'époque de sa sortie, il doit y avoir 6 mois, pour dire que la prise de son était tellement lointaine, floue et mauvaise qu'il était pratiquement impossible d'entendre les basses, même les violoncelles sont inaudibles. Il faut écouter sur 11h

afin d'entendre les contrebasses. Quel dommage, car il y avait là une grosse et merveilleuse pépite.