Non vraiment ce serait terrible de croire à cette conclusion ! J'ai essayé d'expliquer ce qui donne cette image séduisante avec la technique du bass-réflex. Lorsqu'un micro enregistre les informations musicales toutes les ondes directes ainsi que toutes les ondes réfléchies qui permettent de parfaitement définir l'espace-temps tout y est avec une précision sans faille, on ne peut pas dissocier la musique des instruments de l’acoustique ni de l’espace tout ce que le micro enregistre n’est qu’un flux d’informations parfaitement orchestré dans le temps. L’enceinte close permet de retrouver ce flux d’enregistrement et la musique qui est à sa place implique tout naturellement que le reste l’est aussi ce n’est pas possible autrement, il se passe quelque chose en permanence et toutes les informations sont intimement liées, rien ne permet de distinguer à un instant T si l’on observe la complexité des ondes et sachant que tout se passe en même temps ce qui relève d’un instrument ou de l’acoustique ( ce sont les ondes indirectes qui parcourent toute la salle de concert et qui avec leur décalage dans les temps nous indique avec précision la taille de la salle et la position des instruments dans l’espace ). L’image qu’elle produit ainsi que le rendu de l’acoustique y est juste même si je sais que la plupart préfère une image plus large ou plus ouverte c’est selon et avec plus de profondeur etc. cela n’est pas prêt d’arrêter de me surprendre. Il n’y a pas d’effet dans une enceinte close pour la simple raison que l’on ajoute rien qui puisse donner un quelconque effet, on peut en déduire qu’elle est fidèle à ce qui a été enregistré. La bass-réflex ajoute et c’est beaucoup plus que cela puisqu’elle dédouble toutes les informations, on peut considérer que sur une deux voies le haut parleur de grave s’occupe des six premières octaves et toutes ces informations qui représentent la musique d’un instant précédent viennent alors s’ajouter dans l’espace aux informations que les hauts parleurs produisent un temps plus loin. Tout est paradoxalement possible car les sons des fondamentales et des harmoniques sont évidemment semblables même si les temps ne sont pas les mêmes et ces informations supplémentaires disposent elles aussi de phases ( au sens des décalages des temps ) ce qui a pour effet de placer des sons dans l’espace alors même qu’ils ne devraient pas y être ! L’effet est garanti et ça marche !la feuille a écrit :Maintenant que Chris en parle, je me dis que s'il n'y a aucun soucis sur l'image stéréo, la profondeur n'est pas non plus au top sur mon S2 avec les Kan.
Est-ce qu'on peut en conclure que le type "clos" qui (du fait de l'appui au mur) présente, en contrepartie de tous ses avantages, le léger défaut de ne pas donner de perspective ?
Ceci tente de répondre à pas mal d’interrogations que j’ai pu lire : que l’on enregistre un instrument ou la Symphonie des Mille de Mahler pour citer un exemple un peu extrême en termes de nombres de musiciens il faut simplement penser à l’enregistrement qui est fait et la position des micros que l’on peut imaginer lors d’un enregistrement « live » comparable à une bonne place d’auditeurs (c’est très important d’imaginer l’enregistrement simplement à une bonne place d’auditeur). Si nous même comme les micros d’enregistrements se trouvent par exemple à trente mètres dans une salle de concert où un orchestre symphonique joue on se rend compte que l’angle de champ de l’orchestre représente… combien ? soixante degré ? cent vingt si vous êtes tout devant mais ce n’est pas le meilleur endroit pour bénéficier d’un bon équilibre. On garde soixante degré de champ : l’orchestre est devant et tout est là. Le volume sonore est certes conséquent mais notre bonne place permet un bon équilibre de l’ensemble du concert. C’est là que je pense un peu différemment car il ne s’agit pas d’ouvrir la porte de notre salon est d’accueillir plusieurs centaines de musiciens ( pour certains c’est le cas ) avec leur instrument… ben si pourquoi pas ! Je vais vous démontrer que l’on peut laisser rentrer tranquillement tous ces musiciens. Il suffit d’abattre votre mur arrière et le tour est joué ! Car il s’agit simplement de les mettre à trente mètres de votre siège comme dans la salle de concert, vous entendrez alors sensiblement la même chose à la différence du rendu de l’acoustique. Un système hifi de qualité évite de devoir abattre le mur arrière car les trente mètres d’écart y sont enregistrés puisque on l’a vu rien n’échappe aux micros. On dispose alors d’une manière un peu magique de cet angle de champ que l’on avait au concert car les distances et tous les emplacements représentent des décalages dans le temps du point de vue électronique. Il suffit même de bien régler le niveau pour que l’illusion de la place de concert soit crédible. A part que l’on ajoute à nos oreilles aussi les informations de l’acoustique de notre pièce d’écoute puisque comme pour le concert les informations vont circuler dans toute la pièce, c’est une autre vaste discussion car là aussi j’ai un point de vue totalement différent sur les acoustiques des pièces domestiques qui sont parfois rendues responsables de bien des défauts alors que c’est simplement la cohérence musicale qui fait défaut et pas la pièce même s’il existe bien sûr des cas limites où la géométrie des murs engendrent des ondes stationnaires mais ce sont des cas rares et on peut facilement résoudre ce genre de souci mineur.
Et si l’on remplace notre orchestre symphonique par une bonne place d’un concert de Led Zeppelin l’angle de champ change peu on reste toujours autour des soixante degrés d’ouverture devant soi sauf à être tout devant avec les oreilles dans les batteries d’enceintes, c’est simplement un exemple de place où la musique est bonne et convient à un bon enregistrement, on peut bien sûr se retrouver à bien des endroits pour apprécier le concert. Le contexte est un peu différent aux concerts pop/rock car la musique est sérieusement amplifiée et la principale différence est le volume sonore infernal que l’on a pas tout simplement chez soi mais les proportions sont parfaitement justes et à part quelques dizaines de décibels il ne manque rien : on peut créer cet angle de champ chez soi si l’enregistrement le permet c’est encore une autre histoire.
Si les enregistrements studio se faisaient toujours d’une manière simple avec des phases naturelles ( placement des micros à une bonne place pour écouter la musique ) au lieu de fausses phases synthétiques ( c’est les tables de mixage qui décident ), c’est tellement simple à faire et tellement plus juste que de créer un emplacement de l’orchestre en triturant les phases sachant que les temps ont une telle importance !