Je suis enfin retourné un peu au ciné cette semaine
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Les promesses de
Thomas Kruithof
Un film politique qui échappe en grande partie au militantisme au profit du caractère des personnages et de leurs relations dans un univers qui ne les ménage pas.
Même si on a droit à certaines figures imposées du genre, j’ai passé un bon moment durant ce film bien joué.
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Mort sur le Nil de
Kenneth Branagh
Il y a une certaine grandiloquence, ou tout au moins des excès dans le cinéma de Kenneth Branagh, c’était déjà le cas dans sa version du Crime de l’Orient Express, ça l’est également dans celle de Mort sur le Nil. Mais un peu d’iconoclastie vis-à-vis du personnage d’Hercule Poirot est plutôt bénéfique. Kenneth Branagh est un Hercule moins nounours, plus sombre, que celui de Peter Ustinov dans la version de 1978 que j’avais vue à sa sortie et revue plusieurs fois depuis. Mais je trouve que ça reste dans les limites de l’adaptation.
Je considère ce film comme un divertissement très agréable, une belle réalisation que je reverrai avec grand plaisir un dimanche soir.
Pour ne rien gâcher les temples d’Abou Simbel sont un décor nettement plus exploité cette fois.
Et puis Linnet et Jacquie sont toujours aussi jolies, même si je préférais Mia Farrow dans le rôle, et Simon Doyle toujours aussi falot.
Sans oublier que dans cette version il y a du Blues.
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Enquête sur un scandale d’état de
Thierry de Peretti
Un film basé sur un livre co-écrit par un infiltré et un journaliste à propos d’une affaire mettant en cause l’Office pour la répression des stupéfiants.
Je n’ai vraiment pas aimé ni sur le fond ni dans la forme.
Pour la forme : je n’ai absolument pas adhéré à cette direction d’acteurs qui tend à faire croire qu’il ne s’agit pas d’acteurs, mais des personnages de l’histoire filmés d’une manière désinvolte. Un faux air de documentaire que je trouve des plus lourdingue, même si on ne peut nier que le résultat relève de la performance d’acteurs.
Pour le fond : la bande annonce pose l’argument et celui-ci n’est pratiquement pas davantage développé au cours des 2 heures que dure ce film.
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The Souvenir - Part I &
The Souvenir - Part II de
Joanna Hogg
L’ellipse est une des fondamentales de l’écriture cinématographique au point que son absence devienne la caractéristique d’un film dont la narration se déroule sans ces omissions. De mémoire le premier film de ce genre qui ne doit pas en compter beaucoup était
The Set-Up (Nous avons gagné ce soir, pour le titre français) de Robert Wise.
Dans cette suite de deux films, l’ellipse est employée avec maestria et avec une rare élégance. Plutôt que d’être une simple figure stylistique de la narration elle en est la structure. Elle ordonnance le film. Malgré cela je n’ai jamais eu la sensation de perdre la notion du temps écoulé.
On pourrait rattacher The Souvenir I & II à la figure du "film dans le film" dont le film de Wim Wenders : Der Stand der Dinge (L’état des choses, pour le titre français) est sûrement un des plus beaux exemples. Toutefois je le qualifierai d’avantage comme "l’écriture du film dans le film". Du film étant pris dans un sens général, celui de l’écriture cinématographique, et non comme celui d’un film en particulier.
Dans cette herméneutique le rôle joué par l’ellipse devient davantage compréhensible ainsi que les changements d’aménagement dans l’appartement, parfois presque imperceptibles, en fonction des scènes.
La photo et les cadrages sont splendides et pour ma part je les ai toujours ressentis comme indissociables du propos et non comme une gratuité esthétisante.
J’ai choisi de visionner les 2 films dans la foulée en les enchaînant. D’un point de vue chronologique le part II est en parfaite continuité avec le I, mais la narration diffère. L’ellipse demeure structurante mais II est davantage un décodage du I que la continuité ajoutant par là un niveau supplémentaire de lecture. Les changements d’aménagement repérés dans le I acquièrent une nouvelle signification.
Honor Swinton Byrne est épatante en Julie, Tom Burke parfait comme interprète du complexe Anthony.
Cela étant tous les acteurs sont d’une incroyable justesse. Pour l’anecdote, Honor Swinton Byrne est la fille de Tilda Swinton, qui joue également dans ces films le rôle de la mère de Julie.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce dytique et ces presque 4 heures, certes avec un entracte, se sont déroulées sans le moindre ennui.
De plus cela m’a donné envie de revoir des films d’Antonioni et de Resnais.
Pour terminer une bande son très chouette constituée d’extraits classiques et pop-rock
