Concert, reproduction ..... où est la vérité ?

[Bernard68]

Parmi les meilleures approches entendues, j’ai 2 souvenirs : un assez ancien l’écoute d’un quatuor à cordes sur des Martin Logan CLS (les anciennes grand modèle qui n’incorporaient pas encore de caisson).

C'est amusant, j'ai le même souvenir ému sur ces mêmes enceintes avec le même style de musique. C'était lors d'un salon du son à Paris (dans les années 80 ?), et de mémoire ces CLS étaient alimentées par du Audio Research.
Quelques salles plus loin, Renaud De Vergnette s'obstinait à passer des CD avec des bruits de verre brisé pour vanter ses nouvelles enceintes Triangle, au grand désarroi de son commercial (un de mes amis) qui n'est pas resté en poste très longtemps..

[RV]

C’est chez mon revendeur lillois que je les ai entendues, je crois me souvenir sûà l’époque c’était ce modèle qu’il avait comme enceintes perso.
Je ne me souviens plus de l’amplificateur, peut-être du Krell. L’association avec l’ampli était le problème de ces enceintes qui leur menaient la vie dure. Mais sur ce type de musique c’était juste magique.

[RV]

Ces derniers mois je suis retourné assez souvent à l’opéra et pour ce genre musical j’ai un peu reconsidéré mon opinion quant à la spatialisation de la restitution.

Je ne l’ai jamais mise parmi les critères qui m’importaient, car effectivement dans nombre de concert la localisation des interprètes est beaucoup moins perceptible que dans l’image proposée par certains systèmes. Cela peut se comprendre par la volonté de pallier l’absence d’image visuelle par une image sonore.

Toutefois lors d’un opéra on localise parfaitement les différentes émissions sonores dans l’espace. Si pour l’orchestre la perception n’est que latérale, on situe précisément les chanteurs dans les 3 dimensions de la scène.
Pour l’instant le changement d’enceintes n’est pas au programme, mais s’il le devient, il n’est pas impossible que le critère de la spatialité prenne une place plus importante, pour retrouver cette sensation du concert.

Ce qui m’a frappé également lors de ces derniers spectacles est l’aspect nettement moins spectaculaire du live comparé à bien des restitutions dans lesquelles tant l’énergie que la présence du registre bas sont largement accentuées.

[GVTahiti]

Allez avec une heure de plus en 2 parties, 2 sous parties et 2 sous sous parties par sous parties :
"Qu’est-ce que la vérité ?"

Là, ça demande même pas deux minutes et en une seule phrase :

"La vérité, c'est ce que je pense, le mensonge, tout de que pensent différemment tous les autres"

C'est bon, là. ... je suis reçu ??

[RV]

Au disque tu entends peut-être mieux l'instrument mais c'est la vérité du preneur de son, du résultat qu'il recherchait en fonction de tas de facteurs, pas la tienne. Ensuite, quand tu as la tête dans le piano ou dans le violoncelle, est-ce "vrai" ?

Je suis d’accord et j’ajouterais que le résultat est également dépendant de l’époque vraisemblablement en relation avec les moyens techniques.

Pour rester sur l’exemple de l’opéra, dans les anciens enregistrements comme par exemple celui que j’ai de [EO de 1960] Carmen dirigé par Thomas Beecham (c’est la famille du labo ) les voix ne sont pas mises en avant comme ce qui se pratique actuellement. Le rapport voix / orchestre est assez proche de ce qu’on peut entendre en live.

Mais peut-être que ça dépend également des salles, car après tout, Richard Wagner avait imaginé les dispositifs du théâtre de Bayreuth pour justement donner plus d’importance aux voix, à la fois en force et dans la perception de la localisation au détriment de l’orchestre.

[stan3554]

Mais tout de même, on peut évaluer l'écart entre le son d'origine et sa reproduction avec un test "simple" : on enregistre un instrument seul et on le reproduit, éventuellement dans une même session au même endroit pour comparer aussitôt. C'était prévu dans le cadre des réunions de Châteaugiron, si elles avaient pu continuer.
Évidemment, il est dans ce cas question de la prise de son. Est-ce que le/les micro et le matériel enregistreur sont à la hauteur pour "tout capter" (qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ??), à l'image d'un fil droit qui n'aurait aucun impact ?
Au-delà de cette question (on va supposer que oui en réponse à la question précédente), est-ce que la reproduction sera fidèle ? Si j'ai bien compris, c'est tout un pan du travail d'Eddy, qui cherche à reproduire les impacts et la dynamique tels qu'il les entend sur les instruments. Mais comment fonctionnent ses oreilles ?
On pourrait penser s'affranchir de tout ça en injectant des sinusoïdes pures en entrée d'un système, en les lisant en sortie par captation devant une enceinte (quid de la chaîne de captation ?). A une époque (années 80, 90 ?) il y avait pas mal de littérature dans ce sens, avec des courbes plates au possible ("tout est reproduit"), des bruits blancs, des bruits roses, tout ça en chambre acoustique ou chambre sourde pour n'avoir aucune perturbation extérieure et rien qui ne fausse les mesures (pas de réverb, ....).
Je me souviens être allé dans les ateliers Redheko (ben oui, il y a un chemin à parcourir avant de devenir audiophile, mélomane et tout ça ...), où Weber Redhe en personne faisait les démonstrations. Il n'était pas d'accord avec ce principe de courbes de restitution parfaites, celles obtenues par mesures sur ces enceintes n'étaient pas bonnes sur ces critères. Je me souviens qu'il avait été clarinettiste professionnel, et sa recherche était tournée prioritairement vers la dynamique, les attaques, et surtout les timbres. C'est ce dernier critère que j'avais bien apprécié sur ses enceintes, étant à cette époque pratiquant assidu du piano, j'avais les timbres de mon piano bien dans l'oreille et en mémoire.
Je m'écarte là un peu du sujet initial, à savoir si l'on préfère écouter en concert ou en reproduction chez soi, mais tout de même, la qualité de la reproduction y joue un rôle important.

[Deb]

Je suis totalement d’accord avec toi, et avec la méthode de test que tu évoques.
Mais bien entendu elle suppose une prise de son la plus naturelle et respectueuse possible, ce que tant la qualité des micros que celle du matériel d’enregistrement permet sans difficulté actuellement, et depuis de nombreuses années maintenant .
Encore faut-il que la (les) technique(s) utilisées pour l’enregistrement le soi(en)t aussi, et la tendance actuelle ne va pas forcément dans le bon sens