RV a écrit : ↑02 avr. 2022, 15:14
J’ai quand même dû modifier ces réglages.
Je viens d’écouter le Wintereise sur le système casque avec cette correction de 3,20 dB pour compenser celle cumulée de -3,20 et j’ai des saturations sur le Lied Wasserflut aux mêmes endroits que ceux rencontrés dans le système "Garçonnière" avec le gain à +12db et avant de commuter l’entrée RCA-1 sur HIGH.
Lien pour mémoire
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Sur le système casque je dois redescendre le gain general de la correction à +1,2dB pour ne plus avoir ces saturations.
Salut Hervé, sans oublier celles et ceux qui auront suivi ce sujet.
Je ne vais parler ici que de technique, désolé.
Tu constates des saturations sur le Wasserflut et, à VOIR ce que contient le fichier, il n'y a rien d'étonnant.
Je vais détailler mon constat et y joindre les captures d'écran du contenu afin de rendre le tout un peu moins indigeste.
Première étape, ce que contient le fichier:

On VOIT bien que deux, voire trois, passages sont très puissants en niveau, pas loin du 0dBFS.
La forme de l'onde, très aplatie sur les forte, attire l'attention, du moins la mienne.
Elle est souvent synonyme d'un traitement de compression de dynamique copieux.
C'est toujours à confirmer car concentrer presque 5 minutes de SON sur une telle échelle densifie les informations visuelles.
Deuxième étape, les données numériques du fichier:

La dynamique du fichier est très importante, le niveau RMS étant de -22.364/22.767 dB.
L'enregistrement master doit en offrir encore plus... mais il ne serait exploitable que par très peu de systèmes.
Sa dynamique doit/devrait offrir un niveau RMS de l'ordre de -25/-28dB.
La puissance vocale d'un Baryton est énorme et sa voix peut passer du murmure à un niveau sonore propre à couvrir toute autre source sonore.
Il n'est que d'avoir fait l'expérience de placer sa main sur le torse du chanteur pour "comprendre" l'énergie mise en jeu.
Quant à la pression sonore dégagée lorsqu'on est à proximité... Nous ne sommes pas des micros...
Pour conclure, on constate aussi que le niveau maximum est proche de -0.3dB.
Les techniciens qui ont géré le mastering ont limité le niveau maximum afin de ne "chercher" le 0dBFS, niveau théorique maximum du numérique.
Si ce niveau est acceptable en théorie, de nombreux enregistrements ne l'atteignent plus... afin de ne pas "perturber" les convertisseurs D/A qui, pour certains, sont un peu en difficulté pour "savoir" ce qu'ils doivent faire de cette avalanche d'informations.
Cela montre, en plus, qu'une compression de dynamique a été mise en œuvre. Elle est "normale et nécessaire" afin que la musique passe sur des installations autres que PRO ou de THDG.
Troisième étape, le forte centré sur la deuxième minute:

Là, le détail de ce fragment en dit déjà un peu plus.
On voit aisément que les crêtes sonores ont été rabotées.
Il n'y a aucun "Plat" (j'ai vérifié) comme on peut le voir dans certains morceaux, c'est déjà ça.
Pour info, les PRO disposent d'outils qui permettent "d'écrêter le signal sans l'écrêter". Étonnant, comme aurait dit Mr Cyclopède!
Le but de cet outil est d'augmenter encore le niveau de sortie sonore global du morceau pour lui donner toujours plus de "patate".
Cela s'inscrit en plein dans l'évolution du "toujours plus de niveau" de la GDL.
Quand on ne peut plus compresser, on limite... C'est comme ça qu'on trouve des morceaux de musique normalisé à - 8 ou 9dB RMS.
Quand on se rappelle que les recommandations de la FM analogique était de ne pas aller au-delà de -12dB... ça laisse un peu pensif.
Quatrième et dernière (ouf vont dire certain(e)s) étape, les données numériques du passage:

On voit tout de suite que le niveau est énorme sur ce passage.
Les valeurs RMS sont voisines de -10dB... à rapprocher de ce que j'écrivais ci-dessus.
Il n'est donc pas étonnant/surprenant que tu constates des saturations ou duretés à l'écoute.
Le passage en lui même "s'est pris une belle louche de compressions", avec les conséquences que cela a sur le SON.
De plus, quand tu augmentes le niveau d'attaque de ton électronique, aussi performante soit-elle, tu satures certains étages d'entrée.
Le signal émis sur ces forte, déjà un peu déformé par la compression subie au mastering, fournit des tensions très importantes que tu sur-amplifies, conduisant à atteindre, et vraisemblablement dépasser, le "Headroom" de ton système. Certes, cette marge est importante... mais elle reste néanmoins limitée. Et "quand il y en a trop", ben y en a trop

.
C'est pour ça aussi que mes préamplificateurs sont désormais des tables de mixage analogiques (vade retro Satanas

, du matériel de fête foraine dans une installation Hifi avec du Naim Audio! J'assume sans problème existentiel

) équipées de ces fameux TRIM qui permettent de ne jamais saturer les étages d'entrée et utiliser les circuits dans leur plage optimum

.
Comme je l'ai déjà écrit précédemment, tout est histoire de compromis.
Il convient que les niveaux relatifs soient compatibles entre eux.
Les fichiers à grande dynamique ne sont désormais plus légion.
Nos habitudes d'écoute, établies et forcées par la GDL, ont changé avec le temps depuis une trentaine d'années.
Les fichiers peu ou pas compressés imposent de "monter" le bouton de volume, au risque de ne pas sembler bons... alors qu'ils le sont.
Dans le cas présent, ce fichier est superbe, musicalement et techniquement, mais il aura fallu, lors de l'édition grand public, faire un choix.
Le compromis pour que (presque) tout le monde puisse entendre les murmures aura été de "raboter" les quelques moments de grande intensité.
En espérant ne pas t'avoir/vous avoir saoulé avec ce constat technique et factuel.
Puisse ma réponse t'avoir apporté, ne serait-ce qu'en partie, des éléments de compréhension à ce que tu as constaté.