Vos "coup de coeur" : musique classique

[SDG]

Quand, en plus, je me rends compte que j'écoute de la musique sur des Proac, je crois que je ne suis pas loin d'aggraver mon cas...

Pour en revenir à l'intro de la BWV 110, je ne trouve pas que Gardiner met une claque à Suzuki. Après écoute, les deux chefs n'affichent pas le même parti-pris pour l'interprétation mais elles sont toutes deux de grande valeur. Pour caricaturer, avec Suzuki, Bach se rapprocherait de Haendel, et avec Gardiner, Bach se rapprocherait plutôt de Purcell.

Attention, j'ai bien dit pour "caricaturer" ! Je ne veux pas prendre une volée de bois vert...

Tout ce que j'ai entendu de Suzuki est de très haut niveau. Quand j'aurais le temps je développerai mais il y a des merveilles chez Suzuki : le duo de la bwv 78 tout simplement incroyable. De tout de manière sans déprécier Herreweghe Suzuki et gardiner sont largement au dessus du lot.

[PascalB]

Tout ce que j'ai entendu de Suzuki est de très haut niveau. Quand j'aurais le temps je développerai mais il y a des merveilles chez Suzuki : le duo de la bwv 78 tout simplement incroyable. De tout de manière sans déprécier Herreweghe Suzuki et gardiner sont largement au dessus du lot.

Gardiner est assez homogène, il est toujours très bon sans être jamais renversant, Suzuki est plus irrégulier, il est capable du meilleur mais aussi du moins bon, Herreweghe est pour moi très bon dans ses cantates thématiques (basse, alto, Noël...). Personnellement, j'aurais du mal à me passer de qui que ce soit dans les cantates de Bach. Enfin, dans ces trois là

[BIGORNEAU 1098]

Par contre, c'est sûr que maintenant on peut se passer de Leonhardt/Harnoncourt ! Quoique pour le côté historique ...

Et que penser de Ton Koopman ? Je ne l'ai jamais écouté dans les cantates de Bach...

[FredM]

Gros gros choc le mois dernier: les symphonies d'Allan Pettersson, compositeur Suédois (1911 - 1980).

Surtout AUCUNE inquiétude. Oui, c'est moderne. Non ce n'est pas inécoutable. C'est tout à fait tonal, voire parfois assez mélodique. Par exemple, je le trouve plus simple d'accès que Nielsen, sans problèmes, et même que Chostakovitch; donc franchement il n'y a pas hésiter si vous faites partie des mélomanes réfractaires à la musique moderne.

J'en dirai peu de choses: si vous aimez Sibelius et Nielsen, foncez. Si vous aimez être percutés, physiquement parlant, foncez aussi. Si vous aimez le côté sombre de la Force, c'est également pour vous. Priorisez la 7ème symphonie par Antal Dorati à Stockholm en 1969. Vraiment une merveille! 40' de musique semi hallucinogène...

Désolé, d'habitude je pense que je fais juste comme chacun, à savoir partager un coup de cœur, mais là, sachant que la musique moderne nous rebute plus ou moins tous, j'insiste à mort sur le fait que c'est pour moi "un indispensable" (la 7ème), que le voyage vaut vraiment la peine et que cette musique est très très facile d'accès. Ne pas se priver de cette découverte si vous ne connaissez pas, vous passeriez à côté de quelque chose de merveilleux.

Aller, je repasse en mode normal.

EDIT: j'ai craqué et viens de me commander en disques séparés les symphonies de Pettersson que je n'ai pas encore (il en a écrit 16), ainsi que ses 2 concertos pour violon et son concerto pour orchestre à cordes.

[FredM]

Des 4 versions que j'ai de la 8ème symphonie d'Anton Bruckner, avec son dernier mouvement si long qui vous prend à la gorge, ces deux versions de Karajan en 88 chez DG et le dernier live de Celibidache sont mes favorites.

Peu de choses à dire. Cette symphonie est sublime, mais cela on le savait déjà. Je trouve que ces deux interprètes la transcendent littéralement. Ils l'habitent tous deux d'une certaine forme de grâce et de recueillement, de poésie (même si ce mot ne veut rien dire) mais ils n'oublient pas que cette œuvre nécessite de la force de caractère. Quand on pense que Bruckner était une sorte d'autodidacte qui fonctionnait totalement hors des sentiers battus et qu'il n'avait pas du tout confiance ni en lui-même ni en sa musique... .

Je précise que l'enregistrement live de Celibidache est d'une beauté renversante quant à la prise de son, tout est très aéré, la musique respire et s'épanouit. Ce disque est dans mon top ten des meilleurs enregistrements que je connaisse en classique, tous types de musique classique confondus. Le genre de disque pour lequel les prix déraisonnables que nous mettons dans nos système hi fi se justifient.

Pascal avait déjà parlé de ces deux disques, mais c'était je pense il y a deux ans, alors je me suis permis cette "piqure de rappel".

[PascalB]

Des 4 versions que j'ai de la 8ème symphonie d'Anton Bruckner, avec son dernier mouvement si long qui vous prend à la gorge, ces deux versions de Karajan en 88 chez DG et le dernier live de Celibidache sont mes favorites.

Peu de choses à dire. Cette symphonie est sublime, mais cela on le savait déjà. Je trouve que ces deux interprètes la transcende littéralement. Ils l'habitent tous deux d'une certaine forme de grâce et de recueillement, de poésie (même si ce mot ne veut rien dire) mais ils n'oublient pas que cette œuvre nécessite de la force de caractère. Quand on pense que Bruckner était une sorte d'autodidacte qui fonctionnait totalement hors des sentiers battus et qu'il n'avait pas du tout confiance ni en lui-même ni en sa musique... .

Je précise que l'enregistrement live de Celibidache est d'une beauté renversante quant à la prise de son, tout est très aéré, la musique respire et s'épanouit. Ce disque est dans mon top ten des meilleurs enregistrements que je connaisse en classique, tous types de musique classique confondus.

Pascal avait déjà parlé de ces deux disques, mais c'était je pense il y a deux ans, alors je me suis permis cette "piqure de rappel".

La musique de Bruckner est magnifique et heureusement pour nous, il en existe de magnifiques interprétations. Personnellement, je ne m'en lasse pas

[FredM]

Les 9 symphonies de Ralph Vaughan Williams, compositeur britannique mort en 1958, l'époque de Sibelius en somme.

Je viens de terminer l'écoute de ce coffret. Les symphonies sont magnifiques. J'aurais du mal à vous décrire à quoi elles ressemblent C'est un genre de patchwork entre du Sibelius, du Elgar, du Bruckner (en moins puissant), du Nielsen. C'est assez fin, assez construit et ciselé, "ça n'en fait pas des caisses". Cela ne ressemble à rien de ce que je connaissais.

Elles sont dirigées ici par Adrian Boult, qui a je crois créé pas mal de ces symphonies. C'est donc une référence.

Un petit coffret bien sympa qui m'a permis de découvrir un monde musical étrange et peu commun. Cela vaut le détour, vraiment.

[FredM]

La musique de Bruckner est magnifique et heureusement pour nous, il en existe de magnifiques interprétations. Personnellement, je ne m'en lasse pas

Oui, c'est vrai. Comme tu es un peu """""la référence""""" brucknérienne de ce fofo (vu le nombre fou d'interprétations que tu possèdes et adules) tu as su me donner le virus. Il y a encore 8 mois je ne connaissais bien que la 4ème. Désormais je connais la 1ère (Abbado/Lucerne), la 4ème (Wand 2001), la 5ème (Wand 2001), la 7ème (Karajan 88), la 8ème (Karajan 88 et Celibidache) et la 9ème (Rattle). J'ai d'autres interprétations, dont beaucoup en commandes non encore livrées, mais voilà mes interprétations favorites. Merci pour ça .

[FredM]

Les sonates du syphilitique par Wilhelm Kempff.

Je viens de finir d'écouter cette intégrale. Je vous la conseille chaudement. Oui, on pourra trouver Richter à Prague en live plus bouleversant dans la D960, Serkin plus cosmique dans la D959 et Richter, toujours lui, plus impliqué émotionnellement dans la sol majeur D894. Néanmoins Kempff fait preuve d'une remarquable unité de ton et de discours dans cette intégrale (fin des années 60, début des années 70). En fait, mon sentiment est qu'il joue Schubert comme il jouerait Beethoven, c'est à dire en faisant ressortir les architectures complexes des pièces, en souhaitant montrer la modernité de Schubert comme il l'avait fait avec Beethoven. Ne cherchez pas dans ces interprétations le Schubert pré romantique que l'on entend parfois (avec bonheur) chez de grands interprètes comme Christian Zacharias, Leif Ove Andsnes, Radu Lupu ou Philippe Cassard. Je pense, ce n'est que mon avis, que ces Kempff sont très beaux et méritent le détour, mais dans une seconde voire une troisième approche. Il faut peut-être (?) d'abord aborder les grandes sonates de fin de vie par les interprètes de légende (Richter, Lupu, Serkin etc...).

Par contre: . DG prouve à nouveau que ses enregistrements des années 60 sont très mauvais. Souffle impressionnant (j'avais l'impression d'écouter un microsillon) et manque de dynamique. Très mauvais enregistrement (pour moi quoi, même si vous allez me dire que je suis trop difficile de ce côté là).

[groucho78]

Les sonates du syphilitique par Wilhelm Kempff.

Je viens de finir d'écouter cette intégrale. Je vous la conseille chaudement. Oui, on pourra trouver Richter à Prague en live plus bouleversant dans la D960, Serkin plus cosmique dans la D959 et Richter, toujours lui, plus impliqué émotionnellement dans la sol majeur D894. Néanmoins Kempff fait preuve d'une remarquable unité de ton et de discours dans cette intégrale (fin des années 60, début des années 70). En fait, mon sentiment est qu'il joue Schubert comme il jouerait Beethoven, c'est à dire en faisant ressortir les architectures complexes des pièces, en souhaitant montrer la modernité de Schubert comme il l'avait fait avec Beethoven. Ne cherchez pas dans ces interprétations le Schubert pré romantique que l'on entend parfois (avec bonheur) chez de grands interprètes comme Christian Zacharias, Leif Ove Andsnes, Radu Lupu ou Philippe Cassard. Je pense, ce n'est que mon avis, que ces Kempff sont très beaux et méritent le détour, mais dans une seconde voire une troisième approche. Il faut peut-être (?) d'abord aborder les grandes sonates de fin de vie par les interprètes de légende (Richter, Lupu, Serkin etc...).

Par contre: . DG prouve à nouveau que ses enregistrements des années 60 sont très mauvais. Souffle impressionnant (j'avais l'impression d'écouter un microsillon) et manque de dynamique. Très mauvais enregistrement (pour moi quoi, même si vous allez me dire que je suis trop difficile de ce côté là).

Entièrement d'accord avec toi sur tout !

[bernard lapeyre]

Les 9 symphonies de Ralph Vaughan Williams, compositeur britannique mort en 1958, l'époque de Sibelius en somme.

Je viens de terminer l'écoute de ce coffret. Les symphonies sont magnifiques. J'aurais du mal à vous décrire à quoi elles ressemblent C'est un genre de patchwork entre du Sibelius, du Elgar, du Bruckner (en moins puissant), du Nielsen. C'est assez fin, assez construit et ciselé, "ça n'en fait pas des caisses". Cela ne ressemble à rien de ce que je connaissais.

Elles sont dirigées ici par Adrian Boult, qui a je crois créé pas mal de ces symphonies. C'est donc une référence.

Un petit coffret bien sympa qui m'a permis de découvrir un monde musical étrange et peu commun. Cela vaut le détour, vraiment.

J'ai écouté qqe extrait sur qbuz c'est effectivement magnifique et vu le prix sur amazon la commande est passée
A partir de ce jour je ne lis plus la rubrique musique car à cause de toi et Pascal je suis au bord du dépôt de bilan

[PascalB]

Souffle impressionnant (j'avais l'impression d'écouter un microsillon)

Certainement pas parce que si tu avais écouté un vinyle, la musique aurait si belle, si vivante, si chaude que tu n'aurais même pas remarqué le souffle

[FredM]

si tu avais écouté un vinyle, la musique aurait si belle, si vivante, si chaude que tu n'aurais même pas remarqué le souffle

Tu dis cela parce que tu as trop écouté ton 78 tours du Concerto Pour Orchestre de Bartók par Jean-Claude Malgoire

[FredM]

J'ai craqué sur ces enregistrements Mercury, 2 gros coffrets.

Je n'irai pas par quatre chemins: concernant les prises de sons, il s'agit pour mes oreilles d'une sorte de graal. On surpasse même souvent le son RCA. Concernant les interprètes, cela est si beau, si bien senti, que, mêlé à ces prises de son, on frise souvent le sublime.

Pour être tout à fait honnête je n'ai reçu ces disques qu'hier, et n'ai donc écouté que cette nuit et aujourd'hui. Impossible d'éteindre la chaîne malgré la fatigue, même la nuit. Je suis sous le charme.

Un seul exemple: tous les Bartók de Dorati. A tomber. Je pensais avoir trouvé mes versions de références du Concerto Pour Orchestre (Reiner et Boulez) et de la Musique pour Cordes Percussions et Célesta (les mêmes). Dorati est encore plus bouleversant pour moi dans ces deux pages, la musique pour Percu Cordes et Célesta est une de mes partitions favorites du XXème siècle, peut-être l'une des plus marquante de ce siècle dans l'histoire de la musique. Idem, pour rester sur Dorati, une 4ème de Tchaïkovski à tomber...

J'ai reçu aussi les 2 coffrets RCA de 60 CDs chacun, pas encore écouté. Mais alors deux très beaux objets très soignés, ils font super beau dans la CDThèque.

bye.

[PascalB]

si tu avais écouté un vinyle, la musique aurait si belle, si vivante, si chaude que tu n'aurais même pas remarqué le souffle

Tu dis cela parce que tu as trop écouté ton 78 tours du Concerto Pour Orchestre de Bartók par Jean-Claude Malgoire

En pédalant pour alimenter mon tourne-disques