Niet.
Concerts
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Re: Concerts
J’ai le dernier Classica (#256) sous les yeux et si j’ai bien l’édito en rapport avec l’opéra, l’humeur d’Alain Duault n’est pas vraiment en rapport (p. 34)filip63 a écrit :
Niet.
En revanche p. 15, la voix du mois est consacrée à Piotr Beczala, le Lohengrin
Pour l’édito je suis bien d’accord sur le fait qu’il est indispensable d’être fidèle au texte (et à la musique) et que ce respect n’est en rien une ringardise.
Il y a quelques années, j’avais vu Cyrano avec Philippe Torreton, (j’avais du en parler sur le forum à l’époque), le texte avait été amputé et pour le coup je trouve que c’est une trahison.
- filip63
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Re: Concerts
Il écrit quand même : " ... être moderne n'a pas grand sens quand on parle aujourd'hui d'oeuvres qui ont plus d'un siècle et demi ..." ; et plus loin :" ... La volonté de notre époque de tout intellectualiser aboutit au contraire à ces expressions cuistres et absurdes qui parsèment le discours de tous les précieux ridicules de la modernité : "ça fait sens" ... et autres gaudrioles snobs ..."
C'est dans l'esprit.

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Re: Concerts
filip63 a écrit : ↑20 oct. 2023, 09:27 Il écrit quand même : " ... être moderne n'a pas grand sens quand on parle aujourd'hui d'oeuvres qui ont plus d'un siècle et demi ..." ; et plus loin :" ... La volonté de notre époque de tout intellectualiser aboutit au contraire à ces expressions cuistres et absurdes qui parsèment le discours de tous les précieux ridicules de la modernité : "ça fait sens" ... et autres gaudrioles snobs ..."
C'est dans l'esprit.



Pierre
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Re: Concerts
Pas vraiment dans l'esprit, ce serait pousser le bouchon un peu loin, d'autant plus que son billet s'adresse davantage au ressenti par rapport à des œuvres non contemporaines plutôt qu'à des mises en scènes, ou interprétations, dont, sauf erreur de ma part, il n'est nullement question.filip63 a écrit : ↑20 oct. 2023, 09:27 Il écrit quand même : " ... être moderne n'a pas grand sens quand on parle aujourd'hui d'oeuvres qui ont plus d'un siècle et demi ..." ; et plus loin :" ... La volonté de notre époque de tout intellectualiser aboutit au contraire à ces expressions cuistres et absurdes qui parsèment le discours de tous les précieux ridicules de la modernité : "ça fait sens" ... et autres gaudrioles snobs ..."
C'est dans l'esprit.
Ce serait pousser le bouchon, quasiment jusqu'au contresens dans le cas particulier des mises en scène de Kiril Serebrennikov vu qu'Alain Duault apprécie (beaucoup) sont travail. La présentation du Parsifal de ce metteur en scène qu'il avait faite dans le cadre de Viva l'Opéra avait été dithyrambique. Il avait souligné l'intelligence d'avoir porté l'action en milieu carcéral et une direction d'acteurs d'une qualité qu'on ne voyait que très rarement à l'opéra, ce qui selon lui était bien dommage.
En revanche dans le lien que j'ai posté un peu plus haut, l'article d'Alain Duault concerne bien cette mise en scène de Lohengrin par Kiril Serebrennikov, et ne relève pas de ce qui pourrait s'apparenter à un sophisme, vu que son billet d'humeur ne concernait pas cette production.
Son principal regret concerne la direction d'orchestre qu'il ne trouve pas suffisamment exaltante pour répondre à la mise en scène.
Je le cite : "Alors que pour répondre à la mise en scène de Kirill Serebrennikov, il faudrait une baguette à la fois sombre et flamboyante, violente et apaisée, allant fouailler jusqu’à l’os les sonorités de cet orchestre toujours somptueux pour lui faire avouer les brûlures intérieures que Serebrennikov montre."
un peu plus loin : "L’intelligence de la mise en scène de Serebrennikov est de jouer le jeu d’Elsa : on aurait tout aussi bien pu ne jamais voir ce chevalier, entendre simplement ce qu’Elsa entend en elle, voit en elle, dans le maelström de sa conscience déchirée. Mais il est là, comme vrai."
ou encore à propos du deuxième acte : " C’est sans doute le sommet de ce spectacle étonnant, assurément dérangeant comme toute œuvre forte, un spectacle sombre, tragique, qui bouleverse jusqu’au malaise – et qui repose la réflexion sur la validité des mises en scène qui sont, comme ici, des remises en cause du sens initial permettant de donner tout son éclat pour aujourd’hui à une œuvre d’hier, afin qu’elle soit vivante. "
Il est difficile, voire inconcevable (sauf mauvaise foi) à la lecture de ces phrases d'imaginer que son " ... La volonté de notre époque de tout intellectualiser aboutit au contraire à ces expressions cuistres et absurdes qui parsèment le discours de tous les précieux ridicules de la modernité : " puisse concerner le travail de Kirill Serebrennikov.
On peut même ajouter que ce passage "[...]donner tout son éclat pour aujourd’hui à une œuvre d’hier, afin qu’elle soit vivante", dit exactement l'inverse, raison pour laquelle je pense que d'attribuer son billet d'humeur à ce spectacle est pousser le bouchon jusqu'au contresens.
Certes il émet quelques bémols mais ils ne remettent pas vraiment en cause son avis positif.
Pour ma part j'avais écrit que certaines choses pouvaient relever du simple effet, mais ne connaissant pas suffisamment cet opéra je peux difficilement juger si elles sont signifiantes ou pas.
Il est vrai que durant le deuxième acte le spectateur est confronté à une multitude d'évènements (on voit cela très bien sur la photo de l'article) et qu'il ne sait plus trop où donner du regard. mais est-ce que la musique de Wagner est simple ? S'appréhende-t-elle d'un bloc ?
Il est des livres qui se révèlent au bout de plusieurs lecture du fait de leurs richesse, pourquoi ne pourrait-on pas accorder ce droit à un spectacle ou à un film ?

La fin est assurément la partie la moins "prenante" de ce spectacle, et c'est peut-être cela qui dommage.
Modifié en dernier par RV le 20 oct. 2023, 10:41, modifié 1 fois.
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Re: Concerts
Pour ton argumentation très détaillée sur un spectacle que j'imagine tu n'as pas vu et fondée sur un contresent

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Re: Concerts
RV, je n'ai jamais écrit qu'il parlait du spectacle auquel tu fais allusion (et que je me garderai de juger ne l'ayant pas vu), mais simplement du fait que tout "moderniser" ou "actualiser" n'était pas un but en soi, et devenait une doxa insignifiante. Force est de constater que ça concerne beaucoup plus la mise en scène d'opéra que l'interprétation musicale. (Mais ça n'est pas une exclusivité de l'opéra, ça concerne aussi le théâtre, voir par exemple certains spectacles à Avignon).

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Re: Concerts
Filip,
Je vais relire son billet, mais je ne suis pas certain que la modernité dont il y est question s’adresse moins à la question de l’interprétation qu’aux ressentis des auditeurs.
Des présentations que j’ai entendues de lui dans Viva l’Opera, il ne semble pas du tout contre l’interprétation dite "moderne".
Mais, je maintiens qu’il n’est pas admissible que les œuvres soient tronquées dans le texte ou dans la musique.
Pour l’édito j’avoue que je suis plus dans une prudence, car il y est question du Regietheater.
Hors ce Regietheater est un peu la bouteille d’encre, qui contient aussi bien des interprétations telle que celle de Lohengrin, que de celles qui tronquent les œuvres au nom, je te l’accorde, d’une prétendue modernité.
Alors à quel type de Regietheater, Philippe Venturini fait-il allusion ? C’est la question que je me pose.
Je vais relire son billet, mais je ne suis pas certain que la modernité dont il y est question s’adresse moins à la question de l’interprétation qu’aux ressentis des auditeurs.
Des présentations que j’ai entendues de lui dans Viva l’Opera, il ne semble pas du tout contre l’interprétation dite "moderne".
Mais, je maintiens qu’il n’est pas admissible que les œuvres soient tronquées dans le texte ou dans la musique.
Pour l’édito j’avoue que je suis plus dans une prudence, car il y est question du Regietheater.
Hors ce Regietheater est un peu la bouteille d’encre, qui contient aussi bien des interprétations telle que celle de Lohengrin, que de celles qui tronquent les œuvres au nom, je te l’accorde, d’une prétendue modernité.
Alors à quel type de Regietheater, Philippe Venturini fait-il allusion ? C’est la question que je me pose.
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Re: Concerts
Quand il le faut, oui ; ça reste en famille

Fin du HS.
Pierre
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Re: Concerts
Salut Hervé
Je te réponds un peu tard sur ce point précis par cette critique:
https://www.diapasonmag.fr/critiques/a ... tml#item=1
J'étais dans la salle, très bien placé. J’avoue n’avoir pas compris la mise en scène. J’aurais dû bien lire (et relire) le programme avant la représentation, un peu comme un préambule ou une préface, afin de mieux comprendre. Mais est il normal de devoir faire ces efforts pour une oeuvre aussi majeure et universelle ? On n’est pas devant de l’art contemporain quand on va voir un opéra de Wagner

C’est un exemple parmi d’autres de déformation d’une oeuvre.
Du Naim black et des Sonus Faber
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Re: Concerts
Bientôt Jazz en Tête à Clermont, avec Brad Mehldau et Robin McKelle, entre autres ...

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Hello Lionel,Lio84 a écrit : Salut Hervé
Je te réponds un peu tard sur ce point précis par cette critique:
https://www.diapasonmag.fr/critiques/a ... tml#item=1
J'étais dans la salle, très bien placé. J’avoue n’avoir pas compris la mise en scène. J’aurais dû bien lire (et relire) le programme avant la représentation, un peu comme un préambule ou une préface, afin de mieux comprendre. Mais est il normal de devoir faire ces efforts pour une oeuvre aussi majeure et universelle ? On n’est pas devant de l’art contemporain quand on va voir un opéra de Wagner. Heureusement, il y avait le chant, l’orchestre dirigé par Simon Rattle, et la musique de Wagner.
C’est un exemple parmi d’autres de déformation d’une oeuvre.
Pas de problème pour le délai, il n’y avait aucune urgence.
Toutefois comme cette histoire de conformité à l’œuvre est du domaine du subjectif, du fait qu’il n’y a pas de code qui définit comment doit être l’interprétation. je crains qu’on ne puisse tomber d’accord.
Je suis 100% d’accord avec Alain Duault lorsqu’il écrit à propos d’une mise en scène qu’elle doit « donner tout son éclat pour aujourd’hui à une œuvre d’hier, afin qu’elle soit vivante ».
Il me semble que d’interpréter des œuvres passées est une pratique plutôt récente qui date du XIX siècle. Auparavant il n’y avait pratiquement que les œuvres contemporaines qui étaient jouées. Donc si on voulait jouer Mozart aujourd’hui selon les modèles du XVIIIe, il y a de fortes probabilités qu’on ne le jouerait pas.
Le XIXe n’est sûrement pas un parangon du respect historique. Il avait fâcheuse tendance à tout interpréter à travers la lorgnette de ses canons. Les interprétations "romantiques" du début du XX telles celles de Furt ou de Klemperer sont les héritières du XIX. Je suis persuadé que notre époque est plus respectueuse des textes (au sens larges) que ne l’a été le XIX.
L’interprétation est forcément inscrite dans son époque, et cela dépasse la manière de jouer, pour s’étendre aux matériels et aux lieux. En soi, jouer un opéra de Mozart dans une salle comme l’opéra Bastille peut être compris comme un non sens ou une trahison.
Je laisse la parole à Fred, pour ce qui est de jouer sur un piano de concert ce qui a été écrit pour piano forte

Le fait de transposer dans des décors contemporains est sûrement une des choses qui fait le plus grincer des dents dans les rangs conservateurs. En ce qui me concerne je n’y vois rien de choquant notamment du fait qu’au moment de l’écriture les thèmes ou les arguments empruntés aux siècles précédents étaient prétextes à des peintures de leur propre époque. D’où parfois les ennuis avec le pouvoir ou l’emprisonnement même pour des actions situées dans l’Antiquité.
Wagner est sûrement un des plus touchés par ces transpositions, ce qui n’est pas étonnant car il a principalement travaillé sur les mythes. Et un mythe est avant tout une idée, qui le prédispose à être adapté à d’autres espaces-temps.
Je n’ai pas vu ce Tristan et Isolde, je ne peux donc pas me prononcer, toutefois en cherchant à me documenter un peu sur cette représentation de manière à ne pas avoir uniquement l’avis de ce critique, je suis tombé sur celui-ci qui depuis Aix en 2021, l’a revu au Luxembourg au début de cette année. Deux ans après, même s’il n’adhère pas complètement, il semblerait que son avis soit plus nuancé.
Voici le lien
https://www.resmusica.com/2023/03/01/en ... uxembourg/
- Lio84
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Re: Concerts
Il est clair que nous sommes pas du même avis.
Puisque tu parles également d’interprétation musicale, celle de la musique baroque a vécu depuis 40 ans un retour aux sources, et il semble que cela fasse l’unanimité. Qui écoute encore les 4 saisons par Karajan ?
et il en est de même, dans une moindre mesure, pour la musique romantique avec le pianoforte. On parle d’interprétations historiquement informées. Peu de chefs d’orchestre se permettent une liberté d’interprétation équivalente à celle des metteurs en scène d’opéra qui sont devenus tous puissants.
Mais bon, mon but n’est pas de te convaincre, et je m’arrête là
Puisque tu parles également d’interprétation musicale, celle de la musique baroque a vécu depuis 40 ans un retour aux sources, et il semble que cela fasse l’unanimité. Qui écoute encore les 4 saisons par Karajan ?

Mais bon, mon but n’est pas de te convaincre, et je m’arrête là

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