


Là encore, des choix difficiles... Comment ne pas citer la 6ème de Tchaikovsky, la 8ème de Schubert etc...
Cette fois aussi sensation d'avoir bien fouillé au fond de mon "cœur", là c'est lui qui parle...
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Beethoven - Symphonie n°9 par R. Kubelik à la tête du Symphonieorchester des Bayerische Rundfunks. Pas trouvé en disque isolé. Le cœur n'est peut-être pas aussi bon qu'ailleurs, mais Kubelik donne une patate totale. C'est une "interprétation d'homme", qui laisse tout même assez de place à l'introspection dans le troisième mouvement.
2/

Beethoven - quatuor n°15 op.132 par les Talisch. Un copain m'avait dit "Très beau, oui, mais assez Schubertienne cette vision de Beethoven". J'ai voulu lui mettre un pain mais en fait, avec le recul, il avait raison.
3/

Beethoven - dernière sonate op.111 par S. B. Kovacevich dans sa version de 1992 (pas l'autre, plus tardive). Impression d'entrer dans une cathédrale à l'architecture parfaite dans ses proportions. On contemple l'œuvre de Beethoven comme si l'on regardait cette architecture grandiose de cathédrale avec vitraux, poutres, nef etc...
4/

Beethoven - concerto pour piano n°3 par Fazil Say. Il a écrit sa propre cadence, merveilleuse, entre hommage à Bach, revendication de l'énergie beethovenienne, comptine pour grands enfants et clin d'œil au futur (accords frappés, scandés, répétés, faisant penser sur trois mesure à du Stravinsky). L'orchestre est vif et très très sec.
5/

Schubert - La jeune fille et la Mort par les Belcéa. Une grande verve angoissée dans les crescendos et mouvements vifs, une belle introspection sur le lied. A l'opposé de l'interprétation des Amadeus qui a fait date et que je n'aime pas (le violoncelliste semble roter parfois). Aussi bon que les Alban Berg.
6/

Schubert - sonate en la majeur D959 par Serkin. Ce n'est même plus humain.
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Schubert - dernière sonate D960 par Richter. Il frôle l'abime dans le second mouvement. La première fois que j'ai entendu cette sonate par Richter c'était sur un cassette audio sur l'autoradio. J'ai cru qu'il y avait un problème d'enregistrement tellement c'était lent. Et pourtant, malgré cette folle lenteur des deux premiers mouvements, il chante plus que la concurrence. La quadrature du cercle en somme.
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Schubert - Wintereisse par M. Goerne et C. Eschenbach. Rien à dire: "T'écoutes Der Lierman et tu pleures après ta mère".
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Chopin - Les Valses par Lipatti. Si je m'attendais à mettre une référence Chopin dans mes disques de chevet du XIXème ?!? Lipatti était un magicien.
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Schumann - symphonie n°4 par Wand / NDR. Y'a l'feu au lac sur le quatrième mouvement.
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Mendelssohn - ouverture des Hébrides par Bernstein / NY. Je me suis rendu souvent dans les Hébrides intérieures et extérieures. Cette musique est vraiment en phase avec ce que j'ai ressenti là bas. Et Lenny y met toute l'expressivité qu'on lui connait.
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Liszt - Les années de Pèlerinage par Angelich. Avant de connaitre les Années de Pèlerinage je croyais que je n'aimais pas Liszt. Avant d'entendre Angelich en live à la Roque pour cette intégrale je ne comprenais pas l'œuvre.
13/

Brahms - symphonie n°1 par Bernstein à Vienne. Une lenteur qui oblige à articuler. Etrange, on rejette presque au début. Et puis après on se défait de ses propres codes, et l'on est emporté loin, bien loin.
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Brahms - symphonie n°4 par Kleiber. La plus grande réussite de cet immense chef? Je le crois. C'est mon ressenti cela dit, rien de plus. C'est la seule interprétation de cette 4ème qui m'emmène dans les brumes de l'Allemagne du Nord.
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Brahms - sextuor op.18 par P. Casals and Co. Peut-être le disque de ma vie. Donc dur d'en parler. Casals râle, les musiciens semblent être happés voire effrayés par ce qu'il jouent. On se dit "Brahms c'est le sang qui pulse dans nos veines" face à une telle interprétation.
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Tchaikovsky - symphonie n°4 par Mravinsky et son orchestre de Leningrad en live à Moscou en 59. Effroi. Introspection et chant du second mouvement.
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Bruckner - symphonie n°8 par Wand dans sa dernière version avec les Berliner. Introspection, lenteur (pas autant que Celibidache mais pas loin), et une coda finale du dernier mouvement qui touche les cieux. Le meilleur enregistrement, en qualité de prise de son, de ma CDThèque.
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Bruckner - symphonie n°9 par Abbado / Lucerne dans son dernier enregistrement de cette symphonie. Faut pas se leurrer, Abbado savait que tout cela finirait bientôt. On le sent (ou alors on se force à le sentir pour donner un supplément d'âme).
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Verdi - Requiem par Reiner / Vienne. 4 solistes impeccables, un chœur parfait, un orchestre de Vienne dégraissé dans son legato et bousculé façon Reiner...
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Dvorak - concerto pour violoncelle par J. Du Pré et S. Celibidache. Ce n'est pas un concerto, avec eux deux c'est une bataille à la vie à la mort à celui qui en imposera le plus. Une sacrée gifle à chaque écoute.
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Franck - symphonie en ré mineur par Monteux avec Boston. Aussi bon que Mengelberg avec son Concertgebow dans les années 40, la qualité de prise de son en sus. Ca envoie "comme qui dirait" le bois.