Vos "coup de coeur" : musique classique

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FredM
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

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FredM a écrit :
zorglub007 a écrit :Image
Voilà un post qui donne envie! CD commandé ami Zorglub!
Reçu aujourd'hui ce disque proposé par l'ami Henri.

Ne m'en veux pas Henri, mais ce disque m'a purement et simplement agressé. Je vais m'exprimer crument, mais cela n'a rien à voir avec toi, je respecte tes gouts à 100%.

J'ai mis le CD dans la platine cette après midi, alors que j'avais les deux filles (- de 10 ans) à la maison. Elles ont un poil aimé! Normal, car j'ai eu l'impression que cette veillée improvisée s'adressait aux enfants déficients :mrgreen: (non je n'ai pas dis que mes filles étaient déficientes :hehe: ). Les voix sont comme des gimmick répétitifs super articulés dans l'expression des textes, comme si l'on chantait dans un hospice pour personnes sourdes et un peu âgées au point d'être aux fraises. J'ai ressenti une sorte de caricature musicale, dans le sens caricature "ouuuuuuuuuais c'est le fêteuuuuuuuuuu! On est tous heureuuuuuuuuuuuux! Oh yeah!!!!!!". Et pourtant, la pochette laisser présager le meilleur: du Ravel, de Canteloube, du Chabrier etc... Arrivé à la chanson 6 j'ai arrêté l'écoute car j'avais envie d'aller au garage chercher ma masse ou ma pioche pour exploser la platine CD histoire de faire passer la pilule.

Sorry, mais c'est hyper spécial quand même. "Je n'aime pas les voix", je le dis souvent, même si bien entendu j'ai 100 exemples qui confirment la règle, mais des voix caricaturales et infantilisantes à ce point , je savais pas que ca pouvait exister. Et la musique, les instrumentations, j'hésitais entre me rouler par terre de rire ou aller déposer une main courante au commissariat.

Autant tu m'as comblé avec des Charpentier et tant d'autres (CR à venir) autant là "j'ai rien compris".
"Un roi sans divertissement est un homme plein de misères". B. Pascal.

S1: NAC202 / NAP200 - NAPSC - CD5XS - nDAC - Hiline - DAC Audiomat Tempo 2 évo - Hiline DIN RCA - TEAC HA 501 - JMR Bliss Jubilé câblées NACA5
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zorglub007
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par zorglub007 »

FredM a écrit :
FredM a écrit :
zorglub007 a écrit :Image
Voilà un post qui donne envie! CD commandé ami Zorglub!
Reçu aujourd'hui ce disque proposé par l'ami Henri.

Ne m'en veux pas Henri, mais ce disque m'a purement et simplement agressé. Je vais m'exprimer crument, mais cela n'a rien à voir avec toi, je respecte tes gouts à 100%.

J'ai mis le CD dans la platine cette après midi, alors que j'avais les deux filles (- de 10 ans) à la maison. Elles ont un poil aimé! Normal, car j'ai eu l'impression que cette veillée improvisée s'adressait aux enfants déficients :mrgreen: (non je n'ai pas dis que mes filles étaient déficientes :hehe: ). Les voix sont comme des gimmick répétitifs super articulés dans l'expression des textes, comme si l'on chantait dans un hospice pour personnes sourdes et un peu âgées au point d'être aux fraises. J'ai ressenti une sorte de caricature musicale, dans le sens caricature "ouuuuuuuuuais c'est le fêteuuuuuuuuuu! On est tous heureuuuuuuuuuuuux! Oh yeah!!!!!!". Et pourtant, la pochette laisser présager le meilleur: du Ravel, de Canteloube, du Chabrier etc... Arrivé à la chanson 6 j'ai arrêté l'écoute car j'avais envie d'aller au garage chercher ma masse ou ma pioche pour exploser la platine CD histoire de faire passer la pilule.

Sorry, mais c'est hyper spécial quand même. "Je n'aime pas les voix", je le dis souvent, même si bien entendu j'ai 100 exemples qui confirment la règle, mais des voix caricaturales et infantilisantes à ce point , je savais pas que ca pouvait exister. Et la musique, les instrumentations, j'hésitais entre me rouler par terre de rire ou aller déposer une main courante au commissariat.

Autant tu m'as comblé avec des Charpentier et tant d'autres (CR à venir) autant là "j'ai rien compris".
Bonjour Fred,

Je suis content que tu réagisses à ce cd.
Je ne sais pas pourquoi tu l'as acheté, car j'aurais pu dire d'avance que ce ne serait pas dans tes goûts de FredM.
Mais................ce cd s'apprivoise.
D'ailleurs les critiques seraient plutôt de mon côté.
Maintenant, il faut peut-être avoir une ouverture plus large sur un certain folklore et une certaine ambiance, que tout le monde n'a pu connaître.
"Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître" disait C.A.

S'il te plaît, persévère, tu en sortiras grandi !

Henri <:)
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zorglub007
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par zorglub007 »

La Veillée Imaginaire.
Paru dans ClassiqueNews:

Bourrées (transcriptes par Ravel, Chabrier, Chopin, Maurice Emmanuel, et Pauline Viardot), chant de labour (briolage), ronde et marche nuptiale, chansons des lavandières, chansons Mon bel amy et berceuse… font l’ordinaire enchanté d’une veillée qui explore les champs d’un imaginaire recomposé. Ici, les compositeurs et chanteurs notent musiques folkloriques d’un temps passé ou menacé. Autour du feu primordial, les airs de tradition orale accomplissent leur danse hypnotique… assurant aussi la transmission des savoirs immémoriaux d’une génération à l’autre.

Autour de l’âtre aux flammes vacillantes, les villageois ont su se retrouver, partager en communions et veillées ancestrales. Le brasier cultuel a symbolisé longtemps le noyau familial préservé, intact contre l’adversité de l’existence. Contre les climats éprouvants (les froides nuitées hivernales). Les contraintes des temps d’incertitudes. C’est le lieu où fleurissent les formes multiples de la tradition orale ; où les générations se transmettent la maîtrise et la connaissance des pratiques liées à la vie rustique souvent dure des campagnes et des champs.

entre chien et loup, une veillée imaginaire et hypnotique

Dans l’ombre propice aux apparitions et évocations d’un temps ancien, les Musiciens de Saint-Julien imaginent leur veillée imaginaire. Entre chien et loup, le programme ressuscite la vitalité des thèmes et mélodies populaires, réorchestrées par les plus grands compositeurs au XIXè/XXème siècles.

Au cours du XIXè, l’attrait des villes et des compositeurs pour le riche et intact patrimoine des musiques populaires de tradition orale s’amplifie: rousseauisme à l’oeuvre, l’engouement pour la noblesse de la vie des champs s’inscrit durablement dans l’inspiration et l’écriture des musiciens qui flanqués du titre de savants, n’en ont pour autant jamais quitté une curiosité sincère pour les trésors simples des mélodies paysannes et rurales. Ainsi le romantisme vit un nouvel essor sur le mode rustique. Loin des salons, l’expérience de la musique de tradition orale exige un exercice collectif, une mémoire volontaire qui doit entretenir l’activité et la permanence d’une culture enfin comprise pour ce qu’elle est mais qui est pourtant menacée. Sur les traces de Nerval déjà sensibilisé, Sand, Maupassant, nouveaux chantres de la vie des champs et des légendes rurales témoignent de cet ancrage durable et de cette conscience qui s’élargit encore après 1850. Bientôt en plus des légendes et contes de nos aïeuls, les mélodies populaires passionnent les compositeurs.
Sur les traces des textes redécouverts, les pionniers explorateurs découvrent aussi des musiques folkloriques dont la mélodie inféode la versification et la métrique… Enfin, texte et musique collectés constituent une totalité originelle que Patrice Coirault a su le premier estimer comme un trésor inaliénable à évaluer respectueusement.

Face à ce nouveau corpus musical, véritable continent perturbant les habitudes des doctes savants musiciens, certains se laissent dicter de nouveaux usages; ainsi P. Emmanuel se laisse convaincre par la modalité fluctuante des chansons populaires. Sur les traces de Viardot pas toujours strictement respectueuse de l’original, les transcripteurs florissent alors.

De l’oralité inventive et libre, à la tentation de l’écrire et de la noter pour en fixer la trace, les écritures sont diversemment légitimes tant témoins de la source, beaucoup de transcripteurs réinterprétent les données écoutées ou vécues in situ. Au XIXè, on note mais sans la rigueur d’un travail ethnographique. Ici, on distribue selon sa subjectivité les parties du refrain ou des couplets au choeur au “chante-avant”; on remplace systématiquement la ligne de la cornemuse par le… piano.
Comment comprendre et évaluer le travail des compositeurs transcripteurs de joyaux populaires et folkloriques dont ils n’ont pas toujours compris exactement le sens ni l’esprit. Quand le bourgeois s’intéresse au paysan, n’a t-il pas la tentation de l’idéaliser? Au final, c’est l’auditeur qui en recueille tous les fruits, souvent délectables et d’une rare sincérité.
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par FredM »

Hou là, il y a de l'argument! Mais j'aime bien ton texte sur le fait que cela s'apprivoise! Donc je ré écouterai en entier cette fois ;)
"Un roi sans divertissement est un homme plein de misères". B. Pascal.

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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par zorglub007 »

FredM a écrit :Hou là, il y a de l'argument!
Bonjour Fred,

Il y a quelques grandes peines dans cette musique.
Il y a plus de grandes joies et d'insouciance.
Il y a surtout beaucoup de 2ème degré dans les deux cas.

Au 1er degré, tes deux filles devraient adorer. Il est sûr que vous ne l'entendrez pas de la même manière, elles et toi.

Je l'aime depuis longtemps. Et plus je l'écoute, plus je l'apprécie.

A+. Henri
<:)
Modifié en dernier par zorglub007 le 19 avr. 2015, 00:02, modifié 1 fois.
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par FredM »

:coeur:

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Salut,

Aussitôt sorti, aussitôt commandé ce coffret volume 3 des meilleurs enregistrements de chez Mercury des années 50 et 60, essentiellement entre 1957 et 1965. Bref, l'âge d'or de l'enregistrement classique... Entre les RCA, les Mercury et les DECCA de ces années, on est vernis. Plus besoin d'une platine vinyle avec vos LP12 et autres bidules savants pour ressentir avec un lecteur CD la chaleur et la présence de la musique.

Ce 3ème volume contient moins de pépites que les deux précédents, avec plus de compositeurs ou d'œuvres """de second plan""" que sur les deux coffrets précédents. Néanmoins, il vaut à mes yeux l'investissement. Pas donné, par contre.

L'un des avantages de cette collection en 3 volumes est de retrouver à peu près tous les meilleurs enregistrements de Paul Paray et d'Antal Dorati. Tout y est.

Je ne vous ferai de CR que sur 3 disques qui m'ont vraiment marqués:

1° Brahms, symphonies 1 & 3 par Dorati, respectivement 1959 et 1960, avec le LSO.

- symphonie n°1: elle peut déstabiliser d'entrée de jeu. Mais où sont les percussions fracassantes du début? Vers 1'40'' où elles sont normalement très présentes, on les entends à peine. Alors pourquoi cette sensation si agréable malgré tout? A cause de la lumière qui se dégage, pour moi. A 1'55'' les timbales roulent, mais toujours doucement... pas habitué... par contre le passage se termine par un accord de cordes à vous glacer, c'est un couperet. Ca y est, on entre dans le vif du sujet. Tuttis d'accords de cordes tranchants. Dorati semble tout miser sur ses pupitres de cordes. On en oublie nos interprétations favorites où les cuivres et les vents brillent de mille feux. Déstabilisant vous dis-je... Par contre, du coup, les critiques parues lors de la création de cette symphonie (critiques reprises aujourd'hui encore par les non-brahmsiens) qui accusent un orchestre lourd et indigeste s'effondrent comme un château de cartes. On est dans une vision plus romantique que ce que nos oreilles connaissent, Brahms étant peu ou prou le coup d'arrêt du romantisme allemand (pour aller vite, on est d'accord). On reste sur cette sensation de légèreté quand s'ouvre le quatrième mouvement, avec dans la première minute ses célèbres pizzicati qui nous offrent un moment du pure magie en dialoguant de gauche à droite et réciproquement. Transcendant. Cela m'a ramené directement à la passacaille du trio de M. Ravel juste après la fin du crescendo quand le violon et le violoncelle dialoguent à deux, sans piano. Rien à voir, certes, à part cette sensation d'un dialogue profond, attachant. A 2'50'', premier appel des cuivres, normalement puissants. Ici, ils restent sages. Joués piano. Zarbi. Idem à 4'. Nouvel appel des cuivres. Limite piano. Frustrant et magique à la fois... un tour de force... tant de sérénité là où elle n'est pas sensée y être chamboule. 4'36'', le célèbre passage de ce dernier mouvement, celui qui coule tout seul aux cordes frottées et pincées seules. Comme une chanson genre le petit bonhomme en mousse, une fois dans la tête on ne peut s'en défaire. Là, il faut se souvenir de Schubert et Beethoven et chanter. Pari réussi. C'est joué droit et très enjoué, tempo allant, le cœur est empli de joie comme dirait le pape. Puis c'est la libération et Dorati lâche doucement les chevaux, les percussions se mettent à parler elles aussi! Enfin! En fait, on ne peut même pas dire qu'il lâche les chevaux et envoie le bois. Ce qui est certain, vu cette paix ressentie, c'est qu'il cherche un orchestre et un chant totalement équilibrés dans TOUS les pupitres à la fois. C'est donc bouleversant, même si encore une fois il n'y faut pas chercher la virulence brahmsienne, "le sang" comme je l'appelle toujours (marque déposée). On avance gentiment avec un retour super tranchant des cordes et notre esprit habitué se met à attendre le moment M, celui où les cuivres poussent leur grand cri et appellent au tutti. 14'16''... Le moment M. Ah OK d'Jo, c'était ça que tu mijotais avec ton orchestre, kleine coquin! Les percussions deviennent sèches, puissantes et d'une redoutable clarté. Tout s'ouvre. Tout respire enfin. C'est bête, mais c'est comme un accouchement. Les autres musiciens se lâchent bien leur mère aussi jusque 15'16'', peu avant la fin. Bref, toute une symphonie concoctée de main de Maître, une pensée tendre, douce et romantique peu habituelle, plus proche de Schumann que de Brahms même, dans cette symphonie bien puissante; une vision donc très très à part, où tout est fait comme s'il fallait préparer cette incroyable minute de puissance furieuse qui du coup nous envoie au tapis. Ca peut ne pas plaire (à ceux qui trouvent que le requiem de Brahms est léger dans son orchestration :mrgreen: ), moi j'ai adoré.

- symphonie n°3: Parfaite. Le célébrissime troisième mouvement est simple, sans fards. Que l'on m'excuse, mais Dorati ne dandine pas des fesses hein... pour rester poli quoi.

2° Brahms, symphonies 4 par Dorati en 1960, avec le LSO.

Pour mon goût personnel le premier mouvement de cette symphonie, dans son début, ses premières mesures (répétées trois ou quatre fois sur le mouvement), est l'un des plus beaux geste musicaux de tout le répertoire. J'utilise le mot "geste" à dessein. C'est le mot le plus adapté que j'ai pu trouver. La musique coule toute seule, elle vibre, elle est une évidence qui appelle à un apaisement total, ou alors, selon l'humeur, à respirer fort... c'est physique, on n'y peut rien, on inspire fort beaucoup d'oxygène. Dorati n'est pas brumeux (dans le sens des brumes de l'Allemagne du Nord) comme l'est Kleiber (la version référence quoi). On est ici plus dans le soleil que dans la brume. Mais cela marche bien. Pour un peu, pendant ce mouvement, on se surprendrait à penser à La Moldau. Encore une fois, Dorati rend Brahms plus romantique qu'il ne l'est! Avec de très belles nuances, un orchestre impeccable travaillant soigneusement les différences en p et pp etc... On arrive tranquilou au 4ème et dernier mouvement. Cela commence donc avec des pizzicati pendant presque une minute, piz ici encore très travaillés, tout en nuances, articulations et dialogues. Mais voilà, on s'est installé dans une routine romantique (j'insiste), des sons doux et chauds, et un quasi refus de faire appel à toute forme de puissance. On a baissé sa garde. Et là, à partir de 55'', prend ça dans la poire, impie affalé dans ton confort, celui de ton fauteuil et celui de l'interprétation. Le fameux passage aux cordes seules commence. Ce n'est plus de la musique. C'est une fracture, un gouffre, c'est un démiurge comme Karajan sous amphétamines qui joue cette partie. Piloérection de 100%, gifle affolante tant les cordes malaxées donnent tout ce qu'elles ont de soyeux et de puissant. Fallait pas t'endormir Bébert car là t'es limite à chialer. Ah, ces Berliner! Ah ben non tien, c'est vrai, c'est le LSO des années 60 qui joue, là. Rien à envier aux pupitres de cordes et au legato de Berlin... On aura aussi droit dans ce 4ème mouvement à quelques fulgurances d'anthologie, comme le solo de flûte traversière à partir de 3', qui nous angoisse plutôt qu'autre chose.

3° Dvorak symphonie 9, 1960 & Sibelius, symphonie 2, 1959, Paul Paray, orchestre de Détroit

- Dvorak, symphonie du nouveau monde: dans les premières minutes de l'écoute, tout mélomane honnête avec lui même (si si) passe par différents stades de délirium: P'taing, ces graves et ces percus, c'est Fritz Reiner? Mais non, ces attaques très franches et ce couteau de boucher hyper affûté, c'est Kubelik bien sûr! Ah mais non, l'articulation et le phrasé... un truc comme ça ça ne peut être que du Fricsay... Bref, on ne sait plus ni quoi ni qu'est-ce, à part qu'on est dans la stratosphère d'une interprétation qui aurait pris le meilleur des meilleurs. Finalement, dès ces interrogations et comparaisons passées, on se dit qu'il s'agit juste là d'une interprétation à l'équilibre parfait! Le mot n'est pas usurpé, croyez-moi. Le tempo est allant, c'est très prenant et totalement jouissif. Par exemple, le hautbois sur 2'40'' est décidé comme un taureau, il marque le rythme sur l'ouverture du thème principal. Arf, ce premier mouvement continue allant, toujours vif et décidé. Il y a même une urgence folle vers 4'45'', on la ressent physiquement, cela ne dure que 15'', mais elles sont folles d'urgence. A 7', les cuivres de malade s'enchaînent sur une articulation forte et un tempo accélérando. La fin à 7'50'' fait froid dans le dos. Sur le second mouvement, pas mal d'interprètes de haut rang tombent parfois dans une rêverie un peu too much pour moi, qui conviendrait mieux aux passages cordes seules du 2ème mouvement de la 4ème de Tchaïkovsky. Là, c'est très simple, c'est juste joué droit. Comme si on regardait un beau couché de soleil mais avec une bonne brise qui nous maintiendrait alertes. Le 3ème mouvement est à l'image du premier, c'est allant à souhait, tranchant, avec des percussions de rêve. Le 4ème mouvement est, encore une fois, TRES décidé! C'est Zeus qui nous parle depuis son olympe, c'est Bruckner caché derrière un arbre. En plus c'est marrant, Paray a placé des cordes graves à gauche de ses musiciens aussi: sensation que les basses viennent de partout, aussi bien de la droite de l'orchestre que de la gauche. Très réussi! Les cuivres de ce mouvement que tout le monde connaît sont à la fois ronds et vifs. Et les cordes jouent du scalpel. Un déchaînement sonore de 7'30'' à 8'15'' laisse place au decrescendo qui précède le crescendo tutti de l'apothéose finale. On finit sur la corde, bien sur les dents. A y'est, j'ai trouvé "ma version" de référence.

- Sibelius symphonie n°2: le premier mouvement est comme une bonne B.O. de film. On s'amuse sur des techniques pas pensables d'orchestres de haut vol, comme vers 2'50'' avec un accélérando sur des cordes parfaitement déliées. Le 4ème mouvement, à coup sûr le plus fou de cette symphonie la plus connue et jouée du Finlandais, est idéalement placé dans un esprit de tournoiement. Cela attaque joliment, c'est franc du collier, tout en laissant une place à une certaine forme de contemplation. Sur le début du tournoiement des cordes à 8'30'', les autres instruments, dont les bois, si centraux dans la musique de Sibelius, vont juste tout droit sans réfléchir un instant, c'est glaçant tant d'obstination dans une telle frénésie orchestrale. C'est allant avec DE L'URGENCE. Si Reiner avait enregistré cette symphonie, je pense que l'on aurait eu le même genre de résultat. Franchement cette seconde de Sibelius se place sans soucis aux côtés des meilleurs, comme Dudamel, Davis avec Boston, Storgards avec la BBC, manque juste une pichenette pour se retrouver dans les cieux avec Davis / LSO. Pour moi, même si je sais que c'est très personnel, dans cette seconde de Sibelius TOUT se mesure à l'aune de G. Szell avec son Cleveland en live à Tokyo en 1970, deux mois avant sa mort. Il le savait, que c'était la fin du chemin, Szell. Alors il se livre, personnellement. OK, on pourrait citer de meilleures interprétations que celle-ci si l'on analysait les choses en mélomane compulsif ou en critique de disques écoutant partition sous les yeux. Mais si l'on écoute ce Szell à Tokyo avec son cœur uniquement, et en oubliant sa mémoire, nulle part on ne trouvera autant de soleil sur un lac au milieu d'une forêt Finlandaise, nulle part on ne trouvera autant de paix, nulle part on ne se trouvera au milieu d'une sorte de bizarre requiem apaisé. Et bien Paul Paray se mesure à ce Szell qui m'a mouillé les yeux alors que je faisais la queue au Mc Drive, me rendant ridicule au moment de payer mon menu Mac Do. Comme Szell, rien n'est totalement parfait, on peut trouver plus absolu, disons plus énergique (je citais Davis/LSO), mais on aura des difficultés à trouver autant de poésie...

Le coffret: y'a bon!
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par SDG »

Pour changer : Bach !

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Gil Shaham n'est pas un violoniste baroque (enfin classé comme tel) mais il n'a pas pu faire autrement que d'utiliser des cordes en boyau sur son stradivarius et un archer baroque. L'interprétation est TRES rapide. Il explose tous les records je pense sur pas mal de mouvements, dont la chaconne (- 2 mn 30 par rapport à Milstein 8| ). Avantage pour lui : une technique hallucinante, des mouvements allégés, et une approche très "solaire". Comme ce n'est pas Vivaldi (désolé) on a pas l'impression que la musique se perd dans un mouvement perpétuel sans consistance. Globalement c'est l'exact opposé de la version par exemple de Milstein ou d'I. Faust. A écouter pour voir si vous aimez cette interprétation très personnelle.


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Celui là je l'avais manqué, bizarre je l'ai pas vu critiqué dans la presse française, ce sont les critiques anglaises qui m'ont mis la puce à l'oreille. Il est vrai que j'aime beaucoup Egarr, et ce disque ne fait pas exception. Originalité (enfin plus tant que cela aujourd'hui) : un soliste par partie, des tempos rapides mais sans plus (Dans le livret Egarr dit qu'il ne voulait pas participer au record de vitesse dans ces oeuvres - évidemment si vous aimez Klemperer dans Bach ca vous semblera supersonique). Avantage de cette version : une magnifique prise de son, avec surtout une homogénéité des instruments incroyables. On entend absolument tout, avec un équilibre parfait entre les instruments. La suite n°2 est pour cela fabuleuse : intégration de la flûte dans l'orchestre, qui donne une pâte sonore que je n'avais jamais entendue. Je classe à côté de ma référence (Huggett)


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Finalement coup de coeur, même si j'ai eu un peu de mal. La prise de son pourtant de N. Bartholomé est ratée (un peu), le clavecin est u métallique, un peu bizarre. Contrairement aux videos d'Hantai jouant les mêmes oeuvres en live, cette interprétation est très réfléchie, très travaillée, intellectuelle on pourrait dire sans que cela soit péjoratif. Dommage encore une fois qu'on ait une compilation autour des deux suites anglaises. Les éditeurs hésitent jamais à sortir des intégrales des 6 pour violon ou violoncelle, pour le clavecin, on croit faire plusieurs disques avec des bricoles au milieu. Que vient faire le concerto italien au milieu de deux monuments en mineur ? Pas Beaucoup de sens... Quand même un très bon disque dans la continuité de ces interprétations de Bach.
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FredM
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par FredM »

SDG tu vends Gil Shaham avec des pincettes et d'une drôle de façon ::d . Cela ne m'a pas donné l'envie d'investir. Par contre le CD que tu présentes en 2, je vais peut-être me l'offrir un jour ou l'autre. C'est noté dans la liste d'attente qui suit le cours de mes finances ;)
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par SDG »

FredM a écrit :SDG tu vends Gil Shaham avec des pincettes et d'une drôle de façon ::d . Cela ne m'a pas donné l'envie d'investir. Par contre le CD que tu présentes en 2, je vais peut-être me l'offrir un jour ou l'autre. C'est noté dans la liste d'attente qui suit le cours de mes finances ;)

Ah que veux tu mon cher Fred je n'ai pas ton lyrisme pour défendre mes coups de coeur ;)

Cependant, dans le cas des "sei soli" pour violon, l'immensité et le génie de ces oeuvres incitent à la prudence....Je maîtrise mal les aspects techniques du violon. Je réagis en amateur, et sur quelques signes, le fait notamment que j'écoute ce disque de Shaham en boucle depuis quelques jours. Ces sonates et partitas peuvent être un tantinet "pesantes" quand on y met l'intensité et la gravité d'un Milstein par exemple. C'est parfois dur à digérer, tandis que là.... Certes l'approche je pense ne plaira pas à tout le monde, mais c'est un vrai bonheur par exemple écouter la fugue de la première sonate bondissante, extraordinaire de vie. A l'inverse parfois, comme dans la fugue de la 3°, très longue, dense, le tempo et la légèreté de l'interprétation, gâchent un peu le plaisir de l'interprétation. Idem pour la célebrissime 3° partita, un peu expédié sans doute. Alors acheter ou pas ? Il y a tellement de versions sublimes existantes que je serais tenter de dire... non. Mais le jeu en vaut la chandelle. A écouter sur Qobuz si tu ta religion le permet... PS : il y a version video de la chaconne sur youtube... manque de pot : bien moins bonne que celle du disque. A

Quand aux suites pour orchestre la en revanche tu ne prends pas trop de risques mais bon j'acheterais d'abord Huggett et là je suis parfaitement sûr de mon coup :
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FredM
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par FredM »

SDG a écrit :Ah que veux tu mon cher Fred je n'ai pas ton lyrisme pour défendre mes coups de coeur ;)
Un lyrisme que j'ai d'ailleurs toujours trouvé too much et parfois de mauvais aloi. Mais c'est plus fort que moi, quand je parle musique cela sort tout seul, j'en suis désolé comme ça :rouge:
"Un roi sans divertissement est un homme plein de misères". B. Pascal.

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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par zorglub007 »

FredM a écrit :Un lyrisme que j'ai d'ailleurs toujours trouvé too much et parfois de mauvais aloi. Mais c'est plus fort que moi, quand je parle musique cela sort tout seul, j'en suis désolé comme ça
Quand tu parles de musique, c'est bien aussi que ça chante! :super:
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par SDG »

FredM a écrit :
SDG a écrit :Ah que veux tu mon cher Fred je n'ai pas ton lyrisme pour défendre mes coups de coeur ;)
Un lyrisme que j'ai d'ailleurs toujours trouvé too much et parfois de mauvais aloi. Mais c'est plus fort que moi, quand je parle musique cela sort tout seul, j'en suis désolé comme ça :rouge:
pas d'ironie mal placée de ma part, au contraire, j'aimerais avoir ce talent, mais c'est difficile pour moi, l'influence bacho-lutherienne je pense...
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par FredM »

SDG a écrit :pas d'ironie mal placée de ma part, au contraire, j'aimerais avoir ce talent, mais c'est difficile pour moi, l'influence bacho-lutherienne je pense...
Ah mais je n'y ai vu aucune ironie! Mais bon, on est pas nombreux sur ce fil, et chacun a sa façon de présenter les choses, et c'est très bien ainsi. Je ne compte plus les pépites que vous m'avez fait découvrir et j'essaye moi aussi d'en faire découvrir.
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par fabienr »

Pour moi écoute comparative du 5ème concerto de Beethoven par Kempff, Arrau et Brendel.
Le tout en lp de ma devenue précieuse collection.

Arrau chez Philips, coffret de 18Lp avec l'intégrale des sonates
brendel coffret Chez Philips de 15 lp avec les sonates egalement
Kempff chez DG, coffret 3 lp les grands concertos de Beethoven.

C'est incroyable de trouver un tel niveau dans les trois interprétations de ces grands maitre du piano. kempff est le plus rêveur, brendel le plus sec et rapide, arrau est d'une précision incroyable, un peu comme un zoom sur la partition.

Sur le deuxième mouvement, Arrau joue de façon tres intimiste a tres faible niveau.
kempff fait traîner les envolées repetitives.
Brendel attaque sec et ralenti fort ensuite.

Laquel est ce que je préfère... Tres difficile !
Je ne vois pas de solution de les départager.

J'ai ensuite comparé avec quelques autres versions sur Qobuz, et ce dont je suis certain c'est que l'approche de cette œuvre par les interprètes actuels semble ce calquer mais en faisant un peu trop dans les ornements.
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Re: Vos Disques "coup de coeur" : musique classique

Message par FredM »

fabienr a écrit :Arrau chez Philips, coffret de 18Lp avec l'intégrale des sonates
:super: Est-ce qu'il s'agit de la version avec Colin Davis ou d'une des autres versions d'Arrau s'il te plait? Juste pour savoir si je dois investir quoi :mrgreen:
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