Sun Structures est un beau premier album, fidèle à l'idée amenée par les premiers titres sortis. Le groupe a réussi le pari de faire du neuf avec du vieux, de créer un univers musical extrêmement moderne en piochant par-ci par-là, des notes et effets influencés par la période si féconde des années 60s et 70s. Pas de surprise pour les singles que l'on connait déjà, Shelter Song, Keep In The Dark et Colours To Life. C'est d'ailleurs le premier des trois qui ouvre l'album, mettant d'emblée l'accent sur la portée psychédélique de Sun Structures. Les guitares crissent, les voix sont aériennes et le rythme est soutenu. James Bagshaw tire sur la corde de la nostalgie avec son grain de voix vintage comme sorti tout droit d'une autre époque. La ressemblance avec Marc Bolan du mythique groupe T-Rex ne s'arrête pas seulement au physique mais pousse parfois jusqu'à la voix.
Si Shelter Song et Keep in The Dark s'imposent comme les tubes de l'album, d'autres titres attirent également l'attention. C'est le cas de Mesmerise et The Guesser qui nous font dodeliner de la tête. Avec Fragment's Light, le groupe flirte légèrement avec le folk, tandis que Move With The Season a tous les atouts d'une balade mélancolique. Sun Structures fait partie de cette catégorie de disques qui nécessitent une deuxième écoute plus posée afin de les apprécier à leur juste valeur. Les trop pressés n'y auront vu qu'un enchainement de titres qui se ressemblent plus ou moins. Mais les plus malins auront vite compris que Sun Structures s'écoute et se réécoute pour ne livrer ses trésors cachés qu'aux plus patients.
En somme, écouter Sun Structures, c'est embarquer à bord d'un bus magique multicolore sous psychotropes et remonter le temps. Temples nous dévoilent un premier album à la hauteur de nos espérances, ancré dans la tradition psychédélique du rock post-soixante-huitard.
