Bonjour à tous
Moi je mettrais un GROS bémol d'entrée: accueil pitoyable de Laurich (rien de bon à l'apéro, repas à peine mangeable, personne peu accueillante, et un Eddy franchement pas sympa, genre "la musique je m'en fous" etc...).
Bon, vous l'aurez sans doute compris, c'est de l'humour, et exactement l'inverse: très heureux, comme l'a dit Firenze, de rencontrer Richard et Eddy, c'était marrant, au bout de 5 minutes c'est comme si nous nous connaissions depuis longtemps tellement l'ambiance était passionnée, détendue et rigolarde (et le repas et apéro, muhhhhhh... miam! avec une bouteille de rouge de Laurent qu'on a sifflé avec Eddy, un château neuf du pape de fou).
Passons à la musique.
1°) Tout d'abord l'ancien nac et l'ancien nap avec la platine Xulyde sur les MD1. Comme Firenze, je n'ai pas trop le vocabulaire, je ne peux parler que de mes sensations et émotions. J'ai été très sincèrement bluffé. Nous avons pu écouter dessus 4 morceaux avant que Laurent n'arrive, puis avons encore écouté 3 ou 4 morceaux quand Laurent était là. Sur ces 8 écoutes, seule une n'était pas satisfaisante, pour personne, alors que les 7 autres écoutes étaient incroyables, "malgré" le vieux nac/nap. Je rejoins tout à fait Richard quand il dit que cela venait de l'enregistrement car les 7 autres écoutes étaient au poil.
Mon ressenti sur ce système avec MD1 en bout de chaine:
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La musique parle et coule toute seule. Sans fard, ce n'est pas une femme pleine de rouge à lèvre et de bleu à paupières. Ce qui m'a le plus marqué fut le mouvement lent à faible volume de la 7ème de Beethoven par Harnoncourt chez Teldec. C'est une version où le chef et l'orchestre articulent assez peu, jouent pas mal sur le legato (pour aller vite), sur la fluidité, alors l'ensemble avec les MD1 était tout indiqué puisqu'à l'écoute de cet ensemble d'Harnoncourt on a la même philosophie, selon moi, que l'installation de Richard, c'est à dire qu'il y faut rechercher fluidité, simplicité et naturel. Bref, des sensations de concert en live avec nos vraies oreilles, où là ça ne triche pas. Il se trouve que les MD1 drivées comme cela donnaient un résultat concert live, c'était magique.
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Les timbres. C'est une chose à laquelle je suis très attaché, sur laquelle j'ai choisi mes enceintes d'ailleurs. J'avais amené un CD de guitare baroque à 10 cordes, dont les cordes de graves sont très profondes, et en général, d'après les essais que j'ai pu faire sur de nombreux systèmes avec ce disque (Bach - l'œuvre pour Luth à la guitare baroque - Stephen Schmidt) on est toujours "dans le faux" au niveau des notes dans les extrêmes graves, qui ont tendance à prendre une rondeur peu naturelle. Les MD1 et leurs source/alims ont donné la meilleure écoute que j'aie faite de ce disque que j'utilise beaucoup pour mes écoutes. Une propreté incroyable, un naturel incroyable, des cordes basses tout simplement précises mais pas "rondes", donc il y avait une unité dans le morceau, et pas cette sensation que j'ai souvent eue qu'il y aurait eu deux guitaristes: l'un pour le médium et les aigus (qu'Eddy a comparé à une harpe) et l'un avec une contrebasse pour jouer les graves.
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La "non fatigabilité du système". Nous avons écouté un morceau de Sigur Ros (Ara Batur). La voix de tête du chanteur peut devenir piquante aux oreilles au bout de 10 minutes et le crescendo final avec chœur d'enfants et un orchestre classique assez balaise sont quasi toujours fatigants au point que même sur un très bon système tous les instruments se mélangent en marmelade. Et bien à nouveau, 10/10, voix agréable et SURTOUT pendant le crescendo qui franchement "crescende" bien comme il faut on entendait TOUT!!!! J'étais vert de rage

Le gars à la guitare basse marque la mesure avec une note de guitare basse à chaque mesure, pendant ce crescendo. Je n'avait jamais entendu cela chez moi alors que j'ai un très bon système, je n'avais jamais entendu cette guitare basse. Cela m'a surpris que ce petit système (je parle de la partie pré+amp) couplé aux MD1 nous permette à tous les 3 de distinguer cette guitare basse, très nettement en plus. Ce qui est ressorti de cette écoute est que les MD1 ont une "tendance génétique" à faire de la musique avec naturel, sans privilégier des bosses dans les basses par exemple. Pour revenir sur ce paragraphe de non fatigabilité, j'ai demandé au système de sortir ses tripes sur un gros challenge: le dernier mouvement de la seconde symphonie de Sibelius. Orchestre touffu. Que dire? Pas la peine d'en faire des caisses: Eddy et moi les yeux fermés, Laurent la bouche semi ouverte, me demandant en fin d'écoute quelle était cette musique de dingue qu'il venait d'adorer etc... Là encore le système avec MD1 nous a montré que ces enceintes pouvaient sortir du lourd (environ 80 musiciens déchainés) en restant très lisibles et surtout en ne fatiguant pas.
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l'homogénéité: le système attaque joliment les débuts de notes mais pas en mode fight club. Cela reste ultra propre. Les notes s'éteignent de façon remarquable. Les tuttis (que ce soit en classique ou sur les CD modernes de Laurent (Keren Ann par exemple, je ne me souviens plus des autres groupes musicaux)) ne sont jamais faussement exagérés. Bref, encore une fois, la musique coule tellement facilement, comme l'évidence d'un voilier poussé par le vent, que l'on doit se résoudre à avouer que ces MD1 sont comme le vent qui pousseraient les voiles de ce bateau sur l'océan de la musique.
Voilà pour les MD1. Et je rappelle qu'elles n'ont été écoutées qu'avec un vieux (très vieux) pré - amp. Sur le système des électroniques Full Xulyde de Laurich cela aurait été bien meilleur encore, mais Richard voulait tester son nouveau S2, ce qui est bien naturel.
2°) Passons au second système: MD3 + pré - amp - platine full Xulyde, le tout en PCT s'il vous plait. Eddy nous dit qu'on va faire tourner un CD un peu fort 10 minutes pour mettre tout le système au meilleur de sa forme. Donc on met un truc, je ne sais plus quoi, le temps de chauffer le bouzin. P'fiou... là nous étions ailleurs. Nous mettons deux morceaux d'un CD de Laurent avant qu'il ne s'en aille, magique, rien à voir avec les MD1 qui l'étaient déjà, magiques. Puis Eddy convint Laurent d'écouter un morceau de piano qu'il connait (car je le lui ai fais écouter une fois chez lui pour tester sa config., il s'agit d'un choral de Bach dans le CD "Songs without Words" de M. Pérahia, car la prise de son atteint la "perfection", elle est donc un bon test pour une écoute. Comme Laurent l'a dit plus haut je crois, nous avions le piano face à nous (je pense que la pièce d'écoute de Richard est quand même très bien en terme de longueur/largeur/hauteur, cela aide)). J'avais des sortes de ch'tites boules sur les bras, ce n'était pas la chair de poule mais la chair d'éléphant. Bon, ca crachotait quand même quand cela jouait fort. Comme vous l'a expliqué Richard, il y avait une erreur de branchement, qu'est-ce que cela aurait été avec un branchement correct. Je suis déçu que Laurent ait du partir avant d'entendre le système branché correctement et surtout chauffé par les écoutes successives.
- disques écoutés en plus de ceux de Laurent et de mon piano par Pérahia:
---> Bruckner, symphonie n°8, Wand en 1998 avec Berlin, dernier mouvement. C'est le moyen de pousser l'installation dans ses retranchements, en lui en demandant vraiment beaucoup (pupitres de cuivres et contrebasses et autres doublés etc...). Jamais je n'ai entendu comme cela cette symphonie dont Eddy a dit que le chef qui dirigeait cette musique devait se sentir comme un démiurge. Nous avons tous 3 noté des attaques de notes et d'accords très puissant MAIS en même temps super propres. Les extinctions de notes donnaient la chair de poule; comme disait Eddy, on aurait dit que les musiciens s'en allaient, quittaient la scène. Des pizzicatos de contrebasse nous ont fait sortir de notre mutisme pendant l'écoute: nous nous sommes regardés tous les 3, bouche semi ouverte comme des fous à l'asile qu'on aurait gavés de psychotropes. La corde, sur ce pizzicato, a vibré longtemps, longtemps, longtemps, malgré les autres instruments qui jouaient au dessus d'elle. C'était fou.
---> Dvorak symphonie "du nouveau monde" n°9 par I. Kertesz à la tête de Londres en 1967, avec une prise de son pas pensable (DECCA, donc...) et un Kertesz qui avait bouffé du lion. Cela a été la dernière écoute. Mouvements 1 et 4. Que dire sans tomber dans la sensiblerie, l'excès d'émotivité? Nous étions tous 3 scotchés, tantôt les yeux fermés tellement cela était émouvant, tantôt les yeux ouverts pour échanger un regard tellement nous n'en revenions pas. Je pense qu'Eddy lui-même était "étonné" du résultat de son travail... Cela a été L'écoute avec un grand L de la journée. Franchement, nous avons été tellement bluffés que les mots et analyses restaient sobres, sortant à peine... Là il n'assagissait absolument plus de hi fi, mais alors plus du tout, nous avions vécu quelque chose de purement musical, sans plus penser du tout installation électronique, conception d'enceintes closes et toutes ces choses passionnantes mais qui deviennent très secondaires quand la musique prend nettement le dessus sur tout le reste, sur l'envie de tester une chaîne pour pouvoir dire "dans ce domaine c'était exceptionnel mais n'y a-t-il pas à ce moment
t une basse un peu gonflée, un aigu un peu piquant, une scène sonore trop étriquée etc...". Après cette écoute, nous n'avions aucun désir de parler technique, rendu esthétique, signature sonore des enceintes etc... Il était l'heure pour moi de partir, et cela tombait bien car je n'avais aucune envie d'écouter un autre disque, je voulais rester sur cette émotion là.
Alors en bilan full Xulyde/MD3: comme j'écris là en ce moment sur le site créé par Eddy, comme je parle d'écoutes sur les systèmes d'Eddy, il n'est pas aisé de dire vraiment ce que je pense, parce que cela pourrait passer pour du fayotage, voire de la flagornerie. Alors je le dis, je me fous de ces aspects, ceux qui me connaissent savent que je ne mâche pas mes mots (demandez à Laurent les volées de bois vert que je lui ai envoyées sur son ex S1). La meilleure écoute que j'aie jamais faite, comme je le disais dans un autre fil, était sur des grosses B&W avec le THDG d'Audiomat. Je m'en souviendrai toujours. Et bien croyez-moi chers collègues amoureux de la musique plus que de la hi fi, cette écoute des MD3 sur les électroniques versions PCT d'Eddy surpasse ce moment face a de très belles B&W accompagnées d'électroniques superlatives.
Je me force quand même à un "bref résumé d'adjectifs", même si je n'en ai pas envie, car c'est la musique qui parlait, """pas la hi fi""": le système électronique PCT + MD3 donne une musique
- jamais fatigante même à fort volume (je préfère les écoutes à fort volume, je devrais me soigner),
- toujours fluide et tendue, avec une tension musicale totale, mais pas une tension trafiquée à coup de boom boom, je veux dire cette forme de tension qui fait qu'à tout moment on est en attente des notes suivantes, c'est comme un thriller qu'on lit, dont on tourne les pages avidement car on est accroché et rien autour, votre femme qui discute au téléphone, vos enfants qui jouent aux play mobils, ne peut atteindre votre concentration et votre rythme cardiaque un peu plus élevé que la normale,
- d'un réalisme bouleversant car étant capable de restituer la musique comme au concert, ce qui veut dire avec les bons timbres (mon obsession personnelle) et avec toutes ses notes et toutes ses nuances sans être obligé de monter le potard sur 11 heures,
- d'une plénitude totale (et là je m'explique: comme je le disais à Eddy et Richard, quand nous étions à l'autre bout de la pièce et que PCT/MD3 jouaient, j'avais l'impression d'être avec une jolie femme dans un club de Jazz, un cocktail en main, avec les musiciens jouant tout près, naturellement... c'était délirant! on n'avait pas besoin d'être à la place du prince juste face aux enceintes sur le canapé dédié, la musique venait jusqu'à nous à l'autre bout de la pièce... alors que chez moi si je bouge d'un mètre le fauteuil d'écoute, la dégradation est majeure),
- audible quelque soit le style, le genre musical écouté.
Voilà, si vous avez lu jusque là mon pontifiant exposé vous êtes des durs à cuire.
Merci à Richard pour son accueil et sa simplicité, à Eddy pour sa disponibilité et sa simplicité (aussi) et à Laurent pour ses apports honnêtes de CR d'écoute chez Richard et ses merveilleux disques de musique d'aujourd'hui, que je ne connais pas mais qui sont superbes! (et le vin!!!!).
Seul regret, je n'avais pas mon appareil photo, non pour publier des photos sur le fofo mais pour garder un souvenir... bou diou, elles sont impressionnantes en taille les MD3...
PS: j'avais acheté des billets de train pour rendre visite à mon cher ami Zorglub007 (Henri) il y a peu, j'avais dû annuler. Je vais me jeter à nouveau sur une incruste chez Henri afin de le connaître enfin "en vrai" et de revivre chez lui ces émotions Xulyde. Richard, tu m'invites quand tu veux pour une nouvelle écoute

j'aurais tant aimé avoir le temps d'écouter un quatuor de Ravel, une symphonie de Tchaïkovski que tu aimes tant, etc... Si c'est pas de l'incruste
