Ecoute des FH en Picardie
Posté : 14 mars 2011, 15:58
Ecoute des FH en Picardie.
Ce compte rendu ne se veut pas technique : pas de mesures sophistiquées ici et de comparatifs chiffrés… puisque nous partirons du principe que « seul le résultat compte », et quel résultat avec ces enceintes de chez François ! Oui, nous laisserons à « l’Homme de l’Art » qu’est François, le choix ou non de garder ses « secrets scientifiques » qu’il met à notre disposition pour notre plus grand plaisir et dont il parlera ou ne parlera pas... là n’étant pas ce sujet !
L’écoute s’est faite « in situ » chez Daniel que nous remercions de nous avoir accueillis chez lui un après-midi pour écouter les FH. Ivan, instigateur de ce rendez-vous, veillait à l’orthodoxie des modalités de cette écoute même si celle-ci s’est faite le plus naturellement du monde, sans chamboulement particulier de la pièce de vie que nous avons investie. L’objectif était également que je puisse me faire une idée avec le matériel que j’ai actuellement : un lecteur Naim CDX2 sans l’alimentation externe qui lui est dédiée, un ampli intégré Moon i.5 avec cordon de modulation MPC Audio Equilibre.
Alimentation électrique « normale », cordons HP dont je n’ai pas la marque (Ivan précisera s’il le souhaite).
Après avoir titillé tarte et gâteau faits par les dames, appuyés d’un rouge de caractère d’appellation Faugères (Languedoc), nos sens étaient mobilisés pour la suite.
Ivan avait apporté de son côté quelques compilations de qualité « source » cda permettant d’explorer des registres très différents de styles, de musiques, de sons, de prise de son… J’avais moi-même apporté des références significatives de mes goûts avec la mémoire de leur reproduction ou des émotions que j’avais de ces morceaux.
J’ai préféré écouté en premier lieu les CD d’Ivan pour plonger « en aveugle » sans référence précise juste pour saisir en entier ce que j’entendais sans être influencé par d’autres écoutes. Avec cette méthode cela me permettait aussi par la suite de me faire une opinion plus précise à partir de ce que je connaissais mieux, en confortant ainsi les premières impressions perçues. Ce qui fût le cas.
Je pense qu’il est inutile de détailler ici les écoutes, disque par disque, parce qu’il faut préciser honnêtement qu’aucunes notes d’écoutes n’a été prises, seuls les sensations, les émotions et les plaisirs se dégageront de ces lignes, et elles et ils sont encore intacts chez moi.
Impressions :
Avec ce recul depuis presque deux semaines déjà, il apparaît une évidence : dès les premières écoutes c’est la clarté, la transparence qui impressionnent (bien oui, j’avoue avoir été impressionné !). C’est simple, propre et équilibré : du bonheur.
A ce stade le lecteur qui lit ces lignes pourrait dire, mouaif, rien que du banal là-dedans, oui mais du banal de très grande qualité avec de la constance quel que soit les styles de musique. Et on sait tous que faire simple pour des choses de qualité c’est plus difficile qu’on pourrait le croire. La classe dans la discrétion si vous préférez : rien d’ostentatoire, rien de tape à l’œil : tout dans l’efficacité pour le plaisir.
Une fois dit cela il faut rajouter la deuxième couche : si c’est clair et transparent ce n’est pas que « pour faire joli », parce que si la tenue des sons est remarquable de l’aigu aux basses fréquences il y a aussi une excellente présence (notamment dans les voix et les instruments solistes sur les prises de son premiers plans). C'est-à-dire aucune complaisance dans la simplification à enrober le tout avec un ruban autour, non, ce tout était remarquable et les détails étaient présents avec de la « matière » palpable : source là d’émotions dans la qualité des restitutions.
Trouver dans une deux voies un équilibre de cette qualité tient bien là d’une magie bien domptée où le créateur se reconnaîtra : une efficacité redoutable procurée sans aucun doute par un savoir-faire pragmatique, maîtrisé par l’expérience et peut-être par un « acharnement » passionné. Là ce ne sont pas des fleurs que je distribue mais des remerciements pour l’offrande car cela tient tout simplement à l’intelligence de ces enceintes.
Certes il faut que les tempéraments de ces enceintes conviennent, à chacun sa chapelle en la matière, mais il me parait très difficile qu’un audiophile exigeant n’éprouve rien devant le travail de ces colonnes… et je ne ferais à ce sujet aucune comparaison avec « le commerce », allez écouter des FH et on en reparlera après : ce que j’ai fait.
Je suis également convaincu que ces enceintes trouvent un superbe compromis avec l’évolution de ce que l’on nous a proposé par le passé et de ce qui est « tendance » actuellement. Là je suis sur un terrain glissant, car entre le son des années 70’ aux basses grasses et profondes des boomer de 30 cm en caisson clos (où il y a encore beaucoup d’adeptes « vinyliques » si j’ose dire) et la nouvelle génération d’un son plus agressif toujours plus « live » que « live » il y a là une médiane intéressante proposée par FH : de la présence avec de l’air et de la profondeur. Et puis, excusez du peu, si les basses sont là et bien là, elles restent justement bien tendues, sans venir perturber les autres registres…
Nous avons pu apprécier sur les sélections d’Ivan, la qualité et la netteté des voix, le rendu sonore de bambous en percussion de toute beauté : image des impacts, longueur des sons sans traînées, du piano dynamique et stimulant…. Et j’en passe beaucoup !
Sur mon coup de cœur du moment, j’ai senti mon « échine » frissonner (ce qui se fait rare, à mon grand regret…) : la voix et le timbre très spécial de Kristin Asbjornsen sur un morceau du Tord Gustavsen Ensemble (CD « Restored, Returned » plage 3), le grain et la douceur à la fois, également le souffle d’un saxo qui se veut discret car contenu, et la grosse caisse des drums volontairement réglée en reverb et reproduite avec une très belle présence sans en rajouter.
Poursuivant avec un morceau de l’album de Angus & Julia Stone (CD « Down The Way » plage 2) cette émotion est revenue avec cette fois-ci la peau tendue de la grosse caisse dont Ivan et moi avons pu la « voir » vibrer au contact des coups de pédale : un son mat et sec et surtout avec une très belle amplitude sonore. Les voix se dégagent et s’imposent sur ce morceau, les rifs guitare de deuxième plan sont précis et net…tout est là il n’y a qu’à choisir ce que l’on veut suivre.
Danilo Rea (« Piano Works X ») au piano nous fait aimer sur ce système ce qui serait insupportable sur d’autres avec des notes rapides, une main gauche saccadée pour une lisibilité fantastique ; difficile de zapper ces moments, on voudrait aller au bout du CD mais c’est pas possible le temps tourne…
Un détour obligé par l’Art Pepper (Art Pepper meets The Rythm Section) pour rentrer dans la troisième dimension d’un CD dont la simplicité de la stéréophonie vous assoit, gauche-droite redoutables des instruments, du saxo à toucher juste devant, d’une contrebasse tendue, des fûts qui vous prennent juste un tantinet la poitrine avant les oreilles… du bonheur quoi !
Je pourrais poursuivre sur ce registre mais il faudrait pouvoir au-delà de cela nuancer les propos avec un vocabulaire de plus en plus précis, ce qui est très difficile et peut-être un peu contraignant un dimanche soir à 19h30 !!!
Le plus simple est d’aller écouter : la déception est impossible. C’est du beau travail, ces enceintes : et je reviens sur cette intelligence et ce coup de main très particulier pour obtenir de ces enceintes aussi bien des aigus qui savent s’arrêter avant de « déchirer anormalement » l’oreille, que des basses amples, profondes sachant restituer des longueurs tout en restant tendues, à fortiori sur des impacts. Pour ce qui est des medium, je n’ai rien à dire c’est naturel tout simplement.
En conclusion ce ne sont que des réjouissances, immédiates et à venir.
En aparté, j’ai été très heureux aussi d’entendre ce qu’un CDX2 pouvait promettre et tenir avec ces enceintes : tout simplement magnifique, d’une générosité surprenante pour les détails… et il suffit de pousser un peu le son pour se rendre compte de la potentialité exceptionnelle de ce lecteur (… à condition d’avoir ce qui suit !).
Sans parler des « upgrade » qui en rajouteront (alimentation, amplification, cablages…) de quoi nourrir des espoirs de plaisirs accrus pour l’avenir.
Encore merci à Daniel, heureux nouveau propriétaire de ces FH, à Ivan qui a fait le long déplacement et à François qui sait viser là où c’est sensible dans nos émotions avec ses conceptions d’enceintes toutes particulières.
Ce compte rendu ne se veut pas technique : pas de mesures sophistiquées ici et de comparatifs chiffrés… puisque nous partirons du principe que « seul le résultat compte », et quel résultat avec ces enceintes de chez François ! Oui, nous laisserons à « l’Homme de l’Art » qu’est François, le choix ou non de garder ses « secrets scientifiques » qu’il met à notre disposition pour notre plus grand plaisir et dont il parlera ou ne parlera pas... là n’étant pas ce sujet !
L’écoute s’est faite « in situ » chez Daniel que nous remercions de nous avoir accueillis chez lui un après-midi pour écouter les FH. Ivan, instigateur de ce rendez-vous, veillait à l’orthodoxie des modalités de cette écoute même si celle-ci s’est faite le plus naturellement du monde, sans chamboulement particulier de la pièce de vie que nous avons investie. L’objectif était également que je puisse me faire une idée avec le matériel que j’ai actuellement : un lecteur Naim CDX2 sans l’alimentation externe qui lui est dédiée, un ampli intégré Moon i.5 avec cordon de modulation MPC Audio Equilibre.
Alimentation électrique « normale », cordons HP dont je n’ai pas la marque (Ivan précisera s’il le souhaite).
Après avoir titillé tarte et gâteau faits par les dames, appuyés d’un rouge de caractère d’appellation Faugères (Languedoc), nos sens étaient mobilisés pour la suite.
Ivan avait apporté de son côté quelques compilations de qualité « source » cda permettant d’explorer des registres très différents de styles, de musiques, de sons, de prise de son… J’avais moi-même apporté des références significatives de mes goûts avec la mémoire de leur reproduction ou des émotions que j’avais de ces morceaux.
J’ai préféré écouté en premier lieu les CD d’Ivan pour plonger « en aveugle » sans référence précise juste pour saisir en entier ce que j’entendais sans être influencé par d’autres écoutes. Avec cette méthode cela me permettait aussi par la suite de me faire une opinion plus précise à partir de ce que je connaissais mieux, en confortant ainsi les premières impressions perçues. Ce qui fût le cas.
Je pense qu’il est inutile de détailler ici les écoutes, disque par disque, parce qu’il faut préciser honnêtement qu’aucunes notes d’écoutes n’a été prises, seuls les sensations, les émotions et les plaisirs se dégageront de ces lignes, et elles et ils sont encore intacts chez moi.
Impressions :
Avec ce recul depuis presque deux semaines déjà, il apparaît une évidence : dès les premières écoutes c’est la clarté, la transparence qui impressionnent (bien oui, j’avoue avoir été impressionné !). C’est simple, propre et équilibré : du bonheur.
A ce stade le lecteur qui lit ces lignes pourrait dire, mouaif, rien que du banal là-dedans, oui mais du banal de très grande qualité avec de la constance quel que soit les styles de musique. Et on sait tous que faire simple pour des choses de qualité c’est plus difficile qu’on pourrait le croire. La classe dans la discrétion si vous préférez : rien d’ostentatoire, rien de tape à l’œil : tout dans l’efficacité pour le plaisir.
Une fois dit cela il faut rajouter la deuxième couche : si c’est clair et transparent ce n’est pas que « pour faire joli », parce que si la tenue des sons est remarquable de l’aigu aux basses fréquences il y a aussi une excellente présence (notamment dans les voix et les instruments solistes sur les prises de son premiers plans). C'est-à-dire aucune complaisance dans la simplification à enrober le tout avec un ruban autour, non, ce tout était remarquable et les détails étaient présents avec de la « matière » palpable : source là d’émotions dans la qualité des restitutions.
Trouver dans une deux voies un équilibre de cette qualité tient bien là d’une magie bien domptée où le créateur se reconnaîtra : une efficacité redoutable procurée sans aucun doute par un savoir-faire pragmatique, maîtrisé par l’expérience et peut-être par un « acharnement » passionné. Là ce ne sont pas des fleurs que je distribue mais des remerciements pour l’offrande car cela tient tout simplement à l’intelligence de ces enceintes.
Certes il faut que les tempéraments de ces enceintes conviennent, à chacun sa chapelle en la matière, mais il me parait très difficile qu’un audiophile exigeant n’éprouve rien devant le travail de ces colonnes… et je ne ferais à ce sujet aucune comparaison avec « le commerce », allez écouter des FH et on en reparlera après : ce que j’ai fait.
Je suis également convaincu que ces enceintes trouvent un superbe compromis avec l’évolution de ce que l’on nous a proposé par le passé et de ce qui est « tendance » actuellement. Là je suis sur un terrain glissant, car entre le son des années 70’ aux basses grasses et profondes des boomer de 30 cm en caisson clos (où il y a encore beaucoup d’adeptes « vinyliques » si j’ose dire) et la nouvelle génération d’un son plus agressif toujours plus « live » que « live » il y a là une médiane intéressante proposée par FH : de la présence avec de l’air et de la profondeur. Et puis, excusez du peu, si les basses sont là et bien là, elles restent justement bien tendues, sans venir perturber les autres registres…
Nous avons pu apprécier sur les sélections d’Ivan, la qualité et la netteté des voix, le rendu sonore de bambous en percussion de toute beauté : image des impacts, longueur des sons sans traînées, du piano dynamique et stimulant…. Et j’en passe beaucoup !
Sur mon coup de cœur du moment, j’ai senti mon « échine » frissonner (ce qui se fait rare, à mon grand regret…) : la voix et le timbre très spécial de Kristin Asbjornsen sur un morceau du Tord Gustavsen Ensemble (CD « Restored, Returned » plage 3), le grain et la douceur à la fois, également le souffle d’un saxo qui se veut discret car contenu, et la grosse caisse des drums volontairement réglée en reverb et reproduite avec une très belle présence sans en rajouter.
Poursuivant avec un morceau de l’album de Angus & Julia Stone (CD « Down The Way » plage 2) cette émotion est revenue avec cette fois-ci la peau tendue de la grosse caisse dont Ivan et moi avons pu la « voir » vibrer au contact des coups de pédale : un son mat et sec et surtout avec une très belle amplitude sonore. Les voix se dégagent et s’imposent sur ce morceau, les rifs guitare de deuxième plan sont précis et net…tout est là il n’y a qu’à choisir ce que l’on veut suivre.
Danilo Rea (« Piano Works X ») au piano nous fait aimer sur ce système ce qui serait insupportable sur d’autres avec des notes rapides, une main gauche saccadée pour une lisibilité fantastique ; difficile de zapper ces moments, on voudrait aller au bout du CD mais c’est pas possible le temps tourne…
Un détour obligé par l’Art Pepper (Art Pepper meets The Rythm Section) pour rentrer dans la troisième dimension d’un CD dont la simplicité de la stéréophonie vous assoit, gauche-droite redoutables des instruments, du saxo à toucher juste devant, d’une contrebasse tendue, des fûts qui vous prennent juste un tantinet la poitrine avant les oreilles… du bonheur quoi !
Je pourrais poursuivre sur ce registre mais il faudrait pouvoir au-delà de cela nuancer les propos avec un vocabulaire de plus en plus précis, ce qui est très difficile et peut-être un peu contraignant un dimanche soir à 19h30 !!!
Le plus simple est d’aller écouter : la déception est impossible. C’est du beau travail, ces enceintes : et je reviens sur cette intelligence et ce coup de main très particulier pour obtenir de ces enceintes aussi bien des aigus qui savent s’arrêter avant de « déchirer anormalement » l’oreille, que des basses amples, profondes sachant restituer des longueurs tout en restant tendues, à fortiori sur des impacts. Pour ce qui est des medium, je n’ai rien à dire c’est naturel tout simplement.
En conclusion ce ne sont que des réjouissances, immédiates et à venir.
En aparté, j’ai été très heureux aussi d’entendre ce qu’un CDX2 pouvait promettre et tenir avec ces enceintes : tout simplement magnifique, d’une générosité surprenante pour les détails… et il suffit de pousser un peu le son pour se rendre compte de la potentialité exceptionnelle de ce lecteur (… à condition d’avoir ce qui suit !).
Sans parler des « upgrade » qui en rajouteront (alimentation, amplification, cablages…) de quoi nourrir des espoirs de plaisirs accrus pour l’avenir.
Encore merci à Daniel, heureux nouveau propriétaire de ces FH, à Ivan qui a fait le long déplacement et à François qui sait viser là où c’est sensible dans nos émotions avec ses conceptions d’enceintes toutes particulières.