peinard_bed a écrit :
Remarquons enfin que la notion de "message musical" (MM) n'a pas encore été définie (on construirait donc sur du sable ?).
Filip a fait allusion aux deux grillles d'analyse que l'on oppose le plus souvent : celle de l'audiophile et celle du mélomane.
Je fais une tentative :
- MM de l'audiophile = 1) dimension et résolution de la scène sonore (critère spatial, lié à la cohérence de phase temporelle) + 2) niveau de détails (définition temporelle, liée à la bande-passante) + 3) dynamique
- MM du mélomane = 1) suivi mélodique (rythme, nuances, phrasé) + 2) palette harmonique (timbres).
Hello Bruno,
j'y reviens
Le rapport Audiophile/Mélomane
Tout d'abord un mot sur cette stricte séparation entre audiophile et mélomane. Elle me dérange un peu. Surtout que généralement son emploi sous-entend que l'audiophile est le "vilain pas beau" alors que le mélomane est l'intègre.
Et si les choses étaient un peu plus complexes que cette vision manichéenne ?
Il me semble avoir formulé à plusieurs reprises sur le forum ma pensée à propos de cette division arbitraire. Mais allons-y pour la redite et la répétition.
Je pense que le simple fait de poster sur un forum consacré à la HiFi relève de "l'audiophililie" et certainement pas de "la mélomanie".
De même je ne pense pas qu'il viendrait à l'esprit d'un mélomane — ni même peut-être d'un simple "non-audiophile" de dire : "écouter un appareil". Au delà de ce petit point épistémologique, lorsqu'un de nous : vous, moi; lui ou elle (plus rare) s'amuse à tester des supports, bouger plus ou moins régulièrement certains élèments de son système, comme par exemple les enceintes s'inscrit, par cet acte, dans les tics de l'audiophile avéré, voire impénitent, plutôt que dans ceux du mélomane plus enclin à comparer des interprétations d'une oeuvre.
Alors bien sûr comme les choses ne sont jamais tranchées de façon simple, mais relèvent plutôt de la complexité et de la contradiction, chacun d'entre nous est à la fois audiophile et mélomane, Dr Jeckill et Mr Hyde. Certains de nos gestes, de nos actes de nos paroles nous inscrivent soit tour à tour soit de façon simultanée dans l'une ou l'autre camp. et révèlent les deux facettes de notre amour pour la musique.
N'en serait-il pas de même pour les critères définissant le MM pour reprendre l'expression de Bruno ?
La spatialité
Ne faut-il pas en distinguer plusieurs ?
Celle qui consiste, par exemple, à vouloir reproduire de manière "holographique" la disposition des musiciens, et qui semble pencher du "coté audiophile", car bien entendu, cette disposition aussi nette n'existe pas dans la "musique live"
Et la notion de spatialité qui est inhérente à la musique, qui est l'une de ses caractéristiques premières, un de ses fondements.
La musique ne se limite pas une ligne mélodique plus ou moins complexe, plus ou moins exprimée (certaines musiques refusant même la notion de mélodie), mais également à la mise en espace d'un monde sonore. Nombreux sont les compositeurs qui en parlent. Qu'il me suffise, ici de rappeler que Wagner à conçu le Festspielhaus de Bayreuth notamment avec la volonté d'obtenir un rapport spatial bien précis entre les voix et l'orchestre, ou les écrits de John Cage sur le son et son impact spatial.
Je pense qu'un attachement à ce versant spatial de la musique ne relève absolument pas de l'audiophilie, bien au contraire. Nier son importance c'est nier tout un aspect de la musique, ou tout au moins la restreindre à une part d'elle-même et de fait, la vider en partie de sa substance.
Je m'autorise à revenir plus tard dans un autre post,sur cette notion de spatialité, notamment par le biais de la bande passante et du rapport stereo/mono.
Les timbres
Bruno classe ce critère du coté de la mélomanie, ce que je trouve assez juste. Car, le faire appartenir au coté audiophile, permettrait de dire, en poussant un peu le bouchon, qu'accorder un instrument devient un geste audiophile.
par contre ce critère intéresse chacun d'entre nous à des degrés divers. Pour ma part je lui accorde de l'importance mais peut-être pas celle que lui accorderait un musicien, plus pointilleux sur la notion de "justesse".
Cette notion de
timbre n'existe pas ou tout au moins très peu dans la musique dite rock où l'on parle plutôt de
son ou de
sonorité.
Une petite parenthèse pour dire que cette absence de la notion de "timbre" n'est pas à mes yeux un caractère discrimant de ce genre musical que je considère comme majeur.
Je pense donc que ceux d'entre-nous qui écoutent essentiellement du rock ne placent naturellement pas "les timbres" parmi leurs critères, comme moi, ou vous je présume, lors de l'écoute de disque rock, pop, etc. mais cela n'en fait certes pas un caractère audiophile.
Je ne vais pas aller plus en avant dans ce post afin de lui conserver une longueur acceptable, et je complèterai sur les autres points un peu plus tard.
à+
Hervé;