ma dernière galette:
Voila ce qui se dit sur la toile
Grizzly Bear ne fait qu’enchainer les bonnes notes chez Pitchfork, the blog de référence en matière de musique indé. Il faudrait même dire que ses notes n’ont fait qu’augmenter depuis leur Yellow House de 2006 pour arriver jusqu’au fameux 9,1/10 de Shields. Si c’est sans conteste un grand album on aurait peut être revu la note à la baisse, en arguant qu’il ressemble par certains côtés à Veckatimest, leur troisième et merveilleux album. Voilà pour les pointilleux qui auraient quelque chose à redire. Ce sera d’ailleurs là notre premier et dernier reproche, qu’on se le dise.
On l’attendait au détour quand même cet album. Veckatimest nous avait accompagnés dans toutes les situations, des déceptions amoureuses aux danses chamaniques estivales autour du feu. En bref, il avait ouvert tant de perspectives, montré une telle maitrise des harmonies, nous avait dessiné tant de paysages et nous avait passé par tant d’émotions qu’on avait très peur d’être déçu par le suivant. D’autant plus que les quatre joyeux lurons ne se sont pas reposés sur leurs lauriers depuis la sortie de Veckatimest. Ils ont déjà dû faire face à leur succès grandissant (500 000 copies vendues dans le monde entier) et tourner dans des salles beaucoup plus grandes que ce à quoi ils étaient habitués. En sus, les infatigables ont également monté plein de projets parallèles (notamment CANT, projet de Chris Taylor, ou Horn of Plenty, l’album solo d’Ed Droste, le chanteur). Ça aurait pu les perdre, ils en ont au contraire tiré parti.
Après une première session d’enregistrement infructueuse au Texas, le quatuor brooklynois retente l’expérience au Cap Code. Et ça marche! Les quatre énergumènes affinent leur formule. Ils ne se réinventent pas, on l’a dit. Mais ils se précisent, font preuve d’une créativité incroyable à l’intérieur de leur propre formule, s’autorisant quelques escapades plus expérimentales sur la fin de l’album.
Résultat ? L’album s’ouvre sur “Sleeping Ute”, plus rock que folk, et l’on s’aperçoit d’emblée qu’Ed Droste ose enfin se lâcher, vocalement parlant. Premier sourire. Vient ensuite “Speak In Rounds”, qui renoue avec les guitares sèches, les rythmiques géniales, et toujours cette voix qui prend ses aises…Deuxième sourire. Dix sourires au total. Un par morceau. Plus l’on avance dans l’album et plus l’on se rend compte à quel point Chris Taylor a encore pris des gallons niveau production. Quant aux mélodies et aux compositions, on les retrouve toujours aussi riches et finement ciselées. Chaque instrument tombe à point nommé. Il va nous falloir un certain nombre d’écoutes avant d’épuiser la richesse des arrangements. Quelque chose frappe cependant : Grizzly Bear, loin de faire dans l’épure, a pourtant appris à faire respirer ses chansons, à les alléger un peu. Elles n’en sont que plus planantes.
Trop vite, la fin de l’album arrive. A ce moment les quatre génies s’offrent des libertés. Sur “Gun-Shy” notamment, qu’on sifflote en permanence depuis qu’on l’a entendu. Et surtout sur ce magnifique et long dernier morceau qu’est “Sun In Your Eyes”. Il nous fait monter, descendre des vallées et nous tient en haleine. Quand il s’arrête, une fois que l’on a repris nos esprits on a qu’une envie : remettre Shields au début. Prenez vos précautions donc, après la première écoute vous allez avoir du mal à en sortir.Ils joueront d’ailleurs au Pitchfork Festival début novembre (les pass 3 jours sont d’ailleurs à 100€ au lieu de 130 pour quelques jours).
Pomme, Puces, ampoules & Planches à trous.
Le passé a de l'avenir