Vos "coup de coeur" : musique classique

[La Bastille]

j'aime beaucoup cette version de Suzuki (interprétation très chaleureuse) complémentaire (pour mes oreilles) de celle historique de Leonhardt

[SDG]

savall nest pas dans mon top en version séparée mais reste recommandable en integrale. Suzuki j'aime moins. Il me semble que le coffret café Zimmermann était brade un temps. Globalement vous avez toute la musique concertante (suites, tous les concertos brandebourgeois et autres) dans un très beau coffret.

Harnoncourt est devenu à peu près inecoutable. Leonhart est indémodable. Goebels est la version la plus iconoclaste.

Pour la prise de son sans hésiter : Egarr, Fasiolis suivi de Savall

[zorglub007]

Je viens de reprendre en médiathèque le coffret cd de l’intégrale des Mélodies de Gabriel Fauré, le Maître de la mélodie française, dont je possède de larges extraits, mais en vinyle seulement.

Gérard Souzay, Elly Ameling et Dalton Baldwin, on ne saurait rêver distribution plus prestigieuse et plus aboutie.
J’ai eu, dans une autre vie, le privilège d’écouter et de voir Elly Ameling en concert : une grande dame, fine musicienne, dont la prestation n’a eu d’égale que sa beauté et son rayonnement face au public. Inoubliable !

Mais pour revenir à Fauré, intégrale veut dire que ces compositions sont l’œuvre d’une vie et que toute la palette des ambiances, des sentiments et du ressenti d’un être humain y sont traduits. Avec raffinement et immense savoir-faire. Fauré était un personnage complexe, certainement tiraillé par des tendances contraires, à la foi mondain et solitaire, désintéressé mais pas indifférent, intransigeant mais ouvert et cela transparaît tout au long de son œuvre.

L’écrin qu’il tisse pour les poètes (ou poétesses), par lui choisis, donne à leurs œuvres une superbe tribune pour leur expression.
Les poèmes de la Baronne de Brimont, qui seraient bien oubliés aujourd’hui, s’en trouvent sublimés. Je cite la fin de « Reflets dans l’Eau » qui mérite bien d’être passé, grâce à Fauré, à la postérité.
Le point d’orgue reste toutefois « La Bonne Chanson » véritable cycle, non pas de pièces simplement rassemblées, mais composé comme une œuvre à part entière : une première dans le genre !

Les Mélodies sont à Fauré, ce que les Cantates sont à Bach. Il y dévoile les aspects les plus intimes de sa sensibilité et c’est aussi un long métrage sur notre passé, sur une époque où la délicatesse des mœurs et des sentiments se révélait bien plus présente et subtile qu’à ce jour. De façon un peu désuète mais avec un charme indéfinissable.

Pour ceux qui en ont envie et pour un long voyage vers ce qui fut et qui n’est plus.


Reflets dans l’Eau (de Brimont)

Ô cher Passé mystérieux
Qui vous reflétez dans mes yeux
Comme un nuage,
Il me serait plaisant et doux,
Passé, d'essayer avec vous
Le long voyage !...

Si je glisse, les eaux feront
Un rond fluide... un autre rond...
Un autre à peine...
Et puis le miroir enchanté
Reprendra sa limpidité
Froide et sereine.

[zorglub007]

J'ai entendu et vu, à l'Arsenal à Metz, ce mercredi, le "spectacle musical" correspondant à ce cd, acquis sur Qobuz, auparavant.
Rosemary Standley, chanteuse franco-américaine, s'est entourée d'un trio de musiciens venus du baroque. Bruno Helstroffer guitare et théorbe, Elisabeth Geiger clavecin et orgue, Martin Bauer viole de gambe.
Ce superbe trio de musiciens pouvait à lui seul nous emmener pour un beau voyage.
Mais quand retentit la voix de Rosemary Stanley, nous embarquons, pour partir des îles britanniques vers le nouveau monde.
Mais d'où qu'on vienne et où qu'on soit, les chansons nous content l'amour.

L'amour empêché, impossible, disparu mais aussi l'attente heureuse, l'espoir, la gaité et la légèreté du premier baiser. Obéir à l'amour, comme une injonction à la fois belle et grave, où la fatalité et le plaisir se rencontrent, mais aussi le narcissisme rêveur et l'oubli de soi. Ces fragments d'un état amoureux, Rosemary et ses musiciens les font entendre; il revient au metteur en scène de les accompagner, de jouer avec les couleurs et les gestes qui sont déjà là, d'attraper au vol quelques mots, qui comptent peut-être un peu plus que les autres, pour les faire résonner sur la scène, au coeur de ce poème qui donne envie d'aimer.

Je reprends, pour préciser que les compositions d'origine sont d'Anne Boleyn, d'Henri Purcell, de William Lawes de Thomas Campion et du folklore anglo-irlandais ou américain.
Mélodies destinées à être chantées au coin du feu pour rêver aux horizons lointains et à la douceur de la peau d'une femme.
La costumière, l'ingénieur du son et et le régisseur de la lumière ont largement contribué a rendre l'ambiance des temps anciens dans la douce clarté des clair-obscurs.
Le cd ne délivre qu'une partie de la magie d'un magnifique spectacle , à recommander pour passer un tendre moment de rêve et de douceur.

[Athos69]

Un Mozart pour le Dimanche matin :




Ca chante bien, amha...

[SDG]

J'ai sélectionné " mon XVIIIème siècle à moi ". C'est à dire les 20 disques d'œuvres écrites au XVIIIème siècle dont je ne saurais me passer. Je me suis dit "20 disques, pas un de plus!". Hardos quoi.

Là encore, choix personnels, donc très subjectifs.

Les choix personnels ne sont pas contestables, néanmoins (mode râleur on) :

Pas de symphonies de Haydn ?
Couperin au piano ? marche pas...
Pas de haendel ??
Vivaldi ? vraiment ?
Bach mode intello : art de la fugue, goldberg, offrande musicale, Ich habe genug...faut reprendre son souffle Ordonnance : un petit prélude et fugue bien senti (au hasard : BWV 550)

Sinon tout est intéressant, compte tenu de la difficulté de l'exercice. Pour celui qui voudrait se faire une discothèque idéale du baroque tardif il ne manque pas grand chose

[zorglub007]

Sinon tout est intéressant, compte tenu de la difficulté de l'exercice. Pour celui qui voudrait se faire une discothèque idéale du baroque tardif il ne manque pas grand chose

Voui, voui..........bien qu'il ait oublié l'inventeur de la télé. (Telemann)

Moi j'aimerais qu'il s'intéresse au baroque pas tardif, voire balbutiant.
Genre Monteverdi, Frescobaldi, Corelli, Purcell, Praetorius, Schutz, Schelle, les tontons de Bach, Buxtehude, Charpentier.......
Mais il veut pas !

Dommage.

[guibo]

[zorglub007]

Moi j'aimerais qu'il s'intéresse au baroque pas tardif, voire balbutiant.

Mon Dieu, où avais-je la tête, j'ai oublié Biber.......
La Missa Salisburgensis, le Requiem, les Sonates du Rosaire, etc.

[zorglub007]

Allo, Fred ?????

[zorglub007]

Afin d'illustrer mes commentaires précédents, ce cd, Diapason d'or de l'année 2003:



Biber, bohémien de naissance, violoniste et compositeur, fit une brillante carrière dans différentes cours et mourut à Salzbourg où il avait officié de longues années au service des princes-archevêques avant d’y obtenir en 1684 le titre envié de Kapellmeister.
Les témoignages donnent de lui l’image d’un violoniste aussi fabuleux que fantasque. Si, avec le recul, on voit en lui le plus grand représentant de l’école allemande de violon de l’époque, c’est qu’il « fut sans doute non seulement le plus grand virtuose de son temps, mais aussi le plus inventif des compositeurs pour violon. »
En tant que compositeur, c’est à l’évidence sa production instrumentale, toute à la gloire du violon, qui tient la première place et lui vaut une très haute reconnaissance, par son originalité et par tout ce qu’elle a apporté au développement de la technique de l’instrument.
A cet égard, on se plait à souligner l’usage important que fait Biber du procédé de la scordatura, consistant à accorder l’instrument de différentes façons pour « en étendre la tessiture, en varier la couleur ou faciliter certains problèmes techniques »
La musique de Biber est riche d’inventivité, de surprises, de virtuosité aussi bien compositionnelle qu’instrumentale.

Les Sonates du Rosaire furent composées à Salzbourg et publiées en 1681. Au nombre de quinze, complétées par une Passacaille pour violon seul, dédiée à l’ange gardien, ces sonates suffiraient à elles seules à assurer la gloire de Biber tant elles constituent un monument de la littérature pour violon.
Musique instrumentale, sacrée et descriptive (chacune des quinze sonates ainsi que la passacaille finale correspond à une étape de la vie du Christ ou de la Vierge), le recueil du Rosaire est un des sommets de l’œuvre de Biber. La diversité des formes, des tonalités, des accords, des rythmes confère à cet ensemble une richesse narrative rehaussée par la force spirituelle du projet. Expressionniste, lyrique, fervente, méditative, cette musique suggère d’importants contrastes et autorise, derrière la gageure technique, plusieurs niveaux de lecture.

Voici ce qu'on peut lire sur la toile, je n'ai réalisé qu'un certain nombre de coupures afin de raccourcir et simplifier.

J'ai eu l'immense bonheur d'assister, il y a quelques années, au concert donné par Alice Piérot qui a eu la gentillesse de nous laisser approcher les 4 ou 5 violons, montés différemment, qu'elle avait utilisés pour satisfaire au procédé de la scordatura.

Que rajouter de plus:
Le compositeur, immense ;
Les sonates, sublimes ;
Alice Piérot, extraordinaire ; elle nous entraîne dans un monde empreint de mystère, voire de mysticisme; sa grande virtuosité laisse l'auditeur rivé à chaque accord de son instrument. Les envolées de son violon sont phénoménales. Sa technique reste infaillible tout au long de l'oeuvre, qui nous entraîne et nous élève vers un sommet de la musique.
La naissance, la mort et la gloire du Christ sont déroulés devant nous, qui restons transcendés, éblouis par tant de beauté, et n'en sortons pas indemnes !

[SDG]

Afin d'illustrer mes commentaires précédents, ce cd, Diapason d'or de l'année 2003:

Ca fait envie ce disque !

Je n'ai que cette version :


Version primée en son temps, bien que j'en suis plus sûr. Magnifique exercice de style pour le violon. La passacaille a sans doute inspirée la chaconne de Bach. A+

[zorglub007]

Version primée en son temps, bien que j'en suis plus sûr. Magnifique exercice de style pour le violon. La passacaille a sans doute inspirée la chaconne de Bach. A+

Connaissant Manze, je pense que ta version doit être superbe également.
A+; Henri

[zorglub007]

Version primée en son temps, bien que j'en suis plus sûr.

Huit récompenses, au moins, pour Manze, dont un Choc du Monde de la Musique, un 10 de Classica Répertoire et un Preis der deutsche Schallplatenkritik.
Ce qui n'est pas peu dire!
A+;

[ericaudio]

Vadim Repin : Tchaikovsky / Myaskovsky: Violin Concertos