Vos "coup de coeur" : musique classique

[nica]

Vi, mais le sacre correspond pratiquement aux débuts de l'art abstrait. Peut-être ne faut-il dès lors pas chercher plus loin? Currentzsis n'a rien de révolutionnaire pour ma part. Son génie réside simplement dans sa façon de retranscrire la partition tel qu'il la ressent. Mais c'est déjà tout un programme en soi. Il a le culot de transgresser les règles et bousculer les idées préconçues, ni plus ni moins. Et si Sony lui accorde sa confiance (quel chef peut se targuer aujourd'hui d'avoir carte blanche pour les répétitions préalables aux enregistrements?), ce n'est pas pour rien.

[FredM]

Tu sais tu prêches des convaincus (pour la plupart) hein... Ses disques sont géants, c'est certain. Son Rameau est un des disques je pense les plus marquant et passionnant de 2015. Mais son Sacre, qui est superbe, certes, n'est peut être pas aussi génial que ses Mozart, Rameau et autres. Je pense que Berstein/LSO ou le Boulez que cite SDG sont encore plus percussifs et géniaux, mais après c'est affaire de gouts.

[SDG]

Bernstein chez DG ? Sony ?

[FredM]

Sony. Version 1972 avec le LSO (pas avec NY), c'est vraiment démentiel de chez démentiel... Et un Oiseau de feu avec NY superbe sur le même CD.

[SDG]

Il y a ce document génial dans lequel Bernstein explique à un orchestre de jeunes le sacre...



Désolé c'est sous titré en italien mais bon ca se passe de traduction....

[FredM]

Géant, drôle, émouvant... superbe vidéo!

[Athos69]

Maintenant que le son de ma chaine me plait, je commence à apprécier l'orgue !

[SDG]

2 Live.
Schubert : 4 impromptus D899, 3 Klavierstücke D943
Beethoven : sonate n° 29 "Hammerklavier"
Bis : 5 pièces de Rameau + Brahms Intermezzi op.117 n°2

Comme souvent avec Sokolov, liberté d'expression totale, partis pris d'interprétation très marqués : on a l'impression d'une re-création en direct de ces oeuvres tant on entend des choses nouvelles ou négligées jusque là. La puissance qui se dégage de ces interprétations fait penser à pas moins que Richter. La sonorité est creusée au maximum, les crescendo semblent infinis. Evidemment les moyens du pianiste semblent assez colossaux, mais il n' y rien de facile dans cette façon de jouer. Solokov ne publie plus que des live et manifestement on comprend pourquoi tant il se met en danger, non pas techniquement, mais dans l'interprétation.

Le grand moment de ce disque est le mouvement lent de l'Hammerklavier, lentissime ( 4 minutes de plus que la moyenne), fantastique d'intensité, de poésie, de liberté revendiquée.

Les Rameau sont absolument inouïs : là franchement les superlatifs me manquent, on prierait pour qu'il fasse un jour un disque complet de Rameau. Rien à voir avec Meyer / Tharaud, mais une intelligence de jeu qui utilise toute la palette du piano moderne pour littéralement réinventer ces oeuvres. Un choc.

[filip63]

Pour l'avoir écouté en concert Sokolov est réellement impressionnant ...

Par contre ce n'est pas un joyeux drille. Pas un sourire, pas une émotion sur son visage, même quand il salue. Un peu frustrant pour un spectateur.

[RV]

Dans un autre genre, Brad Mehldau est aussi un peu comme cela

[FredM]

Merci SDG pour avoir parlé du disque de Sokolov de cette façon. Il te reverse un pourcentage sur les ventes? Du coup je l'ai commandé!

Je voulais partager avec vous un grosse claque, et ainsi rester dans le ton du post de SDG.

Shostakovich: symphonie n°10 et Suite de Ballet n°4.



Il s'agit de ma symphonie favorite de Dimitri Shostakovich. Elle fut l'objet d'un débat récent lors d'une des tribunes de critiques de F.M. Il y avait une interprétation dont il était certain, dès le premier mouvement, qu'elle l'emporterait. Verve, puissance narrative supérieure, angoisse très présente, très belle articulation, son de l'orchestre absolument extraordinaire. Je fus très surpris que ce soit un orchestre peu connu (Ecosse) et surtout que le chef soit Neeme Järvi. C'est plutôt un chef "sage", planant, aimant l'ascèse. Pas de ça ici.

Ensuite, cela m'a permis de découvrir l'incroyable Suite de ballet n°4. Une merveille absolue qui passe en boucle. Un premier mouvement qui me fait immanquablement penser à une musique de film où il faudrait filmer une chevauchée, ou une armada de navires de guerres surgissant de la brume. Vraiment foncez sur ce disque, la 10ème vous mettra une belle claque (même Kondrachine est moins impressionnant) et SURTOUT cette suite de ballet risque fort de vous emporter loin, très très loin.

Si vous avez 5 minutes, écoutez le premier mouvement de cette suite, son crescendo qui prend à la gorge:

[SDG]

Il semble que ce soit une première mondiale ( ? ) : des enregistrements de Louis Couperin au piano. Et surprise, joué par un jeune pianiste, sur un piano moderne (Steinway ?), et pas de manière chichiteuse. Bizarrement ce qui m'horripilerait chez Bach passe très bien ici, ce qui permet de relativiser pas mal de choses. L'obsession de d’historiquement informé fait parfois oublier que le message musical est transposable dans à peu près toutes les situations. Essayez d'écouter les variations Goldberg à l'accordéon, ça marche...

Pour revenir à nos moutons, je ne sais pas à qui je pourrai conseiller ce disque. Les amateurs possèdent déjà certainement quelques une des versions de référence (entre autres Gustav Leonhardt évidemment, mais aussi Rousset). Pour ceux qui ne connaissent pas du tout, la musique de Louis Couperin, l'oncle de François, est considérée comme une des plus intéressantes du répertoire du clavecin du XVII° siècle. On est encore au début de l'école française de clavecin, puisque Couperin est de la génération qui suit immédiatement celle de Chambonnières. C'est une musique grave, souvent mélancolique, et qui passe finalement très bien au piano. Les sarabandes, très graves, très majestueuses, sont de grands moments, avec les pleines basses d'un vrai piano qui résonnent comme évidement le clavecin ne peut pas le faire.

J'attends avec impatience de savoir si ce disque passera sous les fourches caudines de la critique....une découverte en tout cas

[neroptic]

Bonjour

Je signale la ré-édition de l'Allegro, Il Penseroso ed Il Moderato d'Haendel.
Actuellement en pré-commande, il sera disponible le 19 février à un prix raisonnable de 7€.




La précédente édition n'était plus disponible à ma connaissance (ou bien coutait un bras...).

[neroptic]

En attendant le 19 février, un aperçu :

Haendel : Allegro, Il Penseroso ed Il Moderato - Gardiner - Monteverdi Choir :



https://youtu.be/PL_4VQphfQg

[SDG]

Superbe disque, musique de JS BACH (cantate de mariage BWV 196), Georg Böhm, et Johann Cristoph Bach, le grand oncle de JSB.

De ce dernier on trouve une cantate merveilleuse, avec une chaconne...époustouflante, géniale ..Ecoutez cela :