Bonsoir à tous,doctor diamond a écrit :Bonsoir à tous,
le samedi 20 Mai se profile une belle soirée à L'Arsenal de Metz.
Au programme 6ème symphonie de Brückner et 4ème concerto pour piano de Beethoven.
Theodor Guschlbauer : Direction
Stephen Hough : Piano
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Bon pour Brückner je suis servi, je révise doucement mes six versions de la sixième.
En revanche pour Beethoven quelques avis d'experts me seraient fort utiles.
Si vous pouviez me conseiller une ou deux interprétations ce serait vraiment sympa...
Merci
Pour commencer, un grand merci à Fred et Henri pour m'avoir fait parvenir le 4eme concerto pour piano de Beethoven par Arrau/Davis/Dresde

Cette interprétation m'a vraiment beaucoup plu.
Voilà déjà dix jours que j'ai eu la chance d'assister au concert pré-cité. Henri, que j'ai eu le plaisir d'apercevoir quelques instants avant le début m'a sollicité par MP afin de recueillir mon appréciation concernant cette soirée.
Plutôt que de lui envoyer un MP, je me suis dit qu'il serait sympa pour les autres membres amateurs de Bruckner(qui a dit qu'il n'y en a que deux

La soirée a débuté par le 4ème concerto pour piano du grand Ludwig Van,
Bon, ce fut une belle interprétation, sans rien de vraiment exceptionnel. A noté tout de même que Hough manquait parfois un peu de retenue et de finesse...je me demande encore si ce n'était pas pour éviter de se faire étouffer par le chef et son orchestre???
En revanche par moment il était habité par une frénésie hallucinante et totalement extraverti, il lui est arrivé à plusieurs reprises pendant les "montées" en puissance de littéralement sauter frénétiquement sur son tabouret... donc un jeu très puissant, très propre et clair mais manquant par moment un peu d'introspection et de retenue...
Bon il est vrai qu'avec Arrau, Kempff et Weissenberg dans les oreilles depuis quelque temps, il faut bien avouer que j'ai été assez surpris.
Je continue par la 6eme de Bruckner.
J'ai de prime abord était un peu dérouté par l'orientation et le parti pris par Guschlbauer.
En effet, celui-ci avec son orchestre ont peu misé sur l' introspection visionnaire, ce qui eu pour effet de donner une clarté et un côté relativement lumineux à la musique. Cet effet pourrait être comparé à la droiture de Klemperer, simple, efficace, droit dans ses bottes et sans fioriture.
C'était vraiment beau, mais du coup le côté mystique et "illuminé" de Bruckner cher à Jochum ou Celibidache avait presque disparu.
En revanche j'ai été très agréablement surpris par la clarté et l'espace régnant dans chaque mouvement.
Il était très aisé d'entendre parfaitement chaque intervenant, en fermant les yeux je pouvais sans aucun problème situer chaque musicien, et ce, même pendant les incroyables montées en puissance de l'orchestre. J'ai halluciné de pouvoir percevoir aussi nettement le pizzicato des violons même lorsque les cuivres déchaînaient les enfers

Certains semblaient totalement en transe, d'autres communiquaient sans cesse entre eux par des regards complices, d'autres encore semblaient être en apesanteur...
Même si cette 6eme est l'une des plus romantiques avec les 3 et 4, le Bruckner de ce fameux soir semblait bien plus guidé par un Dieu vengeur que par le créateur d'Anton...
L'orchestre était parfois totalement tellurique , dévastateur, d'une puissance inouïe, je pense pouvoir facilement dire que je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi vibrant et violent sur scène(et pourtant j'en ai vu des concerts...et pas que du "classique", même Vander de Magma passerai presque pour un enfant de chœur... c'est dire...)
Bon cette 6eme est probablement la symphonie ou Bruckner a mis le plus de sentiments personnels, celle où le Créateur a moins sa place que dans les autres, mais ce soir il n'était que peu présent, il y avait toutes sortes de démons dotés d'une incommensurable puissance...
Je suis restais assis dix minutes après que tout le monde soit parti, totalement vidé, ébahit, sans mot, en pleine torpeur....nous avions avec wafette décidé d'aller boire un verre en ville...et l'un comme l'autre n'en avions plus l'envie ni la force, nous avons déambulé jusqu'à la voiture et sommes rentrés...et hop une 6ème de Bruckner par Wand dans la bagnole et c'était reparti

Dix jour plus tard les cuivres et les contrebasses raisonnent encore dans ma tête...c'est grave docteur???
