Vos "coup de coeur" : musique classique

[filip63]

J'adore ce bon vieux Dietrich, mais il faut reconnaître que Goerne m'a fait dresser le poil !

[FredM]

doc., génial! Tu ne t'es pas pendu après avoir écouté le Voyage d'Hiver?! Tu es très, très fort! Aller, je vais m'écouter Der Leiermann puis aller me promener la nuit au claire de lune.

[FredM]

il faut reconnaître que Goerne m'a fait dresser le poil !

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Pour le coup totalement indispensable (avec Eschenbach bien sur, pas Brendel je crois que ça existe), perso je ne peux plus en écouter une autre version (pour l'instant, ça reviendra).

[FredM]

J'avais ce coffret sans l'avoir vraiment écouté. Juste 3 ou 4 symphonies, sans grande concentration de ma part. J'avais été refroidi par des critiques mitigées - au mieux - notamment par certaines critiques en marge d'autres posts sur notre forum, critiques de par exemple PacalB, qui est une sorte de référence en ce qui concerne le répertoire symphonique. Diapason l'avait un peu malmené également.

Et bien je dois avoir des goûts différents, ou à part, je ne sais pas. J'ai adoré, vraiment.

D'abord la qualité des enregistrements (remasterisations de très bonnes prises de son RCA, Columbia etc...) m'a beaucoup plu pour son côté organique et dense, je me suis d'ailleurs dit que c'était "un son très NAIM".

Ensuite, on ne se refait pas, Bernstein est égal à lui même: on aime ou pas ses tempi parfois retenus (sans tomber dans des extrêmes comme Celibidache ou Giullini à la fin de sa vie), on aime ou pas les libertés qu'il prend et son articulation volontiers démonstrative. Moi j'y ai plus entendu un sens des nuances très recherché, tantôt au feeling sur l'inspiration de l'instant tantôt visiblement assez travaillé et réfléchi. Et puis on sait le côté extrêmement humain du bonhomme et de ses interprétations très en phase avec ce besoin permanent de mettre l'humain au cœur de la musique - pas pour rien que ses 2 dernières symphonies de Schubert avec NY soient à mes yeux insurpassées. C'est une sorte d'anti Fritz Reiner (mon chef favori) mais cela matche très bien avec ce répertoire post/néo romantique voulu par le père Gustav.

Si vous avez moyen de jeter une oreille sur ce merveilleux coffret faîtes le, je pense que ça peut plaire.

[FredM]

Je n'avais plus écouté ce coffret depuis longtemps. Sans doute dû au choc reçu - comme nombre de mélomanes - par les Suites et Nouvelles Suites interprétées par Bertrand Cuiller, double CD paru récemment.

Là je me mets au ménage, je me dis tiens je vais mettre les Rameau de Blandine Rannou, ça fait un bail! Arfff que n'ai-je fait... impossible de faire le ménage, collé au fauteuil pendant 3 heures . J'ai demandé aux animaux de faire le nettoyage mais ce sont de fiffés flemmards.

Bon, du coup difficile de ne pas comparer avec le Bertrand Cuiller... D'abord le son, je veux dire les sonorités du clavecin. Pour caricaturer, un piano Steinway en vaut un autre, pas toujours facile de reconnaître sur un enregistrement les particularités d'un piano par rapport à un autre. Plus aisé au clavecin, en général des copies d'anciens clavecins d'ailleurs. Je dirais que celui utilisé par Cuiller est plus "étale" (comme on parlerait de la mer). Des graves aux aigus il y a une superbe continuité du spectre, les registres se fondent les uns dans les autres quand on monte du grave à l'aigu, ou l'inverse. J'ai été surpris par le clavecin joué B. Rannou. Beaucoup moins "joli" du haut médium aux aigus, mais plus plein et "riche" du grave aux médiums. Au bout de quelques minutes je me sentais totalement happé par ce son étonnant. Une merveille... pas dans la continuité du clavecin de Cuiller mais très "vivant", mais alors très. Cette accroche là est la raison qui m'a fait m'asseoir devant les enceintes.

Pour ce qui est de l'interprétation, je dirais que Cuiller est un mélange entre probité et musique pensée, voire intellectualisée (mais dans le bon sens du terme, cela reste très vivant mais on est moins "surpris" à l'écoute: pas des légers "rubatos", jeu de temps en temps assez métronomique). Il nous plonge - subjectif - plus dans une sorte de musique qui serait la continuité de la génération d'avant Rameau (Sainte Colombe, M.Marais), qui dirait "j'ai quand même compris que Bach est quasi un contemporain de Rameau" et qui ne renierait pas non plus la musique de Charpentier (même période que Rameau mais, qu'on le veuille ou non, datée dès sa parution sorry je n'aime pas du tout le Marc-Antoine). Bref, Cuiller est dans une sorte de synthèse de l’époque de Rameau, ce qui ne l'empêche pas de montrer que Rameau est LE grand compositeur français de l'époque.

Blandine Rannou, quant à elle, envisage les choses bien différemment: son interprétation est très spontanée, un peu moins propre - mais non par faute de moyens techniques - elle est aussi assez jubilatoire. Un peu hors du temps, des modes de jeu de clavecin de notre époque, époque qui semble dire "faut jeter aux orties la renaissance du clavecin par Leonhardt ou W. Christie pasque c'était un peu brutal quand même".

Bref, j'ai pris plus de plaisir à écouter B. Rannou que B. Cuiller... et je ne m'y attendais pas.

De plus il y a dans ce petit (et très beau) coffret un disque de musique de chambre de Rameau qui est splendide.

Cela n'empêche que je ne pourrai plus me passer de Bertrand Cuiller non plus. Pour la route vous pouvez donc aussi jeter une oreille à son disque:

[SDG]

Salut Fred
Tu as raison le coffret Rannou est splendide, je l'écoute très régulièrement. La raison essentielle, et tu l'as bien identifiée, est ce son de clavecin si riche qu'il en devient hypnotique. C'est la même chose pour son disque de suites françaises de Bach, d'une beauté inégalée (ses suites anglaises sont moins réussies).

Pour ce qui est de l'interprétation, je dirais que Cuiller est un mélange entre probité et musique pensée, voire intellectualisée (mais dans le bon sens du terme, cela reste très vivant mais on est moins "surpris" à l'écoute: pas des légers "rubatos", jeu de temps en temps assez métronomique). Il nous plonge - subjectif - plus dans une sorte de musique qui serait la continuité de la génération d'avant Rameau (Sainte Colombe, M.Marais), qui dirait "j'ai quand même compris que Bach est quasi un contemporain de Rameau" et qui ne renierait pas non plus la musique de Charpentier (même période que Rameau mais, qu'on le veuille ou non, datée dès sa parution sorry je n'aime pas du tout le Marc-Antoine). Bref, Cuiller est dans une sorte de synthèse de l’époque de Rameau, ce qui ne l'empêche pas de montrer que Rameau est LE grand compositeur français de l'époque.

Cuiller est plus dans une tradition intellectuelle en effet, plus en droite ligne avec Leonhardt. On peut préférer le jeu de Rannou, mais d'autres propositions sont aussi très valables (Céline Frisch par exemple). Tes remarques sur la chronologie sont intéressantes : Rameau rend hommage à la grande école de la suite française dès l'ouverture de son premier cahier pour clavecin avec un prélude non mesurée (improvisée rythmiquement) typique des anciens maîtres (du luth en particulier), avant de s'affranchir complétement du schéma traditionnel de la suite. Enfin, pour défendre Charpentier (dont je ne raffole pas !), s'il te paraît daté c'est qu'il est bien de l'ancienne génération (celle de Sainte-Colombe) et que son style reste totalement marqué par l'oeuvre de Lully.
a+

[FredM]

Salut SDG! Je savais que tu passerais par là car tu es un peu the réf. du baroque, aussi je suis heureux de te lire, surtout vu ce que tu dis de ces magnifiques Rameau... Je me souviens que notre Druide en avait aussi dit quelques mots, des Rannou et Cuiller et je suis content que tu plusseoies mon ressenti sur ce son hypnotique, car c'est bien le mot. Je n'y avais pas pensé mais il est vrai que Charpentier est très imprégné de Lully et de cette musique dite grand siècle... Par contre il est totalement contemporain de Rameau. Je me dis parfois qu'il a loupé le train . D'accord aussi de ce que tu dis de la vision de Cuiller. Les suites françaises de Bach par Rannou sont pour moi aussi inégalées au clavecin mais je trouve que ses anglaises sont tout aussi géniales. Le soucis pour moi est que pour les Suites françaises j'ai Gould rivé dans les oreilles. Or j'adore Gould, et j'ai toujours pensé que de ses 81 disques les Suites françaises de Bach était son meilleur. Si je pars sur l'île déserte je prends celui là dans le peu de disques que j'emporte. Même problème pour les suites anglaises avec le disque de Piotr Anderszewski qui me glace les sangs

[EDIT: je viens de regarder wiki, il semblerait qu'en effet charpentier soit plus ou moins décédé quand Rameau naquit bah je pige mieux d'un coup]

[marmathal]

Richard Galliano a respecté ces œuvres de Vivaldi, ni caricature, ni transcription, ..j'aime beaucoup et la prise de son ne gache pas le plaisir musical, bien au contraire

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Acheté très récemment, je découvre cet album avec plaisir, loin d'être un spécialiste de la musique classique.
L'enregistrement est de belle facture, et je trouve que l'accordéon se marie à merveille à cette retranscription de la musique de Bach.

[SDG]

Je ne sais plus si on en a déjà parlé ici, mais mieux vaut 2x qu'une. Version totalement extraordinaire pour l'everest absolu du chant choral. La plupart des choeurs professionnels redoutent ces oeuvres, les amateurs ne l'abordent qu'avec des précautions infinies, tant la partition est difficile.

On a souvent écrit que le choeur de Gardiner était le meilleur du monde. Ce qui ne veut rien dire, ou pas grand'chose, sauf quand on écoute ce disque : la virtuosité des chanteurs est plus que bluffante, elle est irréelle, à peu près insurpassable. Alors Gardiner peut se contenter du minimum question continuo tant les chanteurs occupent tout l'espace, contrairement à Suzuki (très bonne version aussi). LA version de référence pour ces oeuvres géniales même si assez difficile d'accès.

[FredM]

Merci SDG, je viens de commander ce disque même si l'approche difficile dont tu parles me freine pas mal... mais bon j'essaierai de m'accrocher en écoutant plus d'une fois.

[FredM]

A chaque fois que j'écoute le quintette à cordes op.111 de Brahms je me dis que:
- il doit y avoir un truc de numérologie vaudou vu qu'entre l'opus 111 de Beethoven et celui de Brahms on tape dans du très lourd...
- ce quintette fait partie de mon top 5 des bidules les plus profonds de Brahms.

Jusqu'ici, je n'avais réellement trouvé mon bonheur qu'avec l'incroyable interprétation du Mélos et de cet 'foiré de Gégé Caussé qui nous rendrait presque l'alto plus profond et attachant que ses frères violon & violoncelle. Ils donnent de cette oeuvre une interprétation totalement crépusculaire - surtout dans le perturbant adagio.



J'avais eu beau essayer de "grands noms" (comme les Amadeus) rien n'égalait les Melos et ce bon Gérard.

Et bien j'ai trouvé cet autre disque par le quatuor Takacs et Lawrence Power (altiste que je ne connaissais pas, d'ailleurs). C'est assez différent des Mélos... beaucoup moins sombre, assez lumineux, mais avec une grande probité aussi. C'est moins magnétisant mais au moins on n'a pas envie d'avaler une boite de tranxen .

Bref, je vous conseille ces deux disques, aussi beaux l'un que l'autre, dans cette oeuvre si poignante et qui plonge assez souvent dans un certain état de méditation. Ah et puis sur le disque des Mélos/Caussé il y a le sublime op.115, le quintette avec clarinette.

[doctor diamond]

Toujours pareil

[SDG]

Merci SDG, je viens de commander ce disque même si l'approche difficile dont tu parles me freine pas mal... mais bon j'essaierai de m'accrocher en écoutant plus d'une fois.

Tu auras pas forcément à t'accrocher....c'est de la musique vocale a capella, tout le monde n'aime pas. En même temps c'est un des chefs d'œuvre de JSB alors ...sur une discothèque de 5000 cd ce serait une faute de goût de ne pas avoir ces motets

[FredM]

OK, rassurant donc .Le A capela pas facile pour moi quand même, va falloir s'accrocher quand même mais bon...

[neroptic]

Je ne sais plus si on en a déjà parlé ici, mais mieux vaut 2x qu'une. Version totalement extraordinaire pour l'everest absolu du chant choral. La plupart des choeurs professionnels redoutent ces oeuvres, les amateurs ne l'abordent qu'avec des précautions infinies, tant la partition est difficile.

On a souvent écrit que le choeur de Gardiner était le meilleur du monde. Ce qui ne veut rien dire, ou pas grand'chose, sauf quand on écoute ce disque : la virtuosité des chanteurs est plus que bluffante, elle est irréelle, à peu près insurpassable. Alors Gardiner peut se contenter du minimum question continuo tant les chanteurs occupent tout l'espace, contrairement à Suzuki (très bonne version aussi). LA version de référence pour ces oeuvres géniales même si assez difficile d'accès.

Magnifique disque
Je l'ai écouté un nombre de fois incalculable.
J'avais également acheté la version de Suzuki afin de disposer d'une autre interprétation mais je n'ai jamais réussi à écouter le disque en entier, préférant systématiquement revenir à Gardiner