CAMEO172 a écrit :il en est de même par ma version de Time Out de Bruneck :

Si on fait un petit retour aux "sources", ce LP a été enregistré (et gravé) il y a bientôt 50 ans. On indiquait, à l'époque, que ce disque stéréo pouvait être joué aussi en mono avec un pickup léger. La force d'appui maximum recommandée pour une cellule stéréo de l'époque était 8 grammes avec un stylet de diamètre maxi à faire tomber la plupart d'entre nous.
Et pourtant, ça marchait!
Une WESTREX de l'époque, montée sur une EMT et un bras de même facture, donnait des écoutes "renversantes". Il faut dire que la plupart des gravures étaient réalisées avec des tables EMT ou Scully et que, fabricant ce master (système fermé), ils avaient une petite idée de ce qu'il fallait pour lire les disques (système ouvert) qu'ils en avaient tirés.
La suite nous aura prouvé que l'on pouvait aller encore plus loin pour ces systémes ouverts avec les 70's et la découverte, pour certains d'entre nous, "du son des platines".
Il reste agréable, voire parfois déconcertant, de constater que des bandes magnétiques analogiques (j'espère que c'est ce qui aura servi de source pour ce HDCD... ou qu'elles auront été numérisées à haut débit avec des machines PRO lorsqu'elles étaient encore lisibles car ces supports magnétiques vieillissent difficilement), si elles sont encore exploitables, vieilles de 50 ans renferment encore des trésors.
Nota anecdotique; il m'est arrivé de constater que des CD commercialisés, par des Majors ou non, étaient tirés des originaux. Certes! Mais pas des bandes!!! Des disques!!! J'ai constaté ça à l'écoute, percevant ça et là les défauts caractéristiques de clics/clacs des LP. Un passage à l'écran montre qu'il s'agit bien de défauts de lecture d'un LP. Ces rééditions ne sont donc, pour certaines, que des numérisations de lectures analogiques. Les défauts que j'avais constatés montraient que "le message" en 16/44 avait été peu traité, la plupart des défauts pouvant être corrigés automatiquement par les programmes. Cela peut être considéré positivement car les informations du disque n'avaient pas été "rabotées" par la numérisation. J'ai, bien évidemment, corrigé ces quelques clics/clacs avec mon système, une souris, des oreilles et des yeux. Les outrages du temps avaient disparu. Combien de LP sont désormais réédités, non pas à partir des masters magnétiques, mais à partir de lectures mécaniques analogiques converties en numérique?
Le coût de fonctionnement des studios de l'époque (une Trident 16 ou 24 voies n'avait pas de prix... Le coût actuel de réfection d'une seule tranche micro d'une telle table réprésente le prix d'un NAIM 250 neuf...) n'était pas un frein et quand un master sortait des SCULLY et autres STUDER ou AMPEX, tout ce qui avait pu être enregistré l'était. La gravure était du même profil, sans limite!
(Un LP très représentatif de cette époque où l'enregistrement et la gravure analogiques atteignaient des sommets est un disque du MJQ "Atlantic, High Fidelity 940041 de 1957". Au delà de la valeur musicale (One nevers knows, BO de "No sun in Venice"), l'enregistrement présente des caractéristiques inouies. L'acquisition faite en 24/96 montre des harmoniques dépassant largement les 30 KHz. La "redescente" en 16/44, afin que la musique soit exploitable par tous les lecteurs du commerce, montre à l'écran un arrêt net à 22 KHz, limite physique de cette compression numérique. Quant au grave?! Sur une plage, durant une dizaine de seconde, j'ai "perçu" une gène, voire une présence lors d'une écoute sur un de mes sytèmes. Afin d'en avoir le coeur net, j'ai revisualisé le master et eu la confirmation que des fréquences (entre 5 et 10 Hz) étaient là. Il doit s'agir, vraisemblablement, de la prise par le système d'enregistrement des vibrations engendrées par le démarrage d'un véhicule en dehors du studio. Ces fréquences infra sont délicates, voire impossibles, à filtrer mécaniquement. Tout a été enregistré et gravé (et mon système de lecture -ouvert- a pu les lire?! La BP du préampli phono NAIM descend donc bien bas, celle de ma carte son aussi...). Peut-être les ingés son de l'époque n'ont ils pas voulu recommencer la prise? Peut être leur monitoring ne leur a-t-il pas permis de percevoir ces infragraves (les systèmes -ALTEC pour la plupart des studios américains- n'étaient pas destinés à descendre si bas, même s'ils en étaient capables)?
La source était donc bonne, voire très bonne.
Restait alors pour nous, qui n'avions que des disques et pas les masters (ou copies de ces derniers) sur bandes, la possibilité de lire ces informations.
La mécanique et l'électromagnétisme, pour nos systèmes ouverts, ne nous avaient pas tout dit... Nous n'avions donc pas tout entendu, ni écouté...
Mille excuses pour la longueur de mon message. Il m'est cependant apparu intéressant de rappeler ces quelques faits, parmi tant d'autres, concernant nos sources musicales.
Bonnes écoutes à tous.
N'oublions pas que nos illusions sonores restent... des illusions.
Naim21