
Par deux fois, il m’est arrivé de refuser de m’occuper d’une intervention sur des NAP250. Ce n’est pas facile d’en parler. C’est sans doute même vu comme prétentieux lorsqu’on s’attaque au talent de la conception des produits Naim. D’emblée je tiens à dire que ce n’est pas un reproche, il m’est arrivé cent fois pire. C’est mûrement pesé, il faut dire que là aussi… c’est le temps qui décide, à long terme donc, si un composant est fiable ou pas, ce n’est pas inscrit sur le composant. Cette prudence a été levée par le fait que c’est aussi mon rôle d’en parler car beaucoup d’entre vous possède un NAP250 ou une paire de NAP135. Vous verrez que le dilemme qui aboutit au cas de conscience n’est pas simple !
Par respect pour la philosophie Naim que j’admire et je pense qu’il en est de même pour tous ceux qui savent « lire entre les lignes » d’un schéma électronique, j’ai toujours eu à cœur de mettre les composants d’origine… même si dans un cas je suis convaincu de mettre un composant de mauvaise qualité. Ce simple composant m’a fait longtemps réfléchir jusqu’à me dire qu’il y a sûrement une raison d’avoir choisi celui là et pas un autre. Voici le contexte : tous… les NAP250 et NAP135 QUI SONT D’ORIGINE, j’insiste sur cette précision, présentent un défaut important qui est dû au choix des petits condensateurs Philips C031 de 10 microfarads/63 Volts. A l’époque de la conception, on ne pouvait pas imaginer que la durée de vie de ces petits condensateurs soit si faible. Ces capacités se trouvent sur les cartes de régulation qui alimentent les cartes des étages de puissance. Ce qui est surprenant c’est que personne en parle… je me dis que c’est une petite chose et que Naim aurait pu corriger cela depuis tout ce temps.
J’ai eu récemment entre les mains une paire de NAP135 et deux NAP250. Tous oscillent en sortie et en l’occurrence cela n’a pas de sens de régler les courants de repos en l’état. Tous les amplis de cette famille avec la régulation ont tous, sans exception, eu le même souci d’oscillations : à l’oscilloscope cela varie entre 0,4 et 0,8 Volts crête ! C’est énorme et si vous pensez « écouter » un NAP250 ou des 135 vous êtes dans l’erreur car ces oscillations qui « occupent » les étages de puissance perturbent complètement le fonctionnement normal des amplificateurs, il faut le savoir !
Je ne vais pas tout dire de ce que je pense du recapage et de la réfection des produits Naim en général, avec ce que je viens de soulever je vais déjà m’attirer les foudres des intégristes à coup sûr mais il suffira d’un seul NAP250 dans son jus et dont ces fameux condensateurs ont été changé il y a… trois ou quatre ans pour confirmer ou totalement infirmer ce que j’avance ici sur la pointe des pieds : une mesure rapide avec un oscilloscope du bruit de sortie le montrera, il doit tenir dans… à peine 5 millivolts !
Vu le manque de fiabilité de ces petits condensateurs à un endroit pourtant important et avec les conséquences sur la musicalité, se posent alors la question cornélienne de leurs remplacements : moi… je remets les mêmes condensateurs d’origine dont je sais qu’ils sont très mauvais car ils ne tiennent pas très longtemps ( tout est relatif ). Que va t’il se passer si quelqu’un à un moment d’une vente montre l’intérieur avec des composants « bidouillés » ? C’est donc un vrai cas de conscience car c’est à Naim d’officialiser le cas échéant un changement de choix de composant pour éviter ce genre d’embrouille. A moins que tout ce que je raconte c’est du vent ! …Apportez moi votre ampli et je ferai la mesure devant vous mais je n’interviendrai pas sur l’appareil !
Bref, où que vous soyez si vous êtes concerné en possédant l’un ou l’autre 250 ou 135, chrome ou olive ( Black je ne sais pas ce qu’il y a à cet endroit précis ). S’ils ont été révisé ou réparé il y a quelques années, trois ou quatre à peine, faites vérifier à l’oscilloscope le bruit de sortie, il y a des chances qu’avec ce court délai ils oscillent déjà et votre qualité musicale va en souffrir ! Sinon pour tout le reste ils sont exceptionnels ! Désolé, c’est long mais il fallait… une fois que cela soit dit !