Un peu de finesse, voire de fragilité, dans nôtre monde de brutes.
Stereolab tourne avec "Chemical chords", loin loin de tout passage en force et de virtuosité ostensatoire.
Un mélange frais et rafraichissant de couleurs pimpantes, de rythmes gais, de sonorités plic-ploquantes: xylophone, clavecin, harmonium, percussions à pas de souris, voix féminine à la fois douce et acidulée. Cette voix est d'ailleurs à elle seule une empreinte caractéristique du groupe anglais, puisque la chanteuse est d'origine française, d'où ce
delicious french accent sur des paroles anglaises en général, françaises aussi à l'occasion. Elle rappelle furieusement Françoise Hardy à tous points de vue.
Sinon le style est parfois assez désuet, oscillant entre l'easy listening (=musique d'ascenceur pour les réfractaires), l'atmosphérique poétique, la pop pleine d'hormones féminines. On peut aussi trouver des ressemblances avec les internationaux frenchies
d'Air ou de
Phoenix. J'ai préféré ce dernier album du groupe aux précédents car il allait justement plus loin que les précédents vers ce côté fragile et sans pesanteurs.
Un bouquet de fleurs d'été qu'il faut laisser enjoliver vôtre intérieur, en espérant en profiter au-delà des 1ères morsures tristes de l'automne.
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