filip63 a écrit : ↑11 juin 2022, 13:52
Un grand classique ... Superbe.
Il serait intéressant de connaître les éventuelles manip. de re-mastering qui ont été effectuées pour cette édition numérique.
Salut Philippe.
Je confirme, re-mastering il y a eu.
Tout de suite, pour (te) rassurer, c'est bien fait.
L'album de Kessell (ou les bandes, je ne sais pas, mais...) n'ont pas été confié à des bourrins. C'est déjà ça.
J'ai comparé le morceau "Satin Doll" avec mon MMT (Meilleur Mastering Trouvé).
(Je rappelle à cette occasion, ne publiant plus que dans "Nos installations", pour info que ce que j'estime MMT n'engage que moi, chacun ayant SES critères d'appréciation quant à la musique enregistrée.
Je ne conserve désormais, pour les œuvres d'origine analogique, QUE les éditions numériques dignes d’intérêt pour MON écoute, honnissant la GDL. Ses masterings pourris écrasent toute dynamique au point de distordre le son d'origine. Ma signature rappelle que le CONTENANT (notamment dit HD) ne garantit rien d'autre que d'avoir un fichier volumineux sans aucune garantie de son CONTENU.)
Ce MMT est l'édition AAD de 1988 (OJCCD-156) dont la transcription numérique a été réalisée par Fantasy.
Le SON y est très latéralisé, comme il était d'usage en 1957. La dynamique est énorme avec des RMS très bas.
Tout y est en nuance.
La version 2022 offre aussi une dynamique énorme. Ce qui est marrant, c'est que le canal gauche est très légèrement compressé alors que le droit l'est moins. C'est le choix des techniciens. La latéralisation est un peu moins marquée. Est-ce la numérisation en 24 bits, mais la réverb est plus perceptible? Le SON, quant à lui, est ressenti comme moins "présent" qu'avec la version CD de 1988. Ça se "voit" à l'écran, et c'est normal, puisque, au final, l'équilibre des canaux a été retouché, tant en niveau qu'en répartition spatiale.
Là où j'ai un mais (voir ci-dessus), c'est la source qui aura été utilisée pour cette (très bonne) édition HD.
Les équipements analogiques de l'époque avaient des performances "de rêve", le summum de la technique étant employé par les studios qui rivalisaient par la qualité et la "patte" de LEUR SON. En regardant le fichier HD, on voit une rupture dans l'onde au delà de 24kHz...
Cela prête à penser que ce ne sont pas les bandes analogiques qui ont été les sources mais une édition numérique en 24/48 du siècle dernier (celui des U-MATIC, souvenez-vous... SONY avait bien joué sur ce coup en parallèle de la création du CD) retravaillée avec les outils modernes. On voit bien aussi la courbe montante, régulière, dans les très hautes fréquences. L'upsampling, oups, le suréchantillonage fait souvent ça. Et les outils modernes de détection se font leurrer par les process PRO mis en œuvre pour réaliser l'opération "HD", pas de "fake" donc.
Mais il suffit d'un coup d’œil au "Enhanced Spectrum Analyser" de Foobar pour voir "qu'il y a un truc" au-dessus de 24kHz.
Personnellement, je conserverais cette version pour son 24bits mais en 48... qui semble avoir été son format numérique d'origine.
Edit 2022-06-13;
Pour le Bill Evans, remarquable en tous points, là encore, il y a bien eu remastering dans la version 24/192.
Et, là encore, le travail est remarquable. J'ai pris le morceau "The peacock" pour l'analyse technique.
Une première version avec 7 pistes est sortie en 1981 avec un mastering confié à Doug Sax, tant pour le LP que le CD. Une seconde version 10 titres est sortie en 2011, si je ne m'abuse, toujours confiée à Doug Sax. Ces deux versions sont proches au pouillème près et sonnent superbement. Le niveau de sortie n'est pas très élevé et la dynamique réelle dépasse largement les 20dB.
Une version 10 titres est sortie en 2003 avec un mastering confié à David Donnelly. La dynamique est un chouia moins importante que dans les versions Doug Sax. Par contre, le niveau de sortie exploite les possibilités du 0dBFS et sera donc plus élevé qu'à l'écoute des éditions 1981 et 2011.
Et surtout, l'approche du Trio est différente. La version Donnelly de 2003 privilégie le piano de Bill Evans alors que celle de Doug Sax traite les trois instrument(iste)s de manière presque égale.
En fonction de vos goûts et/ou attentes, tous ces choix seront bons.
La version 24/192 de 2022 est à analyser par les aficionados de Bill Evans.
Techniquement, elle offre une dynamique située entre les précédentes. Le niveau de sortie est moindre que sur la version 2003. Si vous comparez, tenez en compte, sinon le plus fort retiendra votre attention, comme toujours.
Personnellement, il m'est impossible de faire un choix et d'écarter l'une d'entre elles.
Elles ont leur patte et on pourra préférer un jour telle édition puis une autre.
La technique et leurs serviteurs (qui a retraité la version de 2022?) ont respecté l’œuvre et c'est bien là l'essentiel.