eddy a écrit : ↑22 janv. 2021, 19:07
Dites moi votre sentiment ! Je préfère encore que l'on me rentre dedans qu'un silence assourdissant !

ne vous gênez pas !
Merci infiniment eddy pour cet exposé très complet que j’ai lu, relu avec bcp d’attention et d’intérêt.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que tu n’as pas fait les choses à moitié. J’espère que tous les forumeurs de synthèse Haute-Fidélité sont conscients de leur chance de pouvoir bénéficier de tes connaissances, tout particulièrement en ce qui concerne la reproduction sonore, les problèmes acoustiques qui s’y rattachent et aussi évidemment de toute ton expérience acquise en tant que créateur d’enceintes acoustiques.
Ton éclairage sur les ondes directes, indirectes, les problèmes liés à la phase, aux décalages temporels, ton exemple avec la guitare, les explications sur le pouvoir phénoménal de notre cerveau dans le processus miraculeux de la perception sonore, etc. etc. devraient à présent nous permettre de mieux appréhender la complexité du sujet.
Même si les solutions pour améliorer l’écoute à domicile restent ouvertes, nous ne pourrons que profiter de ton analyse très pertinente et en tenir compte dans notre approche de la reproduction sonore et aussi, bien sûr, de l’écoute.
Je ne pense pas avoir tout compris des mécanismes de la propagation des sons, de leurs modifications avant d’arriver aux oreilles, de la complicité du cerveau, et plein d’autres choses encore. Néanmoins, je rejoins très bien ta position qui soutient que même dans un environnement sonore défavorable, il est possible de profiter de la musique, de l’apprécier.
Mais je pense quand même que la propagation des sons d’un instrument en milieu fermé (p. ex. celui de ton exemple, une guitare acoustique) ne peut pas vraiment se comparer à celle qui se produit lors de la reproduction de cette même guitare sur un système HiFi avec au moins deux HP (pour les enceintes, c’est encore plus compliqué, puisque chacune possède habituellement plusieurs transducteurs).
On peut donc aisément deviner que ces multiples sources émissives de sons (tous à des endroits différents, spatialement parlant) ne peuvent plus du tout se comparer à la propagation sonore presque ponctuelle d’un instrument, telle que p. ex une guitare, une trompette, ...
A cela se rajoutent les spécificités dues à la prise de son (généralement réalisée avec plusieurs micros, souvent plus ou moins espacés).
La prise de son, si elle est bien réalisée, contient en elle-même toutes les composantes des sons présents dans la salle où elle à été réalisée (directes, indirectes, y compris la réverbération de la salle). Lors de la reproduction, le son diffusé par les HP (avec toutes les composantes de l’enregistrement) va se répandre dans le local d’écoute et devoir immanquablement « rencontrer » des difficultés de propagation similaires à celles qu’avaient dû affronter les sons émis par la guitare au moment de la prise de son.
Du coup, pour moi, il y aura inévitablement superposition des phénomènes acoustiques du local d’écoute à ceux de l’instrument enregistré (la guitare).
Ainsi, on peut aisément s’imaginer que dans le cas d’une pièce à l’acoustique déplorable, même un enregistrement de qualité sera très pénible à écouter, et cela quelque soit la qualité ou la cohérence des HP.
Autre différence entre l’écoute live et l’écoute de musique enregistrée:
Généralement en live (sauf cas exceptionnels) un déplacement de qq.mètres de l’auditeur (en profondeur, en largeur ou même en hauteur) ne va pas modifier grandement sa perception de l’événement sonore. Par contre, dans une salle d’écoute (salon, séjour, bureau, pièce dédiée, ...) le moindre déplacement entraîne presque tjs (encore plus dans les petites pièces) de grandes modifications de la perception. Cela s’explique par le fait que la place d’écoute, optimisée avec soin (aussi par rapport à l’emplacement des HP) correspond à la place idéale moyenne pour une écoute équilibrée avec une belle scène sonore. A ce sujet, j’ai déjà écrit que cette position pouvait, quand c’est possible, être améliorée en cours d’écoute par de légers déplacements (latéraux et/ou en profondeur) pour mieux s’adapter à l’illusion de l’image fantôme qui dépend beaucoup de la prise de son.
Aussi, je pense que pour avoir une écoute de qualité et un bon confort d’écoute (pour que les oreilles et surtout le cerveau ne soient pas contraints à faire un effort très astreignant de discrimination, de concentration)
il faut tout faire pour que la pièce d’écoute soit la plus neutre possible. Comme on y rencontre presque toujours bon nombre de défauts, je ne vois guère d’autre moyen (si le mobilier et la déco ne suffisent pas) que d’effectuer un traitement dont il n’existe pas, à ma connaissance, de recette magique.
Cela dit, j’ai bien noté que tu n’es pas du tout un opposant au traitement acoustique.
Encore un grand MERCI pour avoir pris le temps d’éclaircir cette thématique très complexe, d’une manière très méthodique, rationnelle, presque scientifique.
Personnellement, avec le TEMPS qui passe, j’ai l’impression d’avoir perdu une bonne part de ma rationalité au profit du pragmatisme.
Décidément, « Le TEMPS» préoccupe de plus en plus les gens, et pas qu’en rapport avec la perception sonore!
Ci-dessous, deux liens qui traitent justement du Temps, d’une manière très originale, plutôt inattendue. Avec Étienne Klein, c’est toujours un plaisir.
https://youtu.be/FGyh7BmIzrM
https://youtu.be/i6BZrZkHjqs
J’espère que l’épidémie de Covid 19 va se terminer prochainement, car j’ai hâte de venir faire un tour du côté de Bischwiller (comme tu me l’avais d’ailleurs aimablement suggéré, eddy, il y a plusieurs mois).
En attendant, restons prudents et
Savourons la Musique! (même si nos systèmes ne sont pas aussi parfaits que nous, les audiophiles du Forum

)
James