Et vous lisez quoi en ce moment ?

[julius]

J'ai commencé cette Pentalogie, "Le poids des secrets" de Aki Shimasaki.
Ça se passe au Japon après la seconde guerre mondiale, une jeune femme se voit remettre deux enveloppes et au fil des tomes, on découvre l'histoire de sa famille. C'est vraiment très bien.

[FredM]

Je viens de commencer Le Problème à trois corps le premier livre de la trilogie de Liu Cixin. C’est prometteur

Salut amigo! Je ne vais rien spoiler, no problem, mais ce livre... c'est mal mais alors si mal écrit, ou alors mal traduit, ça doit jouer beaucoup. J'ai trouvé en gros les 50 dernières pages magnifiques (elles justifient la galère de tout lire) avec tout ce qui nous fait rêver en SF, de la bonne grosse Hard SF avec de la grosse physique de bourrin absolument topissime. Je me suis dit "j'ai bien fait de forcer". Tome 2: encore plus mal écrit - traduit. J'ai laissé tomber au milieu, j'avais l'impression de lire un devoir de rédaction de français de ma fille qui est en 3ème. Et puis vraiment ils s'appellent tous Yu Li Fjen, Fjen Li Yuang, Yan Ji Li, Yan Li Ji, Fjen Yu Gi Li etc... sur le volume 1 ça se gère, sur le deux c'est à se pendre (en général quand c'est ça je prends des notes, noms des personnages, qui ils sont, juste une ligne par personnage, mais là c'était vraiment trop pour moi vu la qualité d'écriture (subjectif cela, je sais bien)). Mais je ne doute pas qu'en forçant un peu le côté Hard SF revient aussi au tome 2. En tout cas bon courage et ne te dessèche pas trop au soleil Sinon Amazon est en tournage sur la série qui en découle.

[RV]

Hello Fred,
Je ne suis pas encore arrivé aux 50 dernières pages puisque seulement environ au tiers.

Je ne trouve pas que cela soit particulièrement mal écrit. C’est assez sec et pas très fluide mais difficile de dire si cela provient du style, de la traduction ou de la langue originelle. En tout cas cela n’est pas du roman de gare comme par exemple le dernier Bernard Minier lu en diagonale sur la plage l’année dernière, de manière photographique tellement c’était mal écrit.

Sinon j’aime bien la temporalité narrative du roman qui ne me semble pas si commune que cela, tout au moins pour l’instant. Et je veille à bien m’hydrater

[alien78]

Immersion dans une abbaye cistercienne allemande du tout début du 13éme siècle.

C'est l'analyse par un historien et anthropologue médiéviste du "Livre des Révélations" écrit en latin dans cette abbaye vers l'an 1200 par un moine rapportant lui même les dires de l'abbé Richalm responsable des lieux.

Et il est question de démons...

On a droit aussi à la traduction en langage moderne de ce "Liber Revelationum"

C'est un peu péchu mais très intéressant

[FredM]

Sinon j’aime bien la temporalité narrative du roman qui ne me semble pas si commune que cela, tout au moins pour l’instant. Et je veille à bien m’hydrater

Pas faux, pas mal de ce côté. Quant à une question de style ça m'étonnerait quand même. Mais bon, j'espère que tu me feras la pub si tu as aimé les 2 autres tomes, que je ré essaye aussi.

[RV]

R. J. Ellory : Vendetta & Omerta

Il y a quelque temps j’avais écouté Nicolas Demorand à propos de ces 2 livres dans la chronique 80´ de FI, d’une oreille suffisamment attentive pour me donner envie de les lire, mais suffisamment distraite pour penser qu’il s’agissait d’un diptyque.

Il s’agit en fait de 2 romans complètement indépendants même si l’un des personnages de Vendetta est mentionné à un moment dans Omerta.

Sinon à part le fait de se situer dans un univers mafieux, ils ne m’ont pas semblé avoir beaucoup de points communs hormis d’être 2 excellents polars et utiliser une mécanique narrative qui ne soit pas un simple déroulé chronologique.

Vendetta m’est apparu plus complexe dans son dispositif narratif qui entremêle l’histoire des personnages avec un certain nombre d’événements de celle des US.
L’enchaînement assez étonnant des premiers chapitres m’a fait penser à ce qu’on appelle un plan séquence dans le vocabulaire cinématographique

Pour rester dans l’univers du cinéma, par un de ses aspects, Omerta m’a rappelé l’intrigue du Grand Blond. D’ailleurs à un moment le personnage m’évoquant ce film est décrit avec une seule chaussure à ses pieds. Faut-il y voir le besoin d’une confirmation de ma part à ce rapprochement ou un clin d’œil de l’auteur ? Aucune idée

Lecture recommandée pour les 2

R. J. Ellory est surtout connu pour être l’auteur de Seul le Silence, mais celui-là je ne l’ai pas encore lu

[Rouxousou]

je viens de finir "Vertige" de Franck Thilliez...
Un huis clos bien bien stressant. Je déconseille aux âmes sensibles.

[Athos69]

"Monk" de Laurent de Wilde.
Excellente biographie par un collègue du génial pianiste.
Laurent de Wilde connait son sujet, et c'est bien écrit, très vivant.

Danse un autre genre, j'ai commencé "555" de Hélène Gestern. Un policier dans le milieu de la musique.
Pas accroché du tout, bien que je sois fan du grand Domenico...
J'ai pas fini... pourtant le livre a eu le prix des lecteurs de RTL ou machin chose. Je passe.

[RV]

Je viens de terminer le dernier polar de Fred Vargas : Sur la dalle.

Cette dalle étant celle d’un dolmen sur laquelle Adamsberg aime s’allonger pour flotter dans ses pensées.

Je suis un fan des livres de Fred Vargas et des vagabondages intérieurs ou errances de son commissaire Adamsberg.

Les répercussions des pensées d’Adamsberg sur son physique sont toujours là.

Peut-être cet épisode est-il moins psychanalytique que le précédent (Quand sort la recluse), qui pour le coup faisait fort en la matière en mettant en scène la figure du ravissement au sens propre, c’est-à-dire de la perte de connaissance. Avec cela Fred Vargas s’inscrivait dans cette suite qui commençait avec Lol V. Stein de Marguerite Duras pour se poursuivre par Lacan suivi de Catherine Clément.

J’ai toutefois regretté la quasi absence du duo Adamsberg-Danglard dans cette aventure.

Et sauf erreur de ma part, je n’ai pas lu dans les descriptions de Louis Veyrenc d’allusions aux mèches rousses qui parsèment sa chevelure. Un oubli ne correspondrait pas vraiment à l’écriture de Fred Vargas, bien trop réfléchie, d’autant plus que ces zébrures étaient dues à des violences subies alors qu’il était enfant. L’explication peut-être dans le prochain volume, à moins qu’elle était présente dans le précédent et que je l’ai oubliée ou pas remarquée.

[FredM]

J’ai toutefois regretté la quasi absence du duo Adamsberg-Danglard dans cette aventure.

Dommage. C'est ce que je préfère dans les bouquins de Vargas. La bouteille de vin blanc, les fils en nombre de Danglard, ses connaissances et sa culture encyclopédiques, et le duo que tu cites, Adamsberg l'intuitif rêveur, Danglard qui le garde les pieds sur terre. Perso j'ai arrêté il y a quelques années à cause du soutien de Vargas à Cesare Battisti, qui en a refroidi plus d'un

[RV]

Dommage. C'est ce que je préfère dans les bouquins de Vargas. La bouteille de vin blanc, les fils en nombre de Danglard, ses connaissances et sa culture encyclopédiques, et le duo que tu cites, Adamsberg l'intuitif rêveur, Danglard qui le garde les pieds sur terre. Perso j'ai arrêté il y a quelques années à cause du soutien de Vargas à Cesare Battisti, qui en a refroidi plus d'un

Oui c’est dommage, elle n’est que présente un peu au début du livre. Il faut dire que dans le roman précédent, Quand sort la recluse, cette relation avait été des plus orageuses.

Certes Fred Vargas a milité contre l’extradition de Cesare Battisti, mais sauf erreur, car j’avoue n’avoir pas vraiment suivi cela, elle était loin d’être la seule dans les milieux politiques et intellectuels. Toujours, sauf erreur, il persiste également un doute sur la manière dont ont été obtenus les aveux de Battisti.
En tout cas pour moi, il n’y a pas matière à me priver du plaisir de lire Fred Vargas, d’autant plus que sa prise de position n’était pas pour défendre un acte terroriste. On n’est pas dans la controverse Celine, pour ne citer qu’une des plus emblématiques.

D’ailleurs dans cet ordre d’idées, je ne me suis toujours pas décidé à commander le coffret des enregistrements de Furt avec le Berliner entre 39 et 45.

Sinon, si tu finis par passer outre tes préjugés, je te conseille Quand sort la recluse, sûrement un des meilleurs Adamsberg. Bon peut-être ne suis-je pas impartial, car dans mes recherches sur les processus de conception, j’ai pas mal travaillé la relation susceptible d’exister entre l’intuition et la figure du ravissement (au sens large cette fois) et ce roman en apportait une très belle illustration.

[RV]

La vie en fuite de John Boyne

Ce livre est comme une suite de Le garçon en pyjama rayé, le livre le plus connu de John Boyne, ou plutôt il présente l’histoire de Gretel, la sœur du petit garçon.

Je n’ai pas lu ce best seller, ni aucun autre livre de l’auteur et c’est avec La vie en fuite que je le découvre.

La culpabilité, la rédemption et la construction d’une vie figurent parmi les thèmes abordés avec la Shoah en toile de fond. De mon point de vue, il faut beaucoup de talent pour conter des événements qui se déroulent dans ce cadre. John Boyne le fait avec une grande subtilité, et sans donner la sensation de "juger" Gretel. Il laisse cela à la conscience du lecteur, en lui exposant certains moments de sa vie.
Pour cela il inscrit son récit principal dans le Londres contemporain en parallèle avec le Paris récemment libéré (46) ainsi qu’à Sydney et à Londres au début des années 50.
La narration alterne un chapitre se passant de nos jours avec un situé dans le passé. Loin de paraître systématique, ce qui est trop souvent le cas avec ce type d’alternance, la construction est des plus fluide notamment parce que cette double situation agit comme un éclairage des zones d’ombre.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, et j’ai hâte de lire d’autres livres de John Boyne.

[RV]

Je viens de terminer la saga Lonesome Dove de Larry McMurtry que j’avais commencé l’été dernier. En fait comme l’ensemble compte un peu plus de 3000 pages j’avais reporté à cet été la lecture du dernier volume.

Cette saga nous plonge dans l’Ouest américain du 19e, principalement au Texas, en suivant deux personnages : le taciturne et "droit dans ses bottes" Woodrow Call et le volubile et fantasque Gus McCrae.
Un période violente qui voit s’affronter entre autres colons, Mexicains, Comanches et Texas Rangers.
Les nombreuses morts, qui ponctuent cette histoire et qui touchent autant les personnages principaux que les secondaires, sont aussi brutales que concises relatant par là même les conditions de vie précaires de l’époque.

Si les actions entreprises par les héros au risque de leur vie, leur semblent, la plupart du temps, indispensables, elles apparaissent vaines pour le lecteur. Ce que d’ailleurs énonce l’un d’eux à un moment : "On a l’habitude, maintenant, de faire des expéditions pour rien. C’est presque toujours le cas. On chevauche dans un sens, et puis on fait demi-tour et on repart dans l’autre."

Cette saga est très riche en événements et en descriptions des différentes sociétés qui peuplaient ce territoire sur cette période qui s’étend sur plus d’un demi-siècle. Elle m’a paru très bien documentée et c’est sans conteste ce que j’ai lu de mieux sur l’Ouest américain. Toutefois c’est un genre que j’ai peu exploré en littérature.

Cette épopée est racontée en 5 livres que l’on peut, au choix, aborder dans l’ordre chronologique ou dans celui de l’écriture. J’ai toujours pensé que cette dernière manière était préférable aussi ai-je commencé ma lecture par Lonesome Dove Tome 1 & 2, pour continuer par la suite (ou sequel) Les rues de Laredo et enfin terminer par la prequelle en 2 romans : La marche du mort & Lune Comanche.

C’est ce dernier que je viens de finir. C’est celui qui s’étend sur la plus longue période et celui qui comporte le plus d’ellipses. Parfois plusieurs années se sont écoulées entre 2 chapitres. La période couverte commence peu après la reconnaissance de la République du Texas pour se terminer quelques années après la guerre de Sécession (simplement évoquée), alors que Call et McCrae s’apprêtent à quitter le corps des Rangers.

Si vous sentez l’envie de lire la totalité (ce que je vous recommande) libre à vous de choisir l’ordre de lecture selon que vous êtes attirés par la linéarité de l’histoire ou par la manière dont l’œuvre s’est construite.

Je viens de voir que l’éditeur Gallmeister, a récemment édité un coffret qui regroupe les 5 livres, d’un prix avantageux par rapport à l’achat séparé. Le descriptif annonce l’ajout d’une carte retraçant les différents périples.

Si non, et si vous voulez goûter à cette très belle saga, je vous conseillerais de lire plutôt Lonesome Dove Tome 1 & 2, qui est, sans nul doute, le roman au cœur de la saga et celui pour lequel l’auteur a été récompensé du Pulitzer en 1986.



Larry McMurtry a écrit d’autres romans que je n’ai pas encore lus, et a contribué à des scenarii comme celui du Secret de Brokeback Mountain.

[Zarbos]

Un livre touchant, dérangeant, profondément humain
Pete Froom est une personne d'une grande gentillesse, respectueux et très abordable. J'ai eu l'occasion de le rencontrer lors de sa tournée française.
J'aime l'homme et ses romans

[RV]

+1
Mais c’est le seul livre que j’ai lu de lui.