Hello,
Revoici la joyeuse bande de drilles pour le « revival de l’Olive dans l’Ouest ». Pour cette écoute, sur les Crédos toujours et en passif cette fois, Hubert nous a rejoint. Il n’est pas encore membre du forum et pour cause il n’a internet que depuis quelques jours… Inutile de préciser qu’il vit au temps de la préhistoire de la Hifi puisque son système se compose, je crois, d’un CDI/72/Hicap (chrome customisée Olive)/135 (chrome)/DMS. Bon, il est un peu frustré car suite à des travaux chez lui les boîtes dorment dans un placard depuis près de 5 ans. Charitables, nous l’avons accueilli pour lui rafraîchir les oreilles.
L’enjeu de la « session » était, pour moi de vérifier le bien fondé de l’achat d’un Nac 82 dans mon nouveau système. En effet, après conseils auprès de membres du forum, certains m’ont mis en garde contre une tendance possible de cet appareil à avoir un équilibre un peu clair, tendance qui peut induire une certaine fatigue à la longue. D’autres par contre m’ont vanté les mérites de ce superbe (selon eux) préampli. Pas facile de se faire un avis comme vous le devinez d’autant qu’au départ, j’étais plutôt parti pour un 102.
La chance a voulu que j’ai pu me faire prêter pour une semaine un 82 de 1993 en parfait état de fonctionnement équipé de cartes phono mm (522 je crois), bref exactement ce qui pouvait me convenir, avec possibilité d’achat si l’écoute était concluante. Pour en avoir le cœur net, j’ai demandé à Ivan (Ivan 35) et Alain (Almo), sans oublier Hubert bien sûr, de passer à la maison avec, respectivement, un 102 et un 72, histoire de mieux cerner la personnalité de ce 82, et de mieux apprécier ce qu’il est capable de faire. Je précise que le reste de mon système se compose d’un CD2, d’une Hicap (Olive), et d’un Nap 250 (Olive). Pour aller jusqu’au bout des écoutes, Alain a apporté également une seconde Hicap (Black celle-ci) pour booster le 82, ainsi que son CDI histoire de le confronter au CD2. Nous avions donc réunis dans la même (petite) pièce :
72/102/82/CDI/CD2/250/Hicap (X2) sans oublier, ce serait presqu’un sacrilège, ma bonne vieille LP12 équipée de son bras Ittok LVII et de la petite cellule Adikt. De quoi faire pâlir d’envie les Australopithèques de la haute fidélité, et surtout de quoi procéder à de nouvelles écoutes passionnantes et riches en enseignements.
Nous avons logiquement commencé l’écoute par le 72, avec la Hicap, sur le CD2 et le 250. Si j’ai pu trouver lors de la dernière session, l’écoute du 72 un peu « projetée », notamment sur les voix, je dois dire que je n’ai pas retrouvé cette tendance cette fois. L’écoute m’est apparue au contraire plutôt « ronde », très vivante, avec des basses assez rondes elles aussi mais toujours très articulées, très expressives. L’extension dans l’aigu n’est pas phénoménale, ce qui participe au confort de l’écoute. Au prix où l’on peut le trouver d’occasion le 72 constitue assurément une excellente affaire, avec un rapport musicalité prix absolument imbattable. Bon, il y a l’absence de télécommande bien sûr, de ce point de vue il faut bien reconnaître que l’évolution technique nous a donné des goûts de luxe…
Le passage au 102/Hicap/Napsc confirme les impressions que j’avais déjà eues : le 102 est plus « droit », plus équilibré, il tient mieux les basses et monte plus dans l’aigu aussi. Mais pas de tendance à l’analyse trop poussée, on entend un peu plus de choses, certes, mais tout reste fluide et musical. J’avais déjà bien aimé ce préampli lors de la première session, cette écoute enfonce le clou : le 102 est un superbe préampli, je le préfère définitivement au 72 car je trouve qu’il nous rapproche plus des musiciens.
Nous branchons maintenant le 82/Hicap/Napsc. La première impression est celle d’une dynamique accrue : quelle pêche ! La bande passante s’accroit aux deux extrémités. C’est vrai que l’on entend quand même beaucoup plus de choses, dans l’aigu en particulier, ce qui peut donner un aspect plus clair à la restitution. Les harmoniques du piano par exemple ressortent avec plus d’évidence, les attaques sont fulgurantes. La première réaction d’Hubert est de trouver l’écoute « trop brillante ». Nous changeons de disque, cette fois l’aspect brillant paraît moins évident selon moi, les basses bénéficient aussi de l’énergie du 82 : leur tenue est supérieure à ce que l’on peut trouver sur le 102 et à fortiori le 72. Moi, ce qui me frappe, c’est surtout la capacité de ce préampli à souligner les nuances, à marquer les accents nous sommes vraiment très très près des musiciens. Les timbres sont très beaux, mais de ce côté le fossé n’est pas énorme par rapport au 102 qui n’est pas en reste sur ce domaine. Côté image stéréo, pas de cinémascope, tout reste relativement contenu entre les enceintes, mais cela fait la force aussi de cet appareil, car les musiciens restent « groupés », ils ne jouent pas chacun de leur côté, il y a de la matière et une présence énorme. Pour l’anecdote, ma compagne lors de l’écoute de l’appareil m’a dit :
« On devine plus le geste du musicien derrière la musique ». Je pense que c’est un beau compliment. C’est vrai qu’on peut ne pas aimer cet appareil, il a un côté « brut de décoffrage » qui peut ne pas plaire à tout le monde, et on pourra lui préférer des préamplis plus souples, plus confortables, qui ouvrent plus l’image. Moi ce qui me séduit, c’est vraiment sa capacité à coller à la musique, aux rythmes, à souligner les accents, le 102 et le 72 ne peuvent prétendre à une telle finesse, indéniablement.
Nous connectons maintenant la seconde Hicap : l’écoute se charpente, la tenue des basses est encore supérieure, le son prend de l’étoffe. Petit bémol : les voix paraissent très légèrement moins nuancées. Cela pourrait confirmer le point de vue d’Alain qui a toujours préféré le 82 avec une seule Hicap, plutôt qu’avec deux. Moi je trouve qu’avec les deux alims c’est quand même pas mal, globalement supérieur, Ivan et Hubert semblent partager cet avis. La supercap mettrait certainement tout le monde d’accord, mais là, nous ne l’avons pas en magasin pour le moment.
L’écoute de vinyles sur les cartes phonos du 82 remet les pendules à l’heure : la musicalité de ce support est vraiment énorme, le CD2 a du mal à suivre… Articulation, fluidité, qualité des timbres, tout y est. Curieusement, aucune brillance n’est décelée avec cette source.
Nous terminons avec le « duel », très amical entre le CD2 et, son ancêtre, le CDI. Les deux appareils sont décidément très proches, il s’agit de la même famille sonore. Je dirai que le CDI est légèrement plus chaleureux, le CD2 un peu plus nerveux et détaillé. Les deux lecteurs ont de toute façon la même capacité à chanter, à moduler la musique.
Ce qui est rassurant chez Naim, c’est que la hiérarchie est respectée, une écoute comparative directe nous fait comprendre pourquoi. Vous avez sans doute deviné que je vais « adopter » le 82, mais je reconnais que c’est un appareil au caractère un peu particulier.
Notre session s’est achevée comme il se doit par un apéro suivi d’un dîner aux discussions animées… autour de la Hifi bien sûr.
Merci à Alain, Ivan et Hubert qui ont accepté l’invitation et permis l’écoute comparative.
Une petite pensée pour ma compagne qui a « ingurgité » dans la soirée un maximum de chiffres, pensez donc avec nos trois larrons, ça donnait à table, un truc du genre :
« Ben oui, machin, il faisait des écoutes d’un 92 en slimline active avec des 140… » Ou encore :
« Bidule il a des 135 sur DMS, obligé avec les 6 HP… »
Mais aussi :
« A l’époque y’avait l’AR60, et le Nytech 3, et quand le Nait 2 est arrivé ça a mis tous le monde d’accord »
Ils ont bien essayé de changer de conversation, mais alors Ivan et Hubert se sont mis à parler vélo et là c’était plutôt :
« T’as vu le cadre Zy3 carbone du dernier décathlon…Ma fourche c’est un 437 de 800 grammes mais alu, pas carbone, tout dépend du cintrage etc, etc … »
Bref, pas vraiment de la musique aux oreilles d’une femme.
A+
Dug