Analyse des fichiers numériques

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naim21
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Analyse des fichiers numériques - Chicago X, GDL et dBTP

Message par naim21 »

On m'a fait parvenir une édition "-LLS" du Chicago X de 2003 afin de savoir si elle était victime de la GDL.
Pour celles et ceux qui veulent du rapide et lapidaire; OUI.
Si vous aimez le vladadamboumboum, c'est pour vous. Il y en a même un peu plus avec l'édition 2012 ("Je vous y mets quand même?" :hehe: ).
Ne lisez pas la suite, vous perdrez votre temps.
Par contre, si vous voulez en savoir un peu plus sur l'origine possible de certaines agressivités à l'écoute de fichiers numériques, ce qui suit, en plusieurs posts, pourrait vous intéresser.



Alors, c'est parti!
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Cet album (huitième du groupe) est sorti le 14 juin 1976. C'est un tournant dans la carrière du groupe. Pensez donc; 3 Grammy Awards plus un Grammy juste pour "Art Design". La couverture de barre de chocolat "Chicago" qui ressemblait à une barre Hershey avait fait son effet. Tout comme le Tube "If You leave me now" qui a été entendu par ??? personnes.
Pour ce qui va suivre, et pour ceux qui ont encore dans la tête le SON du vinyle ou de la radio du siècle dernier, remettons bien le disque dans CE contexte.

Il y a plus de 100 versions publiées.
On va se contenter de quelques éditions numériques, de la première heure de cette ère "digitale" à son apogée, aka la belle période désormais connue sous le doux vocable de GDL.

Maintenant, regardons-y de plus près.
La version qui m'a été envoyée donne un loudness d'album de -10.12 LUFS!
Vous lisez bien. Presque +6 par rapport au CD des 80'.
Le fichier de 2004 s'est donc bien pris un gros coup de GDL sur les décibels.
Il y a bien 2 pistes bonux, mais quand même, DNA Mastering n'a pas fait dans la dentelle!
Toutes les pistes voient leur titre complété par -LLS. Provenance?
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MAIS, il y a ENCORE MIEUX pour les adeptes du vladadamboumboum! La version "The Studio Albums 1969-1978" sortie en 2012 va encore plus loin.
Le loudness de l'album affiche -9.54 LUFS! Aller plus loin devient difficile, même si techniquement et numériquement, tout est possible.
Je vous laisse imaginer la qualité de l'écoute du slow mythique "If You Leave Me Now"!
On passe les chiffres mais +6dB par rapport au CD d'origine, pas besoin d'une photo...
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Voila pour la petite histoire de cette édition 2003 -LLS, victime de la GDL.
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naim21
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Analyse des fichiers numériques - Chicago X, GDL et dBTP

Message par naim21 »

Maintenant, j'ouvre un autre chapitre, toujours basé sur ce disque, dans lequel je vais aller un peu plus loin dans l'analyse.
Il y aura donc des captures d'écrans et des chiffres pour bien suivre l'affaire.
Cela pourrait permettre aux courageux lecteurs de faire le rapprochement entre les faits décrits (aka "Fatras technique", inutile de surcroit pour certains) et le ressenti de certaines "agressivités" à l'écoute, notamment à niveau sonore un peu élevé.

Tout ce qui suit est basé sur la version CD EU des 90' que vous trouvez pour moins de 2€ sur le net et la version -LLS fournie.

Dans un premier temps, pour que tout soit clair dès le début, voici ce que vous trouverez en écoutant le morceau "You get it up" en version CD de 1996 et LLS de 2003. Une légère, vraiment légère, différence de niveau sonore. Ben oui, 6dB, ça fait quand même pas mal... Enfin SI, ça peut faire mal, aux oreilles si on écoute un peu fort ou si on passe de l'un à l'autre. Je ne vous cause même pas de la version de 2012 qui est encore plus compressée.
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Bon, des machins comme ça, je vous en ai déjà montré pas mal. La GDL, toujours la GDL :diable: !
Peut-être l'aviez-vous remarqué, je suis curieux. Alors, en constatant que la version LLS indique que certaines pistes ont leur niveau maximum (Track Peak R 128) à 0 dBFS, je suis allé y voir de (beaucoup) plus près. Si ça vous intéresse, poursuivez votre lecture. Vous verrez que ce que vous voyez, vous risquez de l'entendre aussi. Allez, courage, on y va!

Voici la capture de la piste "Skin Tight" qui indique qu'elle atteint le 0dBFS. Pour mémoire, ce niveau est le maximum en audio-numérique et le fréquenter peut ne pas être sans conséquences, voire dommages, à l'écoute.
J'y ai repéré toutes les fois où le contenu du signal atteint les limites du contenant numérique sur un échantillon. Mon système ne sait pas compter au-delà de 99. Vous voyez, il y en a beaucoup.
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Là, c'est la piste "Together again". Même recherche, même résultat. Mais, il n'y a que 56 clips à 0dBFS.
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La troisième piste "You get it up again" avec ses 37 clips.
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Vous vous demandez surement où je veux en venir!? Si vous m'avez lu jusqu'ici, persévérez encore un peu, vous aller comprendre, si ce n'est déjà fait.

Cette quatrième piste est un bonus du LLS de 2003, "I'd rather be rich". Vous constatez qu'il n'y a que 7 clips.
En effet, j'ai changé le mode recherche de mon processus.
Dans les trois cas précédents, j'ai demandé TOUS les clips sur 1 échantillon à 0dBFS. Donc, on les connait.
Pour cette piste, j'ai demandé ce qui se fait "normalement", c'est à dire une recherche sur 3 0dBFS successifs.
Il est donc normal d'en trouver moins. J'ai fait ça pour vous montrer que de nombreuses informations que vous pouvez lire çà et là dépendent étroitement de ce que l'on demande au système qui analyse.
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Maintenant, cerise sur le marteau-pilon de la GDL, examinons la dernière piste bonus "Your love's an attitude".
Attention, ça pique!
Là, j'ai demandé tous les clips à 0dBFS, comme pour les trois premiers exemples. Encore un peu et on ne voyait plus les pistes bleue et rouge.
Bref, ça tape le plafond du contenant partout et tout le temps.
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Oui, c'est moche, mais la guerre, fut-elle du loudness sonore, c'est toujours moche.
Mais, pour moi qui écoute, ça change quoi? C'est plus fort, je le sais. Mais si j'aime ça, quand ça cogne, c'est moi que ça concerne.
Effectivement, tout ça est très personnel.
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naim21
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Analyse des fichiers numériques - Chicago X, GDL et dBTP

Message par naim21 »

Non, ce qui suit n'est pas une erreur.

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Ari Bragi Karason|Standards by the Nordic Quintet

Philippe m'avait fait parvenir ce disque avec quelques questions techniques;
"Avec JRiver, l'analyse de la première plage donne : LU = -10,2 ; Replay Gain = -5,17 ; Plage dynamique = 5,6 LU ; DR = 9 ; Niveau de crête = -0,6 dBTP. Cela correspond-il à ce que te donnent tes outils ? "

Je ne veux, ici, parler que d'une donnée qui est bien trop souvent oubliée, quand elle n'est pas purement et simplement "passée sous silence", sans mauvais jeu de mots; le 0 dbTP.

JRiver donne; Niveau de crête = -0,6 dBTP
Aux arrondis près, j'ai les mêmes chiffres.
Maintenant, se pose la question; "Mais c'est QUOI ce niveau crête exprimé en dBTP???". dBTP, késako?

Si vous vous souvenez de certains posts passés, je rappelais que le 0 dbFS était à ne JAMAIS franchir. Ce "plafond de verre" de l'audio-numérique fait un bruit pas beau du tout quand il est brisé.
Seulement voila, nous, les écouteurs, on n'écoute pas des 0&1, mais de la Musique.
Si cette dernière vient de 0&1, il faut qu'elle passe par une conversion numérique vers analogique. Et c'est là que ça se complique un peu.
Souvenez-vous là encore! Numériser de la musique se fait toujours par calcul avec les limites imposées par le format.
Très correct et acceptable avec le grand traditionnel 16/44, il devient précis et remarquable avec un 24 quelque chose.

C'est bien beau tout ça, mais il ne faut pas oublier que la lecture passe par un processus de conversion inverse.
Quel que soit votre outil de lecture, il va prendre les 0&1 et faire sa popote avec pour vous offrir une belle (enfin, pas toujours) Musique.
Soit, mais...
TOUT processus de conversion N/A entraîne bien souvent de légères fluctuations de niveau.
La reconstruction analogique du signal peut donc générer des pics bien au-dessus de l'échantillon numérique le plus élevé (0 dBFS par exemple).
Ces pics sont des "Vrais" (ou pic inter-échantillon). Et vrai en langue de Shakespeare, c'est True.

Les "True Peak" sont calculés en analysant le signal audio sur un analyseur spécial.
Le signal audio est divisé en petits segments de temps et chacun est analysé individuellement.
Le signal audio est décomposé en ses fréquences individuelles. Chaque fréquence du signal audio est exprimée par une valeur de niveau spécifique. Les valeurs de niveau de toutes les fréquences du signal audio sont comparées les unes aux autres et la valeur de niveau maximale est déterminée comme le véritable pic du signal audio.

Cette véritable valeur de crête indique la puissance réelle du signal audio et prend également en compte les distorsions qui peuvent se produire lorsque le signal audio est numérisé et lu.
Le "Track Peak", exprimé en dBFS, nous dit si notre piste atteint ce fameux 0dBFS, le "plafond de verre" évoqué plus haut.
Le "True Peak", exprimé en dBTP, prend en compte le niveau de signal audio maximum réel qui peut exister lorsque le signal audio numérisé est lu.


Les valeurs exactes pour la piste dont parle Philippe sont:
- Track Peak = -0,709 dBFS.
- Maximum True Peak = -0,67 dBTP.
L'écart est minime, mais il existe.
Imaginez maintenant ce qui se passe avec des fichiers audio-numériques compressés dynamiquement comme du raisin par un pressoir pneumatique, le tout normalisé à 0 dBFS!
Si parfois les oreilles vous piquent (ah, les SACD japonnais et leurs masterings au marteau-pilon), peut-être qu'il y a un truc, non?

Il y a peu, je disais à certains qu'écrire ou graver des données est un process fermé mais délicat et qu'il ne faut pas faire n'importe quoi.
J'ajoutais également que les lire n'est pas toujours facile, le système de lecture étant un process ouvert.
Marrant, non?
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naim21
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Analyse des fichiers numériques - Chicago X, GDL et dBTP

Message par naim21 »

Vous en savez désormais autant que moi sur ces fameux dBTP.

Alors, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre Chicago X dans sa version remasterisée LLS de 2003.
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Donc, on avait ça.
C'est pas beau, hein!

Alors, en CHIFFRES, ça se traduit comme ça.
Oh la la, encore ces chiffres dont on n'a rien à faire!
Je le conçois, mais si vous écoutez de la musique, victime ou pas de la GDL, vous verrez que ces chiffres qui vous indiffèrent peuvent être importants pour la qualité de ce que vous allez entendre.
Pour faciliter le truc, j'ai repéré ce dont je veux parler en rouge.
Vous voyez qu'il y a deux lignes distinctes:
- Maximum sample value en dB; ici 0dB. Le contenu du fichier atteint donc le maximum permis par le contenant, le fameux 0dBFS.
- Maximum True Peak en dBTP; ici, encore 0.

Ça veut dire que le signal numérique atteint les limites permises et que sa "transformée analogique" (à la lecture donc) atteindra aussi les limites permises. Soit!
Mais ces limites ne sont-elles pas dépassées une fois les 0&1 convertis en musique pour notre chaîne et nos oreilles?

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Alors, pour le savoir, j'ai réduit progressivement le niveau du contenu numérique dans son contenant.
Et j'ai regardé ce que ça avait comme impact sur ce 0dBTP.
Avec une réduction de 0.5dB; RIEN. Avec -1dB, toujours RIEN! Et pourtant, les écarts "habituellement constatés" sont de cet ordre.
Ben il faut croire que les outils de compression utilisés pour élaborer ce LLS de 2003 sont sacrément balaises car il m'aura fallu diminuer le niveau du fichier de 1.5dB pour faire passer le niveau de la vraie crête à -0.16 dBTP.
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Si parfois vous entendez des machins qui vous vrillent ou coincent les oreilles, une forme d'agressivité, peut-être que ça vient (un peu) d'un truc comme ça?
Nos fichiers numériques, tout comme celles et ceux qui jouent parfois aux apprentis sorciers avec, nous cachent bien des choses.
Et, s'ils se ressemblent tous, voire paraissent à première vue totalement identiques, certains écarts peuvent en modifier l'écoute.
La SOURCE et son traitement, ou sa maltraitance, montrent, encore une fois, toute leur importance.

Bonnes écoutes à vous.
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filip63
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par filip63 »

Impressionnant 8|
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tatchik74
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par tatchik74 »

filip63 a écrit : 07 janv. 2025, 23:01 Impressionnant 8|
De même <:)
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Woodycatz
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par Woodycatz »

<:)

GDLISSIME…………………

Pour information,
- LLS est une version d’un achat d’album dématérialisée effectué sur le site Qobuz il y a environ une dizaine d’années.

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Re: Vos "coup de coeur" : Musique calme, ambiance, relax

Message par naim21 »

tatchik74 a écrit : 10 janv. 2025, 15:30 Si quelqu'un peux me donner à combien descend le grave sur ce morceau ?

Fading Sun de Terje Isungset

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La réponse est 32Hz. Voici la courbe du morceau dans sa totalité.
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Pour les lecteurs de fatras technique, mais qui écoutent aussi, la piste est normalisée à -0.3dBFS. En la redescendant (un peu) à -0.6dBFS, on arrive juste en dessous de la limite du zéro "analogique" (-0.06dBTP). Le signal perçu et l'écoute ne s'en portent alors que mieux.
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filip63
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Re: Vos "coup de coeur" : Musique calme, ambiance, relax

Message par filip63 »

naim21 a écrit : 11 janv. 2025, 12:23 ...
...En la redescendant (un peu) à -0.6dBFS, on arrive juste en dessous de la limite du zéro "analogique" (-0.06dBTP). Le signal perçu et l'écoute ne s'en portent alors que mieux.
Et comment on fait ça ?
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Re: Vos "coup de coeur" : Musique calme, ambiance, relax

Message par naim21 »

filip63 a écrit : 11 janv. 2025, 12:35 Et comment on fait ça ?
Le sujet des dBTP avait été évoqué ici, notamment.

Ce qui suit ne POURRA intéresser que celles et ceux que le fatras technique n'incommode pas.
Cependant, il POURRAIT intéresser aussi celles et ceux qui voudraient disposer de sources audio-numériques (ici, les fichiers) exploitables par les matériels dans des conditions"normalisées".
J'entends par ce dernier adjectif que les matériels en charge du décryptage des 0&1 ne rencontreront pas de difficultés particulières à faire le job qu'on leur demande.
Pour mémoire, cette histoire de dBTP n'est pas un truc technique de plus pour de rire et qui ne sert à rien aux amateurs de restitution sonore. Spotify y veille particulièrement.

Alors, regardons d'encore plus près ce fabuleux morceau qu'est "Fading Sun".

Dans un premier temps, regardons les données pour l'album complet.
On lit que le loudness de ce dernier est à -17.38 LUFS (vous savez désormais ce qu'est cette unité de mesure).
Le niveau crête de toutes les pistes est de -0.3 dBFS au chouia près.
La dynamique globale de l'album est importante. Les différences entre niveaux sonores faibles et fort seront bien (re)marquées.
Ce qui m'interpelle ici est que TOUTES les pistes ont le même niveau crête.
Un sérieux travail de normalisation a donc eu lieu.
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L'enveloppe de la piste en question confirme bien les écarts importants de niveaux sonores.
La technique a fait le nécessaire pour que contenu tienne correctement dans le contenant. Avec les datas précédentes, pas besoin de chercher des clips ou autres, il n'y en a pas. Ça, c'est pour l'aspect numérique de la chose.
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Tout cela se confirme en chiffres avec les statistiques de la piste.
On voit bien que le niveau max est à -0.300 dB par rapport au 0 dBFS (rectangle rouge en haut à droite).
On voit aussi que le niveau VRAI des crêtes de la piste est, quant à lui, de 0.00 dBTP.
Le contenu numérique ne dépasse pas les limites du contenant, MAIS le niveau du signal converti en analogique atteint le 0dBTP.
Le dépasse-t-il? Si oui, de combien? Pas terrible tout de même.
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En réduisant le volume de la piste et en relançant une analyse de statistiques, on constate qu'en ramenant les crêtes à -0.6dBFS, le niveau de sortie vrai est à -0.06dBTP. Cette opération sur le volume peut se faire avec différents outils de traitement audio.
Les 0.3dB en moins sur le niveau de sortie global ne se remarqueront pas et les différents circuits bosseront dans de bonnes conditions, sans saturations. L'écoute sera alors débarrassée des éventuelles scories dues à ces dernières.
Chaque piste peut-être traitée individuellement.
On peut aussi traiter toutes les pistes ensemble (cohérence de niveaux sonores relatifs préservée). Pour ce faire, il faut connaitre la valeur de baisse de la piste la plus éloignée de ce 0dBTP.
Pour ce disque, c'est la piste 9 "Ung" qui donnera le LA.
Bien qu'elle indique -17.35 LUFS/-0.297 dBFS, il faut baisser son niveau de -1.8dB pour faire passer sa valeur de dBTP à -0.12.
Les stats de données numériques ne permettent donc pas d'en déduire la valeur de la transformée analogique en dBTP.
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En espérant avoir répondu à ta question, Philippe.
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par tatchik74 »

Merci encore 👍
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par naim21 »

Pas de quoi.
Quand une question peut se voir proposer une réponse factuelle, et rapide qui plus est.
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filip63
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Re: Vos "coup de coeur" : Musique calme, ambiance, relax

Message par filip63 »

naim21 a écrit : 11 janv. 2025, 18:56 Le sujet des dBTP avait été évoqué ici, notamment.
....
En espérant avoir répondu à ta question, Philippe.
Merci, tu as clairement expliqué pourquoi. C'est édifiant.
Mais ça ne me dit pas comment ;)
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Re: Vos "coup de coeur" : Musique calme, ambiance, relax

Message par naim21 »

filip63 a écrit : 11 janv. 2025, 23:00 Merci, tu as clairement expliqué pourquoi. C'est édifiant.
Mais ça ne me dit pas comment ;)
Ben si!
J’ai écrit qu’il y a plusieurs outils pour faire ça.
Tu disposes de SF qui le permet. Le modop du logiciel donne la marche à suivre.
EZCDA aussi, par exemple.
Je peux, bien évidemment, montrer le processus avec les outils dont je dispose.
Ça me rappellera les UPK dont j’avais la charge dans une vie antérieure.

Le plus délicat est de savoir ce que l’on veut faire et jusqu’où on veut aller.
Un atelier pour des intéressés?
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Les dB True Peak et leur influence sur l'écoute

Message par naim21 »

Bonsoir tout le monde.
Afin de ne pas "trop charger" ce post, j'ai fourni directement à Philippe quelques infos supplémentaires pour s'occuper des dBTP.

Afin de bien recadrer l'importance de toutes ces données techniques pour nous autres, écouteurs de musique en boite, voici en gros, dans l'ordre, comment l'histoire se présente.

L'audio numérique étant un système FINI, il (y) a des normes et des limites. Les franchir, ou s'en affranchir, fait que l'on sort des clous.
Les systèmes (enregistrement, lecture, conversion et j'en passe) sont conçus autour et d'après ces limites. Leur fonctionnement optimum ne peut être obtenu et garanti que si on reste dans les limites fixées. Et là, ce n'est pas par convention, c'est comme ça et pas autrement.

Donc, la première étape est que le contenu tienne bien dans le contenant. Ici, c'est l'affaire du fameux 0dBFS:
- Ne pas le dépasser assure de ne jamais écrêter numériquement le signal.
- Atteindre ce 0dBFS se fait malgré tout souvent, je le constate tout le temps durant mes analyses. Même si maintenant les DAC ne sont pas trop "paumés" et perturbés par ce niveau, ça ne leur facilite pas le boulot. D'autant que ça sert à quoi?
En résolution 16 bits, on a, en théorie, 96dB de dynamique. En 24, c'est 144. Le problème de bruit de fond avec l'enregistrement analogique à bande est aux oubliettes, surtout en 24 bits. Alors, POURQUOI vouloir chercher systématiquement le 0dBFS?
- Dépasser ce 0dBFS fera que le système, ne sachant pas comment traiter ce dernier, va générer "un truc", très audible et pas beau du tout, n'ayant rien à voir avec la Musique.

La deuxième étape, et pas des moindres, c'est de faire quelque chose avec tous ces 0&1 qui portent notre Musique.
Nous, Humains, on ne sait pas (encore) entendre et écouter des 0&1.
Au départ, on a transformé les SONS en 0&1, à l'arrivée, c'est le contraire, il faut transformer les 1&0 en SONS pour restituer la Musique.
Et c'est là que ça se corse un peu.

Pour revenir un peu sur ce qui a déjà été dit à propos de ces dB True Peak, quelques infos qui peuvent servir.
A sa sortie, le signal audio est converti de numérique en analogique et passe d’un état d'échantillons (0&1) à un état continu sous forme d'onde sonore.
C’est le travail du DAC. Il "reconnecte" les points/échantillons entre eux pour reconstruire la forme d’onde en sortie grâce à un filtre de lissage.

Si des échantillons sont proches de la limite 0 dBFS, il est alors possible que le filtre reconstruise ou essaie de reconstruire des crêtes légèrement supérieures au niveau correspondant à 0 dBFS (inter-sample peak, en pas Français dans le texte).

En image, ça donne ça (source Tom Frampton). Là, on voit que ça coince!
Image

En réduisant le niveau en dBFS, ça va nettement moins mal.
Image

Un DAC de haute qualité sait et peut, théoriquement, faire correctement le boulot. Les studios en sont équipés.
Mais quid de la chaine de Mme. Michu (avec tout le respect que je dois aux deux)?
Alors, quant à faire, autant faire propre, non?

En complément, il ne me semble pas déconnant d'évoquer la consommation actuelle de musique.
Le streaming est passé dans les mœurs et les plateformes diffusent du contenu à tout va.
Mais, souvenez vous, elles diffusent selon LEUR paramétrage qui inclut tout un tas de traitements.
Spotify suggère et propose des normalisations précises de fichiers audio afin que ceux ci ne soient pas "dénaturés" une fois "traités" par les outils Spotify.

Il faut ne pas perdre de vue que tout traitement, notamment s'il y a compression de données avec pertes, va modifier la forme de l'onde.
Si certains, ou beaucoup, parlent ou ont entendu parler "Oversampling" et "Aliasing", ces concepts sont utiles et utilisés en audionumérique mais ont aussi leurs conséquences.
Sans faire de la technique (que je ne maîtrise pas) pure et dure, un phénomène que l'on peut facilement imaginer.
Le signal à traiter est saturé. Cette saturation va générer des harmoniques, généralement très hautes. Si on prend un contenant 16/44 et que ces fréquences indésirables soient 32kHz par exemple, le système ne sait pas quoi en faire.
Les règles d'échantillonnage vont alors la faire "pivoter" sur 12kHz. Et non seulement c'est dans notre zone d'audition, mais en plus, elle n'a rien à faire là.
La cohérence musicale est perturbée. En théorie, les filtres anti-alias corrigent ça, mais...

Alors, quand on peut, disposer de fichiers correctement construits permet une écoute dans de bonnes conditions.
Quand certaines distorsions analogiques sont agréables (ou peuvent l'être) à l'oreille, il n'en va pas de même avec le numérique.

Ne soyez pas étonnés si, lors d'une écoute depuis une plateforme en ligne, la musique ne vous semble pas "comme il faut".
Tous les traitements qu'elle subit peuvent, en certaines circonstances, finir par s'entendre.
N'oubliez pas, si la vue accepte des distorsions de dizaines de %, l’ouïe est très sensible, tant en niveau qu'en déformations.

Même si l'immense majorité des écouteurs de Musique vivent très bien avec tout ça, il n'est peut-être pas inutile et incongru de connaitre quelques grandes lignes. Cela peut éviter de partir dans toutes les directions pour corriger ça ou ça. Si la source est polluée, la source est polluée.
Écouter à partir d'un truc propre, ou le plus propre possible, est, à mon sens, un bon début. ;-)

A bientôt pour la suite...
Modifié en dernier par naim21 le 03 févr. 2025, 18:57, modifié 1 fois.
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