J'ai du mal à imaginer que la réalité du live puisse être plus pâle que la musique en conserve (du moins, pour celles auxquelles je suis sensible). Mais peut être les divergences d'expériences viennent-elles, pour partie, de ce que l'on écoute ? On ne cherchera pas les mêmes nuances dans un solo de Slade en live et dans un lied de Schubert en studio. Le "foot tapping" est un raccourci, mais plus explicite pour les musiques rythmiques que pour celles qui expriment une atmosphère (désolé, je n'ai pas les termes adéquats pour le dire ; je pense, par exemple, à des passages de Chostakovich imprégnés de l'atmosphère des nuits de neige à Leningrad).
Je dois à Alain Choukroun et Michel Reynouard d'avoir compris quelles étaient les clefs d'un honnête système de retranscription musicale, lorsque après avoir fait en 86 le tour des auditoriums Parisien en vue je débarquais au 113 de la rue Cambronne passablement désabusé et sceptique. Deux démonstrations simples : l'une avec le rêve d'hiver de Schubert par Hans Hotter et Gerald Moore (enregistrement EMI mono 1955), alors que je n'aimais pas ce genre musical que je croyais barbant, l'autre avec un des chants de Noël du superbe Cantate Domino (Proprius 1980). La première avait pour but de montrer toutes les nuances quasi imperceptibles (une fin de note, l'inflexion d'une respiration, ce qui habille un silence, etc.) dont se nourrit la musique et que les mauvais systèmes, et en particulier les mauvaises sources, passent à la trappe, tandis que la seconde mettait l'accent sur la bouillie sonore d'une chorale où les paroles sont inintelligibles lorsque la dynamique est simplifiée. Je précise que c'était dans le premier auditorium avec leurs configurations d'entrée de gamme, pas celui avec les DMS + Naim + LP12-ITTOK-Asak.
musicalement vôtre
