Au risque de paraitre jouer le contre-pied voire le mauvais esprit, je me nourris (pour l'esprit) du blues de
Chris Con Carne, duo initié par un de ces blancs qui ne sont pas des blanc-becs, parce qu'ils sont compositeurs d'authentiques perles noires du blues. Il y a donc surtout le compositeur/musicien/interprète Chris Lamb, et son batteur Dan Lowinger.
Qu'on se s'y trompe pas, Chris Con Carne n'a rien d'un plan marketing et racoleur; enfance dans un milieu du quart-monde américain, au Texas, entre l'alcool et la violence des géniteurs, suite interminable de galères à travers les états (mais sans les étoiles...), marqués par le vol (d'une guitare entre autres), la mendicité, l'alcool ingurgité massivement et les nuits forcées à la belle étoile.
Rencontre avec le mythique et trop mal connu Bob Log III qui va lui révéler la parole rude et originelle du blues: non garçon, il ne faut pas forcément être noir ou intronisé dans le beau monde musical pour faire luire ton talent.
Chris Con Carne joue un blues âpre qui réunit les fondamentaux de cette musique: la douleur ("Hard time killin floor blues"), la révolte ("Soledad"), la rage de vivre ("Burden of proof").
Un blues de la rue, et des inspirations qui en disent long sur le monde de Chris: tous les types d'alcools bon marché disponibles (1. Whiskey 2. Scotch 3. Bourbon 4. Bière 5. encore Whiskey selon sa propre hiérarchie), mais surtout des maîtres musicaux tels que Bob Log III (logique...), Robert Johnson, Buddy Guy, Otis Rush et Howlin' Wolf.
Un seul album, datant déjà de 2002: "
Concarnage". Reste plus qu'à prier que les vents mauvais ne fassent pas vaciller trop tôt cette flamme opiniâtre, car la musique est le vrai reflet d'une âme cabossée dans ce cas...
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