A ma gauche : 2 x 13 W à transistors alimentés par un petit transformateur de 100VA.
A ma droite : 81 dB mesurés contre 84dB selon le constructeur (faut bien limiter la casse...

L’ensemble est relié par un câble en argent de faible section, un de ceux revêtus d’une jolie gaine bleue dont certains disent systématiquement qu’il privilégierait le haut du spectre et même déstabiliseraient (oscillations destructrices) les sections amplificatrices des Naim...

Voilà un joli trio dont les spécifications justifient amplement le titre du présent fil. Je devrais même écrire « voilà un quartet » car l’ensemble est installé dans une pièce de section carrée d’une surface de près de 65 m²…

Qui sont-ils ? Vous l’aurez tous compris : l’intégré Nait 2, les câbles Siltech LS25 MXT et les p’tites ATC SCM7 dans leur première livrée. Rien que du très abordable en occasion.
La contradiction réelle : quelques petits Watts alimentant via un câble en argent des enceintes closes de très faible rendement. Voilà qui permettrait aux revendeurs de s’épancher à satiété afin de motiver le passage vers des produits autrement plus conséquents et coûteux. Oui mais…

Les électroniques sont posées dans un rack Lovan parfaitement mis à niveau. La source est un Rega Saturn, le câble de modulation un Ecosse Cinch/Din ou un Black Rhodium Symphony Cinch/Cinch + adaptateur Din. Le lecteur de CD est alimenté via un câble secteur Audioplan G + filtre Powerplant. Toutes les électroniques sont reliées à un tambour de distribution Audioplan Powerstar G. Les ATC, elles, campent sur des pieds 3 points Target, solidarisées par un adhésif spécifique.
La contradiction apparente : il existe de nombreux systèmes composés de petites électroniques Naim Nait 1, Nait 2 ou petits amplis à tubes de faible puissance faisant pourtant chanter sans difficulté apparente les très voraces Rogers LS3/5a ou ses cousines dont les ATC SCM7 font – pour moi – partie, bien qu’elles ne soient pas des moniteurs au sens stricto sensu du terme. L’essai s’imposait donc. Comment ? Faut pas être très net pour tenter l’expérience au vu de ce qui précède ? Idiophilie aiguë ? allez savoir… On ne va quand même pas confirmer l’expression « ce que l’agriculteur ne connaît pas, il ne le mange pas ».

On lit parfois aussi des réflexions totalement creuses telles que « le Nait 2 serait le plus mauvais intégré de la marque, incapable de produire de la musique, que les ATC SCM seraient froides, tout aussi incapables », etc.

J’avais initialement comparé ce même Nait 2 à un concurrent anglais de même prix sur des enceintes moins énergivore dotée d’un rendement plus « normal ». Et j’avoue qu’il s’est ramassé une déculottée mémorable… Alors, imaginer qu’il puisse faire chanter les ATC SCM7…
15 mn de préchauffe (et pas de mise sous tension permanente) et c’est parti. Bien parti même car le résultat musical est grandiose ! Proprement stupéfiant.


Pas besoin de 10 heures pour comprendre que cette combinaison britanico-anglaise a du charme à revendre. De la vivacité doublée d’une douceur de restitution pourtant absolument dépourvue de mollesse ou de lenteur. L’ensemble est une très jolie machine à musique qui procure une écoute élégante, relaxée, totalement exempte de stress ou de « caractère électronique ». L’équilibre tonal est très réussi. Il me fait craquer par son punch surprenant d’abord, avant de me surprendre par son intrinsèque linéarité alors que tous les paramètres évoqués plus haut sont totalement contradictoires.
Son pouvoir de séduction est tel que l’on ne résiste pas longtemps. Certes, l’ensemble n’est pas forcément des plus neutres, bien que les timbres s’expriment avec une fluidité et une élégance rares. Le médium est lustré et dense. Il met bien en évidence la texture des voix et des instruments acoustiques. Quant à l’aigu, il file haut avec du grain et de la matière. L’ensemble est nerveux réagit au quart de tour, maniant les rythmes avec maîtrise et les mélodies avec euphonie.
Sur les bons enregistrements, il construit un vaste panorama particulièrement aéré et ouvert. Il y une indiscutable dimension holographique dans la manière dont cette combinaison synthétise l’image alors même que Naim n’est pas réputé pour cette qualité. Idem pour la SCM7 dont la profondeur de scène n’est pas à l’image de ses cousines. Pour autant, la scène sonore est non seulement crédible, mais parfaitement identifiée par strates successives.
Il constituera le cœur d’un système musical, plus euphonique que radical, capable de conférer à la musique une véritable enveloppe charnelle, sensuelle et fluide. Tout ça à partir d’éléments aux spécifications fort contradictoires… Si je m’en étais tenu à ce que j’avais entendu du Nait 2 sur des enceintes plus faciles, je n’aurais jamais fait ce test. Je serais passé à coté d’un mariage heureux formant une synergie que d’aucuns appelleraient la musicalité…
Conclusions ? Ça n’est pas parce qu’un maillon n’est pas performant dans un système donné qu’il est mauvais partout. Bien marié, il peut devenir exceptionnel. Même avec des spécifications aussi antinomiques… Mais surtout, il faut impérativement tester une combinaison avant de s’exprimer à son sujet, loin des à-priori et autres préjugés néfastes.
