Gamme Classic : concepts & conception

[Chuckos]

Chers amis bonjour,

cela fait maintenant 10 bonnes années que j'ai été contaminé - comme bon nombre d'entre vous - par une maladie (ou plutôt une "mélodie" ?) en provenance de Salisbury UK...

En termes d'amplification, j'ai commencé par le très bel intégré NAIT XS (qui est maintenant chez mon Papa pour son plus grand plaisir ) puis, j'ai upgradé tout ça vers un très bel ensemble NAC 202 + NAP 200 ; pour en arriver petit à petit, au fur et à mesure des années, des envies, des possibilités financières et autres opportunités d'achat de machines d'occasion, à mon Everest actuel et définitif : NAC 252 + SuperCap + NAP 300.
(ne dites jamais NAC 552 je ne boirai pas de ton son...).

Force est de constater que chaque montée en gamme, chaque ajout d'alimentation externe, a toujours apporté un indéniable plus à la musicalité et au plaisir ressenti. Même l'ajout d'un simple NAPSC sur mon NAC 202 m'avait à l'époque apporté plus de musique...

Maintenant que j'arrive au sommet que je m'étais fixé, je me retourne un peu et j'aimerais bien comprendre de quoi tout cela vient techniquement parlant. Seulement voilà, je ne suis ni électronicien, ni expert technique de la Hi-Fi... et c'est pourquoi j'en appelle à vous, honorables membres de ce forum !

Pourriez vous éclairer ma lanterne ainsi que celles des autres gentils membres non techniciens de ce forum quant aux différents concepts/conceptions des superbes amplis/pré-amplis de la gamme Classic ?

Un NAC 202 comment ça marche ? Comment c'est fait ?
Qu'est ce qui est amélioré en termes de conception lorsque l'on passe à un NAC 282 ? Puis à un NAC 252 ?

Un NAP 200 comment ça marche ? Comment c'est fait ?
Qu'est ce qui est amélioré en termes de conception lorsque l'on passe à un NAP 250 ? Puis à un NAP 300 ?

Une HiCap comment ça marche ? Comment c'est fait ? A quoi ça sert ?
Deux HiCap ensemble comment ça marche ? Comment c'est fait ? A quoi ça sert ? Pourquoi c'est mieux qu'une seule HiCap ?
Une SuperCap comment ça marche ? Comment c'est fait ? A quoi ça sert ? Pourquoi c'est mieux que deux HiCap ?
Une NAPSC comment ça marche ? Comment c'est fait ? A quoi ça sert ?

Vous avez deux heures...
(je mets de côté l'upgrade DR des amplis et alims qui nécessiterait un sujet séparé)


Blague à part, ce serait vraiment génial si vous, érudits du forum, pouviez prendre le temps de vulgariser tout ça pour les quelques candides novices qui parcourent ce forum à la recherche d'éléments d'information qui leur permettront de mieux comprendre les fondements de leur passion.

Merci beaucoup d'avance pour ce travail d'utilité publique !!

Musicalement votre.

[Chuckos]

Salut tout le monde !

Alors personne pour s'y coller ?
Même pas un petit tableau pour détailler les constituants des différentes machines ?

Allez on croit en vous !!

[guibo]

on croit en nos oreilles

[rico]

Salut,

Ben tu as déjà vu ce que cela donnait concernant la sensibilité des entrées dans ton sujet "DIN ou RCA"
Autre exemple : la différence entre Hicap et Supercap n'est pas limpide, on en reste à des suppositions ...
Il y a beaucoup d'exemples disséminés dans le fofo sur les différences entre 2 appareils
il y a également quelques white paper qui sont une bonne source d'infos (ex ND555) :https://www.naimaudio.com/sites/default ... inal_0.pdf
les interviews de Julian Vereker : https://www.kenkessler.com/hi-fi/interv ... n-vereker/ https://audiocounsel.co.uk/brands/naim/ ... n-vereker/ https://thetomtomclub.ning.com/profiles ... -interview

... Globalement chez Naim les upgrades correspondent à plus de courant et un meilleur découplage mécanique

[eddy]

C'est simple et subtilement compliqué à la fois ! Pour moi, tu auras sans doute des avis très différents du mien, Naim est d'abord une philosophie qui est le fruit du talent de son concepteur à l'origine, Julian Vereker. Il a créé un concept d'amplification original, dans ce domaine on trouve de tout et ce "tout" est principalement dû aux enceintes acoustiques qui sont tellement différentes que les électroniques elles aussi ont pris un large éventail. Rentrer dans les détails de la préamplification et de l'amplification qui sont deux choses très différentes demanderaient beaucoup de temps. Certains détails ont déjà été traités.

Julian Vereker, entre autre, s'est spécialement intéressé à l'amplification des enceintes électrodynamiques ( celles avec des hauts parleurs, pas celles avec des membranes électrostatiques ). Ce type d'enceinte acoustique constitué d'une bobine mobile qui est un simple fil de cuivre enroulé sur un support pour former une bobine ne s'intéresse principalement qu'à une seule chose : le facteur courant de l'amplificateur de puissance ! C'est cette variable physique élémentaire qui fait bouger la membrane du haut parleur. Plutôt que de créer des amplificateurs qui vont afficher beaucoup de "Watts", Julian Vereker a préféré "travailler" le facteur courant, la chose la plus importante qui va intéresser toute bonne enceinte électrodynamique. Quand on étudie "ses" capacités de courant on comprend qu'un amplificateur qui affiche beaucoup de Watts n'est pas forcément plus musical qu'un amplificateur qui développe peu de Watts... je dirai même bien au contraire ! La puissance d'un ampli étant le produit de la tension maximale disponible sur la charge par le courant maximal, on imagine, comme c'est presque toujours le cas, que cela ne donne aucune idée de la qualité de ce courant qui traverse les hauts parleurs de l'enceinte : a t'il la poigne nécessaire pour imposer le rythme à la membrane ou est-il lui même sous le joug des forces contre électromotrices de ces hauts parleurs ? Il y a tout ce qu'il faut pour comprendre que la qualité du courant, intimement liée à la qualité musicale dépend de la philosophie de l'amplificateur. En dehors de cette partie importante qui lie l'étage de puissance d'un amplificateur à l'enceinte acoustique, il y a la partie préamplificatrice qui elle est fondamentale pour la vie musicale. L'originalité de Naim, là comme ailleurs, est de ne pas perdre de vue le facteur courant lors de chaque étage de gain dans le préamplificateur, qu'il soit un étage de gain en courant ou un étage de gain en tension car il faut bien amplifier la tension également ! C'est ce qui explique en gros l'ajout d'une alimentation externe et surtout le fait que cette alimentation externe n'est jamais trop grosse pour la qualité musicale. Ces alimentations, lorsqu'on monte en gamme permettent d'ouvrir des portes de plus en plus grande et surtout, il faut comprendre que ses portes qui s'ouvrent "relient" le plus directement possible l'étage alimenté au... secteur ! je dirai qu'en gros c'est ce qu'il faut retenir, chez Naim il y a sans doute beaucoup de nuances mais même le plus "petit" Naim bénéficie de cette philosophie de courant, un Nait 1 est extraordinairement musical...

[GFantasio]

Pour faire simple :
1 - En ce qui concerne les alimentations (non DR)
Du Snaps à la supercap : ce sont toutes des alimentation linéaires régulées délivrant de 1 à 14 rails de +24v. La régulation est assurée par un circuit de régulation LM317.
* Snaps = 1 seul rail (mais souvent 2 à l'intérieur), conception simplifiée : petit pont de diodes, petit transfo, 1 seul condensateur réservoir, LM317 en boitier TO220 (pour courants pas trop importants)
* Hicap = 2 rails, gros transfo, 2 gros condensateurs réservoirs, 2xLM317 en boitier TO3 (boitier métallique pour courants importants)
* Flatcap = 2 rails, petit transfo, 1? 2? réservoirs moyens, 2xLM317 en boitier TO220.
* Supercap = 14 rails, très gros transfo, 2 ou 4 gros réservoirs, 14xLM317 en boitier TO3.

2 - pour les préamplis
Leur schéma est quasiment identique du modeste 42 au 252, (je simplifie). Les variations vont porter sur le format des circuits, le nombre de rails d'alimentation possibles, la qualité des composants de filtrage d'alimentation, les potentiomètres, le découplage mécanique du câblage et des circuits et l'isolation vis à vis des éléments de commande et de commutation des entrées / sorties.


NAC42 , tous les composants sur une seule carte + cartes phono enfichables 32x, 1 seul rail d'alimentation (snaps)
NAC62 : tous les composants sur une seule carte + cartes phono enfichables 32x, 2 rails d'alimentation (hicap)
NAC32 : tous les composants sur des cartes enfichables + cartes phono enfichables 32x, 1 seul rail d'alimentation (snaps)
NAC32.5 : tous les composants sur des cartes enfichables + cartes phono enfichables 32x, 2 rails d'alimentation (hicap)
NAC72 : tous les composants sur des cartes enfichables 2 rails d'alimentation (hicap), + cartes phono enfichables 32x,
tampon d'entrée différent (729 au lieu de 321)

A partir du 72, le tampon d'entrée a pour schéma celui des cartes 729.
NAC92 : boitier slim, télécommande, tous les composants sur une seule carte + cartes phonos enfichables 52x, 2 rails d'alimentation (hicap)

NAC102/200 : boitier normal, télécommande, tous les composants sur une seule carte + cartes phonos enfichables 52x, 2 rails d'alimentation (hicap) + 1 rail d'alimentation pour les commandes de commutation et de volume (NAPSC)

NAC200 : sensiblement identique dans sa conception au 102, boitier black, système de commande revu.

NAC82/NAC282 : idem 102, mais fiches din / rca câblées et découplées au lieu d'être soudées sur le circuit imprimé, 4 rails d'alimentation (1 ou 2 hicap ou 2 Din5 d'une supercap) + séparation complète de l'alimentation et de la masse de la partie commande.
Meilleurs composants de filtrage d'alimentation.

NAC52/NAC252 : meilleurs composants de filtrage d'alimentation, meilleure commande de volume et de commutation, plein de rails d'alimentation, supercap obligatoire.

NAC552 : découplage mécanique poussé à l'extrème, optimisation des alimentations et des composants.

[Chuckos]

Ah merci les gars vous assurez !!!




GFantasio on attend ton paragraphe 3 sur les amplis de puissance avec grande impatience !!

[GVTahiti]

... Ainsi d'ailleurs que le paragraphe 4 sur ... les ripeurs/streamers !

[ALMO]

Naim est resté fidèle à l'esprit d'origine, la préservation de la musique.
A partir de 2002 ( gammes black) il y a eu des évolutions technologique tendant vers une universalisation et l'aspect pratique +esthétique selon les sensibilités.
Avant l'ère 2000 tous les appareils Naim étaient essentiellement conçus sur le principe des entrées et sorties en DIN, sauf les connecteurs phono séparés plus sensibles aux entrées en faible signal plus particulièrement avec les cellules MC à bas niveau. Sur les séries black les fiches RCA ont fait leur apparition, permettant d'accéder à des branchements et câbles de marques différentes; bien que pour Naim l'esprit Din est maintenu prioritaire vis à vis du concept du regroupement de la masse en étoile. Avec la décennie 2010 et les composants montés en surface (CMS) s’intensifiant les schémas ont un peu évolués, permettant des rapprochements de circuits et compactifications, mais plus totalement dans l'esprit de masse en étoile; ce qui a multiplié l'emploi des RCA.
D'un point de vu sonique, les gammes Black ont opérées un changement sensible de présentation sonore. Les transistors de puissance sur les amplis sont devenus électriquement plus performants (capacité en courant accrue avec extension de marge de sécurité) Cependant les anciens transistors moins puissants conservent toutes leur qualités musicales intrinsèque, spontanéité, participation ; plus de puissance admissible procure certains avantages mais ne constitue pas définitivement une meilleur musicalité.

[eddy]

, Effectivement, c'est difficile de répondre. Qu'est ce qui s'est passé dans la tête des gens de Naim lorsqu'ils ont forcément fait la comparaison entre "olive" et "Black" ? Je n'arrête pas de me dire que Julian Vereker était absent car il était très malade à cette époque où les "Black" sont nés. J'imagine qu'il aurait sans doute eu un avis très proche de DDD !

[jeanpi]

J'ai eu du black durant quelques années, 282, 250, HC, SC, CDX2, XP5xs, SN 2, HC DR ...et j'en suis venu à regretter le 82,HC et 135, voire 250 olive!
Dans l'intervalle, j'écoute avec le lecteur Moon 260D sur mes Osiris via le petit Nait 2 de 1992 (totalement révisé), et c'est un régal de musicalité, de fluidité
Il est juste incroyable ce petit ampli ! Le seul bémol, il n'y a pas de télécommande, je me fais des compils et le niveau n'est pas constant. Aussi le potentiomètre ne permets pas de bien doser le niveau à faible volume, soit rien, soit trop fort !
Mais ce n'est que passager, des commandes sont en cours

[La Bastille]

Les regrets émis sont toujours en faveur de la ligne Olive (black vs olive) ...
Mais quelles ont été les réactions des fidèles Naimistes lors du passage CB >> Olive ?

[jeanpi]

Chez moi, aucune à l'époque, cela me semblait une sorte de continuité naturelle

[naim21]

Les regrets émis sont toujours en faveur de la ligne Olive (black vs olive) ...
Mais quelles ont été les réactions des fidèles Naimistes lors du passage CB >> Olive ?

Certains PRO français m'ont répété que "les choses avaient changé", en gros c'est obsolète si ce n'est pas naze...
Des Britons m'ont dit "Surtout ne changez pas"!
Pour mes oreilles et mon usage, je n'ai jamais quitté mon 250CB, révisé quand même.
Même chose pour mon 42.5 CB, dédié au Phono de ma platine.
C'est vieux, ça sonne, ça marche. C'est Noël!
Ah non, c'est passé.
Ben alors, c'est Noël tout le temps.

[ALMO]

Il semblerait que Naim ait opté pour une plus grande aptitude de ses amplis face aux charges les plus complexes d'enceintes diverses; sur les versions DR actuelles, la longueur mini de 3m50 des câbles HP est secondaire, du 3m ou même 2,50m de longueur peut se conformer sans appréhension avec l'amplificateur. En même temps la transition apparait bien réussie musicalement. Les oreilles familiarisées aux anciennes gammes privilégient d'abord le degré d'implication avec la musique, ce qui peut contribuer à moins d'exigence par ailleurs; notamment sur la beauté des timbres et l'importance des détails perçus sur les gammes black.