
Après quelques jours de chauffe je commence à avoir une idée de ce que donne le couple SN3/HC-DR sur mon S1 (et peux comparer un peu avec la config. précédente 52/135). Mais le rodage continue … Ce n’est pas une comparaison directe mais j’ai toutefois gardé suffisamment longtemps le combo 52/135 pour m’être imprégné de sa musicalité. Il est possible aussi que la remise en ordre de tous les fils derrière le meuble à l’occasion du changement ait une influence. J’ai écouté sur les SBL et sur les Sonus Faber. J’ai alterné les sources : streaming Qobuz HR sur l’Aurender, streaming fichiers HR en local sur l’Aurender, CDs sur le CDS3, vinyles sur la LP12 (mais pas branchée sur l’entrée phono du SN qui est MM). Je n’ai pas essayé avec/sans Hicap, j’avais déjà été convaincu de l’apport de cette dernière sur le SN2.
On peut ne pas aimer le look Naim « moderne », mais personnellement j’aime bien la ligne générale très sobre du Supernait. Il est entièrement d’un black profond, alors que le SN2 a une partie médiane de façade plutôt gris très foncé dépoli. Il est livré avec un modèle de télco. que je ne connaissais pas, et des cordons secteur UK et EU. Un p’tit défaut du SN3 qui n’existe pas sur mon SN2 : le zéro du potard de volume est à 8 heures, faut s’habituer … L’installation est simplissime. Il faut évidemment un SNAIC4 pour la Hicap (le SNAIC5 est livré avec cette dernière)..
Ce qui m’a frappé d’emblée est la solidité de la reproduction musicale. Les 2 x 80W/8 Ohms (2 x 130 W/4 Ohms, transfo 400 VA) ne sont pas à la peine. On sent un contrôle à toute épreuve des HP. Globalement la bande passante semble plus linéaire qu’avec 52/135. Tout est fluide, naturel, vivant.
Le SN3 semble un peu moins raffiné dans l’aigu que le 52, avec des attaques de notes et des transitoires peut-être moins franches, moins percutantes (Nocturnes de Chopin par Arrau). Les extensions de notes semblent un poil plus courtes (à noter quand même que les tweeters des Sonus sont neufs). Mais les aigus restent chatoyants, soyeux (Sonates Violon/piano Beethoven).
Les voix sont moins présentes, moins mises en avant, on pourrait dire aussi moins projetées quand on n’aime pas (derniers opus de Léonard Cohen). Ce sera donc pour certains un mieux. L’émotion réside plus dans le « vrai » que dans le « chaleureux ».
Le grave du SN3 est vraiment très bien tenu, détouré, franc, profond (lives de Michel Jonasz). Difficile de comparer avec les 135 dont les condos commençaient sûrement à accuser leur âge, mais je ne ressent pas de manque à ce niveau, bien au contraire. Le soutien des autres registres est ainsi bien assuré.
Par contre l’image est plus vaste, sans être démesurée toutefois (Concertos brandebourgeois par Harnoncourt). Le placement des instruments dans un ensemble, des chanteurs dans un chœur, est plus évident (Charpentier, Les Arts Florissants, Christie ; Bach Cantate BWV 21, Herreweghe), particulièrement l’étagement et la profondeur des plans sonores. Les ambiances de salle sont mieux perçues, il y a plus d’aération. On sait que ce n’est pas une qualité première des olive, ça se vérifie. Ça veut aussi dire que le haut du spectre est quand même excellent malgré mes remarques plus haut.
Le SN3 laisse bien passer l’émotion des enregistrements, quel que soit le genre musical. (Goldberg de Gould, Les Marquises de Brel). Le PRAT est toujours là. De ce coté aucune frustration non plus.
Au total je ne dirai pas que SN3/HC est inférieur ou supérieur à 52/135. C’est simplement un peu différent. Mais la philosophie Naim reste présente. Le SN3 me semble moins analytique que les blacks que j’ai eu l’occasion d’écouter par ailleurs. C’est plus « velouté ». Il doit être moins fatiguant à fort volume. Mon ressenti serait peut-être différent avec d’autres enceintes, mais on a un bon échantillon avec SBL et Sonus. D’ailleurs il faudra sans doute que j’adapte un poil leur placement. Pour résumer, à ce jour, je n’ai pas de regret significatif au plan musical. En marge, esthétiquement j’y ai gagné en cohérence (et en place). Toutes les remarques ci-dessus sont un peu d’ordre « Hifi », mais ce qui compte, à savoir le plaisir de la « Musique », reste comparable.
Le SN3 est un « black », certes, mais pour un black, il est du genre « olive noire » …
