Parlons déjà de l'écoute proprement dite avant d'aborder le ressenti de l'oeuvre et les émotions que cela génère.
A mon avis, il faut déjà différencier le type d'écoute.
Il y a l'écoute du spectateur, attentif à la reproduction de l'oeuvre dans sa globalité avec une situation parfaite, comme au concert (ou plutôt meilleure dans 80% des cas) et l'écoute du musicien pour qui la spacialisation des instruments et la perception de l'oeuvre est radicalement différente suivant la position qu'il occupe dans l'orchestre et l'instrument dont il joue
C'est quand même bizarre de se dire que certains mettent plusieurs mois à placer leurs enceintes de façon idéale au mm près alors qu'un violoniste aura le son de son instrument directement dans une seule oreille et une pauvre petite partie de l'orchestre dans l'autre :idea:
De la même façon, je doute qu'un ensemble hi-fi aussi bon soit-il puisse procurer la même spacialisation et la même localisation des instruments que celle perçue par un Chef, pratiquement au centre de son orchestre et plus en hauteur :idea:
Evidement le son est important pour un musicien aussi, c'est d'ailleurs la raison de sa quête sans fin du meilleur instrument voire de son plaisir à jouer dans certaines salles plus que d'autres mais je ne pense pas que ce soit le même type de son que celui qu'un audiophile recherche. D'ailleurs parmi nous, qui en aveugle est capable de reconnaître sur son ensemble haut de gamme le son d'un stradivarius sur un disque qu'il ne connait pas

Qui parmi arrive à reconnaître le lieu d'enregistrement d'une oeuvre rien qu'à l'acoustique
Revenons maintenant à la perception de l'oeuvre et son ressenti. Je ne pense pas qu'ils aient beaucoup à voir avec la qualité du matériel utilisé. Je dirais qu'ils dépendent beaucoup plus de notre état d'esprit au moment de l'écoute, de nos connaissances personnelles de la partition, de l'époque, de la génèse de l'oeuvre, de la vie du compositeur ainsi que des affinités personnelles que l'on a avec tout ça
On peut même aussi y ajouter notre expérience personnelle au travers des versions écoutées et de la première version entendue souvent déterminante
Un violoniste baroque spécialiste de Bach, n'écoutera pas et ne ressentira pas la même chose lorsqu'il écoutera la Messe en Si qu'un non musicien fan de Satie et de ses Gymnopédies même si c'est sur du Naim
J'ai vu des copains avoir la larme à l'oeil en écoutant un vinyle des concertos de Rachmaninov joués par Rachmaninov lui-même alors que moi je n'y entendait que craquements et souffle :oops:
Par contre, ces copains là, étant musiciens depuis qu'ils ont 5 ou 6 ans et possédant quelques 5000 vinyles et 2000 CD sont capables de reconnaître n'importe quelle piste de n'importe quel disque en sachant le nom du compositeur, le nom de l'oeuvre, ce qui est encore assez facile, mais aussi le nom du Chef, de l'ochestre et des solistes, et ce quel que soit le moyen de reproduction sonore utilisé
Lors de nos écoutes comparatives nous n'abordons d'ailleurs jamais le côté matériel et je crois que leurs connaissances dans le domaine sont très réduites
Pour résumer, je dirais qu'écouter du son c'est être ému par l'oeuvre qu'on écoute lorsque toutes les conditions d'écoute sont parfaitement remplies et écouter de la musique c'est être ému par l'oeuvre quelque soient les moyens employés :?
Pas taper hein
