Yves possède un lecteur Linn Majik CD et un intégré AVI Laboratory Serie raccordé à une paire d’enceintes ATC SCM 12. Je lui avais demandé d’emmener ses CD de référence afin qu’il puisse se faire une idée du potentiel des amplis. Je lui ai proposé de faire mumuse avec le système, en choisissant préalablement le préampli qu’il souhaitait utiliser. Il a choisi l’AR Reference One. L’ensemble étant en chauffe depuis une vingtaine de minutes, nous avons débuté les écoutes. Les CD se sont enchaînés. Yves était aux anges…
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![Dan.San :(](./images/smilies/24.gif)
C’est tout penaud qu’il me demanda s‘il pouvait tester ses enceintes et son lecteur dans mon système car l’ensemble était dans le coffre de sa voiture. Pendant qu’il déballait ses produits, j’ai installé une paire de pieds Foundation pour les ATC. Je me suis réjouis de la suite, étant un fanatique de la marque ATC, très représentative de la Hi-Fi anglaise et de ses légendaires moniteurs. Il a d’entrée souhaité écouter les ATC en biamplification passive, comme pour les écoutes faites à partir des Spendor. Nous avons utilisé mes câbles de liaisons modulation et HP. Le temps de laisser chauffer le Linn Majik, de se mettre d’accord sur le positionnement des ATC, nous avons repris les écoutes.
J’ai immédiatement été scotché par la musicalité des ATC ! Incroyable ! :shock: Dès les premières secondes, on comprend que les ATC ont le rythme dans la peau. On est immédiatement emporté par leur capacité dynamique. La précision est exceptionnelle, l’homogénéité remarquable sur l’ensemble de la bande passante. Les ATC sont réellement communicatives. On se surprend à immédiatement taper du pied. Dans le haut du spectre, elles restituent la vie et la magie des petites enceintes de monitoring, avec un très beau respect des timbres, une extension et une douceur qui ravissent mes oreilles. Moi qui apprécie avant tout la cohérence et la fluidité d’une écoute dynamique suis subjugué. Le bas du spectre est respectable, tendu, rapide, sans tentation de reproduire un extrême grave artificiel. Elles font preuve d’une transparence exceptionnelle, malgré une toute petite coquetterie dans le bas médium, laquelle est sans doute à l’origine de l’impression perçue de chaleur et de punch.
L’esthétique sonore pourrait être qualifiée de flamboyante malgré une très grande neutralité. L’image stéréo qui se forme devant nous est tout aussi bluffante tant elle s’émancipe du cadre de la stéréophonie. Confortables, elles donnent du relief aux instruments puissants comme la contrebasse et le piano. Les cuivres bénéficient d’un médium aigu somptueux et dynamique, suave, presque charnel. La brillance est très réaliste. Amateur de concert, je suis conquis. Nous passons au morceau « Vietnam Blues » de Cassandra Wilson. Grandiose ! La chanteuse est devant nous, presque palpable. Contrairement aux idées reçues, les ATC sont rapides et percutantes et n’ont pas peur d’être bousculées par la puissance des Classic 120 (110 W produits par 8 tubes 6550 par bloc), lesquels donnent toute la mesure de leur talent, avec une absence de distorsion qui évite toute fatigue auditive.
L’ensemble nous convie à enchaîner les écoutes en se laissant aller à cette énergie communicative, cette transparence typique des enceintes 2 voies bien conçues qui sait remettre chaque interprétation dans son contexte, sans exagération, mais avec une précision et une vitalité communicative. Un vrai coup de cœur. A ce prix là, c’est cadeau. Cette configuration donne ici sa pleine mesure au service de la musique. Contrairement à la fable de La Fontaine, la grenouille ATC qui voulait être aussi grosse que le bœuf Spendor a brillamment atteint son objectif. Chapeau bas Monsieur ATC…
Reste le difficile mais indispensable retour à la douloureuse réalité puisque je n’envisageais aucunement de brader les Classic 120… :? Pas de problème là non plus puisque Yves m’a également acheté le Reference One, les 4 câbles de liaison symétrique alimentant les Classic ainsi que les 4 câbles HP. J’irais installer l’ensemble chez lui ce soir.
PS : mon instinct me dit que quelque part au centre de l’Europe, un designer de génie sourira à la lecture de ce CR…