De la Techno de Detroit

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Emmanuel
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De la Techno de Detroit

Message par Emmanuel »

A la demande de certains j'ai le plaisir de créer un sujet dédié à la musique techno de Detroit.
Et je demande donc à Madmike1978 de continuer sur son excellente lancée:
madmike1978 a écrit : je suis tombé dans l'électro de Detroit grâce aux vinyles il y a environ 13 ans quand je mixais.
et qui se fera un plaisir de replonger sur ses bonnes vieilles Technics et fera découvrir la crème de la crème de la techno de Detroit !

(Quant à moi je l'ai découverte lors de "virées" mancuniennes en 1988 dans un certain Hacienda FAC 51...)
Emmanuel
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madmike1978
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Message par madmike1978 »

Ouh la, j'ai la pression. Bon, je vais donc tenter de vous plonger dans l'underground de la musique électronique de Detroit. Comme le dit Emmanuel, l'idéal pour moi serait de refaire tourner mes MK2 lors d'un mix de quelques heures pour vous faire voyager dans la Techno de Detroit mais cela semble impossible, il va donc falloir tenter d'expliquer ce qu'il faut normalement ressentir. Car en effet, cette musique a un pouvoir énorme pour faire passer des émotions, elle vous plonge complètement dans cette ville américaine qu'est Detroit, et plus particulièrement dans les quartiers noirs défavorisés.

Commençons donc par le commencement.

La musique Techno trouve sa source à Detroit au début des années 80, contrairement à la House née à Chicago.

Les fondateurs de la Techno à cette époque sont Kevin Saunderson, Derrick May et Juan Atkins, tous encore très actifs aujourd'hui. Ils créent une musique à l'image de leur ville; dur, sombre, mélancolique avec un darkness reconnaissable tout de suite. Le paradoxe de la Techno de Detroit est d'arriver à utiliser des sonorités souvent tristes et assez dures mais en y mettant un groove phénoménal. Les influences de cette musique viennent à la fois de la Motown, du P-Funk de Georges Clinton et Funkadelic, du Jazz mais aussi de la musique électronique industrielle européenne comme Kraftwerk, Tangerine Dream ou Telex.

A travers cette musique, les artistes tentent de faire passer leur quotidien dans les ghettos blacks, où pauvreté se mêlent avec industrialisation massive et robotisation dans les usines automobiles.

Le génie des fondateurs de cette musique est d'arriver à faire groover des sons synthétique, robotiques et technoïdes. Kevin Saunderson va créer le label KMS, Juan Atkins le label Metroplex et Derrick May le label Transmat. 3 labels pionniers où on trouve les premières bombes de Techno. Les très célèbres titres No UFO's, Night Drive, Sound Of Stereo, Strings Of Life, Beyond The Dance, The Beginning, The Sound, Rock To The Beat...viennent de là. Le double album "Innovator" de Derrick May donne une bonne image de cette époque, ainsi que "Classics" de Juan Atkins.

La difficulté pour accéder à cette musique est que tout au début ne sort qu'en vinyle. Il y aura un peu plus tard des CD, l'avantage est que ce sont plus des compilations que des albums si bien qu'ils regroupent ce qui se fait de mieux en disques noirs.

La construction d'album à part entière se développera plus tard, dans ce qu'on appelle la deuxième vague de la Techno de Detroit. Mais on y reviendra. Cette période est à mon sens la plus riche et la plus créative avec notamment des artistes comme Carl Craig, James Pennington aka Suburban Knight, Jeff Mills, Octave One, RNG et surtout le label Underground Resistance (fondé par Mike Banks aka Madmike) qui va devenir la vitrine de la Techno de Detroit, produisant sa musique en autarcie totale à l'écart des majors et s'impliquant beaucoup dans la politique sociale...

La suite au prochain épisode!
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Burgerland
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D3 Techno

Message par Burgerland »

Parfait historique de la techno made in Detroit, merci Madmike.
J'ignorais d'ailleurs que la House était née à Chicago. Je fréquente plus les Jazz bars comme le Green Mill quand je vais a Chicago. Il va falloir que je me renseigne mieux pour la prochaine fois.

Enfin bon, voici quelques références pour ceux que ça intéresse:

Cybotron- Clear
Underground Resistance- Galaxy 2 Galaxy
Model 500- No UFO's
Jeff Mills- Waveform Transmission
Plastikman- Recycled Plastik
Kevin Saunderson- Second Sign
Theo Parrish- Detroit Beatdown Remixes
Octave One feat. Ann Saunderson- Blackwater
DJ Assault- Mr. Muthafucker
Drexciya- Harnessed the Storm
Inner City- Big Fun
Paperclip People- The Secret Tapes of Dr. Eich
Moodymann- Black Mahogani II
UR- The Aztec Mystic
System 7 / Derrick May- Mysterious Traveller
Suburban Knight- By Night
Eddie 'Flashin' Fowlkes- Detroit Beatdown
DJ T-1000- Progress
Robert Hood- Nighttime World
Mike 'Agent X' Clark- Detroit Beatdown
Claude Young- One Nine Eight Four
DJ Dijital- Interstellar Fugitives - Destruction of Order
Scan 7- Dark Territory
Aux 88- AUX 88
Mat

Pro-ject Perspective/Clearaudio Virtuoso - Sony DVP-S9000ES SACD/DVD - PS Audio DLIII DAC - Rogue Audio Metis Magnum - Rogue Audio ST90 - Magnepan MG1.6QR - 2 subs A. Gallo TR-1 - Tara Labs The One (Modulation, HP)
groove
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Message par groove »

Pour commencer peux-tu nous filer un Top 5 ou 10 des meilleurs albums et/ou compils.
Groove is in the music - CD5x - FlatCap 2x - Supernait - Linn Majik 140 - Micromega Minium FM
madmike1978
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Message par madmike1978 »

Toutes ces références sont des classiques incontournables de la Techno de Detroit.

La musique de Cybotron (aka Juan Atkins) est d'ailleurs considérée comme l'un des points de départ de la Techno de Detroit.

Avec Aux88 et Scan7, on entre vraiment dans l'électro. La musique se fait plus dure. A l'image d'UR, les membre de Scan7 jouent encore masqués, voulant ainsi mettre en avant l'image d'un collectif plutôt qu'une musique dépendante d'individu.
Image

Drexciya est la formation la plus mystérieuse de Detroit et très probablement la plus passionnante dans leur musique. Il font partie du label UR mais on ne sait pas combien ils sont, on ne presque rien d'eux. Un grand nombre de projet leur sont attribués sans en être certain. On connaît juste 2 membres: James Stinson décédé en 2002 et Gerald Donald mais on dit parfois qu'il y a d'autres mecs derrière leurs différents projets

Avec DJ Assault, on entre dans un style appelé Booty bass (ou ghettotech). C'est le style le moins intéressant à mon sens, c'est un mélange d'électro et de hip-hop assez rapide avec des paroles très portées sur le cul. Ce style trouve d'ailleurs sa véritable origine à Miami plutôt qu'à Detroit à travers la Miami bass.

Juste une réserve pour Plastikman qui, même si il a fait quelques passages à Detroit, ne s'inscrit pas dans la tradition de la Techno made in Detroit. C'est plus de l'acid/acid house minimaliste.
Modifié en dernier par madmike1978 le 16 déc. 2011, 19:43, modifié 1 fois.
madmike1978
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Message par madmike1978 »

groove a écrit :Pour commencer peux-tu nous filer un Top 5 ou 10 des meilleurs albums et/ou compils.
OK. Je vais essayer d'établir un top.

Les albums incontournables:
- UR "Interstellar Fugitives" + "Intrstellar Fugitives 2"
- X102 "Rediscovers The Rings Of The Saturn" (réédition de l'album de 1992)
- Model 500 "Deep Space"
- Innerzonne Orchestra (aka Carl Craig) "Programmed" (très jazz)
- Derrick May "Innovator"
- Transllusion " Life"
- Drexciya "Harnessed The Storm"
- Dark Energy (aka Suburban Knight) "Collided Energy"
- Galaxy 2 Galaxy (aka UR) "A Hitech Jazz Compilation"
- Carl Craig "Landcruising"
- Aux 88 "Xeo Genetic"
- Cybotron "Clear"

Bonnes compil':
- Techno Bass "The Mission" (compil Direct Beat avec Aux88, Dijital...)
- Origins Of Sound (compil Submerge avec UR, Madmike, Drexciya, Aux88...)

Mix:
- DJ Rolando "Vibrations" (mix orienté très électro qui montre tout ce qui se fait sur UR, le meilleur à mon avis mais pas le plus facile d'accès)
- DJ Dex "Depth Charge 5" (très bon mix avec les label UR, Red Planed, Electrofunk, Frustrated Funk...excellent)
- DJ3000 "Somewhere in Detroit" (très bon mix avec les labels UR, Motech, Electrofunk, Transmat, Metroplex...complet et varié)
- Aux88 "Electro Boogie" (avec Direct beat, UR...)
- Carl Craig "Sessions" (tout l'univers de CC sous différents pseudos)
- Kevin Saunderson "KMS Definitive Mix" (Le son KMS en un mix)

Il existe aussi d'autres mixs, moins exclusivement Detroit mais quand même à 95%. Parmis eux, dans la série DJ Kicks, le mix de Claude Young, Stacey Pullen et Carl Craig.

Bon d'accord, il y en a plus que 10 mais il n'y a vraiment pas à choisir parmi ces disques. Comme je sais que beaucoup sont très difficiles à trouver, je préfère proposer une liste plus large, allant de l'underground complet à des choses plus classiques comme certains mixs (DJ Kicks surtout).
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filip63
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Message par filip63 »

:shock: je suis béat d'admiration ... sans rire. :wink:

:cool:
:hello: Install: S1, S2, S3
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Emmanuel
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Message par Emmanuel »

Merci Madmike & Burgerland pour cette excellente entrée en matière.

Rappelons bien pour tous ceux qui n'ont jamais écouté de "techno de detroit" sa parenté avec Kraftwerk. L'écoute n'est pas toujours aussi facile et évidente, et même parfois ardue... Qu'en serait-il de celui qui n'a jamais écouté de jazz et qui aimerait comprendre tout de suite le free-jazz ?

Quelques petites notes si vous me le permettez:
Model 500 = Juan Atkins, un des 3 "fondateurs" du genre. (A noter que les 3 compères se sont connus dans le même lycée, et que les 3 citent spontanément l'association de Kraftwerk et du groove local comme étincelles du genre musical qu'ils ont développé)

Comme vous le dites, je recommanderai plutôt une ou deux bonnes compilations pour commencer, et essayer de voir et détecter la techno dans son ensemble ?

Moodymann est aussi un cas à part, qui a réussi à être à la fois une référence "techno de Detroit" et "House de Chicago".
Ce qui me permet de rebondir: Et oui... la House est de la ville voisine Chicago et est contemporaine à la Techno de Detroit... le son du Can you feel it qui a failli avoir eu raison de 2 des pères fondateurs de la techno (Sauderson et May). on pourra ouvrir un sujet dédié à la House, et la présenter autrement que la façon qu'on les gens de la voir en France...et les liens avec la disco et le funk, le soul jazz est très évident... Mais là ça mérite un sujet à développer à part.
Modifié en dernier par Emmanuel le 06 oct. 2008, 19:32, modifié 1 fois.
Emmanuel
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gaby63
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Message par gaby63 »

:cache
madmike1978
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Message par madmike1978 »

filip-63 a écrit ::shock: je suis béat d'admiration ... sans rire. :wink:

:cool:
Merci
gaby63 a écrit ::cache
Il n'y a pas à avoir peur, cette musique n'a jamais tué personne. Encore faut-il faire l'effort de la connaître et de la comprendre.
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CAMEO172
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Message par CAMEO172 »

ne voulant pas mourir idiot, je tenterais un Cd. suis vraiment pas convaincu.. j'étais allé voir sur deezer et j'avais trouver un Cd de l'un des 3 fondateurs..j'avais pas été emballé... mais je vais persisté, des fois que.
Image

CDS3/XPS2(PL) + NDX/XPS2 - Hiline - 252 - 300 (PL) - NACA 5 - ALLAE - N Sub - Fraims
http://www.concertsenboite.fr
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Playchess
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Message par Playchess »

:razz:

Moi j'ecoute ca en ce moment :

Rubin Steiner

Indispensable !!!

Image
Sympathy for the devil :Nap 250.2/Nac 282 /Supercap2/ Cd5xs / Dac Naim / Enceintes : Kudos C10 + Partington Heavy+sonos connect+qobuz streaming +Ipad air+ipod touch :)
madmike1978
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Message par madmike1978 »

Playchess a écrit : Rubin Steiner
Rien à voir avec la techno de Detroit mais c'est vrai que c'est sympa. Encore que je préfère les anciens albums, plus originaux et novateurs à mon avis.
Image

Je reviens tout à l'heure faire avancer un peu l'historique de la musique électronique de Detroit en parlant de la deuxième vague, à savoir tous les artistes qui ont suivis les pas de Atkins, Saunderson et May.
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Emmanuel
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Message par Emmanuel »

Jeff Mills! Jeff Mills :) :)

(C'est fou comme la pochette de Warhol+la musique des velvet ont pu influencer de monde!)
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Message par madmike1978 »

A la fin des années 80, la deuxième vague de l'électro de Detroit prend sa source dans la création de différents labels qui vont rapidement devenir des vitrines de cette musique.

Entre 89 et 92, des labels majeurs sont créés. Planet E par Carl Craig. Fragile Recods par Derrick May, 430 West par les Frères Burden (Octave One, RNG), Red Planet par Madmike et surtout Underground Resistance Par Madmike, Jeff Mills et Robert Hood.

La musique va un peu se diversifier. Les bases restent les mêmes: nappes mélancoliques, superposition façon jazz, basse deep et assez dark, et toujours cette façon de faire groover des sons de plus en plus électroniques. Mais on note tout de même des productions plus variées.

La musique de Carl Craig est très aérienne, minimale mais terriblement efficace. Ce mec est un génie, capable de faire de la techno, de l'ambient mais aussi de produire des trucs plus expérimentaux et jazz comme Innerzonne Orchestra et The Detroit Experiment.

Jeff Mills fait une large place dans sa musique aux instruments à cordes sortis directement de ses machines, le tout avec des rythmiques qui donnent une envie immédiate de taper du pied. Le mélange des basses techno et des sons d'instruments séquencés donnent une touche intemporelle à sa musique, organique.

La musique de James Pennington (aka Suburban Knight) est plus froide et crue. Les rapprochements avec le jazz sont ici beaucoup plus lointain. On est ici face à une techno brute et mécanique mais tout de même immédiatement reconnaissable comme venant de la Motown.

Des collectifs comme Aux88 sur Direct Beat, Drexciya sur UR, Mark Floyd (aka Chaos) sur UR favorisent les rythmiques électro plutôt que techno. Les liens avec la musique industrielle européenne et l'Electro Body Musique de Front242 sont évidents, le terrible groove de Detroit en plus.

La musique de UR devient plus technoïde. Les projets X101, X102, X103 de Madmike, Mills et Hood font par exemple appel à des sons empruntés à l'acid. C'est très minimaliste, dur, tribal mais avec toujours le groove. Progressivement, d'autres artistes vont rejoindre UR et le label va devenir la vitrine de la tech de Detroit. De plus, malgré le succès de leurs vinyles, les membres de UR ne vendront jamais leur âme aux majors et garderont totalement leur indépendance. Madmike revendique que pour sortir la meilleure musique possible, il ne doit pas y avoir d'obstacles entre les musiciens et l'auditeur. C'est pour cela que tout est produit et distribué en total autarcie.
La politique d'anonymat tient aussi une grande place dans le concept d'UR (un peu moins aujourd'hui). Au début, les membres d'UR ne montrent jamais leur visage, apparaissent masqués lors des concerts et n'accordent jamais d'interview. Les noms des artistes sont brouillés sous différents pseudos à travers des projets variés. Cela permet selon Madmike de mettre en avant la production musicale plutôt que l'ego et l'image de l'artiste.

Enfin, ce qui caractérise les artistes de Detroit, c'est clairement leur amour et leur soutien à leur communauté. Le label UR est très impliqué dans la politique sociale de la ville. De plus, UR est avant tout un label qui soutient les artistes de Detroit et refuse de signer d'autres artistes cherchant à faire des copies, préférant ainsi protéger son intégrité artistique plutôt que de chercher le succès commercial ici et là.
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