Petit détour dans l'Oise la semaine dernière après une semaine passée à visiter Paris (magnifique ville!). L'occasion d'écouter le système d'Eric, (Ericaudio) qui se compose comme suit:
lecteur Naim CD5 (+flatcap2)
préampli Naim 112X (alimenté par la même flatcap2)
ampli Naim 250-2
enceintes Proac D28
Le câblage est entièrement en Naim, il y a des pieds soudncare ici ou là (sous les enceintes et le lecteur). A noter également qu'Eric a tiré il y a peu une ligne directe entre son compteur et ses prises murales en 6mm2 pour sa chaîne.
La pièce carrelée est utilisée dans le sens de la longueur et fait un peu moins de 30m2 (3,50m X 8m environ)
Les Proac élégantes et compactes sont décollées de près de 2m des murs arrières :shock: et espacées l'une de l'autre d'environ 2m.
La première écoute s'est déroulé à 4/5 m des enceintes, lieu utilisé habituellement par Eric je crois.
Ce qui me saute aux oreilles dès les premières notes c'est le côté brouillé du rendu: des sons réfléchis viennent s'ajouter au message principal (réflexions dues probablement à la pièce) l'expressivité passe à mon sens complètement à la trappe dans ces conditions, les interprètes semblent "out".
Nous décidons de changer le lieu d'écoute et de nous rapprocher des enceintes. Nous nous plaçons donc à 2,50m/3m des enceintes. Le côté brouillé disparaît et je peux vraiment commencer à me faire une idée du système.
Ce qui frappe en premier lieu, c'est la largeur de l'image distillée par les Proac. Elles semblent en effet exceller dans ce domaine les chanteurs apparaissent très loin en arrière des enceintes avec une focalisation précise, un peu artificielle peut être. Les timbres sont réalistes, plutôt neutres, je m'attendais à quelque chose de plus aguicheur. Néanmoins le CD5 que je connais bien participe à la douceur relative du rendu.
Les Proac se comportent très bien sur la musique classique, quelques CD tests sortis par Eric passent de façon spectaculaire avec cette impression de profondeur qui s'imposent à chaque fois. Cela me rappelle un peu l'écoute que me procurait mes JMR avec mon système black slimline, avec encore plus d'air néanmoins entre les instruments plus de raffinement aussi probablement.
Rapidement je trouve que la restitution manque un peu de liant de cohérence, à force d'être derrière les enceintes les interprètes ont à mon goût du mal à prendre vie dans la pièce. Tout cela est un peu éthéré, d'autant que les basses, chose curieuse pour des Proac, me semblent un peu discrètes. A bas niveau le système a un peu de mal à se remuer, les écarts dynamiques me semblent un peu lissés. Il faut vraiment bousculer les D28 avec le 250-2 pour qu'elles commencent à prendre vie. Avec du jus néanmoins la musique commence à emplir la pièce de façon très plaisante, les musiciens semblent plus impliqués.
Je propose à Eric de reculer un peu ses enceintes pour récupérer de l'énergie dans le bas. Nous déplaçons les Proac de 50 cm environ. Dans ces conditions, on perd un peu en espace, mais la grosse caisse d'AC/DC sonne déjà plus comme une grosse caisse en concert, avec un impact plus réaliste. Je préfère comme cela. Eric semble un peu perplexe au début.
Nous essayons de gagner encore quelques centimètres par rapport au mur arrière, mais la conception des D28 fait que cela devient rapidement inécoutable avec des graves qui mangent toute la musique. Nous en restons à ce positionnement moyen sans trop affiner toutefois, je pense qu'il y a moyen de gagner encore pas mal en expressivité en peaufinant.
Finalement ce sont surtout les enceintes qui impriment leur couleur et leur personnalité à la chaîne d'Eric. Le CD5 reste à mon avis un peu (trop?)sage avec la flatcap 2 seule. Le 112X me parait tenir tout à fait la route, même si un 282 par ex donnerait un peu plus de relief et d'immédiateté à bas niveau. Le 250-2 fait également très bien son boulot même si sérieusement sollicité par les D28.
Je comprends tout à fait que l'on puisse tomber sous le charme de ces belles anglaises au rendu "cinémascope". Il est vrai que les enceintes Naim proposent une restitution différente, moins intellectuelle, avec une image plus petite, plus resserrée, mais offrant une présence et une immédiateté que les Proac ont à mon sens un peu de mal à distiller...sauf à vraiment pousser le volume.
Mais je reste prudent sur mon jugement car je pense que le système d'Eric n'est pas totalement optimisé. Personnellement j'essaierais d'utiliser la pièce dans le sens de la largeur. Néanmoins tel que le rendu est très agréable. J'attends avec impatience de voir quelle suite Eric va donner à nos tâtonnements.
A noter pour finir que nous avons été très bien reçus, Eric travaillait pourtant le lendemain (il a même demandé l'autorisation de commencer un peu plus tard rien que pour nous, si, si !

A+
Dug